Zayd Ibn Hârithah (ra)
Il s’appelle Zayd Ibn Hârithah Ibn Shurâhîl Ibn Ka’b Ibn ‘Abd Al-‘Uzzâ Ibn Umru’ ul-Qays […] Al-Ka’bî.
Il est le premier homme à embrasser l’islam après ‘Ali Ibn Abi Talib (ra). D’après Ibn Sa’d, sa mère s’appelle Su’dâ Bint Tha’labah Ibn ‘Âmir de la famille de Banû Ma’n du clan de Tay’. Hishâm Ibn Muhammad Ibn As-Sâ’ib Al-Kalbî relate d’après son père et d’après Jamîl Ibn Mirthad At-Tâ’î (i.e. de Tay’) et d’après d’autres narrateurs que : Su’dâ, la mère de Zayd, l’emmena en visite chez sa famille quand des chevaliers de Banû Al-Qayn s’attaquèrent à leurs maisons et ravirent Zayd. Il était alors un grand garçon. Ils le mirent en vente au marché de ‘Ukâdh et ce fut Hakîm Ibn Hizâm qui l’acheta parmi d’autres esclaves pour 400 dirhams. De retour à la Mecque, il en fit cadeau à sa tante Khadija. Quand le Prophète épousa Khadija, elle le lui offrit.
Son père, Hârithah Ibn Shurâhîl, pleura sa perte par un poème très touchant dont le vers suivant :
Je pleure Zayd et j’ignore ce qu’il est devenu
Est-il vivant, que l’on puisse le trouver,
ou bien la mort nous a-t-elle séparé ?
Et aussi :
Je le confie à ‘Amr et à Qays, tous deux,
et aussi à Yazîd et à Jabal après eux.
‘Amr et Qays sont les frères de Hârithah, Jabal est son fils aîné et Yazîd le demi-frère de Zayd. Par la suite, pendant le pèlerinage, des gens du clan de Kalb virent Zayd et le reconnurent.
Les pèlerins prévinrent son père qui emmena une rançon pour son fils et partit pour la Mecque en compagnie de son frère Ka’b. Arrivés à la Mecque, ils demandèrent le Prophète (saw). On les orienta vers la mosquée où ils l’abordèrent disant :
« Ô fils de ‘Abd Al-Muttalib, fils du Seigneur de son peuple, vous êtes les dépositaires du sanctuaire de Dieu, vous libérez le nécessiteux et vous nourrissez le prisonnier. Nous sommes venus te voir au sujet de notre fils, ton esclave. Accorde-nous cette faveur et sois bienfaisant en acceptant la rançon que nous sommes disposés à te payer. » Il leur demanda : « De qui voulez-vous parler ? » Ils répondirent : « Zayd Ibn Hârithah. » Il leur dit : « Tout ce que vous voudrez. Appelez-le et donnez-lui le choix. S’il vous choisit, il est à vous sans rançon. Mais s’il me choisit, par Dieu, je ne suis pas du genre à préférer une rançon contre celui qui me préfère. » Ils dirent : « Tu as été généreux avec nous. » Le Prophète appela Zayd et lui demanda : « Connais-tu ces gens ? » Il acquiesça : « Voici mon père et voici mon oncle. » Le Prophète lui dit : « Tu me connais également et tu connais ma compagnie. Tu as le choix entre nous. » Zayd répondit : « Personne ne m’est plus agréable pour moi. Tu es pour moi un père et un oncle. » Ceux-ci s’exclamèrent : « Malheureux, préfères-tu la servitude à la liberté et à ton père, ton oncle et les tiens ? » Il répondit : « Oui, personne ne m’est préférable après ce que j’ai vécu avec cet homme. » Quand le Prophète (saw) entendit ces paroles, il emmena Zayd dans al-Hijr (un emplacement où les Mecquois se réunissaient pour leurs affaires) et clama : « Soyez témoin que Zayd est mon fils, il hérite de moi et j’hérite de lui. »
Satisfaits du sort de leur enfant, les proches de Zayd prirent congé. Depuis ce jour, Zayd fut appelé Zayd Ibn Muhammad (i.e. fils de Muhammad) jusqu’à la venue de l’Islam. ‘Abdullâh Ibn ‘Umar dit à ce sujet :
« Nous l’appelions Zayd Ibn Muhammad jusqu’à la révélation du verset : attribuez-les à leurs pères »
(Rapporté par Al-Boukhâri).
D’après Ibn Ishâq, une fois que le Prophète avait adopté Zayd, il le maria avec sa servante Um Ayman qui lui enfanta Usâmah. Puis, il le maria avec sa cousine Zaynab Bint Jahsh (la fille de sa tante Umaymah Bint ‘Abd Al-Muttalib). Quand il divorça d’avec Zaynab, il le maria avec Um Kulthum Bint ‘Uqbah qui lui enfanta Zayd et Ruqayyah. Ensuite, il divorça d’avec Um Kulthum et épousa la cousine du Prophète, Durrah Bint Abû Lahab Ibn ‘Abd Al-Muttalib. Puis, ils divorcèrent et il épousa Hind Bint Al-‘Awwâm, la sœur d’Az-Zubayr.
Après l’hégire, le Prophète scella une fraternité entre lui et Hamzah, l’oncle du Prophète. Zayd assista à la bataille de Badr et toutes les batailles qui la suivirent. Il reçut le martyr pendant la bataille de Mu’tah alors qu’il était à la tête de l’armée. Il était alors âgé de 55 ans. D’après A’ishah (ra) à chaque fois que le Prophète envoyait Zayd dans une expédition, il lui en donnait le commandement et s’il lui avait survécu, il lui aurait donné le Califat (d’après Abû Bakr Ibn Abî Ashtah avec une chaîne de transmission forte). Salamah Ibn Al-Akwa’ dit :
« J’ai participé à sept batailles aux côtés du Prophète avec Zayd Ibn Hârithah. A chaque fois, le Prophète donnait notre commandement à Zayd »
D’après Muhammad Ibn Usâmah Ibn Zayd, son père narre que le Prophète (saw) dit :
« Ô Zayd, tu es mon affranchi et tu fais partie de moi et tu es l’homme le plus cher [à mon cœur]. »
La Mère des Croyants A’ishah dit :
« Zayd est venu à Médine alors que le Prophète se trouvait chez moi. Il vint et frappa à la porte alors le Prophète se leva, le prit dans ses bras et l’embrassa. »
‘Abdullâh Ibn ‘Umar raconte que le Calife ‘Umar (son père) lui attribua une pension inférieure à celle qu’il attribua à Usama Ibn Zayd. ‘Abdullâh s’enquit de la raison, ‘Umar lui répondit :
« Le Prophète l’aimait plus que toi et il aimait son père (Zayd) plus que ton père (i.e. ‘Umar, lui-même). »