Un Verset, Un Tafsir (S4, V64-65)
(Verset Muslim Pro du 07 Avril 2020+ Ajout)
« 64- Si nous envoyons des Prophètes, c’est pour qu’on leur obéisse avec l’aide d’Allah. Si ces gens, qui ont été volontairement iniques reviennent à toi et implorent le pardon d’Allah, en recourant à ton intercession, ils trouveront en Allah clémence et miséricorde.
65- Non, par ton maitre, ces gens-là ne pourront se dire croyants que lorsqu’ils t’auront fait juge de leurs différends et auront accepté sans ressentiment tes sentences, et s’y seront entièrement soumis. »
Dieu n’a envoyé un Prophète que pour qu’il soit obéi avec Sa permission, c’est à dire comme Moujahed le commente: Ceux qui lui obéissent sont ceux à qui Dieu a voulu le bien et avec Sa permission. Puis Il exhorte ceux qui se sont fait tort à eux-mêmes, qui se sont montres en rebelles, de venir à l’Envoyé de Dieu (saw) en implorant le pardon de Dieu et de lui demander pardon pour eux. S’ils s’exécutent, Dieu revient vers eux, leur fait miséricorde et leur pardonne.
Le cheikh Abou Mansour as-Sabbagh rapporte dans son livre: « Al-Chamel » cette anecdote concernant AI-‘Outbi qui a raconté ceci:
« Etant assis tout près de la tombe du Prophète (saw), un bédouin arriva et dit: « Que la paix soit sur toi o Envoyé de Dieu. J’ai entendu le Seigneur dire: « Si ces gens, qui ont été volontairement iniques, reviennent à toi et implorent le pardon d’Allah, en recourant à ton intercession, ils trouveront en Allah clémence et miséricorde »
Quant à moi je viens à toi implorant le pardon pour mes péchés et te demandant d’intercéder en ma faveur auprès de mon Seigneur. Puis il récita ces vers:
« O toi le meilleur parmi les hommes dont ses os se trouvent au fond de cette tombe.
Dont leur odeur agréable a été dégagée sur les monts et les profondeurs.
Que je donne ma vie comme rançon a une tombe ou tu gis.
Car on n’y trouve que la chasteté, la générosité et la largesse. »
Après le départ du bédouin le sommeil me gagna. Je vis en rêve le Prophète (saw) me dire:
« O ‘Outbi! Va après ce bédouin et annonce-lui que Dieu lui a pardonné ».
Puis le Seigneur jure par Son être sanctifie, que nul ne prétend être un vrai croyant tant qu’il n’a pas fait de l’Envoyé de Dieu (saw) juge de toutes les affaires, litiges et différends.
Ses sentences et jugements sont irréfutables et on doit s’y conformer et s’y soumettre, soit en apparence soit par conviction, et c’est pourquoi Dieu dit:
« Et auront accepté sans ressentiment tes sentences, et s’y seront entièrement soumis »
C’est à dire ils ne trouveront plus, une fois la sentence prononcée, en eux-mêmes la possibilité d’échapper a ce que tu auras décidé.
Un hadith corrobore ce fait quand le Prophète (saw) a dit:
« Par celui qui tient mon âme dans Sa main, nul d’entre vous n’est un vrai croyant tant que ses passions ne soient conformes à ce que j ’ai apporté. »
Al-Boukhâri rapporte d’après Ourwa le récit suivant:
« Az-Zoubair et un Ansarien portèrent plainte auprès de l’Envoyé de (saw), au sujet d’une fente d’irrigation qu’ils utilisaient tous les deux pour arroser leurs jardins.
Il dit a Az-Zoubair: « Arrose ton jardin puis laisse l’eau couler afin que ton voisin arrose le sien. »
L’Ansarien s’ecria: « O Envoyé de Dieu, tu as jugé ainsi parce que Az-Zoubair est ton cousin? »
Le visage de l’Envoyé de Dieu (saw) fut contrarié et dit:
« O Az-Zoubair! Arrose et retiens l’eau de sorte qui lorsqu’elle aura atteint Je mur de ton jardin laisse-la ».
Ainsi il donna a Az-Zoubair tout son droit et cela contrairement à son premier jugement qui était plus profitable a ’Ansarien.
Az-Zoubair de dire: « C’est à cette occasion que le verset fut révélé:
« Non, par ton Maitre, ces gens-là ne pourront se dire croyants que lorsqu’ils t’auront fait juge…≫
(Rapporté par Boukhâri)
(Tafsir d’Ibn Kathir)