Le Prophète de L'Islam

40 ans Avant La Mission Prophétique

Tiré de Ar-Raheeq Al-Makhtoum (Le Nectar Cacheté)


Louange à Allah, que la prière et le salut soient sur son prophète Mohamed sur sa famille et sur tous ceux qui le suivent jusqu’au jour de la résurrection.


La naissance

Le guide des Messagers (saw) naquit dans le carré de Baní Hâshim à la Mecque au matin du lundi 9 Rabîa Al-Awwal, au début de l’année de l’épisode de l’éléphant, à la 40 ème année du règne de Kisra et de Anoucharwân, ce qui correspond au 20 ou 22 avril 571 G, Selon les estimations du grand expert Mohammad Soulayman Al-Mansourfouri et de l’astronome Mahmoud Bacha.

Selon ibn Saad, la mère du prophète dit:

« Lorsque je l’ai mis au monde, il est sorti de mon sexe une lumière qui illumina les palais de la Syrie ».

Ahmad, Ad-Dârimi et autres ont rapporté quelque chose de similaire. On a rapporté aussi qu’il y eut des signes de la mission prophétique à la naissance du prophète (saw).

En effet, 14 balcons s’écroulèrent au palais de Kisra.

Le feu qu’adoraient les Rois Mages s’éteignit. Des églises s’écroulèrent autour du lac Sawa où elles plongèrent. Le rapport de ces signes est d’At-Tabari, d’Al-Bayhaki et d’autres. La chaîne de transmission n’est cependant pas fixe et nette.

Après avoir accouché, Amina envoya auprès de Abdel Muttalib lui annoncer la naissance de son petit-fils. Réjoui par la nouvelle, il arriva prit le nouveau-né, l’amena dans la Kaaba, invoqua Allah et le remercia. Il lui choisit le nom de

Mohammed, nom à l’époque inconnu des arabes.

Il le circoncit à son septième jour, comme le faisaient les arabes.

La première femme à allaiter Mohammad après sa mère fut Thouwayba la captive affranchie d’Abi Lahab.

Elle l’allaita à un moment où elle allaitait son propre fils Masrouh.

Cette femme avait déjà allaité Hamza Ibn Abdel Muttalib et ensuite Abou Salamah ibn Abdil-Asad Al-Makhzouni.

Mohammad chez Baní Saad

Les arabes sédentaires avaient coutume de chercher des nourrices pour leurs enfants pour éviter à ceux-ci les maladies de la métropole, les doter d’une forte constitution, développer leurs muscles et leur permettre de comprendre l’arabe dès le bas âge.

Ainsi, Abdel Muttalib chercha une nourrice pour le prophète (saw) et lui choisit une femme appartenant à Baní Saad ibn Bakr, à savoir Halima fille d’Abi Thouwayb dont le mari était Al-Hârith ibn Abdil-Ozza connu par Abou Kabcha et appartenant à la même tribu.

Les frères de lait du prophète (saw) furent: Abdoullah ibn Al-Hârith, Anîsa bint Al-Hârith et Houthâfah ou Jouthâmah bint Al-Hârith plus connue sous le nom de Ach-Chayma’.

Halima fut la nourrice du prophète (saw) et d’Abi Soufyan ibn Al-Hârith ibn Abdel Muttalib cousin du Messager d’Allah (saw).

Son oncle Hamza ibn Abdel Muttalib était aussi en allaitement chez Baní Saad ibn Bakr. Sa nourrice allaita le prophète (saw) un seul jour alors que celui-ci était chez Halima. C’est pourquoi Hamza et le prophète (saw) sont aussi frères de lait dans deux sens: du côté de Thouwavba et de celui de Halima As Saadiyya.

Cette dernière découvrit de la Baraka (bénédiction) du prophète (saw), de quoi la mener à l’étonnement et à la stupéfaction. Elle raconta tout cela en détail:

Selon ibn Ishâq, Halima racontait qu’un jour elle sortit de sa bourgade avec son mari et un enfant en allaitement; en compagnie aussi de femmes appartenant à Banî Saad ibn Bakr, à la recherche de nourrissons. C’était, dit-elle, une année dure. Il ne nous restait rien. Je sortis sur mon ânesse blanche. Nous avions aussi avec nous une chèvre qui, par Allah, ne donnait presque pas de lait. Nous n’avions pas dormi la veille à cause des cris de faim de l’enfant que nous avions avec nous; ce qu’il y avait dans mes seins ne lui suffisait pas, encore moins le lait de la chèvre. Toutefois, on espérait recevoir de la pluie et de la consolation.

Je sortis donc sur mon ânesse qui était si faible et si maigre que les autres ânes la laissèrent derrière. Arrivées à la Mecque, nous nous mîmes à chercher des nourrissons, mais aucune de nous n’accepta de prendre le Messager d’Allah (saw) dans la mesure où il était orphelin. En effet, nous nous attendions à des actes de bienfaisance de la part des pères. Un orphelin? Nous disions-nous. Que peuvent bien faire sa mère et son grand-père? Voilà sur quelle base nous le détestions.

Chacune des femmes qui m’accompagnaient avait trouvé un nourrisson sauf moi. Au moment de repartir, je dis à mon mari:

« Par Allah je déteste rentrer avec mes compagnes les mains vides. Par Allah il me faut retourner prendre cet orphelin »

Il répondit:

« Comme tu veux. Il se peut qu’Allah nous le bénisse ».

Ainsi, je partis prendre l’orphelin, faute de mieux et retournai à mes bagages. Je ne l’eus pas plutôt mis dans ma chambre que mes deux seins se gonflèrent de lait. Alors il assouvit sa soif et se mit à dormir, ce que son frère fit aussi après s’être rassasié, lui qui, auparavant, nous empêchait de dormir. Mon mari se leva et se rendit auprès de la chèvre qu’il trouva avec beaucoup de lait dont il saisit pour traire de quoi nous permettre de boire à notre aise. Cette nuit-là, nous dormîmes bien. Au matin mon mari dit:

« Tu sais, Halima, par Allah tu as pris quelqu’un de béni ».
« Je l’espère », répondis-je.

Ensuite nous sortîmes. Je montai alors sur mon ânesse, l’orphelin avec moi. Celle-ci était si active qu’elle dépassait tous les autres ânes. Etonnées mes compagnes dirent:

« Fille d’Abi Thouwayb, malheur à toi, doucement! N’est-ce pas là l’ânesse que tu avais en venant? »
Je leur répondis: « Si, c’est la même ».
Alors elles reprirent : « Par Allah, il y a donc quelque chose en elle. »

Nous arrivâmes chez nous, chez Baní Saad la plus infertile des terres que j’eusse jamais connue. Nous constatâmes cependant que nos brebis avaient beaucoup de lait alors qu’auparavant elles ne donnaient aucune goutte de lait. Aussi les sédentaires de notre peuple disaient-ils à leurs berges:

« Allez faire paître les moutons là où fait paître le berger de la fille d’Abi Thouwayb ».

Leurs moutons étaient affamés et ne donnaient aucune goutte de lait alors que les miens étaient gras, producteurs de lait. Ainsi, Allah continua d’accroître nos faveurs et nos biens jusqu’au moment où Mohammad fut sevré à deux ans.

L’enfant ne grandit pas de la même manière que les autres garçons, car, lorsqu’il atteignit ses deux ans, il était déjà assez solide. Alors, je le rendis à sa mère, bien disposée à le garder, du fait de la Baraka (bénédiction) qu’il nous apportait. Je dis à sa mère:

« Si tu laissais ton fils avec moi jusqu’à ce qu’il devienne plus solide, cela le préserverait des épidémies de la Mecque ».

Celle-ci, aussitôt, nous autorisa à le ramener. Ainsi le prophète (saw) resta chez Baní Saad jusqu’à l’âge de 4 ou 5 ans, âge auquel eut lieu la fente de sa poitrine.

A cet égard, Muslim rapporte de Anas que Jibril s’était présenté au Messager d’Allah (saw) alors que celui-ci jouait avec les garçons. Il le saisit, le terrassa et fendit son cœur duquel il sortit une sangsue et dit:

« Voici la part que Satan a de toi ».

Il lava ensuite la sangsue dans une cuvette en or avec de l’eau de Zam-Zam, la banda et la remit à sa place. Les garçons se précipitèrent vers sa mère (sa nourrice) et dirent:

« On a tué Mohammad ».

Les gens accoururent vers lui et le trouvèrent pâle. Anas dit avoir vu l’effet de l’opération sur sa poitrine.

Retour de Mohammad chez sa mère

Après l’événement de la fente, Halima eut tellement peur pour la vie de Mohammad qu’elle rendit celui-ci à sa mère.

Alors, l’enfant resta chez sa mère jusqu’à l’âge de six ans.

Commémorant le décès de son mari, Amina se proposa d’aller en visiter la tombe à Yathrib. Elle sortit de la Mecque pour un voyage long de 500 km, en compagnie de son enfant orphelin, Mohammad (saw), de sa servante Oum Ayman et de Abdel Muttalib. Elle resta pendant un mois à Yathrib avant de prendre le chemin du retour. A mi-chemin elle fut frappée d’une maladie qui s’aggrava tellement qu’elle en mourut, à Abwâ, entre la Mecque et Médine.

Mohammad à la charge de son grand père

Abdoul Muttalib ramena Mohammad à la Mecque le cœur rempli d’affection et de sympathie pour son petit-fils orphelin que venait d’atteindre un autre malheur, en plus du premier. Il lui vouait une compassion qu’il ne vouait à aucun de ses fils. Il ne le laissait jamais seul et le préférait à ceux-ci.

Selon Ibn Hicham, on avait l’habitude de placer un matelas pour Abdel

Muttalib à l’ombre de la Kaaba, matelas autour duquel s’installaient les fils de celui-ci jusqu’à l’arrivée de leur père.

Aucun de tels fils n’osait s’asseoir sur le matelas par respect pour le vieux. Par contre, le messager d’Allah (saw) qui était alors un garçon solide, venait s’y asseoir. Ses oncles voyant cela, avaient l’habitude de l’en écarter. S’apercevant qu’on l’écartait Abdel Muttalib disait:

« Laissez mon fils! Par Allah, il est important ».

Sur ces mots, il s’asseyait avec lui sur le matelas, lui massant le dos de sa main. Tout ce qu’il faisait le réjouissait.

A 8 ans, 2 mois et dix jours, Mohammad (saw) perdit son grand père Abdoul Muttalib à la Mecque. Toutefois, avant sa mort celui-ci l’avait confié à son oncle Abou Talib, frère germain de son père.

Mohammad chez son oncle Abou Talib

Abou Talib se chargea de la défense de son neveu de la manière la plus complète, le comptant parmi ses fils, le préférant même à ceux-ci, lui réservant un traitement de respect et de considération. Pendant plus de quarante ans, il l’affectionna et le soutint, assura sa protection, eut pour la défense de sa cause des amis et des ennemis.

L’appel à la pluie

Ibn Asâkir rapporte de Jalhama ibn Arfata les paroles suivantes:

« J’arrivai à la Mecque et trouvai que la sècheresse y régnait. Les Koraïchites dirent: « Abou Talib, la vallée est sèche et les familles n’ont rien. Alors, viens faire un appel à la pluie ».

Abou Talib sortit en compagnie d’un garçon, pareil à un soleil couvert de nuages, auréolé de nuages Abou Talib le prit, mit son dos contre la Kaaba et lui fit signe du doigt, alors que le ciel était clair. Ainsi, les nuages vinrent de tous côtés. La pluie tomba drue, remplit la vallée et fertilisa tout. C’est à cela que fait allusion Abou Talib quand il dit:

« Un jeune qui de son visage, fait appel à la pluie par clémence à l’ égard des orphelins et des veuves».

Rencontre avec le moine Ba’hîrâ

Lorsque le Messager d’Allah (saw) eut douze ans, à quoi certains ajoutent deux mois et dix jours, il partit avec son oncle pour un voyage de commerce en Syrie.

Le voyage les mena à Basrâ en Syrie, une citadelle de Hawrân qui était à l’époque une citadelle arabe, sous domination romaine.

Il y avait dans cette citadelle un moine du nom de Ba’hîrâ dont on dit que le vrai nom était Jarjis. A la descente des caravaniers, celui-ci alla vers eux, ce qu’il n’avait jamais fait.

Se faufilant alors entre eux, il se saisit de la main du Messager d’Allah (saw) et dit:

« Voici le guide des mondes, voici le messager du Seigneur des mondes, celui qu’Allah envoie par clémence à l’égard des mondes ».
Abou Talib et les sages de Qouraïch lui dirent:
« Qu’en sais-tu ? ».
Il reprit : « Les pierres et les arbres que vous avez dépassés depuis Al -Akaba se sont tous prosternés pour rien moins qu’un prophète.
Je le reconnais par le sceau de la prophétie qui, tel une pomme, est au-dessous du cartilage de son épaule. Nous retrouvons ce prophète dans nos livres ».

Le moine offrit ensuite l’hospitalité à ses hôtes et demanda à Abou Talib de retourner avec l’enfant et de ne plus le ramener en Syrie, par crainte des romains et des juifs. Sur ce, Abou Talib chargea des gens de ramener son neveu à la Mecque.

La guerre des Foujjâr

Elle éclata à un moment où Mohammad (saw) avait 20 ans entre d’une part Qouraïch et Kinâna et d’autre part Kays Aylân.

Le général des tribus Qouraïch et Kinâna réunies était Harb ibn Oumayya choisi au regard de son âge et de sa noblesse. En début de journée les Kaysites triomphèrent des Kinânites mais en milieu de journée, la situation se retourna. Une telle guerre fut dénommée «la guerre des Foujjâr» du fait de la violation de l’interdiction de se battre pendant les mois sacrés. Le prophète (saw) assista à cette guerre au cours de laquelle il se chargeait de ramasser les flèches et de les remettre à ses oncles.

Le pacte de Foudoul

A la suite de la guerre des Foujjâr eut lieu au mois saint de Dhoul-Qadâ (llème mois de l’année hégirienne) le pacte de Foudoul conclu d’un commun accord par certaines tribus des Koraïchites: Banou Hâshim, Banou Al-Muttalib, Asad ibn Abdil-Ozzâ, Zahra ibn Kilâb et Tamim ibn Mourra. Ces tribus se réunirent chez Abdillah ibn Jadaân At-Taymi du fait de son âge et de sa noblesse.

Elles conclurent un accord d’assistance à tout Mecquois victime d’une injustice, accord au sujet duquel il s’agissait aussi de contraindre l’agresseur à réparer son injustice.

Assistait à la conclusion du pacte le Messager d’Allah (saw) qui dit après qu’Allah l’eût investi de la mission:

« J’ai assisté chez Abdillah ibn Jadaân à la conclusion d’un pacte auquel j’aurais aussi été favorable dans l’islam ».

L’esprit de ce pacte s’opposait à celui de la protection telle que conçue dans la période anté-islamique, protection entièrement fondée sur l’esprit de clan. Pour le motif de ce pacte, on raconte qu’un homme appartenant aux Zoubaydites était venu à la Mecque avec des marchandises que lui acheta Al-As ibn Wâ’il As-

Sahmi. Cependant celui-ci refusa de lui verser ses droits. Alors, il appela à lui les jurés, à savoir Abdid-Dâr, Makhzoum, Joumh, Sahm, et Adi, mais ceux-ci ne se soucièrent pas de lui. Il appela à haute voix Jabal ibn Kabis, récitant des poèmes dans lesquels il décrivait la nature du préjudice qui lui avait été fait.

Sur ces entrefaites, Az-Zoubair ibn Abdil-Mouttalib, de passage, dit:

« Que-est-ce-qu’il a donc ce délaissé, au point de réunir à lui les parties du pacte de Foudoul ? »

Les gens contraignirent Al-As ibn Al-Wâïl à faire droit au Zoubaydite, suite à la conclusion du pacte.

Une vie d’efforts et de travail

Au début de sa jeunesse, le prophète (saw) n’avait pas de travail fixe. Cependant plusieurs rapporteurs mentionnent que des moutons, il en a gardé chez Baní Saad et aussi pour les gens de la Mecque à karârit (pour peu de contre-partie).

A 25 ans, il effectua un voyage de commerce en Syrie, au service de Khadija (ra) . Selon ibn Ishâq, Khadija la fille de Khouwaylid était une commerçante noble et riche, engageant à son service des hommes qu’elle désintéressait: les

Koraïchites étaient un peuple mercantile. Ainsi, lorsque le Messager d’Allah (saw) eut atteint son haut niveau de franchise, d’honnêteté et de noblesse de caractère, Khadija envoya auprès de lui, lui demander d’aller en Syrie pour les besoins de son commerce, prête à lui consacrer des moyens meilleurs que ceux qu’elle donnait aux autres agents commerciaux et à le faire accompagner par un jeune homme appelé Maysara. Le prophète (saw) accepta l’offre ainsi faite et se rendit en Syrie en compagnie de Maysara.

Le mariage de Mohamed (saw) avec Khadija

Lorsque Mohammad (saw) fut revenu de la Syrie, Khadija constata dans son avoir une sécurité et une bénédiction qu’elle n’y avait jamais connues auparavant. Le jeune homme Maysara l’informa de ce qu’il savait de la personnalité de son agent: douceur, vertu, force de persuasion, pertinence de la démarche et honnêteté.

Sur ces bases, Khadija trouva ce qu’elle cherchait car des seigneurs et des chefs tenaient à l’épouser mais ne pouvaient parvenir à obtenir son consentement. Elle se confia à l’une de ses amies à savoir Nafisa bint Maniya. Celle-ci alla voir le

Messager d’Allah (saw) et le mit au courant de la proposition de mariage. Ravi, le prophète (saw) s’en ouvrit à ses oncles qui alors se rendirent chez l’oncle de Khadija pour obtenir son accord.

Suite à une telle démarche, le mariage fut conclu en présence de Baní Hâshim et des chefs de Moudar et cela deux mois après le retour du prophète (saw)de la Syrie. La dot était de 20 vaches.

A l’époque, Khadija avait 40 ans, et était la meilleure femme de sa tribu en fait de généalogie, de richesse et d’intelligence. Elle est la première femme à se marier avec le Messager d’Allah (saw).

Jusqu’à sa mort celui-ci n’épousa pas d’autres femmes.

Khadija est la mère de tous les enfants du prophète (saw) exception faite d’Ibrahim.

Elle lui donna Al-Qasim – pour lequel le prophète fut surnommé Abou Qasim, Zaynab, Ruqayyah, Oum Kulthum, Fatima, et Abdallah surnommé At-Tayyib et At-Tâhir. Les garçons moururent tous à bas âge. Quant aux filles, elles vécurent toutes jusqu’à l’avènement de l’islam, embrassèrent cette religion et émigrèrent à Médine. Cependant, elles moururent toutes du vivant du prophète (saw) à l’exception de Fatima (ra) qui mourut 6 mois après son père.

La construction de la Kaaba et la question d’arbitrage

Lorsque Mohammad eut 35 ans, les Koraïchites entreprirent de reconstruire la Kaaba. En effet, celle-ci était d’un cran au-dessus de la taille humaine; alors que sa hauteur était de 9 coudées au temps d’Ismâ’îl. Puisqu’elle n’avait pas de plafond, un groupe de voleurs avait volé le trésor qu’elle renfermait.

Vestige antique, elle avait déjà subi les aléas du temps qui affaiblirent ses fondations, lézardèrent ses murs, à quoi s’ajoutait le torrent de Arim qui, 50 ans avant le début de la mission du prophète (saw) s’abattit sur la Mecque et descendit vers le temple sacré avec une violence qui faillit faire basculer la Kaaba. Ainsi les Koraïchites furent obligés d’en renouveler les fondations, désireux d’en maintenir le prestige. Ils décidèrent tous ensemble de n’investir dans ce sens que les biens honnêtement acquis, écartant de ce fait la dot des prostituées, les biens résultant de toute vente usuraire et la pratique de l’injustice, dans la crainte absolue de l’effondrement de la Kaaba. Al-Wâlid ibn Al-Moughira fut le premier à commencer le travail de démolition.

Les gens, ensuite le rejoignirent après s’être rendus compte que rien de mal ne lui arrivait. Ils continuèrent à démolir et bientôt atteignirent la fondation réalisée par Ibrahim Occupés ensuite à construire, ils divisèrent la Kaaba en plusieurs parties dont chacune était à la charge d’une tribu. Chaque tribu rassembla des pierres et la construction commença, confiée à un romain du nom de Bâqoum. Lorsqu’on eut atteint la place de la pierre noire, les tribus divergèrent sur la question de savoir, à laquelle d’entre elles allait enfin revenir l’honneur de la mettre en place. Le conflit s’étendit sur 4 ou 5 nuits et faillit déclencher une guerre violente et sanglante, à l’intérieur du Haram.

Cependant, Abou Oumayya ibn Al-Moughira Al-Makhzoumi leur fit la proposition de prendre comme juge – arbitre du conflit qui les opposait, la première personne, qui franchirait la porte de la mosquée pour venir les rejoindre. Alors, tout le monde accepta. Il plut ensuite à Allah qu’une telle personne fût Mohammad (saw). Dès qu’ils le virent, ils s’exclamèrent:

« Ça c’est le probe (Al-Amîn) \ Nous accepterons son arbitrage! C’est Mohammad! ».

Lorsque celui-ci fut arrivé et qu’on l’eut informé du motif du conflit, il fit apporter un manteau au milieu duquel il plaça la pierre pour ensuite demander aux chefs de tribus en conflit de tenir chacun un bout du manteau et de lever tous ensemble.

Aussitôt que le manteau atteignit la place de la pierre, il se saisit de celle-ci et la mit à sa place. Il s’agissait là d’un jugement équitable que tout le monde accepta. Les dépenses saines furent limitées aux Qouraïch. On sortit du côté nord, une marge de 6 coudées de long où repose la pierre. On éleva la porte du sol de telle sorte que n’importe qui ne saurait accéder à la Kaaba.

Lorsque le bâtiment eut atteint 15 coudées on le tortura sur 6 colonnes. A la fin des travaux, la Kaaba eut une forme presque carré et haute de 15 mètres. Le côté au niveau de la pierre et faisant face à elle mesurait 10,10 mètres. La pierre fut posée à une hauteur de 1,50 mètres de la piste de circumambulation. Le côté au niveau de la porte et faisant face à elle mesurait 12 mètres. La porte ouverte à ce niveau, était à 2 mètres du sol. A l’extérieur et vers le bas, la Kaaba était entourée d’un casbah d’une hauteur moyenne de 0,25 mètres et d’une largeur moyenne de 0,30 mètre. Ce Kasbah, appelé Chatherwan était une partie originelle du temple mais les Koraïchites le délaissèrent.

Aspects généraux de la biographie du prophète (saw) avant le début de la mission

Mohammad avait réuni en lui, par son éducation les meilleures des qualités que l’on pouvait retrouver chez les gens.

C’était un modèle raffiné de pensée lumineuse et d’observation pertinente, élevé à un haut niveau de perspicacité et de sagacité, d’originalité dans les idées, de rectitude dans le jugement et de bon sens dans le choix des moyens et des objectifs. Il recourait au silence dans ses longues méditations, mûrissait toujours la réflexion, approfondissait la vérité, l’explorant jusqu’au bout.

Par la fécondité de son esprit et la pureté de son caractère, il avait pris connaissance des réalités de la vie des collectivités. Il se détournait des superstitions et traitait avec les gens sur la base du discernement et de la clairvoyance. Toutes les fois qu’il trouvait que quelque chose était bonne, il y participait effectivement. Sinon, il se retirait dans sa solitude habituelle. Il ne buvait pas de vin et ne mangeait non plus de ce qu’on avait sacrifié ou immolé pour les dieux. Il n’assistait à aucune des fêtes organisées par les idolâtres car, il avait toujours éprouvé de l’aversion pour l’adoration futile et absurde des idoles, pratique qui plus que tout, pouvait susciter sa colère. Il ne supportait pas d’entendre jurer par Al-Lât et Al-Ozzâ. Il ne fait aucun doute qu’Allah l’avait entouré d’un mur de protection. Ainsi, lorsque les penchants de l’âme le poussaient à vouloir découvrir par curiosité la jouissance de ce monde, toutes les fois qu’il voulait suivre des traditions blâmables, la bienveillance divine

Intervenait immédiatement pour l’en empêcher.

Selon un rapport d’ibn Al-Athîr, le Messager d’Allah (saw) dit:

« Je n’ai songé que dans deux cas, à ce que faisaient les gens de l’époque anté-islamique, mais Allah m’empêchait toujours de parvenir à ces fins. Ensuite je ne cessai de songer à Allah jusqu’au moment où Il me fit l’honneur de me confier Son message. Pour le premier cas, je dis, une nuit, au jeune homme avec lequel je gardais les moutons au-dessus de la Mecque:

« Ah! si seulement tu me surveillais mes moutons pour me permettre d’aller à la Mecque veiller comme les autres jeunes »

Celui-ci accepta. Alors, je me mis en route. Juste à l’entrée de la Mecque, j’entendis une flûte.

« Qu’est-ce-que c’est »? demandai-je.
On me répondit: « C’est le mariage de tel homme avec telle femme ».

Alors, je me mis assis pour écouter mais Allah me poussa au sommeil et ce fut la chaleur des rayons du soleil qui, le lendemain, me réveilla. Ainsi retournai-je à mon compagnon.

Celui-ci m’interrogea sur la veillée et je lui racontai ce qui s’était passé. A propos du second cas, il m’arriva dans une autre nuit, de vouloir faire la même chose mais, une fois à la Mecque, le même sommeil me reprit, après quoi je n’ai plus songé au mal et au perfide ».

Tel que rapporté par Al-Boukhâri, Jabir ibn Abdallah dit:

« Lorsqu’on construisait la Kaaba, le prophète (saw) et Al-Abbâs s’y étaient rendus pour transporter des pierres. Alors Al-Abbâs dit au prophète (saw): « Mets ton manteau sur ta nuque pour te protéger des pierres. Celui-ci tomba à terre, levant les yeux vers le ciel. Après avoir récupéré il dit: mon manteau! mon manteau! – serrant contre lui son manteau ».

Un autre rapport mentionne:

« Depuis lors on a cessé de voir ses parties chastes ».

Le prophète (saw) se distinguait au sein de son peuple par sa douceur, sa vertu et sa générosité. C’était le meilleur de son peuple en fait d’esprit chevaleresque, de beauté de caractère, de convivialité, de bonté, de véracité, de souplesse, d’abstinence et de continence, de pratique de bonnes œuvres, de travail qualitatif, de respect des engagements, d’honnêteté et de probité.

D’ailleurs, on l’appelait Al-Amîn (le probe), en raison de son immense stock de qualités et de vertus. Comme le dit Khadija, la mère des croyants (ra),il supportait tout le monde, assistait les indigents, donnait l’hospitalité aux hôtes et aidait contre tout ce qui pouvait faire obstacle à la vérité.


Sur ce, Que la Paix de Dieu soit sur vous et vous accompagne partout où vous êtes.

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