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Les phases de la conception de l’homme et les derniers moments de sa vie


Sommaire


Importance du hadith
Les étapes du développement de l’embryon
L’insufflation de l’esprit vital
L’interdiction de l’avortement
La science de Dieu
La protestation contre le destin
Les actes s’évaluent selon leurs dénouements
Les implorations du Prophète


Ibn Massud (ra) a dit : L’envoyé de Dieu (saw) le sincère et le véridique prononça ces paroles :
« La conception de chacun de vous, dans le ventre de sa mère s’accomplit en quarante jours ; d’abord sous la forme d’une semence, puis sous celle du plasma sanguin pour une même période, puis sous celle d’un morceau de chair, pour une période semblable. Enfin, un ange lui est envoyé, il y insuffle l’esprit vital, et reçoit l’ordre d’inscrire quatre décisions [le concernant], à savoir : ce qui lui est imparti comme bien et nourriture, délai de vie, actes et condition heureuse ou malheureuse. Par Dieu, en dehors duquel il n’y est pas de divinité, l’un de vous accomplit des actes comme en font les gens du Paradis au point qu’il ne reste plus entre lui et le Paradis qu’une coudée ; c’est alors qu’il est devancé par le destin inscrit, et amené à commettre des actes, dignes des gens de l’enfer »


Importance du hadith

Ce hadith est important. Il décrit les diverses étapes de la vie de l’homme, depuis sa création et son arrivée dans ce bas monde, jusqu’à ce qu’il le quitte pour s’établir définitivement, soit dans la demeure du bonheur (le paradis), soit dans celle du malheur (l’enfer), en fonction de ses actes dans la vie d’ici-bas. Et ce conformément à ce que Dieu sait de lui et qu’Il lui a décrété.


Les étapes du développement de l’embryon :

Ce hadith indique que l’embryon, durant cent vingt jours, traverse trois phases de quarante jours chacune : au cours de la première, il reste sous forme de semence. Dans la deuxième, il se transforme en plasma sanguin, puis en mâchure, dans la troisième. Ensuite, au terme de ces cent vingt jours, l’Ange lui insuffle l’esprit vital et inscrit quatre décisions le concernant. Dieu rappelle, dans Son livre Saint, les transformations que l’embryon subit au cours de ces différentes phases :
« O humains ! Si vous avez quelque doute sur la résurrection, Nous vous avons créés de terre puis d’une goutte de liquide, puis d’une sorte de sangsue, puis d’une chaire mâchée » 
(Coran 22 Verset 5)

Il dit également :
« Nous avons effectivement créé l’homme à partir d’une lignée extraite de l’argile. Puis nous en fîmes un peu de liquide (spermatique) dans un lieu de fixation solidement implanté. Puis nous en fîmes du liquide une sorte de sangsue, fîmes de la sangsue un bol de mastication des os. Nous revêtîmes alors les os de chair, puis Nous en fîmes une autre créature (par l’insufflation de la vie). Béni soit Dieu par Lui-même, le meilleur des créateurs »  
(Coran 23 Verset 12 à 14)

Dans ces derniers versets, Dieu souligne les quatre étapes citées dans le hadith et leur ajoute trois autres, soit au total sept. Ibn Abbas disait : 
« La création du fils d’Adam connaît sept phases » Puis il récitait le verset cité ci-dessus.

Si Dieu le Tout Puissant et Le Très Haut l’avait souhaité, Il aurait créé l’homme, dans son état accompli, sans le faire passer par toutes ces étapes et transformations graduelles. La sagesse qui se dégage de cette création est la suivante :
La création de l’homme et de l’univers immense, suivant une suite de causes et d’effets, d’antécédents et d’aboutissements, est plus à même de rendre évidente la toute-puissance de Dieu. La création progressive et graduelle de l’homme a pour but aussi d’apprendre aux gens d’être soucieux de la perfection, de faire preuve de patience et de ne pas s’empresser et se précipiter dans leurs affaires. La perfection morale ne peut s’acquérir graduellement, tout comme la perfection physique, puisque la création de l’homme se fait progressivement, étape par étape jusqu’à ce qu’il atteigne la force de l’âge. Autrement dit, l’homme doit, dans son cheminement moral et comportemental, prendre la création divine pour modèle, sans quoi il agira à l’aveuglette.


L’insufflation de l’esprit vital :

Tous les savants sont d’accord pour affirmer que l’insufflation de l’esprit, dans l’embryon, se fait quatre mois après le rapport sexuel. L’embryon commence effectivement à bouger dans la matrice à la fin de cette période. C’est sur cette base observée dans la réalité que des règles ont été établies au sujet de la reconnaissance de la paternité et de l’obligation de la pension alimentaire. C’est pour cette raison aussi que le délai de viduité a été arrêté à quatre mois et dix jours. Car cette période permet de s’assurer que la femme n’est pas enceinte. L’esprit vital, c’est ce qui donne la vie à l’homme. C’est une émanation de l’ordre divin, comme l’indique ce verset :
« Et ils t’interrogent au sujet de l’âme, – Dis: « l’âme relève de l’Ordre de mon Seigneur ». Et on ne vous a donné que peu de connaissance. »
(Coran 17 Verset 85)

L’Imam An Nawawy a dit, dans son commentaire du Sahih Muslim : 
« L’Esprit vital est une substance douce qui circule dans le corps humain et s’y mêle comme le fait l’eau avec une branche encore verte ». 

De son côté, Al ghazali dans son livre « Revivification des sciences de la religion » l’a défini ainsi : 
« C’est une substance qui gouverne (dispose du) le corps. »


L’interdiction de l’avortement :

Tous les savants sont d’accord pour déclarer que l’avortement est interdit une fois que l’esprit vital a été insufflé dans l’embryon. Car c’est un crime perpétré contre un être vivant dont la création est achevée. Le prix du sang (Ad-diyya) est exigé lorsque l’embryon avorté meurt à sa sortie du ventre de sa mère, et une amende moins importante s’il meurt avant.

La majorité des juristes considèrent que l’avortement est également illicite, même s’il est provoqué avant l’insufflation de l’esprit. Ils argumentent par des hadiths authentiques qui signifient que la constitution commence dès que la semence se dépose et s’établit dans la matrice. Muslim a rapporté, d’après Hudhayfa Ibn Asid que le prophète (saw) a dit : 
« Lorsque la semence passe quarante-deux nuits, (dans une autre variante, il est dit après quelques quarante nuits) Dieu envoie un Ange qui, sous Ses ordres, lui donne forme et crée son ouïe, sa vue, sa peau, sa chair et ses os »

Ibn Rajab Al Hanbali écrit, à la page 42 de son livre « La somme des sciences et des sagesses » :
« Un groupe de juristes (fuqahas) ont autorisé la femme à avorter tant que l’esprit vital n’a pas encore été insufflé. Ils ont assimilé (l’avortement) au ‘azl (le retrait volontaire : coïts interrompus). C’est là un avis faible, car l’embryon est un enfant déjà conçu et probablement formé. Ce qui n’est pas le cas dans le retrait volontaire, Al- ‘Azl, où l’enfant n’existe pas du tout encore ; ce moyen empêchant sa conception. Toutefois, lorsque Dieu le veut, l’enfant peut être conçu même en cas de retrait volontaire ».

Al Ghazaly dit dans son ouvrage : « Revivification des sciences de la religion ». 
Cela à savoir le retrait volontaire (Al-‘azl) ne peut être assimilé à l’avortement ou à l’enterrement d’une fillette vivante (Al-Wa’d), car ces actes constituent un crime perpétré (jinânya) contre un être déjà existant. L’existence (humaine) passe par différentes phases. Au cours de la première, le liquide de l’homme se dépose dans la matrice de la femme, afin d’être disposé à recevoir le souffle de la vie. A ce stade, l’interruption constitue déjà un délit. A la phase suivante, lorsque la semence (du couple) se transforme en embryon (Mudgha) qui se fixe (aux parois de l’utérus) (‘Alaqua), le délit est encore plus grave. Lorsque l’organisme prend forme et reçoit l’esprit vital (Ar-rouh), cette gravité est encore plus grande. Cependant, le comble de la gravité est de tuer l’enfant alors qu’il est né viable (Al-wa’d).


La science de Dieu :

Dieu connaît les différents états de Se créatures avant même de les existencier. Qu’il s’agisse de leur foi ou de leur obéissance, de leur impiété ou de leur désobéissance, de leur bonheur ou de leur malheur, rien n’échappe à Sa science et à Sa volonté. Plusieurs textes font allusion à la prédestination. Ainsi, Al Boukhâri rapporte d’après Ali Ibn Abi Talib (ra) que le Prophète (saw) a dit :
« Dieu a décrété, pour chaque âme créée, sa place au Paradis ou en Enfer, et a décrété sa félicité ou sa misère (sa damnation). Un homme dit alors : « O Messager de Dieu ! Devons-nous nous résigner à ce qui est écrit et abandonner toute action ? ». Le prophète (saw) répondit :
« Agissez, car toute chose est facilitée pour ce à quoi elle a été destinée lorsqu‘elle fut créée. Aux gens de la félicité, Dieu facilite l’accomplissement des actes qui leur font mériter la félicité. Quant aux misérables, Dieu leur facilite l’accomplissement des actes qui leur font mériter la damnation. Ensuite, le prophète récita les versets 5 à 11 de la sourate 92 : « A celui qui donne et qui craint (Dieu), à celui qui confirme la plus belle des vérités, Nous lui faciliterons l’accès à la félicité (Le Paradis). A l’avare empli de suffisance, à celui qui conteste la plus belle des vérités. Nous lui faciliterons l’accès au tourment (l’Enfer). »

Il en résulte que la Science de Dieu ne dépouille pas le serviteur de son libre arbitre et de sa volonté de réaliser un dessein. C’est que la Science n’est pas un attribut contraignant. Bien au contraire, Dieu a ordonné aux créatures la foi et l’obéissance. Il leur a interdit l’impiété et la désobéissance. Ce qui est une preuve du libre arbitre du serviteur, sinon les injonctions et les interdictions ne seraient que pure absurdité, ce qui est impossible.

Dieu dit dans la sourate 91, verset 7 à 10 :
« Par un être vivant et ce qui l’a fabriqué dans une harmonie parfaite. Il lui a alors inspiré son immoralité et sa piété. A effectivement récolté le succès celui qui s’est purifié (de la mécréance). Et a effectivement échoué celui qui n’a pas laissé son humanité s’épanouir ».


La protestation contre le destin :

Dieu nous a ordonné la foi et l’obéissance et nous a interdit l’impiété et la désobéissance. C’est ce dont on a été chargé. Quant à ce qu’il a décrété en notre faveur ou en notre défaveur, nous l’ignorons, et nous n’aurons pas de compte à en rendre. Il s’ensuit que l’auteur de l’égarement, de l’impiété et de l’acte pervers ne peut invoquer le destin arrêté par Dieu et dire que Dieu avait décrété et voulu ce dont il s’est rendu coupable, avant même qu’il n’ait lieu.

Dieu dit :
« Dis : Agissez ! Dieu verra votre action de même que Son messager et les croyants ». 
(Coran 9, verset 105)

Une fois que ce qui a été décrété se réalise, arguer par le destin est alors chose permise. Car le croyant trouve sa quiétude dans sa soumission au décret divin, décret qui agit dans le sens du bien que celui-ci prenne la forme de la prospérité et du bonheur ou celle de la misère.


Les actes s’évaluent selon leurs dénouements :

 Al Boukhâri a rapporté d’après Sahl ibn Sa’d  (ra) que le prophète (saw) a dit : 
« Les actes s’évaluent selon leurs dénouements ». 

Cela signifie que lorsque Dieu décrète qu’un serviteur mourra dans la foi et l’obéissance, Dieu l’y guide peu de temps avant que sa vie n’arrive à son terme, de sorte qu’il meurt en accomplissant une action des gens du Paradis. Même s’il lui arrive, entre temps, de se rebeller contre Dieu et de Lui désobéir. Et que lorsque Dieu décrète qu’un serviteur finira dans l’impiété et la perversion, Dieu le lâche, à la fin de sa vie à cause de ce qu’il a commis volontairement de ses propres mains, de sorte qu’il profère une parole d’impiété et meurt en accomplissant les actes des gens de l’enfer. Même s’il lui arrive, entre-temps, de croire et d’obéir à Dieu.

On ne doit donc ni se faire berner par les apparences des gens, ni en désespérer, car ce qui compte c’est le dénouement de leur vie. Nous prions Dieu pour qu’il affermisse nos pas sur le chemin de la vérité et du bien, et qu’il nous destine à une bonne fin.


Les implorations du Prophète :

 Le Prophète (saw) disait souvent dans ses invocations :
« Ô Toi qui fais retourner les cœurs, établis fortement mon cœur dans Ta religion ». 

Muslim a rapporté que le Prophète (saw) a dit : 
« Les cœurs des fils d’Adam se placent, comme un seul cœur, entre deux des doigts du Miséricordieux, Dieu les gère comme Il veut. »
Ensuite, le prophète (saw) a dit : 
« Mon Dieu, Toi qui dirige les coeurs amène les nôtres à T’obéir. »

Ibn Hajar Al Haytami a dit :
« La mauvaise issue est causée – que Dieu nous en préserve – par la mauvaise foi cachée au fond du cœur. »

Par ailleurs, l’homme peut accomplir les actions des gens de l’enfer, et avoir tout au fond de lui un penchant pour le bien qui prévaudra à la fin de sa vie et lui fera mériter la bonne issue.

On a rapporté qu’Abdelaziz Ibn Dawud a dit : 
« J’ai été témoin d’un agonisant à qui on a demandé de répéter l’attestation de foi et qui a répondu qu’il la niait »

Abdelaziz Ibn Dawud s’est alors renseigné sur lui et on lui a dit qu’il était un ivrogne invétéré. Abdelaziz Ibn Dawud avait coutume de dire : 
« Préservez-vous des péchés, car ce sont eux qui ont causé sa perte ».

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