Fleur Bleue

Des Femmes d’Exception : Zaynab Bint `Ali Ibn Abi Talib (ra)


Elle fut surnommée Um Al `Awâjiz (La Mère des indigents), en raison de sa miséricorde envers les pauvres et les démunis. Elle fut aussi surnommée Um Hâshim (Mère des Hachémites), car suite au drame de Karbala’, elle veilla sur la descendance du Prophète (saw) et sur son neveu `Alî Zayn Al-`Âbidîn, le seul survivant de la bataille parmi la progéniture de l’Imâm Al-Husayn.

Le gouverneur d’Égypte, ayant ensuite pris l’habitude de tenir ses conseils officiels dans sa demeure, elle fut surnommée Ra’îsat Ad-Dîwân (Présidente du Conseil). Montagne de bravoure et de foi, elle fut le symbole de la patience dans l’adversité et de la vérité face au despotisme.


Sa naissance dans une famille bénie

Durant le mois de Cha’ban de l’an 5 A.H., Médine attendait une bonne nouvelle venant de la noble demeure du Messager (saw). Après la naissance d’Al-Hasan et d’Al-Husayn, Dame Fâtimah Az-Zahrâ’ et `Alî Ibn Abî Tâlib (ra) s’apprêtaient à accueillir un nouveau don d’Allah : Zaynab Bint `Ali Ibn Abi Talib.

Aussitôt que Dame Fâtimah Az-Zahrâ’ donna naissance à sa fille bénie, Dame Asmâ’ Bint `Umays prit la nouveau-née dans ses bras et, s’adressant à Dame Fâtimah, elle dit :
« Ô fille du Messager d’Allah ! Elle te ressemble dans l’apparence et la beauté. La splendeur de la prophétie est incarnée dans cette nouvelle née qui ressemble tellement à son frère Al-Husayn ! »
Az-Zahrâ’ loua alors Allah et Le remercia de Sa grâce.

Dame Zaynab grandit dans la maison de la prophétie, de la lumière et de la guidance. Elle reçut une éducation spirituelle raffinée du côté de sa mère ; son père l’Imâm `Ali Ibn Abi Talib ne manqua pas de lui inculquer les bonnes mœurs ainsi que les valeurs de la dignité, de la chasteté et de la décence. On rapporta qu’un jour, alors que la petite Zaynab était assise sur les genoux de son père (ra) et que celui-ci jouait avec elle, il lui dit :
« Dis « un » ». Alors elle dit : « Un ». Il lui demanda de dire « deux » mais elle se tut. L’Imâm lui dit alors : « Vas-y chérie ! » Zaynab sourit et dit : « Ma langue qui a prononcé le « Un » (l’Unique) ne pourrait pas prononcer le « deux » ».
L’Imâm `Alî (ra) la serra alors dans ses bras et l’embrassa entre les yeux. Elle lui demanda aussi un jour :
« Ô père, nous aimes-tu ? » Il répondit : « Comment voulez-vous que je fasse autrement alors que vous êtes le fruit de mon cœur ! »
Elle dit alors : « Ô père, l’amour est pour Allah et la tendresse pour nous ».

On rapporta également qu’à l’âge de cinq ans, Dame Zaynab cherchait déjà à devancer sa mère en se précipitant pour faire ses ablutions aux heures des prières, puis vers son sanctuaire pour prier avec elle. Dame Fâtimah Az-Zahrâ’ la serrait alors tendrement dans ses bras et l’embrassait en lui disant : « Qu’Allah t’accorde le bien ainsi qu’à tes enfants pieux. Ma chère fille, comme si je te voyais défendre le droit violé par des arguments solides et une éloquence invraisemblable ».

La même année, Dame Zaynab perdit son grand-père, le Messager d’Allah (saw). Son décès enveloppa les musulmans d’un voile de deuil et un climat de tristesse régna dans la maison prophétique. Faisant l’adieu au Prophète, son père l’Imâm `Ali dit :
« Toute patience est belle sauf vis-à-vis de toi et toute impatience est mauvaise sauf à ton endroit. Notre malheur en ta perte est immense ; et notre misère avant et après toi est infinie ».

Sa mère, Dame Fâtimah Az-Zahrâ’, ne put supporter la séparation ; elle fut à son tour rappelée par son Créateur quelques mois plus tard.

C’est ainsi qu’en perdant très tôt sa mère, elle apprit le sens de la responsabilité, de la fermeté et fut bien consciente des grands événements qui se déroulèrent à l’époque des Califes bien guidés. Durant le califat de `Umar Ibn Al-Khattâb (ra), Dame Zaynab épousa `Abd Allâh Ibn Ja`far Ibn Abî Tâlib. Leur noce eut lieu à Médine alors que l’armée de `Umar venait de réaliser de grandes victoires dans ses conquêtes en Iraq et au Shâm. Le Calife ainsi que de grands Compagnons comme `Uthmân Ibn `Affân, `Abd Ar-Rahmân Ibn `Awf, Anas Ibn Mâlik, Abû Hurayrah, Abû Dharr Al-Ghifârî et Salmân Al-Fârisî fêtèrent tous cette occasion bénie. Ce mariage donna naissance à quatre fils : `Ali, `Abbâs, `Awn et Muhammad, ainsi qu’à une fille : Um Kulthum. (Cette liste est établie d’après Usd Al-Ghâbah de l’Imâm Ibn Al-Athîr. Le nom et le nombre des enfants de Dame Zaynab varie selon les sources, selon que certains enfants de `Abd Allâh Ibn Ja`far lui sont attribués ou attribués à une autre épouse. On lui compte ainsi une autre fille, Umm `Abd Allâh, et un autre fils, Ja`far.) 


Une adoration pure

Dame Zaynab passait ses nuits à la porte de son Seigneur demandant Sa satisfaction et se dévouant à Son adoration. Elle n’abandonna jamais ses prières nocturnes même à la veille de l’assassinat de son frère Al-Husayn qui lui demanda de ne pas l’oublier dans ses invocations.

Parmi les invocations de son grand-père (saw) qu’elle avait l’habitude de réciter, l’on cite :
« Ô Celui Qui se vêtit de la gloire et s’en habilla. Glorifié soit Celui dont la grandeur est le manteau. Glorifié soit-Il : sauf à Lui, la glorification ne doit être attribuée. Glorifié soit Celui Qui, par Son Savoir et Sa Puissance, cerne toute chose. Glorifié soit Celui Qui détient l’honneur, les bienfaits et les grâces. Glorifié soit le Puissant et le Généreux. Ô Allah, je Te demande par la grandeur de Ton trône, par la clémence infinie de Ton Livre, par Ton grand Nom, Ta splendeur et Tes mots accomplis, de faire miséricorde à Muhammad et à ses descendants purifiés et de m’accorder le bien ici-bas et dans l’au-delà. Allah, Tu es le Vivant Qui n’a besoin de rien alors que tout a besoin de Lui. C’est Toi Qui me guidas et c’est Toi Qui me nourris. C’est toi Qui me donnas et me prendras la vie… Ta miséricorde, ô Le plus Clément parmi les cléments ».

Pendant qu’elle animait ses nuits par les prières nocturnes, elle répétait souvent ces vers :
Combien a-t-Il de douceur cachée
dont la subtilité échappe à la raison de l’intelligent…
Et combien de prospérité arriva après l’adversité
mettant fin à la misère du cœur attristé…
Et combien de choses t’inquiètent le matin,
alors que la bonne nouvelle te parvient la nuit…
Si un jour tu te trouves en adversité,
aie confiance en l’Un, l’Unique et le Haut…
Et prends le Prophète comme intercesseur car tout serviteur,
est certes secouru par l’intercession du Prophète…
Et ne t’inquiète guère si un malheur arriva,
car combien a-t-Il de douceur cachée.


Son adoration, son humilité et la finesse de son âme eurent un effet remarquable sur les gens qui l’entouraient et se reflétèrent dans ses paroles et dans les poèmes qu’elle composait dont :
Des yeux veillèrent et d’autres s’endormirent,
pour des choses qui arriveront ou qui n’arriveront pas….
Un Seigneur t’ayant hier suffi,
te protégera certes de ce qui arrivera demain…
Chasse donc tout souci de ton âme autant que possible,
car avoir des soucis serait une folie.


Une femme face au despote

La vie de Dame Zaynab ne peut être abordée sans mention des événements de Karbala’ et du malheur qu’encoururent les descendants du Prophète (saw) pendant et après cette bataille qui affligea le cœur de tout croyant.

En 61 A.H., l’Imâm Al-Husayn, accompagné par les descendants du Prophète, dont Dame Zaynab, partit pour Al-Kûfah à la demande de ses habitants voulant se révolter contre Yazîd Ibn Mu`âwiyah.

À l’époque, ce dernier était un Calife connu pour son despotisme, son injustice et sa perversion.

Dama Zaynab ne cacha pas son inquiétude pour son frère qui risquait ainsi de se faire tuer, en comptant surtout sur des gens ayant autrefois manqué à leur promesse de soutenir son père. Bien que consciente du danger qui menaçait la vie de l’Imâm Al-Husayn, elle choisit de l’accompagner et de le soutenir dans cette épreuve. Sur le chemin du convoi béni vers Al-Kûfah, Dame Zaynab (ra) dit à son frère :
« J’ai entendu ce soir un appel me disant :
Ô les yeux, préservez donc quelques efforts,
sinon, qui pleurera les martyrs après ?
Qui pleurera sur ces gens conduits par leur sort,
vers la réalisation d’une promesse faite avec mesure ? »

Al-Husayn répondit alors :
« Ô sœur, toute chose prédestinée arrivera ».

Le convoi étant arrivé à Al-Kûfah, `Abd Allâh Ibn Ziyâd, à l’époque gouverneur de Bassora et d’Al-Kûfah, dépêcha sous la direction de `Umar Ibn Sa`d une armée de quatre mille soldats afin de combattre l’Imâm. Les gens d’Al-Kûfah ayant manqué à leur promesse, Al-Husayn n’avait de son côté que 72 partisans, tous descendants du Prophète, en plus d’un groupe de personnes qui préféra le martyre dans le camp de l’Imâm. Entendant arriver de loin l’armée d’Ibn Sa`d, Dame Zaynab alla chercher son frère et le trouva la tête sur les genoux. Elle s’approcha de lui et le réveilla, alors il leva les yeux vers elle et lui dit :
« J’ai vu le Prophète (saw) en songe et il me dit : « Tu viendras chez nous » ».

Émue, Dame Zaynab cria : « Ô malheur à moi ! » Alors il répondit : « Le malheur n’est guère à toi, ma sœur. Calme-toi, qu’Allâh te fasse miséricorde ».

Al-Husayn, l’héritier du Messager miséricordieux, avait demandé à ses compagnons de retourner chez eux, sains et saufs, accompagnés des femmes et des enfants, et de le laisser faire face aux injustes, seul. Mais ses vaillants partisans jurèrent de ne point l’abandonner et de le défendre corps et âme aussi longtemps qu’ils seront de ce monde.

La veille de la bataille de Karbala’, Dame Zaynab entendit son frère composer des vers tristes décrivant la médiocrité de l’ici-bas. Elle se tourna vers lui et dit : « Mon frère, ce sont les paroles de celui qui sait qu’il sera certainement tué ! »
Il répondit alors : « Oui ma sœur ». Elle pleura disant :
« Ô combien grande est ma perte, ô combien grande est ma tristesse. Si seulement la mort m’arrachait la vie ! Ô mon Husayn, Ô mon seigneur, Ô celui qui me reste parmi ma famille, tu te présentes à tes assassins et perds tout espoir dans cet ici-bas. C’est seulement aujourd’hui que mourut mon grand-père le Messager d’Allah (saw). C’est aujourd’hui que mourut ma mère Fâtimah et mon père `Ali et mon frère Al-Hasan ».

Al-Husayn la regarda et essaya de la calmer en lui disant :
« Ma sœur, que Satan ne vole pas ta clémence, garde donc la patience qu’Allah conseilla. Sache que tous les habitants de la terre mourront, que les habitants des cieux ne resteront pas et que toute chose périra à part la Face d’Allah Qui créa les créatures par Sa puissance, Qui les ressuscitera, leur rendra la vie et Qui est l’Unique. Mon grand-père est mieux que moi, mon père est mieux que moi, ma mère est mieux que moi, mon frère est mieux que moi. Nous sommes tous censés prendre le Messager d’Allah (saw) comme modèle ».
Puis il dit :
« Si le soir on laissait le ganga tranquille, il dormirait ». Dame Zaynab dit : « Malheur à moi Husayn, tu te laisses prendre par tes ennemis. Ceci est plus brisant pour mon cœur et plus dur pour moi ».

Le combat commença ; les descendants du Prophète tombèrent en martyrs l’un après l’autre sous les yeux de Dame Zaynab. Voici `Ali, le fils de l’Imâm Al-Husayn combattant bravement aux côtés de son père jusqu’à ce qu’il fut épuisé et cria : « Ô père la soif me tue et la lourdeur du fer m’épuise ».
Les larmes de l’Imâm coulèrent et il répondit : « Patience, un peu de courage et bientôt sera la rencontre avec ton grand-père Muhammad (saw), alors il te donnera à boire de sa coupe la plus noble ».
Quelques instants et Dame Zaynab vit les soldats porter vers sa tente, le corps de son neveu. Aussitôt que ses yeux tombèrent sur cette scène, elle sortit de sa tente, se dirigea vers `Umar Ibn Sa`d et lui dit :
« Ô `Umar, tue-t-on Abû Abd Allâh alors que tu restes spectateur ?! »

Les larmes aux yeux, `Umar ne supporta pas ses paroles et tourna son visage ailleurs. Voyant à la fin de la bataille Al-Husayn assassiné et ses deux fils martyrisés, Dame Zaynab s’écria :
« Ô Muhammad ! Que le Seigneur du ciel t’accorde la paix, voici Husayn par terre, membres mutilés, et voici tes filles emprisonnées. À Allah est ma complainte, à Muhammad, à `Ali Al-Murtadâ, à Fâtimah Az-Zahrâ’ et à Hamzah maître des martyrs ».

Voyant la tête de son frère portée sur les lances des hypocrites, Dame Zaynab dit :
Ô croissant qui, aussitôt devenu parfaitement abouti,
fut injustement éclipsé et périt….
Frère de mon cœur, je n’ai guère imaginé,
Que telle sera ta destinée…


Elle s’adressa ensuite aux gens d’Al-Kûfah qui s’étaient rassemblés pour voir le convoi triste conduit vers `Abd Allâh Ibn Ziyâd, et dit :
« Louange à Allah et paix et bénédictions sur mon grand-père Muhammad et sur sa descendance pieuse et bienfaisante. Ô gens d’Al-Kûfah, gens de la tromperie et de la duperie, pleurez-vous ? Que vos larmes ne cessent de couler et que votre douleur ne cesse de vous peiner. Vous êtes comme celle qui défit brin par brin sa quenouille après l’avoir solidement filée en prenant vos serments comme un moyen pour vous tromper les uns les autres. Malheur à vous, gens d’Al-Kûfah, savez-vous quel proche parent du Prophète avez-vous attaqué et quel sang lui avez-vous effusé ? Vous avez certes commis une chose abominable. Peu s’en faut que les cieux ne s’entrouvrent, que la terre ne se fende et que les montagnes ne s’écroulent. Que la clémence d’Allâh ne vous enorgueillit car votre Seigneur est à l’affût ».

À l’arrivée du convoi au palais de `Abd Allâh Ibn Ziyâd, ce malheureux criminel dit avec réjouissance et fierté :
« Louange à Allah qui vous a scandalisé, vous a tué et a démenti vos histoires. »
Dame Zaynab prit alors la parole et répondit :
« Louange à Allah qui nous a honoré par Son Messager (saw) et qui nous a parfaitement purifié des vices. Allah ne scandalise que le pervers et ne dément que le vicieux qui est autre que nous. »
Ibn Ziyâd lui demanda alors :
« N’as-tu pas vu ce qu’Allah fit de ta famille et de ton frère ? ».
Dame Zaynab dit :
« Je n’ai vu que le bien. Ce sont des gens qu’Allah enregistra comme martyrs et les voici martyrisés. Allah vous rassemblera un jour et l’on verra à qui sera la victoire ».
Il s’exclama alors :
« Quel courage ! Ton père était un poète courageux ».
Dame Zaynab répondit :
« Fils de Ziyâd, de quel courage parles-tu ? Le courage n’est aucunement mon souci. Cela m’étonne que l’assassinat de tes imâms te soulage alors que tu es bien conscient de leur vengeance dans l’au-delà ».

Remarquant un jeune homme parmi les prisonniers, `Abd Allâh Ibn Ziyâd se renseigna sur son identité. Apprenant qu’il s’agissait de Zayn Al-`Âbidîn, le fils d’Al-Husayn, Ibn Ziyâd voulut le tuer, sauf que Dame Zaynab le défendit farouchement disant :
« Tu as suffisamment effusé notre sang et tu t’en es abreuvé ! Nous as-tu laissé que lui ? Par Allah, je ne me séparerai guère de lui. Si tu veux le tuer, tue-moi donc avec lui ! »

C’est ainsi que, grâce à la bravoure de Dame Zaynab, Zayn Al-`Âbidîn fut le seul survivant de Karbala’ parmi la progéniture de l’Imâm Al-Husayn.
Le convoi fut ensuite envoyé vers la Syrie où siégeait Yazîd Ibn Mu`âwyah. Dans son palais, Dame Zaynab ne craignit pas non plus de lui adresser ces paroles :
« Louange à Allah, Seigneur des mondes et paix et bénédictions sur son Messager et sa descendance pieuse. Penses-tu Yazid qu’en nous infligeant une défaite et qu’en nous conduisant comme prisonniers, Allah nous aurait humilié et qu’Il t’aurait honoré ? Patience ! As-tu oublié la parole d’Allah : « Que les incroyants ne voient pas un avantage dans le sursis que nous leur donnons. Ce sursis ne sert qu’à accroître leur péché. À eux la honte du tourment… »
(Coran 3 Verset 178) 
Allah te suffira comme juge, Muhammad (saw) comme adversaire et Gabriel comme opposant… Qu’Allah nous rétribue, et réforme notre Califat, Il est certes le Tout Miséricordieux ».

Yazid ne put commenter ce que lui adressa Dame Zaynab et lui proposa de l’argent. Dame Zaynab répondit :
« Ô combien dur est ton cœur Yazid ? Tu tues mon frère et tu me proposes de l’argent ? Par Allah, cela ne sera jamais ! »

Dame Zaynab fut ensuite envoyée à Médine. Aussitôt arrivée, elle se dirigea vers le tombeau de son grand-père. On rapporte l’avoir vue accrochée à la porte de la mosquée du Prophète, les larmes coulant sur les joues appelant :
« Ô grand-père je t’annonce le martyr de mon frère Al-Husayn ».

Elle se mit ensuite à raconter aux habitants de Médine les événements amers qui se déroulèrent à Al-Kûfah. Ceci suscita l’inquiétude du gouverneur de Médine qui avertit Yazîd contre le danger de sa présence dans les terres saintes. On demanda alors à Dame Zaynab de choisir une autre contrée que celle de son grand-père pour s’y installer. Elle choisit l’Égypte.


L’Égypte, là où son âme se reposa

En Cha’ban de l’an 61 A.H., six mois après le martyr de son frère, Dame Zaynab arriva en Égypte. Elle fut accueillie par une fine délégation qui pleura en essayant de la consoler. Dame Zaynab ne put alors empêcher ses larmes de couler et récita le verset : 
« Ceci est ce que le Tout Miséricordieux avait promis et les Messagers avaient dit vrai. »

Le gouverneur lui offrit une demeure à Al-Hamrâ’ Al-Quswâ où elle s’installa finalement honorée et respectée. Les Égyptiens ne cessèrent d’affluer vers sa noble demeure, lui demandant des invocations et écoutant les hadiths qu’elle narrait et les bonnes mœurs qu’elle prêchait.

Dame Zaynab resta dans cette demeure pendant moins d’un an au cours duquel on ne la vit que dévouée à son adoration, son jeûne, son Dhikr et sa récitation du Coran. Elle tomba ensuite malade et sut par la lumière de son Seigneur qu’il s’agissait de la maladie de sa mort. On proposa de lui convoquer un médecin mais elle répondit :
« Ô gens ! Nous ne sommes pas de ceux qui aspirent à l’ici-bas et souhaitent y rester. La meilleure rencontre pour nous, descendants du Prophète (saw) est la rencontre avec notre Seigneur. En plus, le médecin n’avancera ni ne reportera ma fin. Son remède n’est qu’un tranquillisant alors que la fin prédestinée devra arriver ».

La veille du dimanche 14 Rajab 62 A.H., l’âme de Dame Zaynab abandonna l’ici-bas pour rejoindre un horizon plus vaste et plus clément. Les Égyptiens la pleurèrent de leurs larmes et de leurs paroles. On dit à son sujet :
Ô Um Hâshim, cet amour est porté,
par un passionné épris comme il ne l’a jamais été…
Dans tes jardins, on le voit étreignant les portes,
collant à ses murs et touchant ses pierres…
Me voici venu présenter la quintessence de mon cœur,
chez toi sans récompense ni ennui…
Au fond du cœur, voici mon amour infini,
qui restera entier tant que je serai vivant…

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