Rappels Islamiques

Les conquêtes islamiques étaient-elles motivées par l’amour de la richesse et l’exploitation des populations conquises ?


Louange à Allah, que la prière et le salut soient sur son prophète Mohamed sur sa famille et sur tous ceux qui le suivent jusqu’au jour de la résurrection.


Quiconque ignore les enseignements de l’islam, ses principes fondamentaux ainsi que ses nobles objectifs, peut avoir en tête ce genre de pensée et être convaincu de cette conception qui est basée sur une vision de l’existence purement matérielle. Nous rappellerons que le Messager (saw), dans les débuts de sa mission, fit l’objet d’une tentative de corruption de la part de son peuple. On tenta de le séduire par tout ce qu’on considère habituellement comme faisant partie des plus grandes satisfactions terrestres. Les mécréants de son peuple lui promirent de satisfaire tous ses besoins et de réaliser tous ses désirs. En effet, s’il voulait être chef, ils feraient de lui leur chef ; s’il voulait des femmes, ils lui donneraient en mariage les plus belles femmes ; et s’il voulait de l’argent, ils lui en fourniraient, à condition qu’il renonce à cet appel qui, selon eux, ne faisait qu’avilir leurs divinités et rabaisser leur place dans la société. Mais le Messager (saw) leur dit avec une confiance soutenue par l’inspiration divine :

« Par Allah ! Même s’ils mettaient le soleil dans ma main droite et la lune dans ma main gauche, pour que je laisse cette affaire, je ne la laisserais jamais jusqu’à ce qu’Allah la fasse apparaître au grand jour, ou que je meure pour cette cause »

(Voir la Sira d’Ibn Hichâm (1/170).)

S’il était vraiment un imposteur prétentieux aux visées purement matérielles – et il est loin de tout cela -, il aurait accepté ces marchandages et exploité cette occasion, car on lui offrait tout ce à quoi aspire le plus tout être humain. Puis lorsque Allah lui donna la victoire sur ses ennemis, il écrivit aux rois et princes des contrées environnantes pour les appeler à l’islam et leur faire comprendre que leur royauté et leur autorité leur seraient conservées s’ils embrassaient l’islam. C’est ainsi qu’il écrivit à Héraclius, roi des Romains en disant :

« Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. De la part de Muhammad, Messager d’Allah (saw), à Héraclius chef des Romains. Que la paix soit sur quiconque suit la bonne voie. Je t’appelle à la foi musulmane ; convertis-toi à l’islam, et tu seras sauvé ; convertis-toi à l’islam, et Allah te donnera une double part de récompense. Mais si tu te détournes, tu porteras le fardeau du péché commis par tes sujets. « Dis : « Ô gens du Livre, venez à une parole commune entre nous et vous, que nous n’adorions qu’Allah, sans rien Lui associer, et que nous ne nous prenions point les uns les autres pour seigneurs en dehors d’Allah ». Puis s’ils tournent le dos, dites: « Soyez témoins que nous, nous sommes soumis » (Coran 3 Verset 64) »

(Rapporté par Al-Boukhâri et Muslim)

Anas (ra) dit :

« Personne n’a jamais demandé au messager d’Allah (saw) quelque chose de licite dans l’islam sans qu’il ne la lui donne ».

Il ajoute :

« Un homme vint lui demander un jour et il lui donna un troupeau de brebis entre deux montagnes, alors l’homme revint chez son peuple et leur dit : ô peuple ! Embrassez l’Islam, car Muhammad (saw) donne sans craindre la pauvreté »

Anas (ra) continue en disant :

« Aussi, il arrivait qu’un homme embrasse l’islam pour des intérêts mondains, puis une fois musulman, l’islam devenait pour lui préférable à la vie présente et ce qu’elle contient »

(Rapporté par Muslim)

Un jour, son compagnon ‘Umar (ra) vint le voir dans sa chambre, y promena son regard et n’y trouva qu’une natte de palmes sur laquelle s’étendait le Messager (saw) et qui avait laissé des traces sur son flanc. Il n’y avait dans toute la maison qu’un boisseau d’orge dans un récipient placé à côté d’une petite outre usée, accrochée à un piquet. Voilà tout ce dont disposait le messager d’Allah (saw) alors que la moitié du peuple arabe croyait en lui. Lorsque ‘Umar (ra) vit cela, il ne put s’empêcher de verser des larmes, et le messager d’Allah (saw) lui demanda :

« Ô ‘Umar ! Qu’est-ce qui te fait pleurer ? »
Et ‘Umar (ra) de dire : « Comment pourrais-je m’empêcher de pleurer alors que l’empereur romain et le roi de Perse jouissent des biens de ce monde et vivent dans l’aisance tandis que le messager d’Allah (saw) ne dispose que de ce que je vois ».
Alors le Messager (saw) lui dit : « Ô ‘Umar ! N’es-tu pas satisfait que la part de l’empereur romain et du roi de Perse soit constituée des biens de ce monde et que nous ayons les biens de l’au-delà à nous seuls ? ».

Voyons ce que le Messager (saw) a laissé derrière lui comme biens de ce monde. ‘Amr ibn Al-Hârith (ra) dit :

« Le messager d’Allah (saw) n’a laissé à sa mort ni dirham (monnaie d’argent), ni dinar (monnaie d’or), ni esclave, ni servante. Il n’a laissé que sa mule blanche, son arme et une portion de terrain qu’il a donné en aumône »

(Rapporté par Al-Boukhâri.)

Le Messager (saw) est d’ailleurs décédé alors que son bouclier était retenu en gage chez un juif pour un boisseau d’orge qu’il avait pris pour nourrir sa famille ! Où est donc l’amour des biens de ce monde et l’amour de la richesse ?

• ‘Umar ibn Al-Khattâb (ra), deuxième calife du Prophète (saw) sous le règne duquel les conquêtes islamiques ont connu une expansion exceptionnelle, a prononcé cette phrase célèbre alors que son ventre gargouillait à cause de la faim :

« Gargouille ou ne gargouille pas, je jure par Allah que tu ne prendras pas de l’embonpoint tant que les musulmans ne mangeront pas à leur faim ! ».

• Lors de l’expédition de Uhud, le Prophète (saw) dit :

« Levez-vous et entrez dans un Paradis qui est aussi large que les cieux et la terre », et lorsque ‘Umayr ibn Al Hammâm entendit cela, il s’écria:
« Un paradis aussi large que les cieux et la terre, ô messager d’Allah !
« Oui », dit le Prophète (saw).
Alors ‘Umayr dit : « Formidable ! »
« Qu’est-ce qui te pousse à t’exclamer ainsi ? », demanda le Messager (saw).
Et ‘Umayr de répondre : « Rien du tout, ô messager d’Allah, sauf l’espoir d’être parmi Ses élus. »
« Eh bien ! Tu es parmi ses élus », dit le Messager (saw).
Alors ‘Umayr sortit de sa besace quelques dattes et se mit à les manger puis dit : « S’il faut vivre jusqu’à finir de manger ces dattes, cela prendra bien du temps ». Il jeta le reste et se lança dans le combat, jusqu’à y être tué »

(Rapporté par Muslim)

• En vérité, les premières conquêtes des musulmans suffisaient largement pour permettre à ces derniers et aux générations après eux de vivre aisément, mais ils ne se sont pas arrêtés à ce niveau, car l’objectif de ces conquêtes était d’appeler les gens à la religion d’Allah, et de faire parvenir ce message à l’humanité tout entière. Il n’était pas question de s’emparer des richesses des pays conquis.

Preuve en est qu’ils laissaient aux populations des pays qu’ils voulaient conquérir la possibilité d’embrasser l’islam ou de conserver leur religion. Ainsi, s’ils embrassaient l’islam, ils avaient des droits et des devoirs équivalents à ceux des autres musulmans. Mais s’ils refusaient de se convertir, ils devaient verser la capitation, une somme d’argent d’un montant insignifiant dont ils s’acquittaient en contrepartie de la protection que leur offrait l’État islamique, et des services publics dont ils jouissaient. Cependant ils n’avaient aucun devoir à remplir alors que les musulmans devaient payer annuellement l’aumône légale dont la valeur est le centuple de celle de la capitation. Mais s’ils refusaient aussi de payer la capitation, ils étaient combattus afin que la religion d’Allah soit transmise au plus grand nombre. Certaines personnes ne manqueront pas en effet de se convertir pour peu qu’elles découvrent l’islam et ses nobles objectifs. Alors il s’avère obligatoire de combattre ceux qui font obstacle à la transmission de cette religion.

• Le plus grand des généraux de l’armée musulmane, Khalid ibn Al-Walid (ra), celui qui n’a jamais perdu un combat – que ce soit avant l’Islam ou après – est décédé ne laissant derrière lui comme biens de ce monde qu’un cheval, une épée et un domestique. Où sont donc ces prétendues ambitions mondaines, ce fameux amour de la passion et de la richesse !

• Ce qui prouve également que les premiers combattants dans le sentier d’Allah n’avaient pour seul objectif que de propager sa religion, c’est ce récit de Chaddâd ibn Al-Hâdî (ra) qui dit qu’un homme parmi les bédouins vint voir le Prophète (saw) crut en lui et dit :

« Je voudrais émigrer avec toi »

Et le Prophète (saw) le confia à certains de ses compagnons. Puis lors d’une expédition militaire, les musulmans rapportèrent un butin que le Messager (saw) partagea entre ses compagnons. Lorsqu’on donna à ce bédouin sa part du butin, il demanda :

« Qu’est-ce que c’est ? »
« Ta part du butin », dit le Messager (saw),
Et le bédouin de dire : « Je ne t’ai pas suivi pour ceci, mais plutôt pour être atteint ici – et il montra sa gorge de sa main – par une flèche afin de mourir et d’entrer au Paradis ».
Alors le Messager (saw) dit : « Si tu es sincère avec Allah, Il tiendra Sa promesse envers toi ».

Peu de temps après, ils lancèrent une expédition militaire contre l’ennemi et au terme du combat, atteint par la flèche à l’endroit même qu’il avait pointé auparavant, il fut porté et amené devant le Messager (saw) qui demanda :

« Est-ce vraiment lui ? »
« Oui », répondirent ses compagnons,
Alors il dit : « Il a été sincère avec Allah, et Allah a tenu Sa promesse envers lui ».

Il fut enseveli dans le manteau du Prophète (saw) puis le Prophète (saw) pria sur lui et parmi les invocations qu’il prononça à cette occasion, il y a celle-ci :

« Ô Allah ! Voici ton serviteur qui est sorti en émigrant dans Ton sentier, puis il y est mort martyr et j’en suis témoin »

(Rapporté par An-Nassaï)

• Les livres d’histoire islamique sont remplis de ce genre d’anecdotes qui prouvent l’ascétisme et l’abnégation des premiers musulmans, dont l’objectif et la principale préoccupation étaient d’appeler les gens à la religion d’Allah, de la transmettre à l’humanité tout entière, ceci dans l’espoir d’obtenir ce que le Messager (saw) leur a promis lorsqu’il disait :

« Le fait qu’Allah, à travers toi, aura guidé un seul homme dans la bonne voie te vaudra mieux que d’avoir de beaux chameaux roux »

(Rapporté par Al-Boukhâri et Muslim)

Beaucoup de ces premiers musulmans ont même perdu leurs fortunes, leur rang et leur autorité en embrassant cette religion, soit parce qu’ils ont été reniés par leurs familles et leurs clans, soit parce qu’ils se sont consacrés à l’appel à l’islam, et le prêche a occupé dès lors la majeure partie de leurs pensées et de leurs préoccupations. Lors de l’expédition de (Nahâwund), nous voyons le majestueux compagnon, An-Nu‘mâ ibn Muqrin Al-Muzanî dire avant le début du combat :

« Ô Allah ! Soutiens Ta religion, donne la victoire à Tes serviteurs et fais de An-Nu‘mân le premier martyr de ce jour. Ô Allah ! Je te demande, ô Allah, de me réjouir aujourd’hui par une victoire qui vienne fortifier l’islam ».
Puis il dit :
« Dites amen ! Qu’Allah vous fasse miséricorde ».

Y a-t-il dans tout ceci quelque visée mondaine ?

Ecoutons ensemble les propos que les envoyés d’Al-Muqoqiss lui tinrent à leur retour de chez ‘Amr ibn Al-‘Âç, lorsque l’armée musulmane assiégea la citadelle des Babyloniens. Ils lui dirent :

« Nous avons vu des gens chez qui la mort est préférable à la vie, et chez qui l’humilité est préférable à l’éminence ; personne parmi eux n’exprime ni désir ni ambition pour la vie présente. Ils s’asseyent dans la poussière, et leur chef n’est pas différent d’eux. On ne distingue pas le grand du petit parmi eux, ni le maître de son esclave… »

À ce propos, Thomas Carlyle, dans son livre intitulé Les Héros, répond au préjugé selon lequel l’islam se serait répandu par la force et par l’épée :

« Ils disent que sans l’épée, la religion ne se serait pas propagée, mais il faudrait chercher à savoir ce qui a poussé les gens à utiliser l’épée. C’est la puissance de cette religion, et c’est parce que cette religion est une vérité ; une nouvelle opinion apparaît pour la première fois dans l’esprit d’un seul homme. Quiconque l’adopte pour dogme prend position seul contre le monde entier. Alors lorsque cet individu utilise une épée pour faire face au monde entier, par Dieu ! il est rare qu’il s’égare. Pour ma part, je constate généralement que la vérité peut se répandre par quelque moyen que ce soit, selon les circonstances. Ne voyez-vous pas que le christianisme n’a pas dédaigné, parfois, d’utiliser l’épée ? Il vous suffit de lire ce que Charlemagne a fait des tribus des Saxons. Il m’est égal de savoir si la propagation de la vérité se fait par l’épée ou par la langue, ou encore par quelque autre outil. Laissons la vérité propager ses arguments oralement, par la presse ou par le feu ; laissons-la se défendre et se battre avec les mains, les pieds et les ongles, car elle ne sera point vaincue, sauf si elle mérite d’être vaincue ».


Et Allah seul détient La Vérité
Sur ce, Que la Paix de Dieu soit sur vous et vous accompagne partout où vous êtes.

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