Rappels Islamiques

Jour 25 : La prière collective et l’imâmah


Louange à Allah, que la prière et le salut soient sur son prophète Mohamed sur sa famille et sur tous ceux qui le suivent jusqu’au jour de la résurrection


On rapporte de Ibni ‘Oumar (ra) qu’il a dit que le prophète (saw) a dit : 

« La prière en commun dépasse en mérite la prière individuelle de vingt sept degrés ». 

Al Boukhâriy et Mouslim rapportent également de Abî Hourayra « de 25 fois ».

Al Boukhâriy le rapporte également de Abî Sa’îd en disant : « degrés ».

On rapporte de Abî Hourayrah (ra) que le prophète (saw) a dit : 

« Par Celui qui détient mon âme entre Ses mains, j’étais sur le point d’ordonner aux hommes de préparer des fagots de bois, puis de charger quelqu’un pour l’appel à la prière, et d’ordonner à un autre homme de la présider, ensuite de me rendre chez les hommes (qui refusent de prier en groupe) pour les brûler dans leurs maisons. Par Celui qui détient mon âme dans Sa Main si l’un d’entres eux savait qu’il trouverait un os avec un peu de viande il participerait à la prière du ‘ichâ ».

La prière collective : c’est-à-dire le rassemblement des gens dans un même lieu pour les cinq prières.

1. Les savants ont divergés : Certains savants ont dit que c’est une sounna mou-akkadah, d’autres que c’est un fardou kifâyah (obligation de suffisance), d’autres que c’est une condition de validité de la prière, et d’autre qu’elle est obligatoire c’est-à-dire que celui qui ne la fait pas a le péché mais sa prière est valable.

– Certains savants ont dit que c’est une condition de validité de la prière et donc celui pour qui la prière est obligatoire et il en est capable, s’il l’abandonne sans excuse valable, sa prière est rejetée et pas acceptée et c’est l’avis de cheikhoul islam Ibnou Taymiyah et un groupe de savants et c’est une version de l’imam Ahmed Ibnou Hambbal, en se basant sur le hadith.

– Le 2ème avis c’est qu’elle est obligatoire mais la prière est valable sans le groupe, mais on a le péché. Et cet avis est le plus juste car le prophète (saw) a dit : « La prière en commun dépasse en mérite la prière individuelle de vingt sept degrés », et si elle n’était pas valable elle n’aurait pas de mérite du tout, ni petit ni grand.

Donc c’est une obligation (« fardou ‘ayn ») pour les hommes libres et pubères, et s’ils la délaissent sans excuse ils sont dans le péché. Et s’ils ont une excuse valable dans la législation (charî’a), ils n’ont pas de péché.

2. Ensuite ceux qui ont dit qu’elle est obligatoire sans être une condition de validité ont divergé : est-il obligatoire que la prière obligatoire se fasse dans les mosquées ou il est autorisé de l’effectuer dans les maisons (c’est-à-dire que si un groupe se réunit et prie dans une maison et qu’il prie en groupe il n’a pas de péché, mais le péché est seulement pour celui qui prie seul dans sa maison) ?

Et le fait qu’elle se fasse dans les mosquées, certains ont dit que c’est un fard kifâyah (obligation de suffisance) et d’autres ont dit que c’est sounnah.

Le prophète (saw) a juré, alors qu’il est le véridique sans jurer, qu’il a pensé à ordonner qu’on ramasse du bois et ordonner à quelqu’un de diriger la prière après qu’il y ait eu l’appel à la prière et al iqâma, puis se rendre chez ceux qui n’assistent pas à  la prière pour brûler sur eux leurs maisons. Et il n’a pas dit « sauf s’ils ont prié en groupe dans leur maisons ». Donc cela montre que la prière en groupe doit s’effectuer obligatoirement dans les mosquées.

3. De plus la prière en groupe comporte de nombreux bienfaits :

– Elle est 27 fois supérieure à la prière individuelle : si on disait à quelqu’un si tu te rends dans telle région (ou tel pays) et tu gagneras 1 000 Francs sur chaque 10 000 Francs (10 % en plus sur son salaire), il ferait tout les efforts nécessaire pour ce gain. Alors que dire de ce gain énorme dans la prière en groupe : la valeur est multipliée par 27. C’est une énorme récompense que la personne néglige en en étant capable, alors qu’il aura besoin de cette récompense le jour où il n’y aura ni CFA ni Euro, et que ni la famille ni aucun proche ne pourra lui être bénéfique, si ce n’est les bonnes actions. Dons celui qui est doué de raison, sans parler du croyant, il favorise le gain à la perte, alors que dire lorsque le gain est grand.

– Parmi les bienfaits de la « djamâ’ah » (prière en groupe), c’est qu’elle est une cause d’union (amitié) et d’amour, car lorsqu’on voit l’homme assister à la prière en groupe à la mosquée on l’aime et on sait qu’on se trouve avec lui sur le même bateau.

– Il y a également le fait que la prière en groupe enseigne à l’ignorant : beaucoup de gens ne savait pas comment prier, mais en assistant à la prière en groupe, ils ont appris, et cela même pour le jeune garçon.

– Il y a également le fait de montrer les rites de l’islam et la prière fait partie des plus grands rites. Et si les gens priaient dans leurs maisons on ne saurait pas que ce pays est une terre d’islam, car s’ils priaient dans leurs maisons ils n’auraient pas besoin de construire de mosquées donc le pays se retrouverait sans mosquée et sans rite apparent et donc on ne ferait pas de différence entre ce pays et une terre de mécréance.

Et elle a encore de nombreux bienfaits.

On rapporte de Abî Hourayrah (ra) que le prophète (saw) a dit : 

« Les prières les  plus lourdes pour les hypocrites sont du ‘Icha et du fajr. Et s’ils savaient quelle récompense s’attache à ces deux prières, ils y viendraient même à quatre pattes».

Les hypocrites sont des gens qui font apparaître l’islam et cache la mécréance (dans leur cœur). La 1ère fois qu’est apparu l’hypocrisie dans cette communauté c’est après la bataille de « Badr » la 2ème année de l’hégire, car lorsqu’ils ont vu que le prophète (saw) a vaincu Qouraych ils ont eu peur des musulmans, donc lorsqu’ils rencontraient les croyants ils disaient « nous avons cru » et lorsqu’ils se trouvaient avec leur « chayâtîne » ils disaient « nous sommes avec vous, nous nous moquons ».

Donc lorsqu’ils étaient avec les musulmans, ils faisaient apparaître l’islam et lorsqu’ils retournaient chez les mécréants ils disaient « nous sommes avec vous… ».

Ainsi ils évoquaient Allah, mais ils L’évoquaient peu. Ils venaient à la prière mais ils n’y venaient que par ostentation.

Et donc ils favorisent certaines prières à d’autres (ils choisissent) car ils n’y viennent pas par motivation, mais par peur des gens et par ostentation.

Ainsi la prière du ‘Icha et du fajr leur étaient pénibles, car au temps du prophète (saw) il n’y avait pas de lumière les éclairant et leur permettant de se faire voir.

De plus, la prière du ‘Icha vient à l’heure de dormir et la prière de fajr vient à la fin du sommeil, ils favorisent le repos à la prière.

Ces deux prières leur étaient donc encore plus pénibles que les autres car il n’y avait pas de lumière donc on ne savait pas s’ils étaient présents ou absents et de plus parce qu’elles se prient au moment du sommeil.

Le prophète (saw) n’a pas dit cela pour nous informer, mais pour motiver la communauté à assister à la prière en groupe dans les mosquées et pour qu’elle lui soit facile. Il faut que le cœur de l’homme soit attaché à la prière, à chaque fois qu’il l’achève il la désire, afin qu’il soit parmi les 7 catégories de gens qui seront sous l’ombre d’Allah le jour où il n’y aura d’autre ombre que la sienne. Et lorsqu’il entre dans la prière, qu’elle soit sa réjouissance afin d’être comme le prophète (saw) qui a dit « …et ma réjouissance a été mise dans la prière ». Donc ceci est la situation du croyant avec la prière.

Mais les hypocrites s’en éloignent et lorsqu’ils se lèvent pour la prière ils se lèvent avec paresse et ils n’y assistent que par ostentation.

Si on ressent que la prière nous est pénible, il faut la soupçonner d’hypocrisie car on ressemble aux hypocrites dans le fait qu’elle nous soit pénible.

Et si on se sent reposer dans la prière, on l’aime, il faut espérer le bien et avoir une bonne pensée envers Allah car c’est un signe de foi.

Le prophète (saw) a dit : « et s’ils savaient ce qu’elles renferment (c’est-à-dire comme récompense et comme punition dans son abandon) ils y viendraient en rampant », c’est-à-dire que même s’ils ne pouvaient pas marcher ils y viendraient à 4 pattes.

Et le prophète (saw) a juré dans le hadith précédent que s’ils savaient qu’ils y trouveraient un morceau de viande, ils viendraient à la prière, mais ils ont été privé de la récompense et du bien car leur foi est soit inexistante comme les hypocrites, soit faible.

On rapporte de Abî Hourayrah (ra) qu’un aveugle vint dire au prophète (saw) : 

« O Messager d’Allah ! Je n’ai personne pour me guider à la mosquée», il lui donna l’autorisation de prier chez lui. Mais quand il partit il l’appela et lui dit: « Est-ce que tu entends (de chez toi) l’appel du muezzin ? ». Il dit: « Oui ». Il lui dit: « Alors réponds-y ».

(Rapporté par Mouslim)

Un homme aveugle est venu chez le prophète (saw) pour qu’il lui donne l’autorisation de délaisser la prière en groupe, en lui disant qu’il était aveugle et qu’il n’avait personne pour le guider vers la mosquée. Alors le prophète (saw) lui a donné cette autorisation. Lorsqu’il s’est retourné, le prophète  (saw) l’appela et lui dit : « est-ce que tu entends l’appel à la prière ? » Il a répondu « oui ». Il lui a dit (saw) « alors réponds-y ».

Ceci montre que la prière en groupe est un fardou ‘ayn (obligation individuelle) et non un fardou kifâyah (obligation de suffisance).

Et donc même l’aveugle n’est pas exempté de l’obligation de la prière en groupe. Mais il doit plutôt obligatoirement chercher quelqu’un qui l’amène à la mosquée. Et ceci s’il entend l’appel à la prière.

Mais si on est loin au point de ne pas entendre l’appel à la prière, on n’est pas obligé de prier à la mosquée et on peut prier chez soi.

Mais ce qui est visé ici par le fait qu’il entende l’appel à la prière, c’est lorsqu’al adhane est fait normalement, c’est-à-dire sans haut-parleurs. Mais avec les haut-parleurs, il est clair que le son de la voix s’entende de loin. Mais nous disons : « Fais une estimation (« qaddir ») » si le muezzin faisait l’appel naturellement (sans haut-parleurs) et qu’il n’y aurait pas de grands bâtiments qui étouffent le son, si on entendrait avec cette estimation, on doit obligatoirement prier à la mosquée, sinon ce n’est pas obligatoire. Et il est connu qu’au temps du prophète  (saw) il n’y avait pas de grandes maisons qui étouffaient le son. Donc on fait l’estimation.

Mais dans tous les cas le mieux est de participer à la prière à la mosquée, car même si l’obligation est levée, l’aspect recommandé reste. Dans ce cas, le mieux est de se présenter car nos pas vers la mosquée sont inscrits et on se mélange aux musulmans dans leurs mosquées, et on récolte avec cela la récompense de la prière en groupe (27 fois plus que seul).

On rapporte de Yazîd Ibnil Aswad (ra) qu’il a dit qu’il a prié avec le prophète (saw) le Soubh, et lorsque le prophète (saw) pria 2 hommes ne prièrent pas, alors il les appela, on les amena alors que leurs membres tremblaient. Le prophète (saw) leur dit alors : 

« Qu’est-ce qui vous a empêché de prier avec nous ? » 
Ils dirent : « Nous avons prié dans nos demeures ».
Il dit : « Ne faites pas cela, si vous priez dans vos demeures et que vous arrivez alors que l’imam n’a pas encore prié, priez avec lui, et elle est pour vous une prière surérogatoire ».

(Rapporté par Ahmed)

Une fois le prophète  (saw) a prié la prière du Soubh à Mina. Il a vu 2 hommes qui n’ont pas prié. Il a alors demandé qu’on les amène. On les a amenés et ceux-ci tremblaient de peur et parce qu’ils étaient impressionnés. Alors il leur a demandé (saw) « qu’est-ce qui vous a empêché de prier avec nous » ; Ils ont répondu « nous avons prié près dans nos demeures ». Ils avaient déjà prié dans leurs demeures soit parce qu’ils ne savaient pas que la prière en groupe étaient obligatoire, soit parce qu’ils pensaient que les gens avaient déjà prié, soit à cause d’une excuse. Alors le prophète (saw) leur dit « ne faites pas cela. Si vous avez prié dans vos demeures  et que vous trouvez que l’imam n’a pas encore prié, alors priez avec eux, elle sera pour vous une prière surérogatoire. »

Il y a plusieurs profits de ce hadith :

1. Il y a dans ce hadith la preuve de la « haybah » (personnalité impressionnante) du prophète (saw), donc il inspire une peur dans le cœur malgré son bon caractère et son bon comportement avec les gens et sa gentillesse.

2. Il y a le reproche fait à celui qui s’assoit dans la mosquée alors que les gens prient (en groupe), et même s’il a déjà prié, on lui fait le reproche, car ceci revient à se mettre à l’écart du groupe des musulmans.

3. Celui qui à prié dans une mosquée, puis se rend dans une autre mosquée et qu’il les trouve en train de prier, il prie avec eux et cette 2ème prière est surérogatoire alors que la 1ère est la prière obligatoire.

4. Celui qui se trouve dans ce cas prie avec eux même dans un temps interdit aux prières, car cette histoire est arrivée après la prière de fajr. Donc on entre dans cette prière en groupe même si c’est après le fajr ou le ‘Asr.

Exemple : quelqu’un s’en va dans une autre mosquée pour participer à la prière mortuaire, et il les trouve en train de prié le ‘Asr, il entre avec eux.

5. Toutes les prières surérogatoires qui ont une cause particulière sont autorisées dans le temps interdit, par analogie à l’autorisation de reprier la prière en tant que prière surérogatoire. Car la cause est la même.

6. Ceux qui entrent avec l’imam alors que pour eux cette prière est surérogatoire, s’ils ont atteint 2 rak’at avec l’imam et qu’ils ont font le salut final, il n’y a pas de mal.

Le mieux c’est de rattraper ce qu’ils ont manqué, mais sinon il n’y a pas de mal ; car c’est une prière « nâfilah » (surérogatoire) et pour la prière nâfilah on peut se contenter de 2 rak’at ; et surtout s’ils sont venus pour assister à la prière mortuaire et qu’ils craignent de la rater s’ils complètent.

On rapporte de Abî Hourayrah (ra) qu’il a dit que le prophète (saw) a dit : 

« L’imam a été instauré pour être suivi ; lorsqu’il dit « Allahou Akbar » dites « Allahou Akbar », et ne dites pas « Allahou Akbar » jusqu’à ce qu’il le dise ; et lorsqu’il s’incline inclinez-vous, et ne vous inclinez pas jusqu’à ce qu’il s’incline ; et lorsqu’il dit « Sami’allahou liman hamidah » dites alors « Allahoumma rabbanâ lakal hamd » ; et lorsqu’il se prosterne prosternez-vous, et ne vous prosternez pas jusqu’à ce qu’il se prosterne ; et lorsqu’il prie debout priez debout ; et lorsqu’il prie assis priez tous assis ».

(Rapporté par Aboû Dâwoûd)

1. L’imam a été « instauré » : c’est-à-dire légiféré, afin que les gens le suivent, pour ne pas faire le contraire de ce qu’il fait.

2. « Lorsqu’il dit « Allahou Akbar » dites « Allahou Akbar » : c’est-à-dire « takbîratoul ihrâm » (le Takbir d’entrée en prière)

« Et ne dites pas « Allahou Akbar » jusqu’à ce qu’il le dise » : c’est-à-dire jusqu’à ce qu’il termine de le dire.

Ainsi celui qui fait le Takbir d’entrée en prière en même temps que l’imam doit recommencer la prière. Et celui qui le fait avant lui, doit recommencer la prière. Et celui qui fait ce Takbir avant que l’imam ne le termine, doit recommencer la prière. Et celui qui fait ce Takbir après que l’imam le termine, sa prière est valable.

Il y a donc quatre situations :

• s’il fait le Takbir avant l’imam, il recommence la prière.

• s’il fait le Takbir en même temps que l’imam, il recommence la prière.

• s’il fait le Takbir avant que l’imam ne le termine, il recommence la prière.

• s’il fait le Takbir après l’imam, sa prière est valable.

Et lorsque l’imam fait le Takbir, il ne faut pas retarder le Takbir, il faut le faire directement après lui.

Certains retardent le Takbir, soit ils font le siwâk, soit ils perdent du temps, soit ils restent assis jusqu’à ce que l’imam soit proche du roukoû’ et ils entrent à ce moment dans la prière : tout ceci est contraire à ce qu’a ordonné le prophète (saw). Si l’imam fait le Takbir, on fait le Takbir et on ne s’attarde pas, et même si on a sorti le miswâk pour se frotter les dents, on le délaisse et on fait le Takbir d’entrée à ce moment, car si on s’attarde légèrement on a raté le Takbir d’entrée et on a perdu la récompense (du fait de le faire juste après l’imam). Et le Takbir d’entrée est plus important que le siwâk car le fait d’atteindre le Takbir d’entrée avec l’imam est légiféré dans la prière, alors que le siwâk est légiféré pour la prière à l’extérieur de la prière, et ce qui est dans la prière est plus important.

3. « Et lorsqu’il s’incline, inclinez-vous » :

• celui qui s’incline avant l’imam (volontairement), sa prière est nul.

• celui qui s’incline en même temps, sa prière est discutable.

• celui qui s’incline directement après lui, ceci est la manière de faire la plus complète.

• celui qui s’attarde, ceci lui est interdit.

Certains s’attardent : ils leur restent un verset de la sourate qu’ils récitent, alors ils se disent « je la termine puis je suis l’imam » : ceci est une erreur ; dès que l’imam fait le Takbir on le fait même s’il nous reste un mot de la sourate [c’est-à-dire] dès qu’il fait le Takbir pour l’inclinaison et qu’il arrive à cette position on fait le Takbir et on s’incline.

Sauf pour la récitation de la Fatiha, il y a certains imams qui vont vite et le ma’moûm ne peut terminer la récitation de la Fatiha, il la termine même si l’imam s’est incliné. Et si ceci est l’habitude de l’imam c’est-à-dire qu’il récite rapidement au point de ne pas laisser aux gens le temps de réciter la Fatiha, il faut obligatoirement le conseiller ; s’il est guidé et laisse aux gens le temps de la réciter, il est leur imam sinon il faut obligatoirement le destituer ; car il ne prie pas pour lui pour se permettre de faire l’inclinaison dès qu’il a terminé la Fatiha ; il prie pour lui et pour autrui, donc on lui dit : « Prends ton temps dans la prière ». Et s’il n’est pas guidé et va vite et que les gens n’ont pas le temps de réciter la Fatiha, il faut obligatoirement le destituer.

De même, si on sait que ceci est son habitude, on peut prier seul, on abandonne le fait de le suivre (« moutâba’atah ») car la « touma’nînah » (le fait de marquer une pause dans les différentes positions) dans la prière est obligatoire, et la récitation de la Fatiha est obligatoire. Et si on n’arrive pas à l’atteindre avec l’imam, on l’abandonne et on termine seul avec touma’ninah puis on fait la prière suivante dans une autre mosquée, on abandonne la prière avec lui.

4. « Et lorsqu’il dit « Sami’allahou liman hamidah » dites « Allâhoumma rabbanâ lakal hamd » » : le prophète (saw) n’a pas dit « Dites « Sami’allahou liman hamidah » alors qu’il a dit « Lorsqu’il dit « Allahou Akbar » dites « Allahou Akbar » » ; donc on ne dit pas « Sami’allahou liman hamidah » si on prie derrière l’imam ; si on dit cela, on a désobéi au messager d’Allah  (saw) mais on dit « Allâhoumma rabbanâ lakal hamd » ou une autre des quatre formules possibles. Donc il ne faut surtout pas dire « Sami’allahou liman hamidah » car l’imam de la communauté et l’enseignant de la communauté et son maître (saw) a dit Et lorsqu’il dit « Sami’allahou liman hamidah » dites « Allâhoumma rabbanâ lakal hamd » ».

Est-il possible qu’il cache un bien à sa communauté ? Est-il possible qu’il lui enseigne ce qu’il ne fait pas partie de sa religion et sa législation ? Impossible !

5. « Et s’il se prosterne, prosternez vous » : on ne se prosterne pas et on ne se courbe pas le dos jusqu’à ce que l’imam soit prosterné ; on ne se prosterne pas en même temps que lui, ni avant lui et on ne s’attarde pas après lui. On se prosterne dès qu’il est prosterné. Si le son du Takbir de l’imam se termine avant que l’imam n’atteigne le sol, faut-il se baser sur sa voix ou sur le moment où il atteint le sol ?

On se base sur le moment où il atteint le sol.

Al-bara ibnou ‘azib (Ra) a dit :

« Nous prions avec le prophète (saw) et lorsqu’il disait « sami’allâhou liman hamidah » aucun de nous ne se courbait le dos jusqu’à ce que le prophète  (saw) pose son front sur le sol ».

Donc si on sait que l’imam termine  de dire « Allahou akbar » pour la prosternation avant d’arriver au sol, on ne bouge pas, on reste debout jusqu’à ce qu’il atteigne le sol puis on se prosterne.

Et s’il atteint le sol avant de terminer de dire « Allahou akbar » on se prosterne car ce qui compte c’est le mouvement de la prosternation.

Il est vrai que si on est loin et que l’on ne sait pas ce que fait l’imam, on se base sur la voix, sinon ce qui compte c’est la prosternation.

6. Les savants ont dit qu’il y a quatre situations concernant le ma’moûm avec son imam :

• « Mousâbaqah » (le fait de le précéder) : elle est haram.

• « Mouwâfaqah » (le fait de faire les mouvements en même temps que lui) : elle est haram.

• « Takhallouf » (s’attarder après lui) : elle est haram ou au minimum makroûh (déconseillé).

• « Moutâba’ah » (le fait de le suivre) : c’est ce qui est légiféré.

7. Il y a dans ce hadith la preuve que le ma’moûm doit suivre l’imam dans les mouvements de la prière, mais pas pour les paroles.

On peut par exemple précéder l’imam dans la récitation de la Fatiha dans la prière à voix basse. Si l’imam récite lentement et qu’on récite plus rapidement et qu’on termine la récitation de la Fatiha avant lui, il n’y a pas de mal Autre exemple : on récite une dou’â al istiftêh courte, et lui en récite une longue.

8. De même il n’y a pas de mal à ce que l’intention dans la prière soit différente de celle de l’imam : comme le fait que l’imam prie le Dhouhr et on prie derrière lui le ‘Asr, ou l’inverse, il n’y a pas de mal. On peut même prier le ‘Icha alors que l’imam prie le Maghreb : lorsque l’imam fait la salutation finale du Maghreb et qu’il nous reste une rak’a, on se lève et on la complète.

– Et si l’imam prie le ‘Icha et qu’on prie le Maghreb ? Ceci peut être ambigu. Mais il n’y a pas de mal, on entre avec lui dans la prière, et ceci arrive souvent comme dans le cas où on réunit le Maghreb et le ‘Icha et on arrive au moment où les gens prie le ‘Icha et on n’a pas encore prié le Maghreb : on entre avec l’imam, et si on est entré dans la 1ère rak’a, lorsqu’il se lève pour faire la 4ème rak’ah, on ne le suit pas car si on le suit on aura prié le Maghreb avec 4 rak’at et ceci est interdit ; on s’assoie et on récite le tachahhoud (« attahiyât ») et on fait la salutation finale puis on entre avec l’imam dans ce qui reste de la prière du ‘Icha, et il n’y a pas de mal.

On pourrait se demander : pourquoi faire le salut avant l’imam ? Pour un besoin, comme dans le cas où quelqu’un a envie d’uriner, ou d’aller à la selle, ou de faire un gaz [il peut prier seul et terminer sa prière et s’en aller car il a une excuse].

De même celui-ci est excusé, il ne peut prier 4 rak’at, donc il peut terminer sa prière seul puis entrer avec l’imam dans le reste de la prière.

– Et s’il a rejoint l’imam dans la 2ème rak’ah, il fait la salutation avec lui car il aura fait 3 rak’at. Et si quelqu’un demande comment est-ce que ceci est valable alors que dans ce cas il aura fait le tachahhoud dans la 1ère rak’a et ne l’aura pas fait dans la 2ème rak’a ?

Nous disons que ceci n’est pas un problème, comme dans le cas où quelqu’un rejoint l’imam dans la prière Dhouhr dans la 2ème rak’a, le tachahhoud se fera dans la 1ère rak’a et sera abandonné dans la 2ème, ceci pour suivre l’imam.

– Et si quelqu’un vient et trouve l’imam en train de prier le « tarâwîh » pendant Ramadân alors qui lui n’a pas prié le ‘Icha, il entre avec l’imam car la différence d’intention ne provoque pas de mal.

Et la preuve de ceci, c’est que Mou’âdh Ibnou Djabal (ra) priait avec le prophète (saw) le ‘Icha puis il allait dans sa tribu et priait le ‘Icha en tant qu’imam, et elle était pour lui une prière surérogatoire et pour eux une prière obligatoire : et donc il n’y a pas de mal à cela.

Dans le cas de la prière du ‘Icha derrière l’imam qui prie le tarâwîh, si on est résident, on complète 4 rak’at lorsque l’imam fait la salutation finale, et si on est voyageur on complète 2 rak’at.

Exemple : Si on est entré avec l’imam dans la 1ère rak’a de la prière de tarâwîh alors qu’on est en voyage, on fait la salutation finale avec l’imam, car le ‘Icha pour le voyageur se fait en 2 rak’at. Et si on est résident, dans ce cas, on rattrape 2 rak’at après le salut de l’imam.

Si quelqu’un dit : dans le cas où on se lève pour rattraper 2 rak’at après le salam de l’imam, est ce qu’on rentre avec l’imam une 2ème fois alors que l’imam prie 2 autres rak’at de tarawih ? On lui dit non, car :

      • premièrement : il a eu la récompense de la prière en groupe en ayant fait ses 2 rak’at avec l’imam.

      • deuxièmement : le fait de rentrer avec l’imam dans la prière alors qu’on l’a devancé est discutable, donc on n’entre pas avec lui.

9. « Et lorsqu’il prie debout, priez debout » : lorsque l’imam prie debout, on doit obligatoirement le suivre et prier debout.

Mais est excepté de ce cas celui qui est incapable de prier debout, il ne lui est pas obligatoire de prier debout car il en est incapable ; et on ne lui dit pas dans ce cas, par exemple, « ne prie pas avec le groupe puisque tu es incapable de suivre l’imam dans le fait de prier debout » ; mais on lui dit « prie avec le groupe et craints Allah autant que tu le peux ».

« Et s’il prie assis, priez tous assis » : si l’imam ne peut prier debout (incapacité)  et qu’il prie assis, on prie assis même si on est capable de prier debout, tout cela pour suivre l’imam (ceci est obligatoire).

Et certains savants ont émis comme condition que l’imam, qui prie assis, soit l’imam de la mosquée (« arrâtib ») (c’est-à-dire qu’il est désigné pour être toujours imam) et qu’il faut que sa guérison soit espérée. Mais ceci est contraire à ce qui apparait du hadith : ce qui apparait du hadith, c’est que si l’imam prie assis, même si c’est la première fois qu’il prie, on prie assis, et il n’y a pas de différence que la guérison soit espérée ou pas, et le fait de se baser sur ce qui apparait du hadith est mieux, car toute personne qui conditionne ce que Allah et son prophète (saw) ont dit de façon générale, nous lui disons « où est la preuve de cette condition ? ». Le prophète (saw) n’a rien excepté ici, il a dit  « s’il prie assis, priez assis ».

– Certains savants ont prétendu que ce hadith est abrogé et donc que si l’imam prie assis, on prie debout en utilisant comme argument le fait que le prophète (saw), durant sa maladie précédant sa mort, est sorti auprès de ses compagnons alors qu’Aboû Bakr (ra) avait priait pour eux, alors il s’est assis à gauche d’Aboû Bakr et a prié pour eux assis alors qu’eux sont restés debout ; et ceci est arrivé à la fin de la vie prophète (saw); ils ont dit que ceci est la preuve de l’abrogation.

Mais cette parole est rejetée car l’abrogation comporte deux conditions :

– Le fait de savoir que ce qui abroge est arrivé plus tard que ce qui est abrogé

– L’impossibilité de réunir entre les deux situations.

Et ici, il est possible de réunir entre les deux situations, et l’imam Ahmed l’a prouvé en disant : dans cette histoire, Abou Bakr a commencé la prière debout et donc ils devaient prier debout car ils avaient commencé la prière debout.

Et donc en se  basant sur ceci, si l’imam commence la prière debout puis un événement survient et il s’assoie, les ma’moûmîne terminent la prière debout car l’incapacité de prier debout est survenue pendant la prière.

Et ce qui est connu, et qui est unanime entre les savants, c’est que s’il est possible de réunir entre les 2 textes, on n’annule pas un texte, et ici il est possible de réunir entre les 2 textes.

Dans l’importance donnée par le prophète (saw) au suivi de l’imam, il y a la preuve que le ma’moûm, s’il fait partie de ceux qui considèrent que la position assise de repos (« djalsatoul istirâhah ») qui se fait dans la 1ère et 3ème rak’a est une sounnah et que l’imam n’est pas de cet avis, le ma’moûm ne s’assoit pas, car s’il s’assoit il sera en retard par rapport à l’imam, ainsi il ne se lèvera pas quand l’imam se lèvera, et le fait de suivre l’imam n’est pas une chose minime.

Mais certaines personnes, par « idjtihad » (interprétation) et par amour du suivi de la sounnah, en considérant que ceci fait partie de la sounnah, on les voit s’assoir alors que l’imam ne s’assoit pas, et ceci est une erreur, car il faut suivre l’imam. Puisque lorsque l’imam prie assis, on prie également assis malgré qu’on est capable de prier debout, alors que dire du fait de suivre l’imam concernant la « djalsatoul istirâhah ».

De même dans le cas inverse, si l’imam voit que cette positon est sounnah, et le ma’moûm non, on lui dit de s’assoir avec l’imam même s’il considère que cette position n’est pas une sounnah. Il pourrait dire : « je ne m’assois pas mais j’allonge un peu ma prosternation et lorsque l’estimerai que l’imam s’est levé, je me lèverai », nous lui disons « ceci est une erreur » car on est en retard dans ce cas dans le suivi de l’imam.

Donc dans les deux cas, nous disons « suis ton imam », s’il s’assoit assieds-toi, sinon ne t’assois pas », et ceci si on veut suivre la sounnah.

On rapporte de Abî Sa’îd Al khoudriy (ra) que le prophète (saw) a vu que ses compagnons étaient restés en retrait (dans la mosquée). Alors il dit : 

« Approchez-vous et suivez-moi, et que celui qui est derrière vous vous suive ».

(Rapporté par Mouslim)

Le prophète (saw) a vu que ses compagnons restaient en retrait, alors il leur a dit (saw) « avancez et suivez-moi, et que ceux qui sont derrière vous suivent ». Et certains font ceci aujourd’hui comme auparavant : ils viennent tôt et dans le 1 er rang il y a de la place, mais ils se placent dans le 2ème rang. De même pour le 2ème rang et ils restent en retrait. Ceci est une preuve de paresse et de manque d’intérêt. Si on voulait assister à une démonstration, on voudrait se trouver au 1er rang pour ne rien rater. Et pour les rangs dans la prière, on voit certaines personnes ne donner aucune importance à cela, le 1er rang est à moitié vide et elles (les personnes) prient dans le 2ème rang jusqu’à ce que vienne l’imam. De plus, certains imams ne donnent pas d’importance à cela, cela ne les soucient pas que les rangs soient complétés ou pas, au mieux ils regardent à gauche et à droite et disent « istawou wa’tadilou » (alignez les rangs) et ne vérifient pas les rangs, et ceci est une erreur et un manquement de la part des imams. Ce qu’il faut, c’est qu’ils fassent comme a fait le prophète (saw) il ordonnait l’alignement des rangs, le rapprochement dans les rangs et de compléter les rangs ; et le prophète (saw) circulait lui-même entre les rangs et alignait avec ses mains les poitrines et les épaules [des prieurs] et disait « alignez-vous ».

Donc ce qu’il faut faire quand on entre dans la mosquée, c’est choisir l’endroit le plus avancé, c’est à dire : le 1er  rang, et s’il est complet, le 2ème… .

On rapporte de Djâbir qu’il a dit :

« Mou’âdh pria avec ses compagnons le ‘Icha et il allongea la prière, alors le prophète dit : « Voudrais-tu être un « fattâne » (c’est-à-dire une barrière entre les gens et la religion d’Allah) oh Mou’âdh ? Si tu es imam pour les gens alors récite : « wachchams wa douhâhâ » et « sabbihi-sma rabbikal a’lâ » et « iqra’ bismirabbik » et « wallayli idhâ waghchâ ».

Mou’âdh faisait attention à prier avec le prophète (saw) :

– Premièrement, pour l’honneur qu’il y a dans le fait de prier derrière le prophète (saw), car ce qui apparait « wallâhou a’lam » (et Allah est plus savant) c’est que lorsque l’imam craint plus Allah et connait mieux la loi d’Allah, il est mieux de prier derrière lui que derrière un imam ignorant ; ainsi le prophète (saw) a dit : « C’est celui qui maitrise le mieux le Livre d’Allah qui dirige la prière, s’ils sont égaux dans la lecture alors c’est celui qui connait le mieux la sounnah… »

– Deuxièmement, pour apprendre de la prière du prophète (saw), car les gens apprennent de la prière du prophète (saw) soit par la parole, soit par l’acte.

Donc Mou’adh priait le ‘Icha derrière le prophète (saw) puis il allait dans sa tribu et les membres de celle-ci l’attendaient car il était celui qui maitrisait le plus le Coran. Alors il priait pour eux la prière du ‘Icha. Un jour, il a débuté la sourate « la vache », alors que ceux-ci étaient occupés le jour par l’agriculture et donc ils étaient fatigués et avaient besoin de sommeil, alors l’un d’eux s’est écarté et a prié seul. Alors Mou’âdh lui a dit : « Tu es un hypocrite, pourquoi t’es-tu mis à l’écart ? », alors l’homme est parti voir le prophète  (saw) et l’en a informé. Le prophète (saw) a appelé Mou’âdh (ra) et lui a dit : « Ô Mou’âdh, voudrais tu être « fattâne » ?  C’est-à-dire une barrière entre les gens et la religion d’Allah. Puis illui a ordonné de réciter les sourates moyennes comme « iqra’ », « wachchamsi », « wallayli ».

1. Ceci montre que celui qui dirige les gens dans la prière doit alléger la prière et ne pas ajouter par rapport à ce qui est légiféré, et que la lecture dans la prière du ‘Icha se fait avec les sourates de « awsât al mouffassal ».

Mais dans la prière du fajr, celui qui dirige les gens dans la prière allonge la récitation car c’est ce que faisait  le prophète (saw). Et c’est pour cela qu’Allah a appelé la prière du fajr « qour-âne » (Coran).

Le maghrib, le prophète (saw) l’écourtait.

Et donc, les cinq prières se divisent en trois :

  • Celle où la récitation est longue → la prière du fajr.
  • Celle où la récitation est courte → la prière du Maghreb.
  • Celles où la récitation est moyenne → la prière du Dhouhr, du ‘Asr et du ‘Icha.

Mais il n’y a pas de mal à allonger de temps en temps la récitation dans la prière du Maghreb, ou d’écourter la lecture dans la prière du fajr et surtout en voyage.

2. Dans ce hadith, il y a la preuve du reproche que l’on fait à l’imam lorsqu’il fait le contraire de la sounnah en allongeant et en causant de la peine au gens.

3. Et il y a la preuve de l’autorisation pour le ma’moûm de se mettre à l’écart dans la prière en groupe si l’imam allonge la prière plus que ce qui est légiféré car le prophète (saw) n’a pas fait de reproche à l’homme qui a fait ceci mais il a fait le reproche à Mou’âdh (ra)

Ainsi les savants ont dit que la personne est excusée si elle ne participe pas à la prière en groupe si l’imam allonge la prière plus que ce qui est légiféré. Mais s’il y a d’autres mosquées autour de lui, cette personne prie dans les autres mosquées, sinon elle n’est pas excusée. Mais s’il n’y a pas d’autre mosquée dans cet endroit, elle est pardonnée.

Et l’imam doit craindre Allah envers les ma’moûmîne.

4. Il y a également dans ce hadith comme profit, le fait que toute personne qui fait ce qui fait fuir les gens de l’adoration est un « fattâne » et donc il a une part de la parole d’Allah concernant les gens de « al oukhdoûd » : « innalladhîna fatanoul mou’minîna wal mou’minâti …. ‘adâboul harîq ».

On rapporte de ‘Amr Ibnou Salamah  (ra) qu’il a dit que son père a dit : 

« Je vous viens du prophète en toute vérité (saw), et il a dit : « Lorsque l’heure de la prière arrive que l’un d’entre vous fasse l’appel à la prière, et que celui qui connaît le plus de Coran soit votre imam » ». Il dit : « Ils cherchèrent et virent que personne ne connaissait plus de Coran que moi, alors ils m’avancèrent alors que j’avais 6 ou 7 ans ».

(Rapporté par Al Boukhâriy et Abî Dâwoûd et Annasâ-iy)

– ‘Amr Ibnou Salamah raconte que son père est revenu de chez le prophète (saw) à son peuple et leur a dit « je vous viens de celui qui est le prophète (saw) en toute vérité » et il a dit cela par rapport à ce qu’il a vu des qualités du prophète (saw) qui prouve qu’il est véridique dans le fait qu’il est le messager d’Allah en toute vérité.

1. « Lorsque l’heure de la prière arrive, que l’un d’entre vous fasse l’appel à la prière » : ceci montre qu’al adhâne est une obligation mais la parole « l’un d’entre vous » montre que c’est un « fard kifâyah » (obligation de suffisance).

Il y a également la preuve que le fait de répéter après le muezzin n’est pas obligatoire car il ne l’a pas ordonné ici alors qu’il était dans une situation d’enseignement, donc le fait de répéter est sounnah et pas obligatoire et donc le hadith disant qu’il faut répéter veut dire que c’est conseillé et non obligatoire.

2. ‘Amr a dit « ils ont Ils cherchèrent et virent que personne ne connaissait plus de Coran que moi », et ceci alors qu’il était jeune puisqu’il avait 6 ou 7 ans. Mais il était intelligent (ra). Ainsi il fréquentait les cavaliers (c’est-à-dire ceux qui circulaient sur une monture) qui venaient de Médine et passaient dans sa région, et il apprenait d’eux le Coran, alors il était celui qui connaissait le mieux le Coran.

Ils l’ont alors désigné pour être leur imam et il avait 6 ou 7 ans.

Il priait avec eux et avait un « izâr » court, et lorsqu’il se prosternait le izâr se relevait et une partie de sa cuisse apparaissait ; alors l’une des femmes a dit « couvrez-le », alors on lui a acheté un nouveau vêtement et il dit « je n’ai jamais eu une aussi grande joie après celle de l’islam que la joie que m’a procuré ce vêtement ».

Ce hadith montre que celui qui est imam est celui qui maitrise le plus le Coran, c’est-à-dire celui qui connaît le plus de quantité de Coran et qui a la meilleure récitation.

3. Ce hadith montre également que l’imama (le fait d’être imam) du jeune garçon est valable dans la prière obligatoire car il avait 6 ou 7 ans.

Quant aux savants qui ont dit que le jeune garçon n’est pas imam dans la prière fard et qu’on ne se met pas seul avec lui dans un rang (c’est-à-dire qu’un adulte ne peut se mettre seul avec un jeune garçon pour former un rang derrière les autres rangs), c’est un avis faible, et le plus juste c’est que le jeune garçon peut être imam pour les pubères et il peut se mettre debout seul avec un pubère dans un rang, car tout ceci est venu dans la sounna du prophète (saw).


4. Il y a également le mérite du Coran et que celui qui le porte en lui (c’est-à-dire qui le connaît), c’est lui l’imam des gens. Mais il faut absolument qu’il en connaisse le sens et qu’il le pratique, car les compagnons (ra) lisaient le Coran et ils ne dépassaient pas 10 versets sans les apprendre et apprendre la science qu’ils renferment et le pratiquer.

Donc ils ont appris le Coran et la science et l’acte.

Quant à celui qui connaît le Coran mais ne le pratique pas, comme celui qui ne prend pas soin des prières, ou ne fait pas la « zakât », ou qui a coupé les liens avec ses parents, etc., celui-ci on ne le désigne pas imam. Mais s’il est droit extérieurement, son intérieur c’est Allah qui le connaît. On désigne celui qui maitrise le mieux le Coran.

Et ceci, s’il n’y a pas dans la mosquée un imam « râtib » (c’est-à-dire un imam désigné pour faire toutes les prières). Mais s’il y a un imam « râtib » c’est lui l’imam même s’il maitrise moins le Coran car le prophète (saw) a dit « que l’homme ne dirige pas [la prière d’] un autre dans son fief », et l’imam de la mosquée, son fief est dans la mosquée.

On rapporte de Abî Mas’oûd (saw) qu’il a dit que le prophète (saw) a dit : 

« C’est celui qui maitrise le plus le Coran qui dirige les gens dans la prière ; s’ils sont égaux dans la récitation alors c’est celui qui connaît le plus la sounna ; s’ils sont égaux dans la connaissance de la sounna alors c’est celui qui a fait l’hégire en 1er ; s’ils sont égaux concernant l’hégire alors c’est celui qui est entré en islam en 1er – et dans une version « celui qui est le plus âgé – ; qu’un homme ne fasse pas imam pour un entre homme dans son fief, et qu’il ne s’assoit pas dans sa demeure si ce n’est avec son autorisation ».

(Rapporté par Mouslim)

1. Si un groupe se réunit et qu’ils veulent prier, ils désignent celui qui maitrise le mieux le Coran, c’est-à-dire celui qui connait le plus le Coran en quantité, comme le montre le hadith précédent où il est dit « celui qui a le plus de Coran ». Mais cela englobe aussi celui qui le récite le plus correctement, et cela englobe aussi celui qui en connaît le plus le sens. Au temps des compagnons, celui qui connaissait le plus le Coran était celui qui avait le plus de science car ils ne dépassaient pas dix versets sans apprendre ce qu’ils contiennent comme science et action. Et donc celui qui connaissait le plus de Coran était celui qui avait le plus de science et généralement le plus pieux.

2. S’ils sont égaux dans la maitrise du Coran, c’est-à-dire à peu près égaux, et un petit écart n’est pas dommageable car il y a forcement toujours une petite différence, alors c’est celui qui a le plus de connaissance dans la sounnah du prophète (saw), et ce qui est visé ici c’est la sounnah qui concerne la prière. Par exemple, si quelqu’un a des connaissances dans la sounnah concernant la zakâh, le jeûne, le hadj, le commerce, l’héritage, la justice (jugement) mais il ne connaît rien dans la sounnah concernant la prière, on désigne en 1er lieu celui qui connait le plus la sounnah concernant la prière, car c’est l’acte dans lequelle ce groupe est réuni.

3. S’ils sont égaux dans la connaissance de la sounnah, c’est celui qui a fait la « hidjrah » (émigration) en premier, et ceci concernait l’endroit où il y avait des « mouhâdjiroûn » (émigrants) comme Médine au temps du prophète  (saw). Mais si le pays était musulman à l’origine, ce cas ne peut plus les concerner.

4. S’ils sont égaux concernant la hidjrah, c’est-à-dire qu’ils ont fait la hidjrah vers ce pays en même temps, c’est celui qui est le plus ancien en islam et dans une version le plus âgé.

Exemple : Si deux personnes se sont convertis à l’islam après la mécréance et que l’un d’eux s’est converti il y a 3 ans et l’autre 4 ans, on désigne celui qui s’est converti il y a 4 ans.

Et s’ils sont égaux au niveau de l’ancienneté dans l’islam, on désigne en 1er lieu celui qui est le plus âgé, donc celui qui a vingt ans devance celui qui a quinze ans … .

Mais d’abord on désigne celui qui a le plus de Coran.

5. Le prophète (saw) a insisté sur le « nahyi » (la réprobation) dans le fait que quelqu’un dirige un autre dans la prière dans son fief, si ce n’est avec sa permission.

Exemple : Si dans une mosquée, il y a un imam « râtib », c’est lui le chef dans sa mosquée, personne ne peut s’avancer pour être imam si ce n’est avec son autorisation, même s’il maitrise plus le Coran que l’imam.

Et s’ils ont prié sans la permission de l’imam râtib, est-ce que leur prière est annulée ? Certains savants ont dit que leur prière est annulée car ceci est interdit. Si par exemple, l’imam est en retard de 5 minutes et que quelqu’un s’est avancée et a prié pour les gens, on leur dit « recommencez votre prière » et c’est l’avis de certains savants. Et d’autres savants ont dit qu’ils sont dans le péché mais leur prière est valable ; mais les savants sont d’accords sur le fait qu’ils ont fait ce qui est réprouvé.

Et si l’imam est en retard, que faire ? On attend jusqu’à-ce qu’il vienne sauf s’il leur a donné l’autorisation en disant par exemple « si je suis en retard de 10 ou 15 minutes, alors faites la prière » alors ils prient. Sinon ils doivent obligatoirement l’attendre, mais si ceci est trop difficile pour eux, ils peuvent s’en aller pour prier dans une autre mosquée car cette mosquée est sous l’ordre de son imam. Ou ils peuvent aller voir l’imam comme l’ont fait les compagnons lorsque le prophète (saw) s’est attardé pour la prière du ‘Icha jusqu’à-ce que passe une grande partie de la nuit, ils sont partis frapper à sa porte alors il a prié pour eux (saw) puis a dit « c’est en vérité son temps, si ce n’était la peur de causer de la difficulté à ma communauté qui m’en empêchait ». Et si l’imam est loin ou ils ne savent pas où il est et qu’ils craignent que le temps de la prière se termine, ils prient.

De même si le « soultâne » (chef) est présent (c’est-à-dire le roi ou le gouverneur), c’est lui qui prie car tout chef dans ce pays est sous son ordre, que ce soit les cinq prières ou le djoumou’ah, sauf s’il autorise l’imam « râtib » en lui disant « prie », alors il prie.

6. « Et qu’il ne s’assoit pas dans sa demeure si ce n’est avec son autorisation » :

Exemple : si quelqu’un est un hôte chez quelqu’un, que ce soit suite à une invitation ou parce qu’il est en voyage, et le responsable de la maison pose le repas, l’invité n’a pas le droit de s’assoir à la table du repas (soufrah) si ce n’est avec l’autorisation du responsable de maison. La nourriture appartient au responsable de maison tant qu’il n’a pas donné l’autorisation, car il est possible qu’il veuille mettre quelque chose de côté. Il faut attendre jusqu’à ce qu’il dise « vas-y ». Mais si on sait que la coutume veut que si la personne pose la nourriture, et on sait que c’est la nourriture pour l’invité, cela revient à donner l’autorisation, on se base sur cette habitude même s’il n’a pas dit « vas-y ».

On rapporte de Anas  (ra) que le prophète  (saw) a dit : 

« Resserrez les rangs et rapprochez les les uns des autres, et alignez les cous ».

(Rapporté par Aboû Dâwoûd et Annasâ-i)

1. Ce qui est légiféré dans la prière en groupe, c’est que les gens se placent en rangs. S’il n’y a qu’un prieur avec l’imam, il se met à droite de l’imam. Et s’ils sont trois, les deux autres se placent derrière l’imam.

Mais il est recommandé que les rangs soient resserrés et proches les uns des autres et que les cous soient alignés  comme le montre ce hadith. Il ne faut pas  laisser d’espace vide entre les prieurs, et le prophète (saw) a dit que les « chayâtîne » entrent dans les espaces vides entre les prieurs et les déconcentrent.

Et donc ce qui apparaît c’est que le fait de se rapprocher les uns des autres (mourâssah) est une obligation.

Mais le fait de se rapprocher les uns des autres (mourâssah) est de deux sortes :

– une qui consiste à ne pas laisser de vide entre les prieurs, celle-ci est légiférée.

– une forte qui fatigue les prieurs, celle-ci est néfaste et elle n’est pas celle qu’à ordonné le prophète (saw), car il est défendu de faire du mal aux gens, et surtout dans la prière.

2. « Rapprochez-les » : c’est-à-dire que le 2ème rang soit proche du 1er, le 3ème du 2ème, et nous à notre époque les mosquées comportent des tapis avec des lignes qui sont proches les unes des autres. Mais s’il n’y a pas de lignes, certains se placent n’importe où même si c’est loin du rang et ceci est contraire à la sounnah.

De même, il est légiféré que l’imam soit proche du 1er rang de sorte qu’entre lui et le 1er rang, il y ait la place suffisante pour se prosterner ou un peu plus, ceci est le mieux ; et le but de tout cela est de réaliser l’unité entre les musulmans et qu’ils se rapprochent et qu’ils ne soient pas divisés.

Et le fait de rapprocher les rend correctement est recommandé.

3. « Alignez les cous » : c’est-à-dire l’alignement des rangs, donc que les gens alignent les rangs. Et il y a trois choses pour cela : les cous, les épaules et les pieds.

Pour les pieds, l’alignement se fait avec le rapprochement des chevilles c’est-à-dire que la cheville du prieur soit alignée avec celle de son frère. De même pour les épaules si ceci est possible ; mais si cela n’est pas possible comme dans le cas où il y a dans le rang un homme bossu, on se base alors ici sur les chevilles. De même pour les cous, mais en général lorsque les épaules sont alignés, les cous sont alignés.

Il y a une erreur qui est répandu chez beaucoup de jeunes : c’est le fait d’écarter fortement les jambes lorsqu’ils sont debout dans le rang. Ils ont mal compris le texte.

Les compagnons collaient leurs chevilles avec celles de leurs voisins, et ces personnes ont compris qu’il faut écarter fortement les jambes, et ceci est une mauvaise compréhension contraire à la sounna et une erreur.

Ce qui est visé c’est que les compagnons resserrer les rangs au point que l’un coller sa cheville avec celle de son voisin, et il n’est pas du tout venu dans la sounna qu’ils écartaient leur jambes.

La responsabilité du rapprochement et de l’alignement revient à l’imam, c’est à lui de surveiller ceci. S’il voit quelqu’un avancé par rapport au rang, il lui dit « recule » s’il voit quelqu’un éloigné il lui dit « approche-toi » etc.

Au point que le prophète (saw) circulait dans les rangs en essuyant les poitrines et les épaules et il disait « alignez-vous et ne laissez pas d’espace vide pour Satan ».

Les califes parmi les compagnons, lorsque le nombre de prieurs était grand et la mosquée s’était agrandie, désignaient des hommes pour parcourir les rangs, et lorsqu’ils voyaient qu’ils étaient alignés, ils prévenaient l’imam qui faisait alors le Takbir.

On rapporte de Abî Hourayrah (ra) que le prophète  (saw) a dit : 

« Le meilleur des rangs pour les hommes est le premier et le pire est le dernier ; et le meilleur des rangs pour les femmes est le dernier et le pire est le premier ».

(Rapporté par Mouslim)

1. Ceci montre qu’il est recommandé aux hommes de s’avancer au 1er rang et ainsi de suite, et le prophète (saw)a dit : 

« Si les gens savaient ce qu’il y a dans l’appel à la prière et le 1er rang (c’est-à-dire comme récompense) et qu’ils ne trouvait que le tirage au sort pour les départager, ils le feraient (tirage) ».

Ceci montre le mérite du 1er rang.

Et la droite de chaque rang est meilleur que la gauche, et ceci lorsque le rang est équilibré c’est-à-dire que la place à droite du rang et aussi proche de l’imam que la place à gauche du rang, mais si la place à droite est plus éloignée que la place à gauche alors la place à gauche est meilleure car on est plus proche de l’imam.

2. Pour les femmes, le meilleur rang est le dernier, et le moins bon est le premier ; et ceci car le 1er rang est proche des hommes, et plus la femme est proche de l’homme, plus les causes de « fitna » sont proches.

3. Ce hadith montre que les rangs sont légiférés pour les femmes comme pour les hommes. Et donc si les femmes se trouvent dans une pièce à part, comme cela est le cas dans beaucoup de mosquées, alors le meilleur des rangs pour elles est le 1er car elles sont éloignées des hommes.

De même elles doivent compléter le 1er rang et ainsi de suite.

De même si une de ces femmes prie seule derrière le rang (alors qu’il y a de la place) sa prière est annulée comme celle de l’homme.

Car le prophète (saw) a confirmé les rangs pour les femmes, et donc ces rangs sont comme ceux des hommes.

Quant  à la femme qui prie seule avec des hommes, elle se place seule derrière eux, même si les hommes font partie de ses « mahârim » (ceux qui lui sont interdits en mariage). Ainsi si l’homme prie avec sa femme, elle se place derrière lui et non à côté de lui. De même s’il prie avec sa mère, sa tante paternelle ou sa tante maternelle.

On rapporte de Wâbisah Ibni Ma’bad Al Djouhaniy (ra) qu’il a dit que le prophète (saw) a vu un homme derrière le rang seul, il lui a alors ordonné de recommencer la prière.

Il rapporte également de Talq : « Il n’y a pas de prière pour celui qui prie seul derrière le rang ».

Attabarâniy a ajouté dans le hadith de Wâbisah : « Tu aurais dû entrer avec eux ou tirer un homme ».

La prière de l’homme seul derrière le rang comporte 2 cas : le fait de prier seul derrière le rang alors qu’il est complet, et le fait de prier seul derrière le rang alors qu’il y a de la place dans le rang.

Exemple : quelqu’un vient alors que l’imam est incliné, alors il se met seul derrière les rangs alors que le rang devant lui n’est pas complet puis il continue sa prière ainsi.

Les savants (ra) ont divergé sur ce point :

– certains disent que sa prière est valable et ceci est l’avis des trois imams Abou hanifah, Mâlik, Achâfi’i et c’est une version de l’imam Ahmed ; ils disent que le fait d’être dans le rang n’est pas obligatoire mais c’est juste sounnah, et ils disent que la parole du prophète (saw)  « Pas de prière pour celui qui prie seul derrière le rang » veut dire « pas de prière complète » (nafiyoul kamâl) comme la parole du prophète (saw) « pas de prière lorsque le repas est prêt ».

– le 2ème avis c’est que la prière seul derrière le rang est nulle, et il faut obligatoirement recommencer la prière, que le rang soit complet ou non, et ceci est le madhab de l’imam Ahmed. Et leur dalil est la parole du prophète (saw) « Pas de prière pour celui qui prie seul derrière le rang » et lorsqu’il a vu  un homme prier seul derrière le rang, il lui a ordonné de refaire la prière, et donc sa prière était nulle.

– le 3ème avis c’est que lorsque le rang est complet, il n’y a pas de mal à prier seul, mais si le rang n’est pas complet, la prière de celui qui prie seul derrière le rang est nulle et ceci est le choix de cheikhoul islam Ibnou Taymiyyah et c’est l’avis le plus juste car Allah a dit « Craignez Allah autant que vous le pouvez » et cet homme ne peut entrer dans le rang, et donc s’il prie seul alors que le rang devant lui est complet ; sa prière est valide et il n’a pas à la refaire. Et donc l’ordre du prophète (saw) de recommencer la prière donnée à l’homme est dû au fait qu’il y avait de la place dans le rang mais il a été négligeant et a prié seul.

Quant à ce qui est ajouté dans la version de Tabarani c’est un hadith faible : et la parole disant « tu aurais dû entrer avec eux dans le rang » vient appuyer le fait que le rang n’était pas complet, car il n’était possible qu’il entre avec eux que si le rang était incomplet.

Et la parole « ou tirer un homme », ceci n’est pas vrai car ce hadith est faible.

Il est interdit de tirer quelqu’un du rang pour qu’il s’aligne derrière avec la personne, et cela pour plusieurs raisons :

      – cela revient à reculer le prieur d’un endroit meilleur vers un endroit moins bon (un rang derrière)

      – cela va déconcentrer le prieur concerné

– cela va créer un espace vide (fourdjah) à l’intérieur du rang

      – cela va faire bouger le rang à cause de ce vide créé

On rapporte de Abî Hourayrah (ra) que le prophète  (saw) a dit : 

« Lorsque vous entendez al iqâmah marchez vers la prière en toute sérénité et quiétude, et ne vous empressez pas, ce que vous avez atteint priez-le, et ce que vous avez manqué complétez-le ».

1. « Lorsque vous entendez al iqâmah » : ceci montre que al iqâmah s’entend de l’extérieur de la mosquée. En effet Bilal (ra) faisait al iqâmah à l’extérieur de la mosquée pour que les gens l’entendent.

Donc ce que font certains en faisant al iqâmah dans le micro du haut du minaret ne pose pas de problème, car ceci a une origine à l’époque du prophète(saw).

Mais il ne faut pas que la prière soit diffusée par le micro à l’extérieur de la mosquée car ceci cause du tort à ceux qui sont dans leurs demeures et les mosquées proches, et donc cela provoque du mal. Ainsi lorsque le prophète

(saw) a vu ses compagnons prier à voix haute en étant éparpillés, il leur a dit (saw) « chacun de vous s’adresse à Allah », c’est-à-dire qu’il n’y a pas besoin d’élever la voix « donc ne vous causez pas du tort les uns aux autres avec la lecture » et le fait qu’il ait dit « ne causez pas de tort » montre que ceci est un tort (adhiyyah) et le fait de causer du tort, et surtout dans les adorations, est au minimum makroûh.

Donc celui qui diffuse le son de la prière à l’extérieur de la mosquée par le minaret fait du tort et est dans le péché s’il déconcentre les prieurs.

Et il nous est parvenu que dans certains endroits le lecteur lit avec une belle voix et avec cela, les prieurs de la mosquée voisine sont déconcentrés au point de suivre l’autre mosquée et oublier la lecture de leur imam, et il se peut même qu’ils disent amine avec l’imam de l’autre mosquée, et ceci est une énorme erreur ; et ce n’est d’aucun profit si ce n’est faire du tort aux voisins de la mosquée car il est possible qu’il y ait quelqu’un qui dorme ou qui a des enfants qui veulent dormir, ou quelqu’un qui est malade… Mais parfois les choses sont embellies à quelqu’un sans qu’il ne regarde les conséquences.

Mais pour al iqâmah, il n’y a pas de mal car cela a une origine dans la sounnah.

2. Si  on entend al iqâmah, on marche selon notre habitude avec sérénité et tranquillité, une sérénité dans le cœur et les membres et une tranquillité dans l’apparence ; on ne s’empresse pas, mais plutôt on se tient comme si on allait se présenter devant Celui qu’on glorifie le plus. Et si quelqu’un se présentait chez un roi  de ce bas-monde, il se présenterait avec sérénité et tranquillité, il s’arrangerait extérieurement. Que dire alors lorsqu’on se présente devant Allah. Le prophète (saw) a dit « ce que vous avez atteint (de la prière) priez-le et ce que vous avez raté complétez-le ».

3. Comme profit de ce  hadith, il y a la vénération de la prière car le prophète (saw) a ordonné de s’y rendre avec sérénité et tranquillité.

4. Comme profit, il y également le fait que lorsqu’on rejoint l’imam dans une position, on entre avec lui car le prophète (saw) a dit « ce que vous avez atteint, priez-le ». Même si on le trouve prosterné, on fait le Takbir d’entrée en position debout puis on se prosterne. On ne dit pas « j’attends jusqu’à-ce qu’il se lève », mais plutôt on se prosterne même si on ne comptabilisera pas cette rak’a, car le prophète (saw) a dit « ce que vous avez atteint priez-le ».

5. On ne se lève pas pour compléter ce qui manque de la prière jusqu’à-ce que la prière de l’imam se termine car le prophète (saw) a dit « et ce que vous avez raté, complétez-le ». Et le fait de compléter ne peut se faire qu’après avoir terminé le début.

Et avec cela on comprend que ce que font certains est une erreur, ils se lèvent pour rattraper ce qu’ils ont manqué avant que l’imam ne fasse le salut final, soit avant qu’il ne fasse les 2 salutations, soit avant qu’il ne fasse la deuxième salutation. Et certains savants hanbalites ont dit que celui qui se lève pour rattraper ce qu’il a raté avant que l’imam ne fasse la 2ème salutation, sa prière devient une prière surérogatoire et il doit obligatoirement recommencer la prière. Donc ce point est dangereux. Il faut attendre jusqu’à ce que l’imam fasse les 2 salutations.

6. Ce qu’on complète en se relevant après le salut de l’imam est la fin de la prière car « al-itmâm » (le fait de compléter quelque chose) se fait à sa fin. Ainsi le prophète (saw) a dit « fa atimmoû » (complétez).

Ainsi si on a eu avec l’imam 2 rak’at dans la prière du ‘Asr, lorsqu’on se lève après les salutations de l’imam, on récite uniquement la Fatiha dans les deux rak’at qu’on fait pour compléter, car dans la fin de la prière on se contente de la Fatiha.


Et Allah seul détient La Vérité
Sur ce, Que la Paix de Dieu soit sur vous et vous accompagne partout où vous êtes.

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