Fleur Bleue

Comment se purifier pour la prière face aux sécrétions vaginales chez la femme ?


Il est clair que bon nombre de sujets restent encore incompris chez la femme en Islam. La femme étant particulière de par sa physiologie elle est confrontée à plusieurs questions, elle a des menstrues, des écoulements, la ménopause, etc…

Bien des situations certes naturelles mais qui entraînent beaucoup de questions sur la purification dans la prière, après les moments d’impuretés. Cet article va nous permettre de répondre au mieux à quelques questions concernant la purification dans la prière.

La femme a des pertes. Les pertes qui s’écoulent du corps de la femme qu’elles soient blanches ou jaunes sont elles pures ou s’agit-il de souillures ? De tels écoulements nécessitent-ils des ablutions ou pas sachant qu’ils sont continus ?

Quel est l’avis juridique quand ces écoulements sont discontinus, d’autant que la majorité des femmes instruites considèrent cela comme une moiteur (légère humidité) naturelle qui ne nécessite pas les ablutions ?

Il résulte des recherches effectuées que lorsque ces sécrétions ne proviennent pas de la vessie mais de l’utérus elles sont pures. Mais elles annulent quand même les ablutions en dépit de leur pureté. Car les facteurs annulatifs des ablutions ne sont pas obligatoirement soumis à la condition de la souillure, comme c’est le cas par exemple des gaz évacués par l’anus qui ne portent aucune souillure et qui entraînent tout de même l’annulation des ablutions.

Par conséquent si la femme constate ces sécrétions alors qu’elle a les petites ablutions, il faut qu’elle les renouvelle. Dans le cas où ces sécrétions seraient continues et durables, elles n’annulent pas les ablutions. Cependant, la femme ne doit dans ce cas, faire ses ablutions que lorsque le temps de prière arrive, et elle effectue alors cette dernière sur le champ, que cette prière soit obligatoire ou surérogatoire.

Elle peut aussi réciter le coran ou toute autre chose permise avec ses ablutions là. Les savants classent ce cas dans la même catégorie que celles des gens atteints d’une incontinence urinaire et qui ne doivent faire les ablutions pour la prière que lorsque le temps de celle-ci arrive, tout en se prémunissant contre l’urine. Cependant, si ces sécrétions sont discontinues ou qu’elles s’interrompent habituellement pendant le temps de la prière, la personne n’a qu’à retarder la prière jusqu’au moment de leur interruption en veillant à ce que le temps légal de la prière n’expire pas. Si elle craint que l’expiation du temps légal pour la prière n’arrive, elle doit quand même faire ses ablutions en tâchant de se prémunir contre la souillure de l’urine.

Que ces sécrétions soient abondantes ou infimes, peu importe, dès lors qu’elles sont évacuées par les voies naturelles, elles annulent les ablutions dans les deux cas de figure, contrairement à ce qui pourrait sortir du reste du corps, tel le sang d’une plaie, et le vomissement qui, eux n’annulent pas les ablutions, qu’ils soient en grandes ou petites quantité.

Quant à l’opinion courante chez certaines femmes selon laquelle de telles sécrétions n’annulent pas les ablutions, d’après Cheikh Al- ‘Othaymine elle ne repose sur aucun fondement à l’exception d’un avis d’Ibn Hazm qui affirme que cela n’annule pas les ablutions. Mais il n’apporte aucun Hadith ni verset ni parole d’un compagnon à l’appui de sa thèse. Dans le cas contraire, cela aurait fait jurisprudence. La femme doit donc craindre Allah et bien veiller à sa purification, car la prière n’est pas agréée sans purification, même si l’on prie une centaine de fois. Certains savants vont même jusqu’à dire que la prière sans purification (ablutions) est une forme d’hérésie dans la mesure où les injonctions divines à ce sujet sont prises à la légère.

Quand la femme qui a des sécrétions vaginales continues fait ses ablutions pour une prière obligatoire, peut-elle avec ces mêmes ablutions faire autant de prières surérogatoires et réciter du coran jusqu’à la prière obligatoire suivante ?

Si la femme fait ses ablutions pour une prière obligatoire dès l’entrée en vigueur du temps de celle-ci, elle peut prier autant de prières surérogatoires ou réciter le coran jusqu’à la prière obligatoire suivante.

Est-ce que cette femme-là (qui a des sécrétions vaginales continues) peut faire la prière du Dohr (après le lever du soleil) avec ses ablutions de la prière de l´aube ?

Elle ne peut pas le faire car la prière du Dohr a un temps fixe.il faut renouveler les ablutions pour cette prière a son heure. Cette femme se trouve dans la même situation que la femme atteinte de métrorragie et a qui le prophète(saw) ordonna de renouveler les ablutions à chaque prière :

-Le temps de Dohr : à partir de midi (début du déclin du soleil) jusqu’au temps du Asr.

-Le temps de l´Asr : du début de l´Asr jusqu’au crépuscule (soleil pâle), et en cas de force majeur, jusqu’au coucher du soleil

-Le temps du Maghreb : du coucher du soleil jusqu’à la disparition du rougeoiement crépusculaire c’est à dire la tombée de la nuit.

Si une femme atteinte d’écoulements discontinus fait ses ablutions mais que ses écoulements reprennent juste après ses ablutions et avant qu’elle ne fasse sa prière, que doit-elle faire dans ce cas ?

Si les écoulements sont discontinus elle doit attendre le moment de leur interruption. Mais s’ils sont très irréguliers, elle fait ses ablutions, une fois l’heure de la prière venue, et elle fait normalement sa prière, sans être redevable de rien.

Que faut-il faire si le corps ou les habits sont atteints par ces écoulements ?

Si ces écoulements sont purs, il ne faut rien faire, mais s’ils sont souillés ; c’est à dire s’ils proviennent de la vessie, il faut les laver.

Dans le cas des ablutions consécutives a de tels écoulements, peut-on se contenter de laver uniquement les membres concernes par les ablutions ?

Oui, on peut se contenter de cela tant que ces écoulements sont purs, c’est à dire qu’ils proviennent de l’utérus et non pas de la vessie.

Qu’est ce qui explique qu’il n’y ait aucun Hadith du prophète (saw) affirmant l’annulation des ablutions par un tel écoulement, alors que les femmes de l’époque tenaient beaucoup à la connaissance de leur religion ?

Ce type d’écoulement n’existe pas chez toutes les femmes.

Quand une femme n’a jamais accompli d’ablutions, et ce par ignorance, quel est l’avis juridique dans ce cas ?

Elle doit se repentir à Allah, exalte soit-il, et interroger les savants dans ce domaine afin de se conformer aux règles des ablutions. (Voir nos articles sur les ablutions)

Il arrive que des petites sécrétions troubles apparaissent chez la femme, un ou deux jours avant sa menstruation. Ces sécrétions prennent parfois la forme de légers filaments noirâtres ou brunâtres qui peuvent aussi apparaitre parfois après les menstruations. Quel est l’avis juridique dans ces cas là ?

Si ces sécrétions surviennent avant les menstrues et les annoncent, elles sont alors considérées comme menstrues. On peut déterminer cela par les douleurs spécifiques au cycle menstruel. Si ces sécrétions surviennent après les menstrues, il faut là encore attendre jusqu’à ce qu’elles disparaissent et se dissocient des règles proprement dites. Aicha (ra) disait dans pareil cas aux femmes des compagnons :

« Ne vous hâtez pas, attendez jusqu’à ce que vous voyiez le liquide blanc ».

Et Allah Seul Sait…


(Par Cheikh ‘Othaymine dans les Interrogations sur les menstrues)

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