La Sunna
Par Définition, on dira que la sunna est constituée du recueil des paroles du prophète Mohammed (saw), de ses déclarations, de ses actions, de ses approbations tacites, des traits de sa personnalité qui ont été rapportés, de sa description physique et de sa biographie. Ces informations peuvent provenir de l’époque précédent sa mission prophétique ou de l’époque de sa mission comme telle.
Les savants de la langue ont divergé sur le sens linguistique, est-ce que le sens de la sunna englobe que les bons côtés ou alors les bons et les mauvais côtés. Le plus juste est que le sens voulu de la sunna est le chemin qu’il soit bon ou mauvais, comme il est venu dans le hadith de Abu Hurayrah qui rapporte que le messager (saw) a dit :
« Celui qui instaure une bonne sunna dans l’islam aura la récompense de ceux qui l’auront mis en pratique, et celui qui instaure une mauvaise sunna aura le pêché de tous ceux qui l’auront pratiquée. »
(rapporté par l’imam Muslim.)
Au Sens religieux, la sunna a un sens chez les savants du hadith (ce sont toutes paroles, actes, agréments et caractéristiques du messager.) comme elle en a un chez les savants du fiqh (la sunna est ce qui n’est ni obligatoire, ni interdit, ni détestable, c’est ce qui est préférable.), comme elle en a un chez les savants des fondements. (C’est tous ceux qu’on rapporte du messager et qui n’est pas dans le Coran.)
Chez les salafs (pieux prédécesseur) par contre, elle a une terminologie plus vaste que celle des savants du hadith, du fiqh et des fondements, ils entendent par la sunna ce qui est en conformité avec le livre (le Coran), la sunna du messager et des compagnons (autrement dit la religion dans sa globalité) que ce soit dans la croyance ou les adorations, ce qui contredit l’innovation.
Il existe plusieurs preuves dans le Coran qui nous invite à suivre et à Obéir au Prophète (saw).
Allah rend l’obéissance à Son messager inséparable à Son obéissance. Allah le Très Haut dit :
« Quiconque obéit au Messager obéit certainement à Allah… »
(Coran 4 Verset 80)
Puis Il lie encore les deux obéissances en ces termes :
« ô les croyants! Obéissez à Allah, et obéissez au Messager. »
(Coran 4 Verset 59)
Allah le Tout-Puissant a mis en garde contre la désobéissance à Son messager (saw) et a menacé celui qui le désobéit de demeurer éternellement en enfer. À ce propos, Il dit :
« Que ceux, donc, qui s’opposent à son commandement prennent garde qu’une épreuve ne les atteigne, ou que ne les atteigne un châtiment douloureux. »
(Coran 24 Verset 63)
Allah le Très Haut a fait de l’obéissance à Son messager une des implications de la croyance (en Allah) et comme Il a fait de sa désobéissance une marque d’hypocrisie. À ce propos, le Très Haut dit :
« Non!… Par ton Seigneur! Ils ne seront pas croyants aussi longtemps qu’ils ne t’auront demandé de juger de leurs disputes et qu’ils n’auront éprouvé nulle angoisse pour ce que tu auras décidé, et qu’ils se soumettent complètement (à ta sentence). »
(coran 4 Verset 65)
Allah a donné à Ses serviteurs l’ordre de répondre à Allah et à Son messager. À ce propos le Très Haut dit :
« ô vous qui croyez! Répondez à Allah et au Messager lorsqu’il vous appelle à ce qui vous donne la (vraie) vie, et sachez qu’Allah s’interpose entre l’homme et son cœur, et que c’est vers Lui que vous serez rassemblés. »
(Coran 8 Verset 24)
Allah a donné à Ses serviteurs l’ordre de Lui soumettre leurs différends. À ce propos Il dit:
« Si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez- le à Allah et au Messager…. »
(Coran 4 Verset 59)
Il est bien de préciser que le recours à la Sunna pour tirer des enseignements religieux n’a pas été instauré après le mort du Prophète (saw) comme le prétendent beaucoup.
Et pour preuve. Il est historiquement établi que les compagnons se référaient à l’exemple du Prophète (saw) et à ses dires de son vivant :
Lors d’une prière derrière le Prophète (saw), les compagnons en voyant celui-ci se déchausser (Puisqu’on a le droit de prier avec les chaussons ou chaussures sauf si le sol de la mosquée est couvert de tapis… etc.) pensant qu’il a dû recevoir l’ordre de Dieu à cet effet, se sont immédiatement déchausser. Ce n’est qu’après la prière que le prophète (saw) leur expliqua que durant la prière l’ange Gabriel l’a informé qu’il y avait une impureté sur ces sandales.
Chaque fois qu’un compagnon avait une question d’ordre religieux en rapport avec sa pratique d’adoration, sa vie familiale ou professionnelle, il allait consulter le Prophète (saw) pour s’assurer de ne pas être dans l’illégalité, ce qui prouve que ses réponses faisaient autorité, et qu’ils n’étaient pas pour ses compagnons de simples avis personnels. Jamais une information ne montre qu’ils lui réclamaient de prouver ce qu’il disait, par le Coran.
Et lorsqu’il nomma un jour le compagnon Mou’âdh-ibnou Jabal comme gouverneur au Yémen, il lui demanda à son départ :
– sur quoi t’appuierais-tu lorsqu’on te sollicitera pour te prononcer sur un litige ?
– je trancherais selon le Coran, lui répondit – il.
– et si tu n’y trouves pas de réponse ? Interrogea de nouveau, le Prophète.
– je trancherais selon la Sunna.
– et s’il n’y a pas, là aussi, de réponse ?
– Alors j’userais de ma propre réflexion sans épargner le moindre effort conclu Mou’âdh.
Ce recours à la Sunna, comme source d’enseignement n’a pu s’instaurer, non plus, tardivement pour une deuxième raison. La plupart des commandements coraniques n’ont été révélés que dans leurs grandes lignes. Les détails nécessaires de leur mise en application sont à chercher en dehors du Coran, c’est-à-dire dans la Sunna. L’exemple le plus frappant est celui de l’obligation la plus évidente et la plus fréquente dans la vie du musulman, la prière. En lisant les 600 pages du Coran, on ne saura jamais comment faire la prière. Ce sont seulement les actes et les dires du Prophète (saw) qui viennent apporter les éclaircissements nécessaires pour que cette pratique puisse prendre une forme concrète.
En conclusion, on peut dire que la Sunna est la deuxième source législative permettant de connaître les règles de l’islam. Elle est située en seconde position, juste après le Coran. Il est donc du devoir du musulman de s’y conformer et de mettre en pratique les lois et orientations qu’elle apporte. L’obéissance au Prophète (saw) en se conformant à sa Sunna est aussi obligatoire que l’obéissance que nous lui devons lorsqu’il transmet les sourates et versets du Coran.
Et Allah sait mieux !!!!