Rappels Islamiques

Jour 19 : La « soutra » (bouclier) du prieur


Louange à Allah, que la prière et le salut soient sur son prophète Mohamed sur sa famille et sur tous ceux qui le suivent jusqu’au jour de la résurrection


La soutra est ce que le prieur met devant lui pour se protéger d’autrui.

Et le but n’est pas qu’elle le protège totalement mais il suffit qu’elle soit de la hauteur de la partie postérieure de la selle d’un chameau c’est-à-dire 2/3 d’une coudée, et même si on se protège avec une flèche c’est suffisant, et même si c’est avec moins que cela c’est suffisant.

Parmi les profits du fait de mettre une soutra devant soit pendant la prière il y a :

– éviter une annulation de la prière si celui qui passe fait partie de ceux qui annulent la prière, ou une diminution de la prière s’il n’en fait pas partie

– protéger le regard du prieur, car généralement le prieur pose son regard avant la soutra

– cela facilite aux autres le passage car il ne les met pas dans la gêne en passant devant lui

– cela évite de faire tomber le passant dans le péché par le fait de passer devant le prieur

– c’est une obéissance à l’ordre du prophète (saw) et un suivi de sa guidance.

On rapporte d’Abî Jouhaym Ibnil Hârith (ra) qu’il a dit que le Prophète (saw) a dit : 

« Si celui qui passe juste devant le prieur connaissait la gravité du péché qu’il commet, il aurait préféré attendre 40 ans, plutôt que de passer devant lui ».

Al Bazzâr l’a rapporté dans une autre version : « quarante automnes ».

1. « quarante automnes » cela veut dire 40 ans : si on resterait debout 40 ans ça serait moins grave que de passer juste devant le prieur car le péché acquis par cet acte est plus grave que le fait d’être bloqué comme cela (pendant 40 ans). Quelle serait la quantité de bien que l’on raterait en restant à attendre ce prieur pendant 40 ans : un bien énorme et en plus on subirait une grande fatigue, et malgré cela le péché est plus grand que cela.

Ainsi le fait de passer juste devant un prieur est « harâm » et si on disait qu’il fait partie des « kabâ-ir » (grands péchés) cela serait plausible ; alors que les gens se laissent aller concernant ce point, et passent devant le prieur sans faire attention. Ceci leur est interdit et ils doivent obligatoirement attendre jusqu’à ce qu’il fasse le Salam (salut final) pour passer, ou passer d’un autre côté.

Et si on estimait que c’est 40 mois, c’est très long ; 40 jours très long ; 40 semaines très long ; 40 heures très long ; 40 minutes, long pour certains, pourtant la personne ne patiente même pas 10 minutes le temps que le prieur fasse le Salam.

Et ce qui apparaît de la généralité du hadith, c’est que cela inclus aussi celui qui se trouve à la mosquée sacrée de la Mecque ou celle de Médine. Il est interdit de passer devant le prieur et c’est ce qu’à montré Al-Boukhâri dans son sahih en titrant : « Chapitre de la soutra à la Mecque et autre » et c’est ce qui apparaît des hadîth. Quant au hadith disant que le prophète (saw) priait et que les « tâ-ifoûn » parmi les hommes et les femmes passaient devant lui, s’il est authentique, il concerne les tâ-ifînes (ceux qui font le tawâf -parcours autour de la ka’ba-) car ils ont besoin de passer contrairement aux autres, car l’endroit du tawâf est pour eux et ils y ont plus droit que quelqu’un d’autre. Et ce sujet est un point de divergence entre les savants.

2. il y a 3 cas ou il est autorisé de passer devant le prieur : dans le « matâf » (lieu du tawâf), lorsque la personne prie sur le chemin, lorsque la personne prie avec un imam devant lui.

Le « matâf », il n’y a pas de mal à passer devant les prieurs si on fait le tawâf car le matâf est pour ceux qui font le tawâf et donc si les gens prient dans le matâf que ce soit derrière le « maqâm ibrâhîm » ou autre ils n’ont pas de droit concernant le passage devant eux ; et donc ce n’est pas interdit.

De même s’ils prient devant les entrées de la mosquée c’est-à-dire sur le passage des gens, il n’y a pas d’interdiction à passer devant eux car c’est eux qui ont été injustes envers les musulmans en se mettant sur leur passage.

De même si quelqu’un prie avec un imam, la soutra de l’imam est une soutra pour les ma’moûmîne (ceux qui le suivent dans la prière) et donc il n’y aucun mal à passer devant les ma’moûmînes, mais dans ce dernier cas il faut l’éviter sauf s’il y a un besoin car en passant on déconcentre les prieurs.

On rapporte de ‘Âicha (ra) qu’elle a dit que le prophète (saw) a été interrogé lors de la bataille de Taboûk concernant la soutra du prieur et il a répondu : 

« De la taille de la partie arrière de la selle (du chameau) ».

(Rapporté par Mouslim)

On rapporte de Sabrah Ibni Ma’bad Al Djouhany (ra) qu’il a dit que le prophète

(saw) a dit : 

« Protégez-vous (avec une soutra) dans la prière, ne serait-ce qu’avec une flèche ».

(Rapporté par Al Hâkim)

– Il y a dans ces 2 hadiths la taille de la soutra qui se trouve devant le prieur.

Ici l’arrière de la selle veut dire le morceau de bois qui se trouve à l’arrière de la selle du chameau et sur lequel celui qui monte le chameau appuie son dos ; sa taille est estimée à 2/3 d’une coudée soit environ 30 cm. Donc si le prieur a devant lui un objet debout de la hauteur de 2/3 d’une coudée, cela suffit comme soutra qui empêche le passage.

Et dans le deuxième hadith il est dit « ne serait-ce qu’avec une flèche ».

Le Prophète (saw) a montré dans le premier hadith la largeur maximum et la hauteur maximum de la soutra et dans le deuxième hadith la largeur minimum ; le prophète (saw) a prié vers un mur, il a prié vers une monture, il a prié vers une petite lance plantée dans le sol devant lui, ceci montre que la soutra devant le prieur est quelque chose de debout qu’il soit grand ou pas, large ou fin. Tout ceci convient comme soutra que ce soit un bâton, un mur, une pierre, un arbre, une selle, une lance plantée sur le sol …  . Et il viendra ensuite le fait que si on ne trouve pas quelque chose qui tient debout, au minimum on trace une ligne devant nous.

On rapporte d’Abî Dharr (ra) qu’il a dit que le prophète (saw) a dit : 

« La prière du musulman est coupée (annulée), s’il n’y a pas devant lui quelque chose tel que la partie arrière de la selle, par (le passage de) la femme, de l’âne et du chien noir ». Et il cita la suite du hadith.

(Rapporté par Mouslim)

Et on y trouve également : « Le chien noir est un démon ».

Il a également rapporté d’Abî Hourayra (ra) un hadith similaire sans « le chien ».

Et Aboû Dawoûd et Annasâ-î on rapporté un hadith similaire d’Ibni ‘Abbâs (ra) sans la fin du hadith. Et il a spécifié la femme en disant que c’est la pubère.

1. le prophète (saw) a montré que si on prie sans mettre de soutra et que passe juste devant nous la femme ou l’âne ou le chien noir, la prière est annulée et il faut la recommencer (et si une femme passe devant une autre femme, la prière est également annulée).

Donc c’est dans ces 3 cas : si c’est un âne, ou un chien noir, ou une femme qui est pubère ; mais si c’est une femme qui n’est pas pubère cela n’annule pas la prière, mais ça la diminue.

(Cheikh Al ‘Outheymine (ra) est d’avis que celui qui rattrape une partie de la prière manquée avec l’imam est considéré à ce moment comme un prieur seul et donc il est interdit de passer devant lui, et si la femme pubère ou l’âne ou le chien noir passent devant lui sa prière est annulée).

2. mais s’ils passent derrière la soutra, il n’y a pas de mal ; et de même s’il n’y pas de soutra et qu’ils passent derrière l’endroit où on se prosterne il n’y pas de problème.

3. le prophète (saw) a été interrogé sur le fait de spécifier le chien noir et il a répondu que le chien noir est un démon (chaytâne), c.-à-d. un démon parmi les chiens et non un démon parmi les djinns.

On rapporte d’Abî Sa’îd Al Khoudriy (ra) qu’il a dit que le prophète (saw) a dit : 

« Si l’un d’entre vous prie face à quelque chose qui le protège des gens (une soutra) et que quelqu’un veut passer entre lui et la soutra, qu’il le repousse, et s’il refuse qu’il le repousse avec force car c’est un démon ».

Et dans une autre version : « Car il est accompagné de son démon ».

Il y a dans ce hadith le fait que si quelqu’un a mis une soutra devant lui et prie et que quelqu’un veut passer devant lui c’est-à-dire entre lui et la soutra, il le repousse même si cela doit mener à le repousser avec force car celui qui veut passer lui fait du mal. Le Prophète (saw) a dit de celui qui refuse de ne pas passer que c’est un démon (chaytane).

Mais les savants ont dit que si le fait d’empêcher celui qui veut passer doit entraîner beaucoup de mouvements comme par exemple si beaucoup de gens passent, il n’est pas nécessaire de les empêcher car si on s’occupe trop de cela, la prière sera annulée.

Profits de ce chapitre (cheikh Al Fawzane) :

La majorité des savants disent que le fait de mettre une soutra est une sounna et que n’est pas obligatoire (c’est également l’avis de cheikh Al ‘Outheymine (ra) qui dit que c’est une sounna mou-akkadah) et la preuve de cela est qu’il est rapporté que le prophète (saw) a prié parfois sans soutra dans le désert, de même il a prié dans la mosquée sacrée sans soutra et les gens faisait le tawâf en passant devant lui.

Le fait que le prophète (saw) l’ait ordonné et qu’il l’ait parfois délaissé montre que ce n’est pas une obligation. De même parfois il interdit une chose et la fait pour montrer que c’est autorisé (c.-à-d. que c’est déconseillé mais pas totalement interdit) car il doit montrer aux gens ce qui a été révélé.

La gravité du fait de passer devant le prieur en disant qu’il serait préférable d’attendre 40 ans, de plus il a le hadith du prophète (saw) qui dit que celui qui le fait est un satan, de plus il a dit de le repousser avec force s’il insiste. Tout ceci montre l’interdiction de passer devant le prieur sauf en cas de nécessité absolue.

Il y a 3 choses qui coupent la prière : l’âne, la femme (pubère) et le chien noir.

– concernant le chien, le prophète (saw) a dit que c’est un démon

– concernant la femme, les savants ont dit que c’est une fitna

– concernant l’âne : ils ont dit que satan peut l’accompagner, et parce que la voix de l’âne est détestée comme l’a dit Allah

La taille de la soutra : le mieux est que ce soit quelque chose qui soit debout (levé) comme un poteau, un mur, une pierre, un bâton, une lance plantée ; et si on ne trouve rien on trace une ligne sur le sol.

Certains savants (dont Ibnoul Qayyim) ont dit que si on prie vers un poteau ou une lance, on ne se met pas totalement en face mais on met notre côté droit ou notre côté gauche en face, sinon cela ressemble aux adorateurs des statues, et lorsque le prophète (saw) priait vers quelque chose de levé (debout) il se décalait légèrement (cheikh al ‘outheymine dit que cela n’est pas nécessaire car le hadith citant cette règle est faible).

La soutra de l’imam est une soutra pour ceux qui sont derrière lui, et donc il n’y a pas de mal à passer devant les rangs et surtout en cas de besoin (histoire de Ibn Abbas), mais il est interdit de passer devant l’imam. Donc la soutra de l’imam est une soutra pour ceux qui sont derrière lui et il n’y a pas de divergence entre les savants là-dessus.

La distance entre le prieur et sa soutra : le prophète (saw) a dit de s’approcher de la soutra. Les savants l’on délimité à 3 coudées (environ 1,50 mètre) c’est-à-dire qu’entre les pieds du prieurs et la soutra 3 coudées ou moins et il ne faut pas s’éloigner de la soutra de plus de 3 coudées, car le prophète (saw) a prié dans la Ka’ba et entre lui et son mur il y avait 3 coudées. De même le prophète (saw) a prié face à un mur et entre lui et le mur il y avait la taille suffisante au passage d’un mouton ; ceci est la taille maximum de l’espace entre le prieur et la soutra, et plus on est proche mieux c’est, car cela permet de mieux empêcher le passage devant soi.  

Est-ce que le fait de s’allonger devant le prieur, ou allonger les jambes devant lui, ou s’asseoir devant lui (c’est à dire de mettre le dos devant le prieur) est considéré comme le fait de passer devant lui ? La majorité des savants dit que ce n’est pas comme le passage et ce n’est pas interdit car cela ne s’appelle pas un passage. De plus Aicha (ra) dormait et elle allongeait les jambes devant le prophète (saw) qui priait la nuit, alors quant il voulait se prosterner il la touchait alors elle retirait ses jambes et lorsqu’il se levait elle allongeait ses pieds : donc ceci montre que cela n’est pas comme le fait de passer devant le prieur, de même que le fait d’être assis devant ou de s’allonger.


Et Allah seul détient La Vérité
Sur ce, Que la Paix de Dieu soit sur vous et vous accompagne partout où vous êtes.

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