Le Coran

« …annulez toutes vos conventions usuraires en cours… »

Sourate 2 Verset 278 à 281


Verset Muslim Pro du 15 Mai 2020 + Ajout


« 278- Croyants, craignez Dieu et annulez toutes vos conventions usuraires en cours, si vous êtes des croyants sincères.
279- Si vous persistez, vous êtes en état de rébellion contre Dieu et Son Prophète. Si vous vous soumettez, ne réclamez que votre capital. La règle est que vous ne devez ni léser ni être lésés.
280- Si votre débiteur est dans la gêne, attendez qu’il revienne meilleure fortune. Vous montrez généreux sera plus méritoire pour vous, si vous comprenez votre intérêt.
281- Craignez le jour où vous comparaîtrez devant Dieu, où toute âme sera rétribuée selon ses œuvres, où plus personne ne sera lésée »

Sourate 2 Verset 278 à 281

Dieu ordonne à Ses serviteurs croyants de Le craindre en les exhortant à ne plus commettre ce qui le courrouce contre eux et les éloigne de Sa satisfaction. Ils doivent donc observer Ses ordres laissant tout profit provenant de l’usure et se contentant de récupérer leurs capitaux après cet avertissement.

Il a été rapporté que ce verset fut révélé au sujet de Bani ‘Amr Ben ‘Oumayr de la tribu Thaqif et de Bani Al-Moughira de la tribu Makhzoum qui pratiquaient l’usure du temps de la Jahilia. Après leur conversion, les thaqifites demandèrent aux Makhzoumites de leur payer l’intérêt de leurs dettes. Ces derniers, après consultation, refusèrent et leur répondirent :
« Nous ne les payerons plus du temps de l’Islam une fois convertis »

‘Itab ben Oussayd écrivit à l’Envoyé de Dieu (saw) à ce sujet en portant plainte contre eux auprès de lui. Il lui répondit par ce verset récemment révélé; « Croyants, craignez Dieu et annulez toutes vos conventions usuraires en cours… jusqu’la fin. Les Thaqifites s’écrièrent alors : « Nous revenons à Dieu et laissons l’usure n’a jamais »

Que ceux qui pratiquent l’usure et y persistent, attendent une guerre de la part de Dieu et de Son Envoyé, on leur dirait au jour de la résurrection, d’après Ibn Abbas, « prenez vos armes c’est à dire attendez-vous a une hostilité de la part du Seigneur et de Son Envoyé ou rien ne vous servira ». Et Ibn Abbas d’ajouter, en récitant et commentant le verset précité; Celui qui persiste sans jamais laisser l’usure, il sera de droit, dans le bas monde, a l’imam des musulmans, c’est dire le gouverneur, de l’avertir et de cesser toute convention usuraire et de revenir à Dieu, sinon il pourra l’exécuter.

« Si vous vous soumettez, ne réclamez que votre Capital »
On entend par cela que tout ce que les usuriers avaient pris des intérêts, ne seraient plus interrogés à leur sujet, à condition qu’ils s’abstiennent désormais de toute pareille pratique et qu’ils ne réclament de leurs débiteurs que leurs capitaux sans aucun surplus et par ce fait ils ne seront plus lésés. L’Envoyé de Dieu (saw) dans son long discours dans son pèlerinage de l’adieu, avait montré aux hommes que l’usure pratiquée du temps de l’ignorance –Jahilia est désormais interdite, surtout celle de son oncle paternel Al-Abbas Ben Abdul Mouttaleb, et qu’aucune responsabilité ne serait à leur charge s’ils se contentent de réclamer leurs capitaux seuls sans léser les autres ni être lésés. Du temps de l’ignorance, il arrivait qu’un débiteur se trouvait dans la gêne sans pouvoir s’acquitter de sa dette. Le créancier venait le sommer: ou tu payes ou tu donneras en plus. Dieu, dans les versets sus-mentionnés, exhorte les hommes à se montrer magnanimes envers de tels débiteurs, en disant:
« Si votre débiteur est dans la gêne, attendez qu’il revienne à meilleure fortune. Vous montrez généreux sera plus méritoire pour vous, si vous comprenez votre intérêt ».

Dieu ne s’arrête pas la II recommande meme aux gens de faire remise et de faire l’aumône en abandonnant leurs droits. Plusieurs hadiths ont été rapportés à ce propos et nous allons en citer ces quelques-uns :

– Ass’ad Ben Zarara a rapporté que l’Envoyé de Dieu (saw) a dit:
« Que celui qui voudra que Dieu le protège de son ombre le jour où il n’y aura d’autre ombre que La sienne, accorde des facilités a son débiteur ou qu’il lui fasse remise »
(Rapporte par Tabarânî)

Mouhammad ben ka’b Ai-Qouradhi a raconté qu’Abou Qatada avait une dette sur un homme. Il allait souvent lui demander de s’en acquitter, mais cet homme se cachait. Un jour se rendant chez l’homme, Abou Qatada rencontra le fils qui l’informa que se son père est dans la maison en train de manger, il l’appela:
« O untel! on m’a dit que tu te caches de moi, sors de ta cachette ».
En sortant pour le voir, il lui demanda: « Qu’est-ce qu’il te porte à me fuir toujours? ».
– Je suis dans la gêne, lui répondit-il, et je n’ai rien pour te donner
– Jures-tu par Dieu que tu es ainsi?
– Je le jure.
Abou Qatada pleura et lui dit: « J’ai entendu l’Envoyé de Dieu (saw) dire:
« Celui qui réconforte son débiteur qui se trouve dans la gêne ou lui fait remise de sa dette, sera protégé de l’ombre de Dieu au jour de la résurrection »
(Rapporte par Ahmed et Muslim)

– Houdzaifa ben Al-Yaman a rapporté que l’Envoyé de Dieu (saw) a dit:
« Un homme comparut devant Dieu le jour de la résurrection, on lui demanda: « Quelles étaient tes œuvres dans le bas monde? » Il répondit: « Seigneur, je n’ai fait dans ma vie mondaine une œuvre bonne fut-ce l’équivalent d’un atome sans qu’elle ne fut dans le but de Te plaire (et il le répéta trois fois). Puis cet homme ajouta: « O Seigneur, Tu m’avais accordé un superflu de richesses et je faisais des transactions avec les autres. Comme la clémence et la magnanimité étaient de mon tempérament, je facilitais à l’homme aisé et donnais un délai à celui qui se trouvait dans la gêne »
Le Seigneur répondit: « Nous avons plus de droit que toi d ’accorder des facilités, entre au Paradis »
(Rapporté par Boukhâri et Muslim et Ibn Maja)

Sahl Ben Hounayf a rapporté que l’Envoyé de Dieu (saw) a dit: « Quiconque vient en aide à un combattant dans la voie de Dieu, ou un endetté se trouvant dans la gêne, ou un esclave moukatab (affranchi contractuel), Dieu le protègera de Son ombre le jour où il n’y aura d’autre ombre que La Sienne » (Rapporte par Al-Hakem)

Dieu enfin rappelle aux hommes que la vie mondaine n’est qu’une jouissance éphémère et tout que ce que contient le bas monde sera anéanti, seul le retour à Dieu assure à l’individu la récompense dans la vie future, l’homme rendra compte de toutes ses œuvres et recevra le prix et ne sera plus lésé.

Sa’id Ben Joubair a dit:
« Ce verset: « Craignez le jour où vous comparaîtrez devant Dieu, où tonte âme sera rétribuée selon ses œuvres où plus personne ne sera lésé » fut le dernier verset révélé du Coran, le Prophète vécut neuf nuits après sa révélation et mourut le lundi, le 2 du mois Rabi‘ premier. Tel était aussi le commentaire d’ibn Abbas et d’ibn Jouraij

(Tafsir d’Ibn Kathir)

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