Les Récits de la Tradition

Histoire de Dhoul Qarnayn et la Construction du Mur de Gog (Yaʾjuj) et Magog (Maʾjuj)

Tiré de la Chronique de Tabari Tome 1 P.518


Louange à Allah, que la prière et le salut soient sur son prophète Mohamed sur sa famille et sur tous ceux qui le suivent jusqu’au jour de la résurrection.


Dhoul Qarnayn alla d’un bout à l’autre du monde. Le mot Qarn veut dire une corne, et on appelle les extrémités du monde cornes. Lui, étant allé aux deux extrémités du monde, tant à l’orient qu’à l’occident, on l’appelle Dhoul Qarnayn (Qarnayn pour 2 Cornes) Il est dit dans le Coran :

« Et ils t’interrogent sur Dhul-Qarnayn. Dis: « Je vais vous en citer quelque fait mémorable. »

(Coran 18 Verset 83)

Et ailleurs :

«Il suivit donc une voie.
Et quand il eut atteint le Couchant, il trouva que le soleil se couchait dans une source boueuse, et, auprès d’elle il trouva une peuplade [impie]. Nous dîmes: « Ô Dhul-Qarnayn ! Ou tu les châties, ou tu uses de bienveillance à leur égard. »

(Coran 18 Verset 85 à 86)

Et encore:

«Puis, il suivit (une autre) voie.
Et quand il eut atteint un endroit situé entre les Deux Barrières (montagnes), il trouva derrière elles une peuplade qui ne comprenait presque aucun langage.»

(Coran 18 Verset 93)

Il existait une digue qui se trouve entre deux montagnes, et il l’y avait élevé pour contenir Yaʾjuj et Maʾjuj.

Nous raconterons cette histoire d’après le Coran et d’après les Tafsirs.

Il est dit dans le Coran (Coran 18 Verset 83 à 88) :

« Et ils t’interrogent sur Dhul-Qarnayn. Dis: « Je vais vous en citer quelque fait mémorable. Vraiment, Nous avons affermi sa puissance sur terre, et Nous lui avons donné libre voie à toute chose. »

C’est-à-dire, je lui ai donné l’empire de toute la terre;

« Il suivit donc une voie Et quand il eut atteint le Couchant, il trouva que le soleil se couchait dans une source boueuse, et, auprès d’elle il trouva une peuplade [impie]. Nous dîmes: « Ô Dhul Qarnayn ! Ou tu les châties, ou tu uses de bienveillance à leur égard. »

Dhul Qarnayn était allé d’abord à l’occident, et, lorsqu’il revint, il alla à l’orient, par le Tibet, et construisit le mur de Yaʾjuj et Maʾjuj.

Lorsqu’il arriva à l’occident, il vit le soleil se coucher dans une fontaine boueuse; il trouva auprès un peuple, qui fut soumis à sa puissance.

« Nous dîmes: « Ô Dhul Qarnayn ! Ou tu les châties, ou tu uses de bienveillance à leur égard. »

Dhul Qarnayn répondit :

« Quant à celui qui est injuste, nous le châtierons; ensuite il sera ramené vers son Seigneur qui le punira d’un châtiment terrible. »

C‘est-à-dire : Je tuerai quiconque est infidèle et ne veut pas accepter la vraie religion. Quand il sera devant Dieu au jour de la résurrection, son châtiment sera plus terrible que la mort.

« Et quant à celui qui croit et fait bonne œuvre, il aura, en retour, la plus belle récompense »

C’est-à-dire, il aura la vie dans ce-monde, et le paradis dans l’autre.

« Et nous lui donnerons des ordres faciles à exécuter »

C’est-à-dire de bonnes promesses.

‘Abdallah ben ‘Abbâs dit :

Dhul Qarnayn resta avec toute l‘armée une année à l’occident et appela les hommes à Dieu; mais ils ne crurent pas en lui, excepté un seul homme. Alors il les tua tous et ne laissa vivant que ce seul homme.

On dit aussi que Dhul Qarnayn était d’abord roi; et, quand il eut obtenu l’empire complet de l’orient et de l’occident, Dieu lui donna le don de prophétie.

On s’appuie pour cela sur ce verset:

« Nous dîmes: « Ô Dhul Qarnayn ! Ou tu les châties, ou tu uses de bienveillance à leur égard. »

Et on prétend que Dieu lui a parlé dans une vision. D’autres disent qu’il n‘était pas prophète, et que cette parole de Dieu entra dans son cœur par inspiration, et non pas par un entretien avec Dieu.

De même quand il est dit:

« Nous avons inspiré à la mère de Moïse » il est question d‘une simple inspiration et non d’une inspiration prophétique.

Les commentateurs ne sont pas d’accord là-dessus au sujet de Dhul Qarnayn.

« Puis, il suivit (une autre) voie. Et quand il eut atteint le Levant, il trouva que le soleil se levait sur une peuplade à laquelle Nous n’avions pas donné de voile pour s’en protéger. »

C’est-à-dire : Ces hommes qui demeurent à l’orient et sur lesquels le soleil se lève n’ont rien pour se préserver du soleil, ni maison, ni murs, ni vêtement, parce que c’est un désert, au milieu du sable, où on ne peut élever aucune construction. Ils n’ont pas de vêtements, parce qu’ils ne cultivent pas la terre et ne produisent pas de coton, et ils cherchent leur nourriture dans les autres pays.

Là, la chaleur est très forte, et tous, hommes et femmes, sont nus comme les animaux. Ils s’accouplent et font leurs besoins devant les hommes. Le soleil se lève de l’orient très ardent, et ils cherchent à se préserver de son ardeur jusqu’à ce qu’il décline au milieu du jour et les quitte pour reparaître le lendemain.

« Il en fut ainsi et Nous embrassons de Notre Science ce qu’il détenait. »

C’est-à-dire, nous savions avant Dhul Qarnayn où il allait.

« Et quand il eut atteint un endroit situé entre les Deux Barrières (montagnes) (…) »

C’est-à-dire entre deux montagnes. A l’extrémité de l’orient se trouvaient deux montagnes élevées, entre lesquelles il y avait une grande vallée et un passage d’une montagne à l‘autre. On dit que ce passage était large de mille coudées. Dans cette montagne demeuraient des hommes croyants, comme il est dit dans le Coran :

« (…) il trouva derrière elles une peuplade qui ne comprenait presque aucun langage. »

Ces hommes se soumirent à lui, professèrent la vraie foi, et Dhul Qarnayn les traita avec bonté. Il s’arrêta entre les deux montagnes, dont l’élévation n’est connue que de Dieu seul; Aucune route n’y conduit.

De l’autre côté de la montagne il y avait un peuple de la race d’Adam, qu’on appelait Yaʾjuj et Maʾjuj, et dont le nombre immense n’est connu que de Dieu seul.

Les uns sont descendants de Yaʾjuj, les autres descendent de Maʾjuj, qui étaient deux frères, fils de Japheth, fils de Noé, qui, après le déluge, se jetèrent à l’orient et se fixèrent derrière ces deux montagnes.

La descendance de chacun d’eux fut si nombreuse, qu’elle forma un grand peuple. Leur forme est comme celle des hommes; mais leur taille est de deux coudées, et ils ont des oreilles si longues qu’elles trainent par terre. Ils n’ont pas de vêtements et vont tout nus, et s’accouplent en public, comme les ânes, les bœufs et les bêtes sauvages, sans en avoir honte.

Quand ils veulent dormir, ils mettent une oreille sous eux et se couvrent de l’autre.

Ils n’ensemencent pas la terre; leur nourriture consiste en graines crues et desséchées de khamoub. Ces hommes n’ont pas de religion et ne connaissent pas Dieu; leur nombre ne diminue jamais; car nul d’entre eux ne meurt avant d’avoir engendré mille enfants, mâles et femelles. Ils sortaient souvent entre ces montagnes et attaquaient les croyants qui étaient de l‘autre côté de la montagne, et commettaient des violences. Ils tuaient tous ceux qu‘ils rencontraient et dévoraient leur nourriture, herbes, fruits, jusqu’aux feuilles des arbres. Ces croyants n‘étaient pas en état de leur résister.

Quand ces gens eurent appris l’arrivée au milieu d’eux de Dhul Qarnayn, ils se réunirent et dirent:

« Nous ne pourrons être délivrés de Yaʾjuj et Maʾjuj que par la puissance de ce roi. »

Ils allèrent trouver Dhul Qarnayn et lui dirent:

« Ô Dhul Qarnayn, les Yaʾjuj (Gog) et les Maʾjuj (Magog) commettent du désordre sur terre. Est-ce que nous pourrons t’accorder un tribut pour construire une barrière entre eux et nous ? »

Dhul Qarnayn répondit :

« Ce que Mon Seigneur m’a conféré vaut mieux (que vos dons). Aidez-moi donc avec votre force et je construirai un remblai entre vous et eux. »

C’est-à-dire: Aidez-moi avec un grand nombre d’hommes afin que je construise entre les deux montagnes une barrière telle qu’ils ne puissent plus venir à vous. Lorsqu’un grand nombre d’hommes se fut réuni, il leur dit :

« Apportez-moi des blocs de fer (…) »

Il ordonna que chaque homme apportât une pièce de fer, et qu’on les plaçât entre les deux montagnes comme des briques, de sorte que l’espace entre les deux montagnes fût comblé. Puis il dit:

« (…) Soufflez ! Puis, lorsqu’il l’eut rendu une fournaise, il dit: « Apportez-moi du cuivre fondu, que je le déverse dessus. »

Il ordonna d’apporter autant d‘airain qu’il y avait de fer, puis il le fit placer dans des forges et y fit mettre le feu pour fondre le tout. Il fit mettre aussi du feu sous le fer, et ordonna de souffler, de sorte que, entre les deux montagnes, le fer fut fondu d’un côté et l’airain de l’autre. Quand tous les deux furent fondus, il fit mettre l’airain dans des bassins, le fit porter aux sommets de ces montagnes et verser sur le fer, afin que l‘airain fondu se mêlât avec le fer fondu. Ensuite on laissa le tout, afin qu’il refroidit et devint solide. Il y avait donc entre les deux montagnes un mur solide de fer et d’airain.

Yaʾjuj et Maʾjuj restèrent en dehors de ce mur, et les croyants furent délivrés de leurs attaques, comme il est dit dans le Coran :

« Ainsi, ils ne purent guère l’escalader ni l’ébrécher non plus. »

Dhul Qarnayn dit à ces croyants :

« C’est une miséricorde de la part de mon Seigneur. Mais, lorsque la promesse de mon Seigneur viendra, Il le nivellera. Et la promesse de mon Seigneur est vérité. »

C’est-à-dire : Quand l’arrêt de Dieu sera arrivé, à la fin des temps. Ils sortiront et se répandront sur la terre. Dieu a confirmé cette parole de Dhul Qarnayn dans le Coran, en disant:

« Jusqu’à ce que soient relâchés les Yaʾjuj (Gog) et les Maʾjuj (Magog) et qu’ils se précipiteront de chaque hauteur »

(Coran 21 Verset 96)

Lorsque le jour de la résurrection sera arrivé et la promesse que Dieu a faite aux hommes près de s’accomplir, Yaʾjuj et Maʾjuj briseront ce mur et sortiront de tous les défilés et de tous les sommets.

‘Abdallah ben ‘Abbâs et ‘Ali ben Abou Taleb disent, dans l’interprétation de ce verset:

« Au début du jour de la résurrection, Yaʾjuj et Maʾjuj sortiront. Ils dévoreront toute espèce de nourriture qui se trouve sur la terre, herbe, graines et fruits, jusqu’aux feuilles des arbres. Ils boiront l’eau de tous les fleuves et des mers, et toutes les sources seront desséchées, et les hommes mourront de soif. Alors Isrâfil fera entendre le premier son terribles de la trompette, et tous les hommes mourront. »

On rapporte qu’Ali ben Abou Taleb a dit:

« Aujourd’hui Yaʾjuj et Maʾjuj s’efforcent de sortir et de briser le mur de Dhul Qarnayn; mais ils n’y peuvent parvenir. Chaque jour, quand le soleil se lève, un million d’entre eux se placent à un endroit devant le mur et le lèchent avec leur langue; lorsque le soleil se couche, il est aussi mince que la coquille d’un œuf. Alors ils disent, Demain matin nous le briserons et nous sortirons; mais ils n’ajoutent pas : s’il plaît à Dieu.

Or, le lendemain matin, ils trouvent le mur aussi épais qu’auparavant. Ils font ainsi tous les jours. Mais, quand l’arrêt de leur délivrance sera arrivé, il naîtra parmi eux un enfant qui sera croyant et qui deviendra grand. Lorsqu’il s’approchera de ce mur qu’ils lèchent, et qu’ils diront, le soir, Nous l’avons amoindri, demain nous le briserons, ce croyant ajoutera : s’il plait à Dieu. Le lendemain matin ils trouveront le mur mince, et ils le briseront et sortiront.


Sur ce, Que la Paix de Dieu soit sur vous et vous accompagne partout où vous êtes.

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