Le Coran

« …C’est là une répartition fixée par Allah… »

Sourate 9 Verset 60


Verset Muslim Pro du 14 Mai 2020


« Les aumônes sont affectées aux pauvres, aux nécessiteux, à ceux qui les recouvrent, à ceux dont les cœurs sont à gagner, au rachat des captifs et à l’affranchissement des esclaves, aux endettés, au combat dans la voie d’Allah et aux voyageurs. C’est là une répartition fixée par Allah. Allah est omniscient et sage »

Sourate 9 Verset 60

Pour répondre aux hypocrites qui ont critiqué la façon qu’utilisait le Prophète (saw) pour repartir les biens des aumônes, dans ce verset, Il leur dit que c’est bien lui qui l’a imposée en la révélant à son Messager et nul n’a le droit de s’y opposer.

La question qui a été suscitée est la suivante: Faut-il donner ces aumônes a tous les intéressés cités dans le verset ou une partie d’eux?

La première opinion l’exige. Tels sont les dires de Chafé’i et une foule des ulémas.

La deuxième permet de les donner aux uns ou certains d’eux, comme ont déclaré Malek et d’autres ulémas anciens et contemporains.

Ibn Jarir a dit:
« Ce sont les dires des ulémas mais il faut signaler que le pauvre est cité le premier puisqu’il est le plus besogneux parmi les autres. Mais Abou Hanifa répond que le cas du nécessiteux est plus exigeant, ainsi fut l’avis de l’imam Ahmed. »

Et pour préciser le cas de chacun d’eux, Ibn Abbas, Moujahed, Al-Hassan, Ibn Jarir, ont dit que le pauvre ne parait pas comme tel à cause de son attitude réservée, tandis que le nécessiteux quémande et demande avec importunité.

Nous allons, en ce qui suit, nous limiter à quelques hadiths concernent ces huit intéressés :
– Ibn Omar rapporte que l’Envoyé de Dieu (saw) a dit:
« L’aumône est interdite au riche et a tout homme qui possède un force » (Rapporte par Ahmed, Abou Daoud et Tirmidhi)

– Abou Hurayrah rapporte que l’Envoyai de Dieu (saw) a dit:
« L’indigent n’est pas celui qui sollicite les gens à lui donner se contentant d’une bouchée ou de deux, ou une datte ou deux ».

On lui demanda:« Qui est donc l’indigent o Envoyé de Dieu? » Il répondit:
« Ils est celui qui ne trouve pas de quoi lui suffire, personne ne se souvient de lui et il ne demande pas aux gens de lui donner »
(Rapporté par Boukhâri et Muslim)

Quant « à ceux qui la recouvrent » ils sont ceux qui sont charges de les recueillir et auront une part, à condition qu’ils ne soient pas parmi les proches de l’Envoyé de Dieu (saw).

A ce propos on a rapporté que Abdul-Muttaleb Ben AL-hareth et Al-Fadl
Ben Al-Abbas se réunirent chez le Prophète (saw) lui demandant de les charger de collecter les aumônes et la zakat.
Il refusa en disant:
« L’aumône n’est permise ni à Mohammad ni à la famille de Mohammad, parce qu’elle est la souillure des gens »
(Rapporté par Muslim)

Ceux « dont les cours sont à gagner » forment plusieurs catégories:
– Ceux à qui on donne pour embrasser l’Islam, tel le cas de Safwan Ben Oumayya qui a pris part à la bataille de Hounain alors qu’il était idolâtre. Il a déclaré:
« Le jour de Hounain, l’Envoyé de (saw) qui était l’homme que je détestais le plus, ne cessa de me donner (du butin) qu’à la fin if est devenu l’homme le plus aimé ».

– Ceux dont les cœurs ont besoin d’etre raffermis sur la foi afin qu’ils deviennent bons musulmans. Le jour de Hounain également, le Prophète avait donné cent chameaux à chacun des libérés parmi leurs nobles et vaillants en disant:
« Parfois je donne à un homme du moment qu’un autre me soit plus préféré, de peur que Dieu ne le précipite sur sa face dans le feu de la Géhenne »

Il est cité dans les deux Sahihs, d’après Abou Sa‘id, que ‘Ali avait envoyé une quantité de la poudre d’or au Prophète (saw) qui l’a distribuée entre ces quatre personnes: Al-Aqra‘ Ben Habes, Ouyayna Ben Badr, Alqama Ben llatha et Zaid ALKhair, en disant: « Je rallie leurs cœurs »

– Aux nouveaux convertis afin que d’autres l’imitent et embrassent l’Islam.

– Enfin à ceux qui collectent les biens des aumônes des autres, ou à ceux qui habitent aux frontières du pays pour défendre les musulmans.

La question qui se pose: « ces gens-là dont les cœurs sont à gagner, doit-on leur donner après la mort du Prophète (saw)? »

Les opinions se controversent: Omar, Amer, Al-Cha’bi et une partie des ulémas ont jugé que, après la mort du Prophète (saw) et l’expansion de l’Islam, cela n’est plus d’obligation. D’autres ont répondu que ces gens-là ont toujours droit à l’aumône en tirant argument du faire de l’envoyé de Dieu (saw) qui leur a donné après la conquête de La Mecque et la défaite de Hawazen. Donc on doit toujours gagner le cœur des autres par les biens de l’aumône.

Quant « à l’affranchissement des esclaves » Al-Hassan Al-Basri, Mouqatel, et Sa’id Ben Joubair ont précisé qu’il s’agit des affranchis contractuels (Moukateb).

Ainsi fut l’avis de Chafé’i et Al-Laith. Ibn Abbas et Al-Hassan n’ont trouvé aucun inconvénient à affranchir les esclaves en payant leur prix des biens de la zakat, une opinion qui est soutenue par Ahmed et Malek qui consiste à affranchir l’esclave quel que soit sa position: Moukateb ou non.

Il est dit d’après un hadith:
« Il incombe à Dieu de venir en aide à ces trois personnes: un homme qui combat pour Sa cause, un esclave moukateb qui veut s’acquitter de la somme qu’il doit à son maitre et un homme qui veut se marier pour garder sa chasteté »
(Rapporte par Ahmed et les auteurs des Sunnans sauf Abou Daoud)

Dans son Musnad, l’imam Ahmed rapporte d’après Al-Bara‘ Ben Azeb qu’un homme vint auprès de l’envoyé de Dieu (saw) et lui dit:
« O Envoyé de Dieu, indique-moi une œuvre qui me rapproche du Paradis et m’éloigne de l’Enfer » Il lui répondit: « Affranchis un esclave et racheté un captif » « Ces deux faires », demanda l’homme, « ne sont-ils pas les mêmes? » « Non », fut la réponse, « affranchir un esclave consiste à payer son prix seul. Quant au rachat, tu peux participer à une partie de la rançon »
(Rapporté par Ahmed)

«Aux endettés» qui peuvent être: un homme qui a pris à sa charge une certaine somme pour indemniser quelqu’un et, en la payant, s’est trouvé démuni de toute ressource, ou en s’acquittant d’une dette, ou un autre qui devait une somme quelconque. Ceux-là ont droit à l’aumône.

A cet égard Abou Sa’id raconte que, du temps de l’Envoyé de Dieu (saw) un homme acheta une quantité de dattes sans pouvoir l’écouler. Comme il devint incapable de payer ses dettes, le Prophète (saw) dit aux hommes:
« Faites-lui l’aumône ». Les hommes s’exécutèrent mais ce qu’ils ont payé resta insuffisant. L’Envoyé de Dieu (saw) dit alors aux créanciers:
« Contentez-vous de ce que vous avez récupéré de vos dettes car vous n’aurez rien d’autre »

«Au combat dans la voie d’Allah» il s’agit des soldats qui luttent dans le sentier de Dieu et font les expéditions, et qui ne touchent pas leurs salaires du trésor publique. Al-Hassan a ajouté que le pèlerinage fait partie de la lutte dans la voie d’Allah.

«Aux voyageurs» ceux qui traversent le pays et ne possèdent pas ce qu’il leur assure le retour à leur propre pays. Dans ce cas on leur donne la somme suffisante à ces fins. A ce propos Abou Sa‘id Al-Khoudri rapporte que l’Envoyé de Dieu (saw) a dit:
« L’aumône n’est permise qu’a un riche qui combat dans la voie de Dieu, aux voyageurs, et a un voisin pauvre qui vous fait un don ou vous invite » (Rapporté par Abou Daoud)

« C’est là une répartition fixée par Allah» c’est à dire un arrêté de Dieu et un ordre qu’on doit observer car II est omniscient, connait les intérêts apparents et cachés des hommes et est sage dans ses paroles et actes.

(Tafsir d’Ibn Kathir)

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