Les Récits de la Tradition

Récit de L’immolation d’Ismaël (as)


Sache que, dans le temps où Abraham (as) demanda un enfant à Dieu, poussé par le désir d‘être père, il fit un vœu en disant:

« Ô Seigneur, si j’ai un enfant mâle, je te le sacrifierai. »

Or Ismaël (as) était né et il avait grandi, Isaac (as) aussi était venu au monde, des années s‘étaient écoulées, et Abraham (as) avait oublié son vœu. Une nuit, Dieu dit en songe à Abraham (as) :

« Ô Abraham, accomplis le vœu que tu as fait à Dieu. »

Or Abraham (as) était un prophète revêtu du caractère d’apôtre, de sorte qu’il aurait été convenable que Dieu lui envoyât Gabriel pour lui dire d’accomplir son vœu; mais Dieu lui fit connaître en songe sa volonté pour l’honorer aussi par une vision.

Parmi les prophètes il en est qui ont reçu leur mission par le moyen des songes; et notre prophète (saw) se vit lui-même en songe entrant dans le temple de la Mecque, dont il faisait processionnellement le tour, coupant ses cheveux et se trouvant à la Mecque en sûreté contre les infidèles.

Les Qorayshites tenaient le prophète (saw) hors de la Mecque; ce fut à cette époque qu’il eut le songe dont nous parlons. Il est dit dans le Coran :

« Allah a été véridique en la vision par laquelle Il annonça à Son messager en toute vérité: vous entrerez dans la Mosquée Sacrée si Allah veut, en toute sécurité, ayant rasé vos têtes ou coupé vos cheveux, sans aucune crainte. Il savait donc ce que vous ne saviez pas. Il a placé en deçà de cela (la trêve de Hudaybiyah) une victoire proche. »

(Coran 48 Verset 27)

Or, si Dieu l’avait voulu, il aurait manifesté ses desseins au prophète (saw) par l’entremise de Gabriel, comme il fit pour le Coran; mais il lui parla en songe pour l’honorer aussi par ce mode de révélation. Il en est de même d’Abraham (as); ce fut pour l’honorer par une révélation en songe que Dieu employa ce moyen.

Plusieurs autres choses furent encore révélées en songe à notre prophète (saw), en voici un exemple :

Dans les premiers temps de l’islamisme, lorsqu’on voulait annoncer la prière, Bilal (ra) montait sur un endroit élevé, et il disait, Prière générale, sans ajouter autre chose. Après cela, un homme, dont le nom était ‘Abdallah ben Zaïd (ra), vit en songe, une certaine nuit, un ange qui descendait du ciel et qui lui disait : Dis aux Musulmans de faire l’annonce de la prière de telle et telle façon; et l’ange lui indique la manière qui est aujourd’hui en usage. ‘Abdallah ben Zaïd (ra) se leva, alla trouver notre prophète (saw) et lui dit :

« Ô apôtre de Dieu, la nuit dernière, j’ai vu en songe telle et telle chose. Notre prophète dit: « C’est bien. Celui que tu as vu était un ange auquel Dieu avait donné l‘ordre de t’instruire. Dorénavant il faudra faire l’annonce de la prière comme il l’a prescrit. » Le prophète ajouta : « Ô ‘Abdallah, enseigne à Bilal cette manière d’annoncer la prière, car il a une voix plus forte et plus agréable que la tienne. » 

Or le songe d’Abraham (as) fut tel que nous l’avons rapporté. Quant à la personne qui fut immolée, on n’est pas d’accord sur ce point. Suivant les uns se fut Ismaël (as) qu’Abraham (as) offrit en sacrifice, et suivant les autres se fut Isaac (as). Or nous avons deux traditions, qui viennent à l’appui de ces deux opinions différentes.

La tradition suivant laquelle ce fut Ismaël (as) est la suivante.

Notre prophète (saw) a dit :

« Je suis le descendant de deux personnes immolées. Or, par ces deux personnes immolées, le prophète voulait désigner ‘Abdallah, son propre père, et Ismaël. »

Voici la cause pour laquelle Abdallah (le père du Prophète (saw)) fut offert en sacrifice :

Du temps d’Abdel Muttalib, qui était un des principaux personnages de son peuple et grand père du prophète, le puits de Zam-Zam se trouva détruit, et les sources qui l’alimentaient tarirent. ‘Abdel Muttalib fut affligé de cet événement. Or il avait dix fils qu’il amena avec lui, et ils se mirent tous à creuser dans l’endroit où avait été la source; mais, quoiqu’ils eussent creusé la terre profondément, l’eau ne paraissait pas. Alors ‘Abdel Muttalib fit un vœu à Dieu, en disant:

« Si cette eau revient, et si ce puits recouvre son premier état, j’offrirai en sacrifice un de mes fils. »

Lorsqu‘il eut fait ce vœu, l’eau sortit du puits, par la puissance de Dieu. Après cela, ‘Abdel Muttalib convoqua ses dix fils et leur dit:

« J’ai fait à mon Dieu un vœu de telle et telle façon; qu’en pensez-vous? »

Ses enfants lui répondirent: « C’est à toi de décider, et il est juste que tu commandes : fais ce que tu voudras. »

Ils convinrent tous de tirer au sort et d’immoler celui que le sort désignerait. Le sort tomba sur ‘Abdallah, père du prophète. Alors ‘Abdel Muttalib dit: « Comment sortir de la position dans laquelle je suis, car j’ai fait un vœu! »

Mais son cœur s’opposait à ce qu’il fit périr son enfant, et de ses dix fils il n’y en avait aucun qu’il aimât autant qu’Abdallah. ‘Abdel Muttalib aurait voulu perdre tout ce qu’il possédait, et ne pas immoler ‘Abdallah. Or la mère d’Abdallah appartenait à la famille des Benou Zohra, qui était une des plus puissantes de la Mecque. Les Benou Zohra se réunirent tous, et ils dirent à ‘Abdel Muttalib:

« Nous ne souffrirons jamais que tu immoles cet enfant. »

Mais ‘Abdel Muttalib ne savait quel moyen employer, parce qu’il avait fait un vœu et qu’il ne pouvait plus choisir. Il dit :

« Que ferai-je? A quel moyen aurai-je recours pour racheter ‘Abdallah? »

Alors les Benou Zohra lui dirent:

« Il y a dans la ville de Khaibar des astrologues qui possèdent le Pentateuque; va les trouver, afin qu’ils te disent ce que tu dois faire pour éviter d’immoler ‘Abdallah. »

‘Abdel Muttalib partit et se rendit à Khaibar, Il raconte son histoire aux astrologues, depuis le commencement jusqu’à la fin. Ces juifs dirent à ‘Abdel Muttalib, lorsque celui-ci eut achevé son récit:

« Va, mets d’un côté ‘Abdallah, et de l’autre un chameau; tire-les au sort, et, si le sort désigne ‘Abdallah, ajoute un second chameau au premier, et recommence le tirage jusqu’à ce que le sort ne tombe plus sur ‘Abdallah, mais sur les chameaux, et alors tu offriras tous ces animaux en sacrifice. »

‘Abdel Muttalib retourna à la Mecque, et il exécuta ce que les astrologues lui avaient prescrit de faire. Il prit un chameau, puis deux, puis trois, et ainsi de suite jusqu’à cinquante. Le sort tomba sur ‘Abdallah jusqu’au quatre-vingt-dix-neuvième chameau; mais, quand ‘Abdel Muttalib eut ajouté le centième, le sort tomba sur ces animaux. ‘Abdel Muttalib comprit qu’il pouvait alors racheter son vœu, et il sacrifia les cent chameaux au lieu d’Abdallah. Cela est passé en usage parmi les Arabes, et quiconque voulait sacrifier une personne immolait à sa place cent chameaux.

La plupart des savants ont déterminé que ce fut Ismaël, bien évidement avec des arguments, déjà le Hadith cité plus haut ou le Prophète a dit :

« Je suis le descendant de deux personnes immolées. Or, par ces deux personnes immolées, le prophète voulait désigner ‘Abdallah, son propre père, et Ismaël. »

Et les arguments tirés de ces versets :

« Lorsqu’ils se furent soumis tous les deux aux ordres de Dieu, Abraham fit courber son fils le front vers la terre, et nous lui criâmes : « Ô Abraham, maintenant tu as accompli ta vision. C’est ainsi que nous rémunérons les gens qui font le bien. Certes, cela était une épreuve manifeste. Nous l‘avons racheté par une grande victime. »

(Coran 37 vers. 103 à 107)

Or Abraham (as) éleva son cœur vers Dieu. Il se résigna à immoler son enfant, et il dit: Je fais le sacrifice de mon enfant. Dieu lui dit alors:

« Ô Abraham, tu as accompli tout ce que tu as vu en songe, et voilà que je t’envoie un bélier afin que tu le tues à la place de ton enfant. »

Ainsi parla Dieu. Il approuva la conduite d‘Abraham (as), et déclara que ce prophète était du nombre des gens qui font le bien.

Après avoir terminé le récit de l’immolation, dans le Coran, Dieu dit:

« Nous lui avons annoncé Isaac, excellent prophète. »

Ces paroles signifient :

« Lorsque Abraham eut accompli son vœu, et qu’il eut conduit son enfant sur le lieu du sacrifice, Dieu approuva cette conduite, il parla à Abraham et lui annonça Isaac. C’est comme si Dieu avait dit : Puisque Abraham a accompli son vœu, nous lui donnerons un autre enfant, fils de Sara, à la place du premier. »

Or Isaac (as) ne naquit qu’après l‘immolation. Le verset suivant :

« Nous avons annoncé à Sara Isaac, et, après Isaac, Jacob » (Coran 11 Verset 71) en est la preuve.

Car, si Isaac (as) avait été celui de ses enfants qu’Abraham (as) offrit en sacrifice, Dieu n‘aurait pas pu annoncer d’un côté qu’Isaac (as) aurait un fils dont le nom serait Jacob (as), et dire ensuite, à Abraham (as) : Tue Isaac (as).

Mais Isaac (as) n’était point encore né lorsque l’immolation eut lieu. D’ailleurs, si Dieu avait ordonné à Abraham (as) de sacrifier Isaac (as), après lui avoir annoncé que celui-ci aurait un fils nommé Jacob (as), Abraham (as) n’aurait pas eu confiance dans les paroles de Dieu, lesquelles se seraient trouvées sans effet, soit au sujet de la naissance de Jacob (as), soit au sujet de l’immolation d’Isaac (as). Ce que nous venons de dire prouve donc que ce fut Ismaël (as), et non point Isaac (as), qu’Abraham (as) offrit en sacrifice.

Or les paroles qu‘Abraham (as) adressa à Ismaël (as) en disant, « Ô mon fils, certes j’ai vu en songe que je devais t’offrir en sacrifice : vois donc ce que tu penses » furent prononcées lorsque Abraham (as) avait déjà conduit son enfant au lieu du sacrifice.

Après le songe dont nous avons parlé, Abraham (as) résolut d’accomplir son vœu de quelque manière que ce pût être. Il dit donc à Agar, mère d’Ismaël :

« Envoie cet enfant avec moi, afin qu’il m’accompagne pour aller chercher du bois »

Alors Ismaël (as) prit une corde et s’en alla avec son père. Abraham (as) lui-même prit un couteau. On dit que, lorsque Abraham (as) fut arrivé au sommet de la montagne, les anges du ciel se mirent à pleurer et dirent :

« Ô Seigneur, que ton serviteur Abraham est un grand serviteur! Tu l‘as éprouvé par le feu, et maintenant tu l’éprouves de nouveau par le sacrifice de son fils! »

On dit également que la montagne poussa des gémissements, qu’elle trembla et qu‘elle dit :

« Ô Seigneur, quel jour est celui-ci, dans lequel ton prophète offre en sacrifice son enfant! »

Or Iblis fut affligé de la résolution d’Abraham (as), et, ne sachant que faire pour empêcher ce prophète d‘exécuter son dessein, il courut vers Ismaël (as), par la raison que celui-ci était un enfant, et que le cœur des enfants est faible et sans force. Il lui dit donc:

« Ô Ismaël, ton père va t’immoler sur cette montagne. »
Ismaël (as) répondit à Iblis : « Tu es certainement Iblis. Un prophète de Dieu ne tue pas son fils innocent. »
Iblis ajouta: « Abraham dit que Dieu lui a ordonné d‘agir de la sorte. »
Ismaël (as) dit alors : « Il faudra que j’obéisse à Dieu. »

Ismaël (as) prit sept cailloux et les jeta vers Iblis! C’est d’ici que provient la Jamra soghra

Iblis, désespérant de séduire Ismaël (as), courut vers l’endroit où était Agar, et il se montra à Agar, Il lui dit donc:

« Où est ton fils? »
Agar répondit: « Son père l’a emmené pour aller chercher du bois. »
Iblis ajouta: « Abraham t’a trompée, et il veut tuer ton fils. »
Agar dit: « alors : Tu es certainement Iblis. Que la malédiction soit sur toi! Aucun prophète n’a tué son fils, pourquoi Abraham tuerait-il le sien? »
Iblis lui répondit : « Abraham dit que Dieu lui a ordonné d’agir de la sorte. »
Agar dit alors : « Si cela est comme tu viens de le dire, moi aussi je me soumettrai aux ordres de Dieu. »

Et Agar, soumise à Allah, a pris sept cailloux et les a jetés vers Iblis, qui s’était transformé auparavant en un Vieillard, sans savoir que cet homme était le diable… Et c’est d’ici que provient la Jamra Al-Wosta.

Iblis, n’ayant plus aucun espoir de séduire la mère ni le fils, dit à Abraham (as) :

« Ô Abraham, c’est un démon qui t’a envoyé le songe que tu as eu. Ne tue pas ton fils à cause de ce songe, car Dieu ne serait pas satisfait de toi. »
Abraham (as) comprit bien que celui qui lui adressait la parole était Iblis; il répondit: « Maudit, je ne m’abstiendrai pas d’exécuter les ordres de Dieu à cause de tes paroles »

Mais Abraham (as), soumis à Allah, a pris sept cailloux et les a jetés au diable, et c’est d’ici que provient le Jamra Al-Kobra.

Ces trois actions symbolisent le rituel de la lapidation du Diable qu’effectue les musulmans lors du pèlerinage à la Mecque.

Après cela, Abraham (as) plaça l’enfant devant lui, tira le couteau qui était dans sa manche, et, ayant mis sur son sein la tête de son fils, il se prit à pleurer. Alors Ismaël (as) lui dit:

« Qu’as-tu, Ô mon père? »
Abraham (as) répondit : « Ô mon fils, j’ai vu en songe que je devais te faire périr. »
Ismaël (as) lui dit: « Fais, Ô mon père, ce qui t’a été formellement ordonné. S’il plaît à Dieu, tu trouveras en moi un homme patient. »
Il ajouta encore: « Pourquoi, Ô mon père, ne m’as-tu pas fait connaître plus tôt ton dessein, afin que je disse adieu à ma mère? »

Alors le père et le fils se mirent tous les deux à pleurer. Or sache que les larmes d’Abraham (as) venaient de la compassion qu’il ressentait pour son fils, et non du chagrin que lui causait l’ordre de Dieu.

Le prophète (saw) versa aussi des larmes lorsqu’un de ses fils qu’il avait eu vint à mourir. Alors Abou Bakr Siddiq (ra) lui dit:

« Ô apôtre de Dieu, la tristesse ne nous a-t-elle pas été interdite, et la patience ne nous a-t-elle pas été recommandée? »
Le prophète (saw) répondit: « C’est vrai, mais mon cœur est aflligé, et mes yeux se remplissent de larmes. »

Or Ismaël (as) dit :

« Ô mon père, le jugement appartient à Dieu; dépêche-toi et ne perds pas de temps, car autrement tu deviendrais rebelle à Dieu, et ma mère, sans aucun doute, apprendrait ce qui se passe. »

Abraham (as) se leva donc et se disposa promptement à faire le sacrifice. Il lia fortement les mains de son fils, le fit coucher sur le côté droit, et lui dit adieu du fond du cœur. Il voulut après cela placer le couteau sur la gorge d’Ismaël (as), mais sa main trembla, et il versa des larmes. On rapporte qu’à ce moment Ismaël tourna les yeux et dit:

« Ô mon père, couvre mon visage avec des vêtements; car, tant que tu verras mon visage, ton cœur ne te permettra pas de me tuer. »
Suivant d‘autres personnes, il dit :
« Couche-moi sur le visage. »

Abraham (as) fit ce que lui disait son fils. On rapporte encore que, lorsque Abraham (as) plaça le couteau sur le cou d’Ismaël (as), le couteau se retourna; le tranchant se trouva en haut et le dos de la lame en bas. Abraham fut étonné de ce prodige, et Ismaël (as) dit:

« Qu’y a-t-il, Ô mon père? »
Abraham (as) répondit: « Je n’en sais rien; mais, quoique je fasse tous mes efforts, le couteau ne coupe pas. Je vois en cela un prodige opéré par la décision de Dieu. »
Ismaël (as) ajouta : « Place de nouveau le couteau sur mon cou et emploie toutes tes forces. »

Abraham (as) fit ce que lui disait son fils; mais à ce moment Dieu fit descendre du ciel Gabriel avec un bélier dont nous allons donner la description.

On dit que ce bélier était blanc, qu‘il avait les yeux noirs et les cornes longues. Lorsque Gabriel fut arrivé sur la montagne, tenant le bélier par l‘oreille, il se plaça derrière Abraham (as), de sorte que celui-ci ne le voyait pas.

Abraham (as) mit le couteau sur le cou d’Ismaël (as), et il appuya fortement; le couteau plia. Abraham (as) se disposa à recommencer; il leva le couteau pour frapper avec violence et achever d’un seul coup. Alors on entendit une voix qui disait:

« Ô Abraham, maintenant tu as accompli ta vision. »

(Coran 37 Verset 105)

Lorsque Abraham (as) entendit cette voix, il trembla, laissa tomber le couteau qu’il avait dans les mains, et s’écria :

« Dieu est très grand! Dieu est très grand! »

Gabriel répéta les mêmes paroles. Alors Abraham (as) regarda derrière lui; il vit Gabriel, et il dit:

« Il n’y a d’autre Dieu que Dieu! Dieu est très grand »

Après cela, Abraham (as) dit à Ismaël (as):

« Mon fils, lève la tête, le moment de ta délivrance est arrivé. »

Lorsque Ismaël (as) leva la tête, il vit Gabriel qui tenait le bélier, et il dit:

« Dieu est très grand! Louange à Dieu ! »

Or sache que ces différentes exclamations forment le Takbîr que l’on récite le jour de la fête des sacrifices, lequel a été composé par Gabriel, l’esprit de Dieu, par Abraham (as), l’ami de Dieu, et par Ismaël (as), la victime de Dieu.

Or Abraham (as) délia les mains d’Ismaël (as), et Dieu dit à Abraham (as) :

« Dis à Ismaël qu’il me fasse une demande »

Alors Ismaël (as) fit la demande suivante :

« Toute personne qui paraîtra devant toi avec son péché, et qui aura la foi, remets-lui ses péchés en ma faveur. Dieu accorda à Ismaël cette demande. »

Gabriel donna le bélier à Abraham (as) sur la montagne de Mina.

Dieu appelle ce bélier ‘Adhîm. Or, en arabe, ‘Adhîm signifie grand. Toutefois ce mot ne doit point s’appliquer au bélier, mais à la belle action d’Abraham (as); car l’idée de grandeur appartient à cette action dont le mérite demeure à Abraham (as), et dont la tradition se conservera jusqu’au jour du jugement.

Le sacrifice dont nous venons de parler fut une grande épreuve que Dieu envoya à son ami, et Abraham (as) agit avec grandeur en se soumettant aux ordres de Dieu et en accomplissant le sacrifice qu’il s‘était engagé à faire.

Or Dieu a dit:

« C’est ainsi que nous rémunérons les gens qui font le bien. »

(Coran 37 Verset 110)

Cela signifie :

« Quiconque agira ainsi, je lui donnerai sa récompense, comme je l’ai donné à Abraham. Quelques personnes disent que le bélier immolé à la place d’Ismaël était le même qu’Abel avait offert en sacrifice. Dieu agréa le sacrifice d’Abel, et il mit ce bélier dans le paradis, pour y paître jusqu‘à l‘époque de l’immolation d‘Ismaël. Alors ce même bélier fut apporté et sacrifié pour la rançon d’Ismaël. »


(Chronique de Tabari Tome 1 P.178)

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