Rappels Islamiques

Jour 22 : La prosternation de distraction


Définition
Différents cas de réparation
a) Une réparation à cause de l’oubli:”sujûd al-qablî”
b) Une réparation à cause de l’ajout : le “sujûd al-ba’dî”
c) Remarques importantes
d) Dans les cas d’oubli de piliers de la prière:
e) Cas du doute


Louange à Allah, que la prière et le salut soient sur son prophète Mohamed sur sa famille et sur tous ceux qui le suivent jusqu’au jour de la résurrection


Définition
Sujûdu As-sahwi signifie la prosternation en cas de distraction / inattention dans la prière : oubli ou rajout de Sunan. Il est fait pour réparer la prière et éviter de la refaire.

Cela a été fait par le prophète (saw) quand il fit une prière du Zuhr (ou ‘Asr) et il salua (le salut final) au bout de la deuxième Rak’at alors qu’il fallait faire quatre Rak’at, alors, un certain compagnon qui s’appelait “dhu al-yadayn” lui fit la remarque :

« O prophète, c’est la prière qui a été réduite ou est ce que tu as oublié ? ».
Le prophète répondit: ni l’un, ni l’autre.
Après vérification (en demandant aux gens si Dhu al-yadayn avait raison), il se releva puis continua alors les deux Rak’at qui manquaient, puis après avoir fait le tashahhud et le salut final, il se prosterna deux fois (prosternation réparatrice).

C’est ce qu’on appelle la réparation de la prière ou sujûd as-sahw : prosternations de réparation en cas d’oubli ou de rajout dans la prière (les piliers de la prière doivent obligatoirement être faits sinon cela invalide la prière). Dans ce cas précis le prophète avait ajouté le salut final au milieu de sa prière et la parole avec “dhu al-yadayn” et avec les gens involontairement. Donc pour réparer, il a fait les deux prosternations après le salut final: on va voir tout cela en détail dans ce qui suit. La réparation de la prière est de ce fait une Sunna.

Différents cas de réparation:
Il y a deux sortes de réparation:
Une réparation à cause de l’oubli.
Une réparation à cause de l’ajout.

De façon synthétique: on énumère de façon exhaustive les sunna qui impliquent la réparation:
– l’oubli de lecture de la Sourate (verset) après la Fatiha (pour l’une des deux premières Rak’at de la prière canonique),
– le non respect de la voix haute ou la voix basse (selon les cas et selon les détails précisés plus loin),
– l’oubli de deux “Allahou Akbar “ou plus (sauf l’oublie de takbirat al-ihrâm qui lui, annule la prière),
– l’oubli de deux “Sami’a llahu liman hamidahu” ou plus,
– l’oublie du premier Tashahhud,
– l’oubli de la position assise pour ce Tashahhud,
– l’oubli du deuxième Tashahhud .

a) Une réparation à cause de l’oubli:”sujûd al-qablî”
Le sujûd al-qablî se fait à cause de l’oubli des Sunan c’est à dire des obligations traditionnelles de la prière: comme le fait d’oublier la sourate après la Fâtiha et s’incliner sans faire de sourate, ou le fait de lire à voix basse au lieu de lire à voix haute (dans les prières de la nuit: pour la Fâtiha de l’une des deux premières Rak’at ou les deux Sourate des deux premières Rak’at ou la Fatiha et la Sourate de l’une des deux premières Rak’at) ou oublier le Tashahhud du milieu (c’est à dire par exemple quelqu’un qui est monté de la deuxième Rak’at sans faire le tashahhud du milieu et sans même s’asseoir, par oubli) , le fait d’oublier deux Allahou Akbar ou plus.

L’omission dans la nature de la récitation qui est concernée par la dite réparation est le fait de remplacer la voix haute par le minimum de la voix basse qui consiste en le fait de bouger la langue seulement (sans se faire entendre soi même).

Celui qui –par inattention dans une prière obligatoire-récite à voix basse (en bougeant la langue seulement) alors que la lecture devait se faire à voix haute fera le sujûd al-qablî sauf s’il s’agissait d’un verset (peu de chose) : dans ce cas pas de réparation à faire.

Le Sujûd al-qablî se fait très exactement pour l’oubli d’une sunna mouakkada (appuyée) ou de deux ou trois sunna non appuyées et plus.
Oublier la sourate après la Fâtiha par exemple, est équivalent à l’oubli de trois sunanes : car pour la sourate : il y a : sa lecture, la façon de la lire : à voix haute ou à voix basse (selon les cas), et le fait de se mettre debout pour la lire : qui sont donc les trois sunanes.

Chez les Malikites, il y a 8 sunna Mouakkada. L’oubli de trois sunan ou plus, nous oblige à faire le Sujûd al-qablî.
Il y a une exception: on ne fait pas de Sujûd al-qablî pour l’oublie d’un Takbîr ou d’un “sami’a Allahu liman Hamidahu” même s’ils sont cités parmi les 8 sunna Muakkada de la prière : la prière reste valide; si on oublie deux Takbîr ou plus ou deux “sami’a Allahu liman Hamidahu” ou plus: là on fait le sujûd al-qablî pour réparer.

Pas de sujûd al-qabli pour l’oubli d’une Fadîla dans la prière.
Pas de sujûd al-qabli pour l’oubli d’un Mustahabb ou d’une sunna légère ou d’un mandûb dans la prière: la prière reste correcte.
Si la personne fait le sujûd al-qabli pour cela (comme lorsqu’il oublie une Takbîrat, ou le “Rabbanâ laka al-hamd” ou qu’il oublie les invocations de “al-qunût” et qu’il fasse quand même sujûd al-qabli): dans ce cas sa prière est à refaire.

Comment faire le “sujûd Al-qablî”?
Après le tashahhud final, on ne fait pas tout de suite le salâm (salut final), on se prosterne une fois (en faisant le takbîr), on s’assoit (en faisant le takbîr), puis on se prosterne une deuxième fois (en faisant le takbîr) puis on s’assoit (en faisant le takbîr) pour faire le tashahhud et enfin on fait le salut final.

Un cas important : si au cours d’une prière de quatre rak’at, et si après la deuxième prosternation de la deuxième Rak‘at, on s’est relevé en oubliant de s’assoir pour le tashahhud du milieu alors que les mains et les genoux sont déjà loin de la terre, il faut continuer la prière sans revenir à la position assise, et enfin il faut faire le “sujûd al-qablî” pour réparer la prière (pour ce cas, il y a eu oubli de la position assise et du tashahhud du milieu).

b) Une réparation à cause de l’ajout : le “sujûd al-ba’dî”
Les différents cas d’ajouts:
Quand on ajoute dans notre prière quelque chose qui n’en fait pas partie sans faire attention: exemples : le cas du prophète (saw). C’est à dire en pratique pour la prière du Zuhr ou ‘asr (par exemple): si on fait deux rak’at puis par inattention on fait le salâm après le tashahhud du milieu, après on se rend compte ou on se rappelle de suite qu’on a fait que deux rak’at : là on se relève(on fait la takbîrat al-ihrâm), on effectue les deux rak’at manquantes, on fait le tashahhud final et le salut final puis on fait le “sujûd al-ba’dî” (deux prosternations après le salâm final) décrit ci dessous.

Celui qui quitte la prière en se rappelant qu’il lui reste un de ses actes (obligatoires), doit revenir, s’il se trouve à proximité (s’il ne passe pas un long moment), puis faire le takbîr initiale de sacralité (takbîrat al-ihrâm) et prier ce qui lui reste (en considérant nulle la Rak’at où il y a eu l’oubli du pilier) puis faire le sujûd de réparation.

S’il est loin de cela ou bien s’il est déjà sorti de la mosquée, il recommencera la prière. Cela est aussi valable pour celui qui a oublié le salut final (as-salâm) : avec le détail suivant:
– celui qui omet d’accomplir le salâm et ne s’en rappelle que très peu de temps après tout en étant assis, aura à accomplir ce salâm et sa prière est valide.
– Celui qui omet d’accomplir le salâm et ne s’en rappelle que quand il se lève (et qu’il s’était détourné par exemple de la Qibla) : aura à accomplir la takbîrat al-ihrâm tout en étant debout (en direction de la Qibla). Ensuite il se mettra en position assise pour réciter de nouveau le Tashahhud puis fera le salâm et le sujûd al-ba’adî.
-si un long temps passe avant qu’il se rappelle de l’oubli toute la prière sera à refaire.

Celui qui fait le salâm après deux Rak‘at (ou trois) par inattention alors qu’il devait faire quatre rak‘at, puis se rend compte de suite (de cette inattention): fera le takbîr initiale de sacralité (takbîrat al-ihrâm) et priera ce qui lui reste comme le cas du prophète cité. Et enfin après le salut final, il fera : le “sujûd al-ba’dî” (à cause de l’ajout). Si un long moment passe (comme s’il quitte la mosquée) avant qu’il se rende compte de son erreur (oubli de piliers) : là il refera sa prière entièrement.

Par inattention, pendant la prière il arrive qu’on s’assoie après une rak’at et/ou qu’on fasse un tashahhud inutile. Dans ce cas, dés qu’on se rend compte de cette inattention, on remonte, on continu la prière normalement et enfin après le salut final, on fait : le “sujûd al-ba’dî”.

Si (par oubli) on a lu la Fâtiha et la Sourate à voix haute alors qu’elle devait être lue à voix basse (les prières silencieuses de la journée) : pareille, après le salut final, on fait : le “sujûd al-ba’dî” (pour réparer).

En position debout : si on a lu la sourate directement en oubliant de lire la Fâtiha d’abord, on fait la lecture de la Fâtiha et on refait la lecture de la sourate, on ne fait pas de sujûd réparatif. La prière reste valide.

Celui qui ajoute le(s) Sourate(s) (après la Fâtiha) dans les deux dernières Rak’at de la prière qui fait quatre rak’at n’a pas à réparer (à se prosterner) et sa prière reste valide. (Et même s’il fait dans ce cas le “sujûd al-ba’dî” sa prière restera toujours valide : car le “sujûd al-ba’dî” se fait après la prière (ce sera ici un ajout extérieure à la prière).)

Si (par oubli) on a lu la Fâtiha à voix haute alors qu’elle devait être lue à voix basse, on doit faire: le “sujûd al-ba’dî”, aussi après le salut final.
Le fidèle qui se souvient avoir remplacé la récitation à voix basse par une récitation à voix haute, ou inversement, avant l’inclinaison, doit rectifier son erreur en récitant à nouveau comme il se doit:
Si l’omission porte sur une seule Sourate il doit la (re)réciter et n’a pas à se prosterner. Si l’oubli a porté sur la récitation de la Fatiha, il doit la (re)réciter et se prosterner après le salut final.

Notez bien :
L’omission dans la nature de la récitation qui est concernée par la réparation (sujûd al-qablî) est le fait de remplacer la voix haute par le minimum de la voix basse qui consiste en le fait de bouger la langue seulement (sans se faire entendre soi même). Ou encore (pour le Sujûd al-ba’dî) le remplacement de la voix basse par le maximum de la voix haute (c’est-à-dire au dessus du fait de se faire entendre et faire entendre celui à côté).
Dans la prière surérogatoire (non obligatoire) on ne fait pas de réparation pour l’omission de la récitation à voix basse ou à voix haute (c.à.d. le remplacement d’une lecture à voix haute par une lecture à voix basse et inversement).

Comment faire le “sujûd al-ba’dî”:
Tout simplement c’est comme le “Sujûd al-qablî”, mais il est fait après le salut final: après le salut final, on se prosterne une fois (en faisant le takbîr), puis on s’assoit ( en faisant le takbîr), puis on se prosterne une deuxième fois (en faisant le takbîr), puis on s’assois (en faisant le takbîr) et on fait le tashahhud, enfin on fait le salut final.

Attention :
A la différence du “Sujûd al-qablî”, le sujûd al-ba’dî exige une intention (niyya) obligatoirement.

c) Remarques importantes
Si on oublie le “sujûd al-qablî” pour réparer notre prière (en cas d’oubli de Sunan dans la prière), il faut le rattraper tout de suite après le Salâm (en faisant un “sujûd al-ba’dî”). Si un certain temps s’écoule sans le faire (exemple : si on sort de la mosquée en oubliant de le faire), et s’il s’agissait de l’oubli de 3 Sunan ou plus on doit refaire toute la prière. S’il s’agit de l’oubli d’une sunna appuyée (Muakkada) ou de deux Sunan légéres : là cet oubli n’invalide pas la prière (même si on ne fait pas le sujûd réparateur) : il est sunna (et non obligatoire) dans ce cas de faire le Sujûd al-qablî ou le sujûd al-ba’adî de suite si on avait oublié de faire le sujûd al-qablî.

Par contre, dans la réparation à cause de l’ajout: où le “sujûd al-ba’dî” est à faire, ce “sujûd al-ba’dî” se rattrapera à n’importe quel moment (sans limitation de durée) si on l’avait oublié, sans refaire la prière (même s’il s’en rappelle après un an).

Si on a fait un ajout et un oubli: c’est l’oubli qui l’emporte: on fait le “sujûd al-qablî”. Exemple: on a oublié la sourate de la première rak’at et on a fait par oubli cinq rak’at au lieu de quatre c’est à dire on a ajouté -par oubli -à la fin, une rak’at, on ne s’est pas assis après la quatrième rak’at: dans ce cas, après le « Tashahhud » final, on fait “le sujûd al-qablî” puis le salâm.

Dans la prière en groupe, derrière l’Imâm, même si on oublie ou on ajoute involontairement pendant cette prière, on ne fait rien, la prière est valide car c’est l’Imâm qui prend en charge tout (sauf si on oublie un pilier de la prière).

Si l’oubli ou l’ajout (l’inattention) nous arrive pendant le rattrapage de ce qu’on n’a pas fait avec l’Imâm (en dehors de la prière derrière l’Imâm), dans ce cas on doit réparer notre prière par le sujûd al-ba‘dî ou le sujûd al-qablî : (l’Imâm ne prend pas cela en charge).

Quand on arrive en cours de prière derrière un Imâm qui a eu un oubli ou un ajout, on fait avec lui le “sujûd al-qablî”, mais on ne fait jamais avec lui le “sujûd al-ba’dî” (car il le fait après le salâm). Donc, quand il dira : “as-salâmu ‘alaykum” on remonte tout de suite et on rattrape ce qu’on n’a pas fait avec lui, enfin, on fait le “sujûd al-ba’dî” (dû à l’erreur de l’Imâm) après NOTRE salâm.

Si on rattrape moins d’une rak‘at avec l’Imâm (exemple : on le rattrape dans la dernière prosternation de la dernière rak‘at), on n’aura pas à faire de réparation due à l’erreur de l’Imâm.

Notez bien : il est important de savoir que si on oublie trois sunna (sunanes) ou plus, et on ne fait pas de réparation (par le sujûd al-qablî ou le sujûd al-ba’dî, immédiatement, si on avait oublié de faire le sujûd al-qablî ), la prière est invalide : il faut la refaire.

Pas de sujûd al-qabli pour l’oubli d’un Mustahabb ou d’une sunna légére ou d’un mandûb dans la prière: la prière reste correcte.
Si la personne fait le sujûd al-qabli pour cela (comme lorsqu’il oublie une Takbîrat, ou le “Rabbanâ laka al-hamd” ou qu’il oublie les invocations de “al-qunût” et qu’il fasse comme même sujûd al-qabli): dans ce cas sa prière est à refaire.

d) Dans les cas d’oubli de piliers de la prière:
Dans le cas où on se rappelle de l’oubli après s’être relevé de l’inclinaison (Rukû‘) de la Rak’at suivant celle où il y a eu l’oubli, il faudra considérer comme nulle la Rak’at où il y a eu l’oubli, et construire la prière à partir de la Rak’at qui est bonne (sauf si l’oubli porte sur le Rukû’ : s’il s’en rappelle alors qu’il est dans le Rukû’ suivant (avant de se relever de ce Rukû’ ou aussi après) il continue et considère la précédente Rak’at (où il ya eu l’oubli) comme étant nulle).

Dans le cas où on se rappelle de l’oubli avant l’inclinaison de la Rak‘at qui suit ou à cette inclinaison avant de se relever, il faudra faire le pilier oublié (sauf si l’oubli porte sur le Rukû’ et s’il s’en rappelle alors qu’il est dans le Rukû’ suivant (avant de se relever de ce Rukû’ ou aussi après) il continue et considère la précédente Rak’at nulle ; dans le cas où il se rappelle de l’oubli de ce rukû’ avant l’inclinaison suivante : il le fera (le rattrapera) sans annuler sa Rak’at en question).

Il fera enfin le « sujûd al-ba’dî » OU le « sujûd al-qablî » selon les cas, pour réparer la prière.

Détaillons des exemples :
Si à partir (ou au moment) de l’inclinaison de la deuxième Rak’at on se rend compte par exemple qu’on avait oublié le Ruku’ de la première rak’at: on considère la première Rak’at nulle et on considère la deuxième rak’at comme la première puis on continue la prière normalement et enfin après le salut final on fait : le “sujûd al-ba’dî”.

Par contre, Si on n’a pas encore accompli le “Rukû’” -(l’inclinaison)- de la Rak’at qui suit (ici la deuxième) et on se rappelle de l’oubli cité : on doit accomplir le pilier non accompli… Et enfin après le salut final, on fait : le “sujûd al-ba’dî” (dans ce cas).

Si le fidèle oublie le sujûd de la deuxième Rak’at par exemple et se relève pour faire la troisième Rak’at : puis se rappelle de son oubli avant de remonter du Rukû’ (de cette troisième Rak’at) : il fait ce sujûd (oublié) (en revenant à la position assise pour faire ce sujûd sauf s’il a déjà accompli la position assise avant la levée)… S’il ne se rappelle de cela que après être remonté du Rukû‘ (de l’inclinaison) de cette troisième Rak’at: il continue sa prière en considérant cette troisième Rak’at comme la deuxième…A la fin : il fait le sujûd al-qablî avant le salâm car dans ce cas il aura lu dans sa deuxième rak’at qu’avec la Fâtiha sans la Sourate et aura ajouter une Rak’at inutile (celle où il y avait l’oubli qu’il avait rendu nulle).

Dans la Mudawwana de Sahnûn :
L’Imâm Mâlik a dit :
« Celui qui fait une Rak’at puis oublie ses deux sujûd (prosternations), et ne se rappelle de cela que dans la deuxième rak’at avant l’inclinaison (rukû’) de celle ci : qu’il revienne et fasse les deux prosternations puis se relève et fait la lecture (pour sa deuxième Rak’at) et continue sa prière ainsi.

S’il oubli une prosternation de la première Rak’at et ne s’en rappelle que lorsqu’il est dans la deuxième Rak’at alors qu’il ne s’est pas encore incliné ou s’il est encore en position d’inclinaison (de celle-ci) : il fait la prosternation oubliée (en revenant à la position assise pour l’accomplir sauf s’il avait déjà marqué cette position avant la levée) puis remonte pour faire la deuxième Rak’at (à partir de la lecture) et continue le reste. Si le rappel de l’oubli (du pilier cité) survient après s’être relevé du Ruku’(inclinaison) de la deuxième rak’at : il continuera la prière en considérant nulle la première Rak’at (où il y a eu l’oubli) : donc dans ce cas sa deuxième sera sa première…

Dans tous ces cas cités il fera après le salut final: le “sujûd al-ba’dî”. »


Si on ne se rappelle de l’oubli du pilier que après le salâm :
dans ce cas la Rak’at où il y a eu l’oubli du pilier est considérée annulée et le fidèle reconstruit sa prière à partir de la Rak’at correcte; quand le fidèle fait la takbîrat al-ihrâm pour faire la rak’at complétant sa prière: la rak’at correcte prend la place de la rak’at où il y a eu l’oubli du pilier et la raka’t faite en plus (à la fin) (pour corriger) viendra en complément ; (par exemple : la deuxième sera la première, la troisième sera la deuxième….)
Enfin : on fera le sujûd al-qablî ou le sujûd al-baa’dî selon les cas.

Exemples:
Si l’oubli porte par exemple sur l’inclinaison (rukû’) d’une Rak’at (d’une prière qui fait 4 rak’at par exemple) et qu’il s’en rappelle qu’après le salâm :
Le fidèle va considérer annulée la Rak’at où il y a eu l’oubli du pilier; et aura à faire la « Takbîrat al-Ihrâm » tout en étant assis, position dans laquelle il avait clôturé la prière. Ensuite il accomplira une Rak’at entière avec uniquement la Fâtiha sans la Sourate (pour ainsi compléter ses 4 Rak’at) : ensuite il fera le sujûd al-qablî si la Rak’at où il y a eu l’omission fait partie des deux premières Rak’at ; ou le sujûd al-baa’dî si celle-ci fait partie des deux dernières.

Par contre : si un long temps passe avant qu’il (re)fasse la Takbîrat al-ihrâm et corrige (en faisant la rak’at complémentaire) : toute la prière sera à refaire.

(Ces règles concernent l’Imâm et celui qui prie seul, pour celui qui est dirigé par un Imâm : si celui qui est dirigé manque une inclinaison ou une prosternation à cause de la foule (contrainte) ou de l’oubli ou d’un sommeil léger par exemple et il manque de rattraper le pilier manqué : là il refait la rak’at où il y a eu l’oubli du pilier comme elle était (après le salâm de l’Imâm)).

Quant à l’oubli de la Takbîrat al-ihrâm ou de la niyya (l’intention) : ils obligent de refaire toute la prière.
Cas de l’oubli de la Fâtiha :
(Le plus connu dans notre école est que la Fâtiha (sa récitation) est une obligation (pilier) pour chaque Rak’at : pour l’Imâm et celui qui prie seul)
Pour celui qui est dirigé par l’Imâm elle n’est pas obligatoire pour lui comme déjà précisé dans les mandûbât (choses recommandées).

Dans la Mudawwana de Sahnûn :
J’ai demandé à l’Imâm Mâlik plusieurs fois à propos de celui qui a oublié de lire la Fâtiha dans une rak’at et il répond : il ne tient pas compte de cette Rak’at et la refait (sauf s’il est derrière (dirigé par) l’Imâm dans cela).

Détails :
S’il se rappelle avoir omis la récitation de la Fatiha au moment de s’incliner (rukû’) (pendant la même Rak’at (unité) où il y a eu l’oubli), il aura à se relever pour réciter cette Fâtiha puis il continuera la prière et fera à la fin (après le salâm) le sujûd al-ba’adî.

S’il se rappelle de l’omission au moment de se prosterner (sujûd) (pendant la même Rak’at (unité) où il y a eu l’oubli), il aura à terminer les deux prosternations puis annulera cette rak’at pour se lever ensuite et accomplir une autre Rak’at à la place de celle où il y a eu l’oubli. Puis il continuera la prière et fera à la fin (après le salâm) le sujûd al-ba’adî.

S’il se rappelle l’omission de la Fâtiha au moment de l’accomplissement de la rak’at suivant celle où il y a eu l’oubli, il aura dans ce cas là, à annuler la Rak’at où il y a eu l’omission de la Fâtiha et à la remplacer par la rak’at suivante tout en faisant à la fin de la prière le sujûd al-ba’adî ou le sujûd al-qablî selon les cas :
-Si la Rak’at ayant fait l’objet d’omission fait partie des deux premières et que le fidèle ne s’en rappelle qu’après avoir accompli la troisième, il aura à faire dans ce cas : le sujûd al-qablî : à cause de la réunion à la fois du rajout (de la Rak’at annulée) et de l’omission (de la Sourate).


– Si la Rak’at ayant fait l’objet d’omission ne fait pas partie des deux premières ; ou bien en fait partie et que le fidèle se rappelle de son oubli avant d’accomplir la troisième Rak’at, il aura à se prosterner après le salâm (le sujûd al-ba’adî) à cause du rajout (de la Rak’at ainsi annulée).

e) Cas du doute:
Le doute normal:
Si on n’est pas sûr du nombre de rak’at accompli ou si on n’est pas sûr d’avoir accompli un pilier, on se base sur le moins disant et sur ce qui est sûr, (on refait donc le pilier qu’on croit manquant), et on fait après la fin de la prière : le “sujûd al-ba’dî”.

Par exemple : on ne se sait plus si on a fait une ou deux Rak’at : on considère qu’on a fait seulement une Rak’at, on continue la prière normalement et enfin après le salut final, on fait : le “sujûd al-ba’dî”.

Si la personne doute pendant la 3éme rak’at (après son rukû’) qu’il avait oublié un pilier de la première Rak’at :
Cette première Rak’at sera nulle et la deuxième Rak’at sera la première et la troisième sera deuxième…Enfin : il fera dans ce cas le sujûd al-qablî avant le salâm, car dans ce cas il aura lu dans sa deuxième rak’at qu’avec la Fâtiha sans la Sourate et aura ajouter une Rak’at inutile (celle où il y avait l’oubli qu’il avait rendu nulle) : il aura donc accumulé oubli et ajout c’est pour cela qu’il fera le sujûd al-qablî.

Le waswâs (doute maladif, insufflations continues du Diable) :
Dans le livre Ad-durr ath-thamîn : Sharh du matn d’Ibn ‘Ashir de Mayyâra al-mâlikî:
l’auteur dit:
Quand à celui qui est atteint par le waswâs (doute maladif, insufflations du Diable): son doute n’est pas à considérer du tout : par exemple s’il a un doute maladif sur le nombre de rak’at accomplies : par exemple: s’il doute est ce qu’il a fait 3 ou 4 Rak’at : il considére qu’il a bien fait 4 rak’at. Ceci pour s’opposer aux insufflations du Diable. Et il fera à la fin de la prière le sujûd al-ba’adî (les deux prosternations réparatrices aprés le salâm)

 
Le qâdî ‘Abdel-Wahhâb dit:
est considéré comme atteint de waswâs celui (ou celle) qui est atteint par cela pendant chaque prière; ou une ou deux fois dans le même jour. Quand à celui (ou celle) à qui cela n’arrive qu’après un jour ou deux ce n’est pas du waswâs (c’est un doute normal).
Le Dhikr est le meilleur moyen de chasser le waswâs.


Et Allah seul détient La Vérité
Sur ce, Que la Paix de Dieu soit sur vous et vous accompagne partout où vous êtes.

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