Rappel Du Vendredi : Mise en garde contre le fait de donner des avis de religion sans science
Louange à Allah, que la prière et le salut soient sur son prophète Mohamed sur sa famille et sur tous ceux qui le suivent jusqu’au jour de la résurrection.
Mes frères de Foi.
Je vous recommande ainsi qu’à moi-même, de faire preuve de piété à l’égard d’Allah, faites preuve de piété à Son égard, craignez-Le, ordonnez-vous les uns les autres d’accomplir ce qu’Il nous ordonne, et abstenez-vous de ce qu’Il a interdit, persévérez sur la bonne guidée du Prophète Mohammad, que lui soit accordée la plus grande élévation en degré et l’apaisement le plus complet quant au sort de sa communauté.
Sachez, chers frères de foi, qu’Allah interroge Son esclave au Jour du jugement sur l’usage qu’il aura fait de sa parole, de son ouïe, de sa vue et de son cœur et sur le fait d’avoir dit dans le bas monde : telle chose est permise et telle chose n’est pas permise.
Notre Seigneur dit dans le Coran Honoré :
« Ne dis pas des choses dont tu n’as pas connaissance ; certes l’ouïe, la vue et le cœur, sur chacun d’eux l’esclave sera interrogé à ce sujet »
(Coran 17 Verset 36)
Ainsi, donner des avis, des fatwas, sans science, fait partie des grands péchés.
Le Hafidh Ibnou ‘Açakir, dans Mou’jam chouyoukh Ibnou ‘Açakir, a rapporté que le Messager d’Allah (saw) a dit :
« Celui qui donne un avis sans science, les anges du ciel et de la Terre le maudissent. »
Si tel est le cas, chers frères de foi, alors, que veut dire donner un avis avec science ? Soyez bien attentifs à ce que je vous dis, celui qui donne un avis, une fatwa, soit il est lui-même un savant du plus haut degré capable de déduire les jugements à partir des textes et c’est donc un Moujtahid, soit il ne l’est pas et c’est donc un Mouqallid qui doit se limiter aux fatwas d’un Moujtahid, soit c’est quelqu’un qui ose donner des jugements sans science.
Un Moujtahid, c’est quelqu’un qui a l’aptitude à faire l’ijtihad, c’est-à-dire qu’il lui est permis de le faire en fonction de qualités bien précises et de conditions qu’il est indispensable qu’elles soient réunies en lui. Ce sont des qualités et des conditions qui ne sont pas présentes chez la majorité des gens de cette époque.
L’Imam Ach-Chafi’i a dit que quelqu’un ne sera apte à faire l’ijtihad qu’après avoir connu ce qui l’a précédé comme traditions rapportées, paroles des Salafs, unanimité des gens et divergences des savants – afin de ne pas aller à l’encontre de l’unanimité – et de la langue des arabes et des significations de ce qui est parvenu dans les textes de la Loi conformément avec la parole des arabes. Il est une condition que le Moujtahid connaisse par cœur les versets portant sur les jugements pratiques et les hadith portant sur les jugements pratiques ; en connaissant leurs chaînes de transmission ainsi que l’état des gens qui composent ces chaînes de transmission ; en connaissant aussi les textes qui abrogent et ceux qui sont abrogés ; ce qui a une portée générale et ce qui est particulier ; ce qui est absolu et ce qui est restreint à conditions, sans compter une capacité intellectuelle exceptionnelle c’est-à-dire une très forte compréhension et une grande sagacité, avec la rectitude, c’est-à-dire qu’il soit digne de confiance.
Un tel homme, quand il donne une fatwa, il donne un avis en fonction de son effort de déduction, de son ijtihad.
Où va-t-on trouver quelqu’un qui réunit toutes ces caractéristiques dans cette époque ? Et si quelqu’un ne présente pas ces caractéristiques, il doit donc se baser sur les avis d’un imam Moujtahid, c’est-à-dire qu’il rapporte la parole d’un Moujtahid sur la question.
Quant à celui qui prétend avoir un degré qu’il n’a jamais atteint, et qui se met à donner aux gens des jugements sans science, il se met à donner des jugements qui concordent avec son avis personnel et ses passions, c’est quelqu’un qui est allé à sa perte, un traître qu’Allah dévoilera dans le bas monde avant l’au-delà, tout comme l’Imam Ach-Chafi’i, qu’Allah l’agrée, a dit :
« Celui qui se place lui-même au-dessus de sa propre valeur, Allah le ramènera à sa juste valeur »
Alors gardez-vous bien de donner des jugements sans science, que vous soyez homme ou femme. Ne passez pas à côté de la parole « je ne sais pas », car cette parole « je ne sais pas » représente la moitié de la science.
Vous avez en la personne du Messager d’Allah un excellent modèle, puisque dans le hadith, un homme avait interrogé le Prophète à propos du meilleur des endroits et du pire des endroits. Le Messager a dit :
« Je ne sais pas, je demanderai à Jibril. »
(Rapporté par Al-Baïhaqi dans As-Sounanou l-Koubra)
Puis la révélation est parvenue au Messager d’Allah (saw) que les meilleurs des endroits sur Terre sont les mosquées et que parmi les pires des endroits sur Terre il y a les marchés.
Parmi les causes majeures de la diffusion de l’ignorance et des mauvaises compréhensions chez les gens, il y a justement le fait de donner des fatwas sans science et de demander des fatwas aux ignorants et à ceux qui prétendent la science.
Dans le hadith Sahih, authentifié du Messager d’Allah (saw) :
« Allah n’enlève pas la science en l’arrachant des esclaves mais Il enlève la science en faisant mourir les savants, au point que lorsqu’il n’en reste plus aucun, les gens élisent à leur tête des ignorants qui sont interrogés et qui répondent en donnant des avis sans science, ils s’égarent ainsi et ils égarent autrui. »
Le Messager d’Allah (saw), dans ce hadith, n’a pas donné d’excuse à celui qui donne des avis sans science, ni à celui qui demande des avis à un ignorant. Le premier en raison du fait qu’il a donné des avis sans science ; le deuxième parce qu’il a demandé à celui qui ne mérite pas d’être interrogé.
Le hafidh An-Nawawy, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit :
« Il n’est pas permis de demander la fatwa à quelqu’un d’autre qu’à un savant digne de confiance. »
La voie de la sauvegarde, c’est de se préserver d’abord nous-mêmes, avant de donner un avis de jurisprudence, et de nous rappeler que nous avons devant nous le Paradis et l’enfer. Si la réponse à la question est claire pour nous, comme la clarté du soleil au milieu du ciel, on répond, sinon on ne répond pas. On ne donne aucun avis à partir de ses passions, car celui qui suit ses passions court à sa perte et chutera.
Combien trouvons-nous de gens à notre époque, qui ne reviennent pas aux preuves légales, qui ne se réfèrent pas aux textes du Coran et du hadith, ni aux paroles des savants Moujtahid qui ont donné des avis, mais ne font que donner des avis concordant avec ce que leur montre leurs passions, ils pèsent cela avec des balances que leur ont embellies leur Qarin parmi les chaytan. Certes nous appartenons à Allah et nous reviendrons à Son jugement, il n’est de protection contre la désobéissance à Allah que par Sa préservation et il n’est de force pour Lui obéir que par Son aide.
Allah dit :
« L’esclave ne prononce pas une parole sans que soient auprès de lui Raqib et ‘Atid. »
(Coran 50 Verset 18)
Esclaves d’Allah, le fait de donner un avis religieux sans science fait partie des grands péchés et risque de conduire celui qui se laisse aller à le faire à la mécréance, qu’Allah nous en préserve et nous accorde de terminer notre vie sur la foi complète.
Et Allah seul détient La Vérité
Sur ce, Que la Paix de Dieu soit sur vous et vous accompagne partout où vous êtes.