Rappels Islamiques

Jour 15 : Invocation et Évocation


Louange à Allah, que la prière et le salut soient sur son prophète Mohamed sur sa famille et sur tous ceux qui le suivent jusqu’au jour de la résurrection.


Le terme « du‘â »

Au sens littéral, « du‘â » signifie : « appeler ». En général, dans les Textes religieux, « du‘â » désigne, précisément le fait d’appeler Dieu. En d’autres termes : « invoquer ».

La du‘â a toujours été l’arme favorite à laquelle recouraient les Prophètes et les pieux pour cheminer et pour exprimer d’abord la reconnaissance profonde de leur état de servitude mais aussi pour manifester leur désir et leur besoin de se rapprocher du Très-Haut.

Le Prophète (saw) nous a rappelé que « le meilleur acte d’adoration, après la lecture du Coran, c’est l’invocation. » Il nous a précisé aussi que l’invocation est « la moelle de l’adoration ».

Par ces paroles, il nous informe sur la place exceptionnelle de cet acte d’adoration qui n’est pas un acte d’adoration comme un autre. Il a un sens et une portée particulière que nous allons développer ici.

Cette portée exceptionnelle trouve d’abord sa confirmation dans divers versets coraniques. On en citera que quatre, ceux qui sont, à notre humble avis, les plus fondamentaux :

1/ « Et quand Mes serviteurs t’interrogent sur Moi, Je suis tout proche. Je réponds à l’appel quand mon serviteur Me fait appel. Qu’il cherche donc à répondre à Mon appel, et qu’ils croient en Moi. »

(Coran 2 Verset 186)

Dans ce premier verset, Dieu compatit à la détresse de Ses créatures et les encourage à faire appel à Lui. Il est Présent et disponible, II nous promet de venir à notre aide si nous prenons la peine de l’appeler et de répondre à Son appel.

2/ « Votre Seigneur a dit : Appelez-moi et Je vous exaucerai. Ceux qui, par orgueil, refusent de M’adorer entreront bientôt, humiliés, en Enfer. »

(Coran 40 Verset 60)

Dans ce second verset, l’invocation est présentée comme un acte d’adoration par lequel les hommes doivent témoigner de leur servitude. Ce verset affirme ensuite que l’invocation est un devoir car ne pas le faire conduit à une punition. Et enfin, ne pas invoquer Dieu est un signe manifeste d’orgueil.

3/ « Dis: Mon Seigneur ne se souciera pas de vous si vous ne L’invoquez pas et que vous appelez au mensonge. Vous en verrez bientôt la conséquence inéluctable. »

(Coran 25 verset 77)

Dans ce troisième verset, Dieu affirme qu’Il prendra soin de Ses créatures mais à la mesure de l’intérêt que portera la créature à son Créateur. Et montrer de l’intérêt au Créateur, c’est d’abord L’invoquer.

4/ « Quand un malheur atteint un homme, il invoque son Seigneur, il revient repentant vers Lui. Quand ensuite, Dieu lui accorde un bienfait, il oublie le mal dont il avait auparavant demandé d’être délivré… »

(Coran 39 Verset 8)

Dieu dénonce ici l’ingratitude de ceux qui se contentent de L’implorer lorsqu’ils se trouvent dans l’adversité, mais qui L’oublient, dès qu’ils pensent ne plus être dans le besoin. C’est une attitude ingrate pour au moins deux raisons : tout d’abord, l’être humain est toujours dans le besoin du Très-Miséricordieux. Le propre de la créature est d’être dans le besoin permanent du Très-Généreux. Il doit donc L’invoquer en permanence. Ensuite, Invoquer Dieu que pour Lui demander est une mauvaise compréhension de la du’â. Invoquer c’est aussi et d’abord Le louer. En fait, en Islam, Invoquer porte deux significations distinctes.

Les deux types de du’â

Il existe ainsi 2 types d’invocations :

1/ L’invocation de l’éloge ou du‘â al-’ibâda.
2/ Et l’invocation de la demande ou du‘â al-isti’âna.

C’est Shaykh Ibn Taymiya qui a désigné ces deux types d’invocations et a formulé ces deux dénominations : du‘â al-‘ibâda, et du‘â al-isti‘âna qui reprennent en fait les deux termes présents dans le verset de la sourate Al-Fatiha dans lequel on dit :

« C’est Toi que nous adorons (‘ibâda, on offre nos louanges à Dieu), et c’est à Toi que nous implorons l’aide (isti‘âna, on demande à Dieu). »

(Coran 1 Verset 4)

Quand on parle « d’invoquer », de « faire du‘â», ce qui vient immédiatement à l’esprit est la du‘â al-Isti’âna, l’invocation de la demande.

Pourtant la du‘â al-‘ibâda, cette invocation du croyant s’adressant directement à Dieu pour lui faire des éloges, est une invocation incontournable.

Ces deux types d’invocations à Dieu sont peut-être différents, mais elles sont totalement liées. L’une ne peut pas exister sans l’autre.

Si on fait les éloges de Dieu, cela nous entraîne irrémédiablement à demander à Celui Qui répond toujours à celui qui L’appelle. De même, si on demande à Dieu, la bienséance voudrait qu’au préalable, on Lui fasse des éloges.

C’est ce qu’a enseigné le Prophète (saw). Ayant entendu un croyant adresser une demande à Dieu pendant la prière, il lui dit :

« Lorsque l’un de vous accomplit la prière, qu’il commence par faire des louanges, puis qu’il fasse des bénédictions sur le Prophète ; puis, après cela, qu’il demande ce qu’il veut. »

(Tirmidhi)

Les 2 finalités de la du‘â: se rapprocher et se libérer

Les deux finalités de l’invocation répondent aux deux préalables nécessaires pour vivre heureux dans ce monde et dans l’autre : rechercher la proximité avec notre Créateur et préserver la liberté de Ses créatures.

La première finalité de la du‘â : Se Rapprocher

L’invocation répond au désir fondamental du croyant qui veut se rapprocher de Dieu pour Le connaitre. L’invocation est ce qui rapproche le plus l’homme de son Créateur. Certes, Dieu est toujours « aussi proche de l’homme que sa veine jugulaire. » mais l’homme, très souvent, se laisse distraire de Dieu.

Dieu le sait. Il nous a créés avec nos faiblesses et nos manques. Mais si l’être humain peut perdre ainsi l’avantage de cette proximité qu’il a potentiellement avec le Très-Haut, Il peut tout de même la retrouver par l’invocation. S’il le désire.

Ainsi, Dieu nous fait savoir que l’univers qui nous entoure n’a pas été créé en vain :

« Je n’ai créé les Djinns et les Hommes que pour qu’ils M’adorent, Je n’attends d’eux ni subsistance, ni nourriture. »

(Coran 51 Verset 56-57)

Et selon Ibn ‘Abbas, le sens du mot « M’adorent » (‘ibada) cité dans ce verset est celui de la connaissance de Dieu.

Dieu nous a donc créés que pour ce seul objectif : l’Homme doit aller vers la Connaissance de Dieu.

Comment ? Tout simplement par cette première adoration qu’est l’invocation !

C’est pour cela que notre Prophète (saw) nous dit que

« L’invocation (du’â) est l’adoration même. »

(Tirmidhi)

Donc connaitre Dieu, c’est L’adorer, et L’adorer c’est L’invoquer. L’invocation, c’est l’expression de notre désir de Le connaitre et de Le reconnaitre.

Dieu est ainsi satisfait de nous lorsque nous L’invoquons avec humilité et que nous reconnaissons Sa Toute-Puissance. Comme Il est mécontent de nous lorsqu’on délaisse les invocations car cela traduit ce sentiment ingrat d’autosuffisance vis-à-vis de Celui Qui nous a tout donné.

La seconde finalité de la du‘â : Se Libérer

Dans l’adversité ou non, l’homme, qui est dans le manque permanent, a besoin d’exprimer et d’extérioriser ses douleurs et ses angoisses qui le rongent continuellement. L’homme, par nature, a besoin d’exprimer sa faiblesse, il voudrait qu’on le reconnaisse en prêtant attention à ses plaintes. C’est humain, justement. Mais il est rare que l’expression et la reconnaissance de nos faiblesses riment avec préservation de notre fierté.

Le Croyant, qui récuse toute forme de servitude vis à vis d’un autre que Dieu, trouve donc dans l’invocation un espace naturel et sain qui lui permet d’exprimer ce besoin d’amour, de sollicitude et d’apaisement dont ont besoin nos cœurs et nos âmes.

La seule faiblesse dont le croyant peut certainement se prévaloir sans aucune honte est bien celle qu’il exprime dans son intimité et avec amour, face à l’Unique, son Créateur.

Le fait de le faire vis à vis de Dieu lui permet de lui éviter de le faire trop souvent vis à vis de son prochain et le protège ainsi de toute tentative malsaine de domination. C’est donc la soumission de l’Homme à l’Unique qui fait de lui un être libre.

Le lien des cœurs et des âmes par la du’â

Parmi les manières les plus nobles et les plus méritoires d’invoquer Dieu, c’est le fait d’invoquer en faveur des autres. C’est une manière d’apprendre à s’effacer, à se décentrer même lorsqu’on est dans le besoin.

C’est un type d’invocation que Dieu cite dans le Coran :

Quand Abraham dit :

« Seigneur, pardonne-moi, ainsi qu’à mes parents et aux croyants le jour où nous rendrons les comptes. »

(Coran 14 Verset 41)

Ou lorsque Dieu dit au prophète Muhammad (saw) :

« Et demande pardon pour toi ainsi que pour les croyants et les croyantes. »

(Coran 47 Verset 19)

Et aussi lorsque nous disons tous lors de nos prières rituelles pendant le Tashahhud : « Paix sur nous ainsi que sur les serviteurs pieux. »

Il y a en fait trois finalités dans ce type d’invocation pour autrui :

1/ Cela renforce les liens d’amour entre les croyants de toute époque et permet de renforcer les liens de parenté, les liens conjugaux, etc. comme il est dit dans ce verset :

« Seigneur, pardonne-nous ainsi qu’à nos frères qui nous ont précédés dans la Foi. »

(Coran 59 Verset 10)

2/ Invoquer pour les pieux, c’est aussi une manière d’exprimer le souhait de vouloir être

« avec ceux que Dieu a comblés de bienfaits parmi les prophètes, les véridiques, les martyrs et les vertueux. »

(Coran 4 Verset 69)

3/ Cette invocation est enfin une gratitude envers ces belles personnes qui ont tant fait pour l’Islam et invoquer pour ces personnes, c’est s’accorder une compagnie pieuse dans notre cheminement vers Dieu.

Donc invoquer pour autrui crée du lien avec nos frères et sœurs dans la foi, vivants ou morts, présents ou non. Cela démontre notre désir d’appartenir et de vivre intimement au diapason avec cette communauté de foi en dépassant toutes les limites du temps et de l’espace. C’est une marque de gratitude, de générosité, d’amour et de solidarité exceptionnelle du croyant qui cherche la compagnie des prophètes et des êtres les plus vertueux.

Quelle différence entre l’évocation et l’invocation ?

En langue française, nous avons des difficultés à percevoir la différence entre l’évocation et l’invocation qui correspond pourtant à deux manières différentes d’appeler Dieu.

L’évocation, dans le sens général et commun du terme, est la représentation mentale d’un objet en son absence. On évoque ainsi une personne absente, des vacances passées ou un plat qu’on a apprécié.

La capacité à évoquer est indispensable pour permettre à chacun la mémorisation, la compréhension, la réflexion, ou même l’imagination créatrice. L’évocation repose donc sur des images mentales qu’on se construit dans nos têtes. Les processus mentaux suivent ainsi le chemin suivant :

Perception externe (par l’utilisation de nos sens) -> Évocation interne -> Méditation/Réflexion -> Action

On dresse le profil pédagogique et cognitif d’une personne à partir de sa capacité à évoquer, et non pas seulement par sa capacité à utiliser correctement ses sens.

D’ailleurs nous sommes presque tous à la fois « auditif », « visuel », mais nous nous différencions dans l’étendue, la rapidité et la manière de nous construire des images mentales dans nos têtes (et nos cœurs ?).

Perception et évocation

Nous savons tous qu’il y a une grande différence entre la réalité que nous percevons et l’évocation que nous faisons de cette perception.

Le cheminement de l’évocation (réalité->perception présente du réel->évocation de notre perception passée) est un cheminement intime et très subjectif. Deux personnes qui observent un même objet ne verront certainement pas la même chose. Et s’ils doivent évoquer cet objet en son absence, ils n’auront certainement pas la même évocation de l’objet.

Car cela dépendra non seulement d’une perception subjective de leur sens mais aussi et surtout des sentiments et des émotions qui se sont produits lors de cette perception.

Et plus notre cerveau se construit, plus le réel nous échappe, parce qu’il devient qu’une construction, que le fruit de multiples interprétations basées sur l’expérience, les préjugés ou des connaissances qui se sont accumulées et qui nous font évoluer dans la manière de percevoir et d’évoquer le monde.

Une incapacité à évoquer ?

Certaines personnes, quand elles perçoivent le monde réel, se sentent parfois incapable de déclencher ce qui qu’entraînerait l’évocation. Cela arrive lorsque nous refusons à rechercher le sens profond des choses, leur essence qui souvent nous rappelle à nos responsabilités et nous impose de réfléchir au sens premier de cette vie.

Par orgueil, par peur, par ignorance ou par insouciance, on sombre dans la facilité et on préfère ainsi éviter d’évoquer. Et on se réfugie parfois dans l’action tout azimut pour compenser notre inconscience. C’est ce qu’on pourrait appeler une incapacité spirituelle à méditer par l’agitation permanente.

C’est souvent le cas lorsque nous sommes que dans la réaction face aux multiples événements de la vie. Ne comprenant plus le sens et l’utilité de la méditation, on ne perçoit plus la création comme un monde de signes appelant au souvenir de Dieu. Le monde n’est qu’une multitude de stimuli nous faisant agir et réagir en permanence. Absorber par les tracas et épreuves de nos vies, nous passons d’une crise à une autre, d’une angoisse à une autre sans tenter d’en comprendre le sens profond, sans pouvoir donner un sens à tous cela.

Parfois ce sont des réactions émotionnelles débordantes et mal gérées qui nous empêcheront d’évoquer le sens profond des choses. La personne se trouve ainsi comme paralysée et égarée dans son émotivité.

C’est une incapacité à méditer par excès d’émotion, une agitation fébrile qui est la traduction d’une fuite de celui qui est incapable de voir dans sa vie la présence du divin. Cela est manifeste lorsqu’on se conçoit que dans l’agir et qu’on pense avec prétention que, seuls, nos actions fondent le réel. Ou lorsqu’on ne maitrise plus nos émotions, ni nos passions et lorsqu’on finit par se laisser gouverner que par elles.

Un tel type de comportement ne permet ni l’invocation ni l’évocation. Car pour évoquer et invoquer, il faut apprendre à être à l’écoute du monde et apprendre à se décentrer, apprendre à gérer son ego. Et c’est en multipliant l’invocation comme l’évocation que nous nous éduquons à être dans de telles dispositions.

Évocation et Invocation, deux manières de répondre à un seul et même appel

Ces deux mots, invocation et évocation, ont la même racine (vocation) latine : vocare en latin qui veut dire « appeler », le même sens que le mot arabe du‘â.

Dans le sens religieux et islamique, c’est donc l’appel à/pour Dieu. Les deux mots – invocations et évocations – diffèrent par le lieu de l’appel mais pas sur le destinataire de l’appel (Dieu).

Pour l’un s’est « IN vocare » (invocation), et l’autre c’est « EX vocare » (évocation). L’un c’est l’appel du dedans. Et l’autre, c’est l’appel du dehors :

– L’appel vers Dieu à partir du cœur (dedans), invocation.
– Et l’’appel vers Dieu à partir de la création (dehors), évocation.

L’invocation est intérieure (in vocare) car elle consiste à faire vivre nos qualités à partir de la méditation par le cœur, par une relation directe, on invoque dans son cœur le Très-Haut que l’on voudrait approcher. Du cœur, on fait donc appel à son intériorité (sa Fitra) pour accéder à la connaissance de Dieu et ainsi avoir une autre perception du monde qui nous entoure. C’est un mouvement du dedans (cœur) vers le dehors (création).

L’évocation par contre est extérieure (ex vocare), cela consiste à l’utilisation de ses sens extérieurs (observation, écoute, parole ou autre) pour percevoir et comprendre les signes de la création, et ainsi la présence de Dieu dans le monde et de la faire manifester dans son cœur. C’est donc, ici, un mouvement du dehors (création) vers le dedans (cœur).

Invocation et évocation ont donc tous deux le même objectif : Aller vers la connaissance de Dieu en s’ouvrant à Sa Lumière dans son cœur (invocation) ou en méditant Ses signes dans la Création (évocation).

Pourquoi le négateur ne peut ni invoquer ni évoquer

Lorsque Dieu décide de la perte de l’une de Ses créatures qui a décidé de renier Son Créateur, Dieu fait en sorte que ce négateur ne puisse ni invoquer ni évoquer.

Pour cela, Dieu lui retire tous les moyens de son invocation (invocare), c’est à dire toute possibilité d’utiliser de son cœur et de son entendement que Dieu a décidé de sceller.

Et Dieu lui retire aussi tous les moyens de l’évocation (exvocare), c’est-à-dire toute possibilité de comprendre le monde car ses sens, sa vue, sa perception du monde sont totalement voilés.

C’est ainsi le sens de ce verset où Dieu dit :

« Dieu a scellé leur cœur et leur entendement. De même qu’un voile leur barre la vue…»

(Coran 2 Verset 7)

Le cheminement de la connaissance équilibrée de Dieu par son invocation et son évocation se fait donc avec l’aide de ces trois moyens que nous devons préserver :

1/ Le Cœur : Avec le recueillement dans la lumière des cœurs en méditant et en louant son Seigneur
2/ La Création : Avec la méditation sur les signes de la création en implorant et en remerciant le Créateur.
3/ Le Coran : C’est le Livre du discernement, signe et lumière à la fois, la Révélation est là pour nous rappeler la méthode et la voie que nous devons emprunter pour vivre cet équilibre et cette harmonie.

La respiration spirituelle du croyant se trouve donc dans ces mouvements d’aspiration par l’évocation et d’expiration par l’invocation. Le croyant chemine ainsi en se nourrissant des signes de Dieu dans le monde qui font vivre son cœur qui, lui-même, par sa lumière, fera rayonner sa réalité.

Invocations et évocations ne sont en fait que des appels vers Lui qui répondent à l’appel de Sa parole (dans le Coran), à l’appel de Sa lumière (dans nos cœurs) et à l’appel de Ses signes (dans la création).


Et Allah seul détient La Vérité
Sur ce, Que la Paix de Dieu soit sur vous et vous accompagne partout où vous êtes.

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