Les Récits de la Tradition

Aventure De Salomon Et Des Chevaux

Tiré de la Chronique de Tabari Tome 1 P.459


Louange à Allah, que la prière et le salut soient sur son prophète Mohamed sur sa famille et sur tous ceux qui le suivent jusqu’au jour de la résurrection.


Il est dit dans le Coran :

« Quand un après-midi, on lui présenta de magnifiques chevaux de course »

(Coran 30 Verset 31)

Dans les commentaires du Coran, on rapporte que Salomon avait mille chevaux et qu’il les passa en revue. Les prophètes aimaient entre les choses de ce monde ces deux-ci, le cheval et les armes, parce que c’est par leur moyen qu’ils pouvaient vaincre les ennemis de Dieu. Il est aussi dans la nature des rois d’estimer ces deux objets, par lesquels ils soumettent leurs ennemis.

On raconte que, d’après la loi du Pentateuque et des anciens prophètes, la prière de l’après-midi n’était pas une obligation religieuse. On appelle cette prière « la prière moyenne » parce qu’elle est au milieu des quatre autres prières: la prière du matin, celle du midi, celle du soir et celle de la nuit.

Et c’est ainsi qu’elle est appelée dans le Coran (Coran 2 Verset 238), et les commentateurs expliquent les mots Salât-oul Wousta par la Salât de Asr.

Or la prière de l’après-midi fut prescrite à Salomon et à son peuple. Un jour, à l’approche de l’heure de cette prière, il était assis, et on amena devant lui des chevaux. C’étaient des chevaux arabes, au nombre de mille, que Salomon avait conquis dans la guerre sur les rois du Yémen. D’autres disent que c’étaient les chevaux dont Salomon avait hérité de David, que celui-ci avait pris à Djâlout, et Tâlout aux rois Amalécites qu’ils ont combattus.

Donc, quand on lui eut présenté neuf cents de ces chevaux, Salomon regarda le soleil; mais le soleil avait déjà disparu et l’heure de la prière était passée.

Il en fut très tourmenté et il s’accusa en disant:

« Il dit: « Oui, je me suis complu à aimer les biens (de ce monde) au point [d’oublier] le rappel de mon Seigneur jusqu’à ce que [le soleil] se soit caché derrière son voile. »

(Coran 38 Verset 32)

C’est-à-dire : J’ai oublié la prière de Dieu, au point que le soleil s’est couché et que l’heure de la prière est passée. Et il ajouta :

« « Ramenez-les-moi. » Alors il se mit à leur couper les pattes et les cous. »

(Coran 38 Verset 33)

Le sens de ce verset est ainsi indiqué dans les ouvrages de tous les commentateurs et savants. Cependant d‘autres commentateurs et dogmaticiens n’acceptent pas cette interprétation. Ils disent:

« S’il est arrivé à un prophète de négliger la prière à l’heure prescrite, quelle faute avaient commise les chevaux pour qu’il fallût les tuer, et quelle nécessité y avait-il à cela? Cette explication n’est pas juste. Se lâcher et sévir contre des animaux est une vilaine action et un péché; de même qu’il n’est pas juste d’imposer à une bête un fardeau plus lourd qu’elle ne peut porter. En outre, un roi doit être généreux. Il y a une tradition de notre prophète relative à la bienveillance avec laquelle on doit traiter les animaux.

Il a dit:

« Ne faites pas de vos montures un siège »

C’est-à-dire : Si vous allez à cheval et que vous vouliez vous arrêtez, ne restez pas assis sur le dos du cheval, mais descendez et asseyez-vous par terre, pour que lui aussi puisse se reposer, car il sera fatigué comme vous-mêmes.

Dans une autre tradition il dit:

« N’arrachez pas la crinière de vos chevaux, pour qu’ils ne souffrent pas de la chaleur et du froid, étant dénudés; et ne leur coupez pas la queue, car avec sa queue le cheval chasse les mouches; si vous lui coupez la queue, les mouches le tourmenteront et vous aurez commis un péché. »

Si donc il est interdit de couper la queue et la crinière du cheval, il est d’autant plus interdit de lui couper des jambes de devant et de derrière, et c’est: un péché qui ne s’accorde pas avec la nature excellente des prophètes.

Mohammed ben ‘Hanîfa rapporte au nom d’Ali ben Abou Tâlib: On avait demandé à ‘Ali l’explication de ce verset du Coran. Il répondit:

« Salomon a divisé ces chevaux en deux parties, pour en vouer une au service de Dieu, et leur faire donner la marque de cette destination, et il garda l’autre partie pour lui, pour la reproduction. Quand l’heure de la prière fut passée, il dit : Ceux-là ne m’appartiennent pas. Il les fit ramener devant lui et leur fit imprimer la marque du sacrifice sur les jambes et sur le cou; et il les voua tous à Dieu, pour qu’avec eux les soldats tissent la guerre aux infidèles. Il n’en garda aucun pour lui, afin qu’ils fussent un sacrifice expiatoire offert à Dieu, à cause de la prière qu’il avait négligée pour ces chevaux. »

Cette explication est convenable et s’accorde avec la manière d’agir des prophètes, et elle est plus probable que l’autre.

Ibn ‘Abbâs, dans le livre d’Abdallah ben Mas’ûd, explique le verset ainsi :

« Salomon les sacrifia à Dieu en expiation de son péché. »


Sur ce, Que la Paix de Dieu soit sur vous et vous accompagne partout où vous êtes.

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