Rappels Islamiques

Jour 5 : Les gens du fossé


SOMMAIRE

Localité de ce récit
Les protagonistes de ce récit
La morale à tirer de ce récit
Les événements
L’adolescent
La rencontre de l’adolescent avec le prêtre
L’adolescent entre le magicien et le prêtre
Le choix de l’adolescent
Le jour décisif ; le Vrai prend le dessus



Nous avons jusque-là soulevé quelques-uns des problèmes de la Ummah à travers trois des récits coraniques. Le premier fut celui de Habil et Qabil (Abel et Caïn), qui traite de différents types de l’âme humaine ; le second fut celui de la famille de Imran qui a mis l’accent sur les objectifs de la famille pour chaque aspect de la vie : La Religion, La Vie d’Ici-bas et l’Au-delà… et ensuite nous avons vue les propriétaires du verger qui met l’accent sur la nécessité de payer la Zakat et l’aumône et sur l’injustice sociale qui accable les malheureux et les démunis.

Notre récit d’aujourd’hui présente de nouvelles perspectives. Il s’agit d’une longue histoire, réaliste, entremêlée d’événements troublants qui a fait l’objet d’une sourate intégrale, nommée Al-Bouroûj (Les Constellations) qui est la Sourate 85.

Le Messager d’Allah (saw) a choisi de la raconter à la Mecque, à ‘Ali Ibn Abou Talîb, à Bilâl, à Souhaïb et à Soumaya (as). Il me semble voir Ali Ibn Abou Talîb répliquer avec une lueur significative dans les yeux : « J’ai saisi la portée de tes paroles, Ô Messager d’Allah ! »

Comme je souhaite que tous ceux qui liront ce récit disent à leur tour : « Nous avons bien assimilé ce à quoi tu fais allusion à travers ce récit coranique. »

A vrai dire, ce récit peut idéalement constituer une matière de scénario ; que n’eusse-je souhaité que les scénaristes qui assistent à cet épisode en fassent un film qui sera présenté aux quatre coins du monde. Car le Coran ne s’adresse pas exclusivement aux Musulmans. La preuve ? Le Coran commence par « Louange à Allah, Seigneur de l’univers » Sourate Al-Fatiha (Prologue ou Ouverture) Sourate 1 et se termine par : « Dis : « Je cherche protection auprès du Seigneur des hommes. » Sourate An-Nâs (Les Hommes) Sourate 114.


Localité de ce récit :

Ce récit eut lieu à Nadjran sur la ligne frontalière entre l’Arabie Saoudite et le Yémen en l’an 523 (de l’ère chrétienne). C’est-à-dire 40 à 50 ans avant la mission du Prophète (saw).


Les protagonistes de ce récit :

Un roi, un prêtre, un magicien, un adolescent de quinze ans, un nouveau-né, une mère, des soldats et le peuple. Le véritable héros n’est point l’adorateur, ni le roi, c’est bel et bien ce garçon de quinze ans, son nom n’est d’aucune importance, car le Messager d’Allah (saw) a volontairement omis de le désigner par son nom. Car ce qui suscite l’intérêt, ce sont les actes de cet adolescent de 15 ans ; actes à travers lesquels, le Messager d ‘Allah (saw), s’adresse à toute la jeunesse de la Ummah.


La morale à tirer de ce récit :

– Les Musulmans doivent être des missionnaires ; car ils n’ont pas été créés sur terre uniquement pour subvenir à leurs besoins vitaux et matériels, autrement ils ne feraient pas partie du genre humain.

– Avoir pour objectif de faire prévaloir la vérité, même au détriment de sa propre vie. Faire face à la tyrannie sans violence ni agression mais avec sagesse et fermeté.

– La vie est courte ; c’est pourquoi, il faut vivre pour autrui ; en se consacrant au service des humbles ; et en s’abstenant de flatter les despotes.

– Les médias ont double rôle : ils peuvent corrompre la société en dupant les gens et en les induisant en erreur ou bien ils peuvent régénérer la société en prenant les gens en main pour les guider sur la bonne voie. Notre récit renferme les deux faces d’une même monnaie.


Les événements :

Le roi : 40 ans avant la mission du Messager d’Allah (saw), plus précisément en l’an 523 (de l’ère chrétienne), le Yémen était gouverné par un roi connu par sa tyrannie et son oppression. Il s’est de surcroît, érigé en dieu afin de camoufler les mauvais actes qu’il faisait subir à son peuple. Faible et sans défense, tout le peuple s’est résigné, tout le peuple a oublié qu’il n’y avait d’autre dieu qu’Allah, à part une seule personne… le prêtre

Le prêtre : un homme d’un certain âge, était le seul au courant des méfaits du roi. Il cherchait à trouver une solution aux problèmes que le roi avait provoqués. D’un côté, le peuple avait oublié l’existence d’Allah, l’Unique et d’un autre, il voulait restituer au peuple ses droits qui lui avaient été injustement ravis.

Des rumeurs ont commencé à circuler dans la ville, évoquant de grandes causes tels les droits violés, la justice absente, la religion négligée et l’unicité d’Allah bafoué, jusqu’au jour où le roi arrêta un homme et lui infligea toutes sortes de supplices au point que ce dernier finit par avouer le nom du prêtre en question.

Incapable de faire face au roi, et de défendre sa cause, ce prêtre préféra prendre la fuite. Le roi persuadé dans son for intérieur qu’il était faible, avait pensé à une chose inouïe afin que le peuple le craigne ; il a convoqué un magicien…

Le magicien : Pour essayer de sauver la situation, le magicien entreprit de fabriquer des ruses et des stratagèmes pour convaincre le peuple que le roi en était l’auteur, donc qu’il était leur dieu. Une fois de plus, les gens ont vite fait de le croire. Une fois de plus, ils ont oublié l’existence d’Allah.

Cependant, le roi se méfiait de ce magicien ; plus encore, il le détestait et cherchait à se débarrasser de lui car il était le seul à détenir son secret.

Au fond, le magicien n’est qu’un symbole, il change de figure d’une époque à l’autre. Tantôt on le découvre dans l’art ; tantôt, ce sont les manchettes parues à la une dans les quotidiens ; par moments, ce sont les chaînes télévisées ; à d’autres ce sont les clips sur YouTube.

Essayez d’imaginer Bilal, ‘Ali, Az-Zoubaïr, Talha… tous ceux-ci avaient le même âge que cet adolescent et ils écoutaient passionnément le Messager d’Allah (saw). Le Messager d’Allah en faisant son récit, mettait l’accent sur le roi en même temps que sur le magicien comme pour leur faire comprendre qu’ils étaient des alliés ; et que le règne du roi persistait par les actes louches du magicien.

Devenu âgé, le magicien qui n’est qu’un des moyens du média, demanda au roi de lui faire venir un garçon clairvoyant pour lui léguer les mystères de cette magie et continuer dans cette voie, afin que le roi préserve son trône.

Le magicien requiert un adolescent intelligent c’est-à-dire une nouvelle génération afin que la corruption, l’intolérance, l’oppression et les impostures persévèrent au fil des générations.

De son côté, le prêtre qui s’est esquivé et s’est installé en dehors de la ville cherchait lui aussi, quoique discrètement, quelqu’un qui lui servirait d’intermédiaire pour ramener les gens dans la bonne voie, la voie d’Allah et ce, avant de quitter ce monde.

L’adolescent : Sept ans se sont écoulés et les choses allèrent de mal en pis sous le règne de ce roi. Cet adolescent avait alors sept ans et il était très lucide. Il fut témoin de tous les évènements qui se produisirent. Lorsqu’il eut atteint ses quinze ans, le roi le fit venir chez le magicien qui lui apprit le métier.

Tous les jours, en se rendant chez le magicien, cet adolescent qui habitait aux alentours de la ville en raison du niveau misérable de sa famille, passait par la cabane du prêtre.

Etrange coïncidence. Le magicien travaillait à corrompre la nouvelle génération ; le roi s’acharnait à tout prix à sauvegarder son trône ; mais Allah est le seul Régisseur. Le prêtre avait le vif désir de transmettre son message à cette même génération. Il a remarqué le passage quotidien de cet adolescent devant sa cabane.

Qui donc va avoir gain de cause ? Est-ce le prêtre ou le magicien ? Qui va s’occuper de la future génération ? Qui va prédominer, sera-ce le Vrai ou le Faux ?

Vous les jeunes, qu’allez-vous choisir ? Danser en écoutant les Clips sous Youtube ? Ou bien choisirez-vous le Vrai et affronterez-vous l’injustice ? Choisirez-vous de vivre pour votre mission ? Qui parmi vous aimerait être à la place de cet adolescent ? Choisirez-vous de guider la nouvelle génération ?

Celui qui a décidé de prendre la génération future en main pour la guider dans le droit chemin, dans le chemin d’Allah, sera le seul gagnant. Oubliez les bombes, oubliez les missiles, oubliez les richesses de cette vie ici bas, oubliez toutes les vaines séductions et pensez à l’avenir de votre Ummah.


La rencontre de l’adolescent avec le prêtre : 

un jour, en passant devant la cabane du prêtre pour se rendre au palais du magicien, l’adolescent tomba dans un fossé ; le prêtre saisit l’occasion et lui dit :
« Fais-toi sortir de ce fossé par tes stratagèmes. »
Puis il lui tendit la main et l’aida à s’en sortir en lui disant :
« le magicien t’a appris l’illusion, alors que moi, je t’apprendrai le Vrai.

Afin de faire prévaloir la Vérité, le prêtre a risqué sa vie par cette initiative ; il avait la certitude que cet adolescent reviendrait chez lui.
Néanmoins, l’adolescent a agi avec prudence et sagesse, il s’est renseigné au sujet de ce prêtre avant de se rendre chez lui.

Prenez garde vous autres les jeunes, méfiez-vous de suivre les gens extrémistes et de vous laisser guider par eux, renseignez-vous sur leur morale, sur leurs conduite et tendances avant de prendre une décision. Faites preuve de sagesse et de perspicacité à l’instar de cet adolescent.

L’adolescent a pris coutume de faire halte chez le prêtre le matin avant de se rendre chez le magicien et le soir en rentrant chez lui. L’adolescent n’hésitait point à poser des questions au prêtre qui ne se lassait point d’y répondre, car il a pris à sa charge de lui apprendre qu’il n’y a d’autre dieu qu’Allah ; que le roi n’est pas un dieu et que le magicien a abandonné sa religion contre quelques sous. Sa journée était bien chargée, il a appris la religion et la magie. Est-ce que la vie des jeunes d’aujourd’hui est aussi bien organisée ?

L’idée de dénoncer ce prêtre n’a jamais effleuré l’adolescent malgré son jeune âge. Gardez-vous vous autres, de délaisser votre religion, vos croyances et votre foi contre de l’argent ou contre quelques autres attraits. Ne vous laissez point tenter. Fixez-vous un objectif efficace qui puisse être rentable à votre Communauté.


L’adolescent entre le magicien et le prêtre :

Cet adolescent n’a pas de prodiges, il n’est pas un prophète. Il a constaté que le prêtre vivait en fugitif dans une cabane et lui apprenait le Vrai et l’Evidence alors que le magicien vivait dans un palais luxueux, possédait l’argent et le pouvoir et lui apprenait la magie.

J’aimerais souffler un mot à l’oreille des parents, apprenez à vos enfants à faire face à la vie, à assumer leur responsabilité, à découvrir le monde autour d’eux, faites qu’ils ne soient pas repliés sur eux-mêmes. Cet adolescent a vécu des contradictions, il a reçu le savoir de deux sources différentes, ce qui lui a permis d’acquérir un esprit large et une réflexion profonde.

A noter que le prêtre n’avait jamais dissuadé cet adolescent de se rendre chez le magicien, convaincu que par son bon sens, il allait choisir le Vrai.

Laissons à nos enfants la liberté du choix. Quoique l’oppression et la tyrannie soient manifestes et répandues, les jeunes armés, à l’origine, d’une bonne morale et d’une foi profonde, découvriront dans la profondeur de leurs âmes, la voie saine, celle de : « Il n’y a d’autre dieu qu’Allah. »


Le choix de l’adolescent : 

Le Prophète (saw) poursuivait :
« Tous les jours, l’adolescent recevait une correction tour à tour du magicien et de ses parents car il arrivait toujours en retard chez eux, en raison des quelques instants qu’il passait chez le prêtre. »

Le prêtre tenait à ce que l’adolescent passe chez lui le matin avant de se rendre chez le magicien pour lui consolider la foi et le soir pour le débarrasser des idées exécrables que le magicien lui aurait apprises.

Le prêtre n’a pas interdit à l’adolescent d’écouter le Faux mais en même temps il l’a guidé vers le Vrai.

Ô vous les parents, si vous tenez à épargner à vos enfants de suivre la voie de l’extrémisme, de la terreur ou des drogues, apprenez-leur dès leur plus tendre âge la morale et les bonnes valeurs et laissez-leur la liberté du choix ; ils ne pourront plus dévier.

Un jour, l’adolescent en eut assez d’être maltraité par ses parents et par le magicien, il s’était plaint auprès du prêtre qui lui avait appris à être flexible sans avoir recours au mensonge. Signe évident qui prouve que le prêtre a réussi à guider favorablement les pas de cet adolescent. Ainsi se manifeste la réussite de tout prédicateur qui invite les gens dans la voie d’Allah.


Le jour décisif ; le Vrai prend le dessus : 

L’adolescent est fatigué de devoir vivre cette lutte intérieure. Il a acquis de l’expérience mais Il n’a pas encore fait son choix.

Il y a des jeunes gens, qui à l’âge de 20 ans, n’ont encore aucune expérience. Ils ne veulent pas reconnaître que, pour réussir dans la vie, il leur faut s’acharner au travail, être au service des gens ; mais avant de partir à la recherche de l’apogée, il leur faut consolider la foi.

Le Prophète (saw) continuait son récit : 
« Un jour que cet adolescent passait dans la rue, il entendit le rugissement d’un lion qui s’était mis en travers de la route et empêchait les gens d’avoir accès au puits pour s’approvisionner en l’eau. L’adolescent s’était dit : « Aujourd’hui je saurai lequel des deux est le mieux privilégié auprès d’Allah, le magicien ou le prêtre. » Il est arrivé à la certitude qu’en aidant les gens, Allah l’aiderait à connaître le Vrai.

Il a donc saisi une pierre en formulant un vœu : « Ô Seigneur, si tu favorises le prêtre, fais périr cette bête par cette pierre » ; puis il a jeté la pierre qui finit dans la gueule de la bête provoquant ainsi sa mort. Et les gens de s’écrier : « Ô ! Qu’il est formidable ce petit magicien ! Qu’il est formidable ce petit magicien ! »
Quant à l’adolescent, pour toute réaction, il n’a pu qu’attester « qu’il n’y a d’autre dieu qu’Allah »
Ce fut un jour décisif pour lui. Il était parvenu à l’Evidence.

De ce pas, l’adolescent s’est aussitôt précipité chez le prêtre, et lui a relaté cet incident ; ce dernier lui a dit : « Ô mon fils ! Tu es aujourd’hui meilleur que moi. » Bien évidemment le prêtre fait allusion à sa disponibilité à servir les gens du fait qu’il ne s’est pas tenu loin d’eux, c’est pourquoi il a ajouté : « Tu vas réussir, Allah ne t’abandonnera pas. »

Au fait, cet adolescent n’a pas choisi de servir le roi, il n’a pas choisi non plus d’être avec le magicien ni de posséder de l’argent, il a tout simplement choisi d’être avec Allah…

Le prêtre de son côté a fait preuve d’intelligence et de sincérité quand il a dit ces mots à l’adolescent. Il savait que la bête, tout comme le roi barrait le chemin aux gens et les empêchait de parvenir au salut. Par son geste il pensait que cet adolescent était aussi capable de libérer les gens et de les débarrasser de la tyrannie.

Trouve-t-on un professeur qui dit à son élève : « Ô mon fils ! Tu es aujourd’hui meilleur que moi ? »
Trouve-t-on un père qui dit à son enfant : « Ô mon fils ! Tu es aujourd’hui meilleur que moi ? »
Cela veut dire que cet élève et cet enfant ont bien assimilé ce que tu leur as enseigné. C’est finalement toi le gagnant.

Puis le prêtre a ajouté :
« Tu vas être éprouvé, dans ce cas-là abstiens-toi de mentionner mon nom. »

En effet, n’a-t-il pas choisi de vivre pour autrui et de faire face à la tyrannie ? N’a-t-il pas décidé de faire prévaloir la Vérité ? Il sera donc inévitablement éprouvé.
Est-ce la peur enfouie chez le prêtre ou l’élaboration d’un plan ? En ce sens que s’il arrivait quelque malheur à l’adolescent, il y aurait quelqu’un pour continuer dans ce chemin.

Pour conclure cette première partie, Nous avons parlé des gens du fossé et du prêtre dont l’histoire est mentionnée dans la sourate Al-Bourouj (Les Constellations). Nous avons également fait allusion au sorcier dont toute la tâche consistait à convaincre les gens d’accepter la tyrannie du roi, ce roi qui s’était investi du pouvoir d’un dieu.

Ce pays où notre histoire s’est déroulée, connaissait deux problèmes majeurs. L’oppression que subissait le peuple par le roi et les gens qui ne croyaient pas en un Dieu vrai et unique.

Le seul à connaître la vérité de cette situation était un prêtre, lui-même poursuivi par le roi qui avait promis une récompense à celui qui le lui livrerait. Le prêtre vivait isolé et cherchait un jeune homme de la nouvelle génération pour lui communiquer sa science et lui révéler la Vérité qu’il connaissait. Tout comme le sorcier du roi qui cherchait quelqu’un qui pourrait le remplacer un jour. Le pari était : qui aurait plus de pouvoir et d’influence sur la nouvelle génération.

A ce propos, je me demande également ce qui attire la nouvelle génération de nos jours. Les clips sur YouTube, les films osés, la débauche ou bien la bonne compagnie et la réforme quels que soient les sacrifices pour y arriver.

Ainsi, dans ce récit que le Prophète (saw) nous fait, le héros n’est qu’un adolescent. Il est le personnage le plus important dans l’histoire et il représente la nouvelle génération.

Nous devons savoir quel était l’objectif du Prophète (saw) lorsqu’il a raconté ce récit et pourquoi le Coran en parle. Ce sont des messages pour toute la Ummah qui disent « Fixez-vous un objectif »; « Vivez pour la vérité »; « Coopérez avec les gens honnêtes et non pas les tyrans » et encore « Faites face à l’injustice » sans violence mais avec sagesse et fermeté; « La vie est courte, il n’est point concevable qu’on la vive humilié. »

L’adolescent avait maintenant dépassé la phase d’entraînement que Allah lui avait procurée, il devait passer à l’action. Il devait confronter le roi tout seul et il allait triompher de lui. Il allait bannir la tyrannie et tout le pays allait reconnaître la Puissance Divine.

De même vous devez vous demander quels sont vos objectifs dans la vie. Cherchez-vous juste à manger, dormir, vous marier avoir des enfants et mourir ? Non, il faut vivre pour la Ummah, pour essayer d’améliorer l’univers. Vous avez été créés dans ce but puisque Allah dit :
« Lorsque Ton Seigneur confia aux Anges: «Je vais établir sur la terre un vicaire «Khalifa»… » 
(Coran 2 Verset 30) 

Tous ceux qui ont eu une influence sur leur entourage ont agi ainsi et personne ne doit se sous-estimer puisque le héros de notre histoire n’avait que quinze ans. Ne passez pas votre vie à rechercher des relations romantiques et à écouter des chansons. Fixez-vous un objectif sérieux, pensez aux autres Musulmans.

La bataille que devait mener cet adolescent était loin d’être facile; il devait faire ressusciter la foi chez ses compatriotes, les aider à affronter le roi et à surmonter leur crainte et surtout à démêler les stratagèmes du sorcier. Il devait arrêter la propagande néfaste du sorcier et la remplacer par une autre plus constructive. Comment allait-il procéder ?

Tout d’abord, il chercha à gagner la sympathie et la confiance des gens en vivant parmi eux et en les aidant au besoin. Ensuite, il allait s’opposer au roi, prêt à mourir à condition que le Bien triomphe. C’était là le plan de l’adolescent.

Ce que je dis requiert un effort illimité, mais je ne fais que répéter les paroles du Prophète (saw). J’aimerais aussi vous demander quelle était à votre avis, la meilleure prise de position, était-ce celle du prêtre ou celle de l’adolescent ? Il est indubitable que c’était celle du prêtre qui avait révélé la Vérité à l’adolescent mais en même temps, il s’était retiré et n’avait pas voulu faire face au problème.

Cet adolescent loin d’avoir une réaction agressive contre la violence et le despotisme du roi, a eu recours à la sagesse enveloppée d’une certaine fermeté.

Ainsi doivent agir les jeunes gens de nos jours, parce que c’est le premier pas vers la renaissance de notre Ummah. Il faut que les jeunes Musulmans s’abstiennent de commettre des actes violents que ce soit dans les pays hôtes ou dans leurs pays d’origine. La violence, le terrorisme ne sont pas l’Islam tel que révélé par Allah et enseigné par notre Prophète (saw).

Le Prophète (saw) poursuit son récit : 
« Cet adolescent se donna tant de peine en essayant d’aider les gens et de les guérir de leurs maux qu’il parvint à réaliser des miracles chez les lépreux et les aveugles. Le seul à avoir rapidement compris que cela n’était pas de la magie, était le sorcier lui-même, mais il devait garder le silence pour ne pas s’attirer des problèmes. 
A la question du roi, l’adolescent répliqua qu’il n’avait plus besoin de se rendre chez le sorcier car il avait assimilé toute sa science. Le roi s’en réjouit et pensa qu’à présent, il pouvait se débarrasser du sorcier. Ce dernier, le devina et s’échappa sur le champ. Ainsi cessa le pouvoir de la sorcellerie dans ce pays. »
Notre adolescent chercha quelqu’un qui l’aide à s’introduire à la cour du roi. Il trouva un aveugle qui était toujours en compagnie du roi et auquel il insinua qu’il pouvait guérir sa cécité.
L’aveugle vint voir l’adolescent chargé de présents et lui dit qu’ils étaient tous à lui s’il parvenait à lui rendre la vue. L’adolescent répondit qu’il n’avait aucun pouvoir et que le mérite en revenait uniquement à Allah. Il dit encore à l’homme qu’il pouvait invoquer Allah en sa faveur à condition, une fois guéri, de croire en Lui. Le vieil homme accepta. Il recouvra la vue et prononça l’attestation de foi. »

L’attestation de foi est-elle si cruciale ? Nos cartes d’identités indiquent que nous sommes musulmans mais, prononçons-nous cette attestation avec la conviction qui lui est due?
Le vieil homme maintenant plein de foi et de vigueur prit à sa charge de faire face au roi. Il n’était pas de ceux qui pensaient que la foi consistait à prier, à jeûner et à éviter de commettre de mauvaises actions. Il avait un esprit positif.

Les jeunes Musulmans de nos jours doivent agir de la sorte, contribuer à la réforme de leurs sociétés et ne pas se contenter de passer la majorité de leur temps dans les mosquées.

A la question du roi, l’ex-aveugle répondit :
« Mon Seigneur m’a rendu la vue. »
Le roi rétorqua : « Moi ? »
L’ex-aveugle répondit : « Mon Seigneur et le tien, Allah. »
La discussion continua entre les deux et l’homme fort satisfait d’avoir connu la bonne voie, voulait la faire connaître à tout le monde, quelles qu’en soient les conséquences. Ce n’était pas une décision facile mais il ne pensait pas seulement à jouir de sa vue retrouvée comme la plupart des gens auraient fait.

Le roi se mit à le persécuter jusqu’à ce qu’il avouât la présence de l’adolescent. Ce dernier fut amené devant le roi qui le félicita de son habilité en sorcellerie. Il voulait pousser l’adolescent à dire que ce qu’il accomplissait était de la pure sorcellerie. L’adolescent répondit :
« Je ne guéris personne, c’est Allah qui guérit. »
Le roi rétorqua : « As-tu un autre dieu que moi ? »
L’adolescent répondit : « Mon Seigneur et le tien, c’est Allah, l’Unique. »
Telle était la réponse d’un adolescent d’une quinzaine d’années !

Le roi se mit à persécuter l’adolescent jusqu’à ce qu’il avouât la présence du prêtre. Après tout, c’était un être humain qui a droit à l’erreur mais l’essentiel est de se relever de nouveau pour reprendre sa mission.
L’ex-aveugle et le prêtre furent convoqués tous deux auprès du roi et, devant l’adolescent, une scie fut plantée dans la tête du premier à qui on demanda de renier sa religion. Mais il refusa, attestant qu’il n’y a d’autre dieu à part Allah et la scie lui coupa la tête en deux. Puis ce fut le tour du prêtre à qui on demanda également de renier sa religion. Mais il refusa et attesta également qu’il n’y a d’autre dieu à part Allah. Il ne pouvait faire différemment, autrement, il aurait renié toutes les leçons qu’il avait données à l’adolescent. La survie de la religion d’Allah lui était plus chère que son âme. Il représentait les bons principes.

Les Musulmans qui vivent dans tous les pays du monde doivent réaliser eux aussi qu’ils représentent l’Islam dans ces pays.

Sans y faire attention, le roi avait consolidé le prêtre dans ses principes en agissant ainsi en présence de l’adolescent parce que le prêtre savait qu’en reniant sa religion, l’adolescent risquerait de la renier également. Mais il s’obstina dans sa réponse et la scie lui coupa la tête en deux.

Malheureusement, il y a des jeunes hommes de nos jours qui n’arrivent même pas à faire l’effort de prier Al-Fadjr (prière de l’aube) en son temps et des filles qui continuent à avoir des relations amoureuses illégales ! Certains ne savent même pas pourquoi ils vivent dans ce monde.

A votre avis qui a triomphé, est-ce le roi ou le prêtre ? N’avons-nous pas dit que le pari portait à savoir qui réussirait à prendre la nouvelle génération en main ? Bien évidemment, c’est le prêtre qui l’a remportée. De toute façon, les deux sont morts mais l’un a fini en Enfer alors que l’autre a gagné le Paradis.

Avez-vous remarqué également que l’ex-aveugle qui était le confident du roi, était celui qui avait fait le plus grand sacrifice. Il était privilégié dans la cour et il pouvait vivre heureux et jouir de sa vue.

Ensuite le roi voulut tuer l’adolescent mais pas en public parce que les gens l’aimaient et auraient pris sa défense. Ainsi, il faut savoir que ceux qui se mettent au service des autres sont en sûreté. Il faut l’apprendre aux enfants. Le roi voulait tuer l’adolescent dans un endroit éloigné, mais ce dernier désirait faire comprendre aux gens que Allah est plus fort que le roi. Il connaissait à fond la valeur de l’attestation de foi, il vivait pour un objectif qu’il s’était fixé auparavant et était prêt à mourir pour l’atteindre.
Afin de ne pas attirer l’attention du peuple, le roi confia discrètement l’adolescent à quelques-uns de ses gardes en civil, avec pour mission de le jeter du haut de la montagne. Tout au long de la route, l’adolescent ne cessait de répéter « Il n’y a d’autre dieu à part Allah » ; en plus de cette invocation à laquelle le Prophète (saw) avait recours en certaines circonstances de sa vie :
« Ô Allah, protège-moi contre eux de la façon que Tu veux, Tu es l’Unique à réaliser tout ce que Tu veux. » 

Le Prophète (saw) dit en racontant l’histoire : 
« La montagne se mit à trembler et tous les gardes furent victimes d’une chute fatale à part l’adolescent. »

Il faut savoir que l’attestation de foi « Il n’y a d’autre dieu à part Allah » est d’une valeur incomparable. Le hadith nous dit que le Jour de la Résurrection, elle peut faire basculer la balance en faveur d’un grand pécheur qui l’a prononcée ne fut-ce qu’une seule fois au cours de sa vie, mais avec ferveur.

L’adolescent rebroussa donc chemin en direction du palais royal sans chercher à fuir. Il essayait toujours d’atteindre son objectif. Tout au long du chemin, il répétait « Il n’y a d’autre dieu à part Allah ». C’était sa façon de secouer les gens afin qu’ils surmontent leur crainte de la personne du roi. Il tenait, aussi jeune qu’il était, à leur faire comprendre qu’il n’était pas un sorcier.
A sa vue, le roi lui demanda où étaient ses compagnons et il répondit avec confiance :
« Allah m’a préservé d’eux. »
Le roi le confia encore une fois à des gardes avec l’ordre de l’emmener en bateau et de le jeter en pleine mer. Une forte tempête eut lieu, le bateau sombra, les gardes furent noyés et l’adolescent retourna sain et sauf chez le roi qui sans doute souhaitait le voir fuir. Il lui demanda de nouveau où étaient ses compagnons et il répondit :
« Allah m’a préservé d’eux. »
L’adolescent décida alors de secouer les gens de leur torpeur, par sa mort. Il dit au roi :
« Tu ne pourras jamais me tuer à moins de faire ce que je t’ordonne. »
Les rôles ont changé et c’est lui à présent qui dicte ses ordres au roi. Il continua :
« Assemble les gens, crucifie-moi contre un tronc de palmier, prends une de mes flèches, fixe-la sur l’arc et dit : « Au nom d’Allah le Seigneur de l’adolescent »

Le roi troublé, exécuta les ordres de l’adolescent. La flèche partit de l’arc et toucha la joue de l’adolescent qui sourit en disant : « Il n’y a d’autre dieu à part Allah » et il rendit l’âme.
Il est mort pour le salut des gens et pour clamer que « Il n’y a pas de dieu à part Allah ».

Êtes-vous capables, vous autres de faire de même ? 

Le silence régna quelques instants et la première à l’interrompre fut la mère de l’adolescent qui courut vers lui et le prit dans ses bras en criant « Il n’y a pas de dieu à part Allah » et toute la foule de répéter ces paroles.
Le roi dit à ses gardes :
« Creusez un grand fossé et mettez-y le feu. Laissez ceux qui renient la nouvelle religion et jetez ceux qui refusent. »

Cette histoire est réelle et elle eut lieu quarante ans avant la mission du Prophète (saw). Les gens main dans la main répétaient : « Il n’y a pas de dieu à part Allah » et avançaient vers le feu d’un pas ferme. Eux qui avaient encore peur quelques heures plus tôt, marchaient maintenant avec beaucoup d’assurance.

Je me demande si chacun d’entre nous donne son dû à « Il n’y a pas de dieu à part Allah » c’est-à-dire s’il essaye de réformer sa société et d’y faire répandre le bien.

Tous les gens de la contrée de l’adolescent furent brûlés dans le fossé et le Prophète (saw) décrivit la scène d’une mère qui avait hésité en serrant son bébé dans ses bras. Mais le bébé à l’instar de `Îssa Ibn Mariam (Jésus fils de Marie) parla et dit : « Mère, tu es dans le droit chemin, n’aie pas peur. » Elle dit : « Il n’y a pas de dieu à part Allah. » et se jeta avec lui dans le feu. Le roi dit à un des gardes : « Vois-tu comment je les ai asservis ? » Le garde répondit : « Tu as asservi leurs corps mais pas leurs âmes. »

Il a été dit que le nombre de morts fut de vingt et un mille et Allah a choisi cette fin triste pour trois raisons :
– Tout d’abord, cette histoire n’est pas finie, elle aura une suite le Jour de la Résurrection. Ce n’est qu’un chapitre.

– Ensuite, à travers cette fin tragique, une question se pose : devons-nous prendre en charge le Vrai et la mission dans le seul but de triompher par retour de cause, ou bien alors, devons-nous être missionnaires par simple principe ? Car le fait de répandre le Bien, d’essayer de réformer la société et de porter secours aux gens, sont un principe en soi.

– Il nous faut reconnaître enfin que l’attestation : « Il n’y a pas de dieu à part Allah » est d’une valeur unique et singulière.

L’adolescent a triomphé du roi puisqu’il l’a obligé à suivre ses ordres et parce qu’il n’a pas cédé. Encore plus, il a gagné le Paradis. La sourate Al-Bourouj (Les Constellations) nous le dit.
La fin du roi n’a pas été heureuse non plus. Il n’avait plus de peuple, il commença à avoir des cauchemars la nuit et voyait ses pieds brûler. Les armées de l’Éthiopie chrétienne eurent vent de l’histoire et envahirent son pays. Il monta un jour sur son cheval et se jeta à la mer pour mourir.

Cette histoire est supposée donner de l’assurance aux jeunes qui doivent être fermes avec « Il n’y a pas de dieu à part Allah » et l’espoir du Paradis dans le cœur.

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