Jour 21 : L’histoire de la calomnie
SOMMAIRE
L’objectif de l’histoire de la calomnie
La situation à Méline
L’histoire de la calomnie
Les preuves de la prophétie de Mohammad (saw)
Les groupes formés à Médine
Qu’a fait Safouân ?
La position du Prophète (saw)
L’innocence de Aïcha vient d’au-dessus des sept cieux
Les bonnes mœurs sociales contenues dans la sourate An-Noûr
Conclusion
L’histoire d’aujourd’hui fait partie des histoires prophétiques. Après l’histoire du bouclier volé et l’histoire de Ka’b Ibn Malek, c’est la troisième histoire des récits prophétiques cités dans le Coran. Elle s’est produite cinq ans après l’Hégire du Messager d’Allah (saw) à Médine. Elle est en rapport avec les bonnes mœurs sociales, la manière de protéger les foyers de l’intérieur et la défense de parler de l’honneur des femmes et des gens honnêtes, et d’avertir contre les rumeurs.
L’histoire s’est produite après la conquête de la Tranchée, qui est la dernière bataille qui opposa les Qouraïch aux musulmans. Le Prophète (saw) dit après la fin de la conquête :
« Aujourd’hui nous les envahissons, sans qu’ils ne nous envahissent ».
En effet, l’aspect des affrontements politiques et militaires avec les Qouraïch va changer après la conquête de la Tranchée. Les bonnes mœurs sociales et la construction intérieure des foyers qui constituent la nouvelle Ummah, avaient besoin de s’ancrer socialement.
L’histoire d’aujourd’hui est offerte à la presse, aux médias et aux réseaux sociaux et les avertit de parler de l’honneur des gens, même en présence de preuves, parce que la priorité est l’occultation des péchés de la société. La société doit être en sécurité. Prenez donc garde des rumeurs qui touchent à l’honneur des gens. On va apprendre dans cette histoire avec la méthode d’apprentissage par les évènements. Le problème a eu lieu et la société s’est divisé. Chacun a choisi son camp sans qu’il n’y ait de Révélation. Le problème a touché au Prophète (saw) et à sa famille. La société a choisi ce qu’elle désire et a réfléchit à l’histoire pendant plus d’un mois, ensuite est venu la Révélation pour corriger et rectifier.
L’objectif de l’histoire de la calomnie :
Cette histoire est citée dans la sourate 24 An-Noûr (La Lumière). Vingt versets environ de cette sourate parlent de la manière dont les sociétés gèrent les rumeurs. L’histoire s’adresse à la presse, aux médias et aux réseaux sociaux, mais aussi aux femmes qui complotent contre une autre femme en répandant les rumeurs, et aux jeunes des universités, du marché, de la cour, du bâtiment, du quartier, etc.… qui parlent, sans scrupules, des jeunes filles.
Le Prophète (saw) a souffert énormément à cause de cet évènement. Il a été atteint d’un grand mal et la Révélation a tardé tout un mois. Il y a de nombreuses leçons dans les histoires coraniques. Allah, exalté soit-Il, dit :
« Ne méditent-ils donc pas sur le Coran? S’il provenait d’un autre qu’Allah, ils y trouveraient certes maintes contradictions! »
(Coran 4 Verset 82)
Allah dit aussi :
« Ne méditent-ils pas sur le Coran? Ou y a-t-il des cadenas sur leurs cœurs? »
(Coran 47 Verset 24)
La situation à Médine :
Il y avait environ 700 hypocrites à Médine, avec Abd-Allah Ibn Abi-Saloûl à leur tête. Il avait une haine violente à l’égard du Prophète (saw) et à l’égard des musulmans. Il planifiait de devenir le roi de Médine au début de l’Hégire du Prophète (saw). Il le haïssait parce que les gens l’abandonnèrent et accueillirent le Prophète (saw). Il faisait semblant d’être musulman et cachait sa mécréance avec ses 700 adeptes. Quand la conquête de Uhud eut lieu, il sortit avec les musulmans. Mais quelques heures avant la bataille, il revint avec un tiers de l’armée pour déstabiliser les croyants. Mais ces derniers triomphèrent dans cette conquête et dans celle de la Tranchée également. Il réalisa alors que l’arme était inutile et s’orienta vers les rumeurs. Il visa Le Prophète (saw) pour démanteler la société de l’intérieur.
En l’an 5 de l’Hégire, il y eut une conquête qui s’appelle Banî Al-Mostalaq. Certaines gens voulaient attaquer Médine et les Compagnons alertèrent le Prophète (saw). Il prépara alors une armée pour les attaquer avant leur entrée à Médine. Les hypocrites sortirent avec lui pour provoquer une discorde interne. Les musulmans allèrent à la bataille avec Le Prophète (saw) puis vainquirent. A son retour, l’armée fit une pause sur le chemin et Aïcha (ra) fut accusée en son honneur, alors qu’elle était la femme de la plus honnête des créatures et la fille de Abou-Bakr As-Siddiq. Le fait qu’elle soit accusée de trahison avec un compagnon est une chose douloureuse.
Il faut faire preuve de patience pour distinguer les croyants. Allah dit :
« … Et Nous avons fait de certains d’entre vous une épreuve pour les autres -endurerez-vous avec constance? – Et ton Seigneur demeure Clairvoyant. »
(Coran 25 Verset 20)
La vie est ainsi. Il n’y a pas d’idéalisme, mais une lutte entre le Bien et le Mal. Votre bataille est de faire triompher le Bien sur le Mal.
L’histoire de la calomnie :
‘Aïcha (ra) raconte l’histoire et dit :
« Quand le Prophète (bpsl) voulait sortir en conquête, il tirait au sort entre ses femmes. (Ceci montre que les femmes sortaient pour les conquêtes et participaient aux batailles avec les hommes. Ainsi était la situation de la femme au temps du Prophète (saw) : participation et respect. ‘Aïcha fut choisie dans le tirage au sort.) »
Elle dit :
« Je sortis avec eux. L’armée vainquit et s’arrêta pour se reposer. Je partis pour satisfaire un besoin naturel. Quand je revins, l’armée s’apprêtait à partir. J’avais emprunté un collier à une femme des Ansars – ceci montre l’importance de rendre le dépôt –. Je regardai et ne trouvant pas le collier, je rebroussai chemin à la hâte pour le chercher. Je le trouvai et je revins, mais l’armée était déjà partie. Comme les femmes étaient légères, les transporteurs du siège couvert ne se rendirent pas compte de mon absence, quand ils le levèrent. L’armée partit donc et je demeurai toute seule dans le désert. Je m’assis sur place en pensant qu’ils allaient s’apercevoir de mon absence et revenir me chercher. Mes yeux se fermèrent et je dormis. Le Prophète (saw) laissait d’habitude, à l’arrière de l’armée, un compagnon, qui a participé à Badr, qui s’appelait Safouân Ibn Al-Mou’atel pour inspecter et surveiller si quelqu’un s’était perdu ou avait laissé des affaires. Quand il vint, il me vit. Il me tourna le dos et appela pour me réveiller : Certes nous sommes à Allah, et c’est à Lui que nous retournerons ! Je me réveillai. Alors, il approcha le chameau et je montai. Par Allah, nous n’échangeâmes pas un mot. Quand nous arrivâmes à l’armée, Abd-Allah Ibn Abi-Saloûl nous vit et commença à en parler en secret avec les hypocrites : où étaient-ils ? Qu’ont-ils fait ? Et la rumeur se répandit dans l’armée. »
Imaginez la situation de Abou Bakr As-Siddiq, le plus proche compagnon du Prophète (saw) et le père de sa femme bien aimée. Pour cette raison l’histoire s’appelle « les propos de la calomnie ». La calomnie est le mensonge, la fausseté, la diffamation et la rumeur qui n’a aucun fondement.
‘Aicha dit qu’Allah fut très clément avec elle, puisqu’elle tomba malade pendant un mois. Elle ne connut donc l’histoire que pour trois jours. Elle raconta :
« je ne savais pas ce que disaient les gens, mais je voyais le Prophète (saw) rentrer tout tourmenté. Sa manière de saluer était différente et je ne trouvais plus de lui la même affection que jadis. »
Malgré tout ce qui s’est passé, le Prophète (saw) ne lui parla pas de l’histoire pendant toute cette période.
Un mois moins trois jours s’est écoulé et ‘Aïcha commençait à retrouver ses forces. Elle dit :
« Je sortis avec la mère de Mostah – son fils Mostah Ibn Athâtha est le cousin de ‘Aïcha. Il est un émigré pauvre et Abou Bakr l’entretenait de son propre argent. »
Elle dit :
« je sortis avec elle dans le désert et pendant que nous marchions, elle trébucha et dit : malheureux soit Mostah ! Je lui dis : Tu injures un compagnon du Messager d’Allah qui a participé à Badr ? Elle dit : Ne sais-tu donc pas ce qu’il a dit de toi ? Je dis : Qu’a-t-il donc dit ? Elle me raconta alors les rumeurs des gens de la calomnie et que tout Médine était au courant. »
Les preuves de la prophétie de Mohammad (saw) :
Cette histoire est une preuve de la prophétie. La première preuve est que la révélation tarda un mois. Si le Prophète (saw) rédigeait lui-même le Noble Coran, il aurait écrit directement ce qu’il voulait. La deuxième preuve est le refus du Prophète (saw) d’émettre un quelconque châtiment contre ceux qui médisaient de sa femme. Il est le Prophète mari et le Prophète commandant, mais il n’utilisa pas son pouvoir dans un sujet qui concerne la Ummah. Ceci est une preuve de liberté et de justice.
Un orientaliste dit :
« à chaque fois que je doute de la prophétie de Mohammad, je considère l’histoire de la calomnie. Je m’arrête et je dis : il ne peut être qu’un Prophète ! ».
Parce que la Révélation tarda un mois sans que le sujet ne soit résolu, et aussi parce qu’il n’usa pas de son pouvoir. Ceci est une preuve de sa prophétie.
‘Aïcha dit :
« J’accourus au Prophète (saw) et le trouvai anxieux. »
Quand le Prophète (saw) a-t-il senti l’anxiété le plus, à la conquête de Uhud ou aux propos de la calomnie ?
A la conquête de Uhud, il eut une dent cassée, se blessa à la tête et le sang couvrit son visage. Le Prophète (saw) leva ses mains vers le ciel. On crut qu’il allait invoquer Allah contre ses ennemis, mais il dit :
« Allah, montre à mon peuple le droit chemin. Ils sont ignorants ».
Malgré tout ceci, on pense que les propos de la calomnie sont plus difficiles, parce que sa famille était accusée.
‘Aïcha demanda au Prophète (saw) :
« Permets-moi de rentrer chez mon père pour être soignée.
Il dit : « D’accord, vas-y si tu veux ! Elle alla chez sa mère et dit : As-tu entendu ce que disent les gens ? »
Elle dit : « oui. »
Elle dit : « Qu’en penses-tu ? »
Sa mère répondit : « ô ma fille, il n’y a nulle belle femme aimée par son mari et ayant des coépouses qui ne souffre pas. »
Elle demanda : « Le Prophète est au courant ? »
Elle dit : « oui. »
Elle demanda : « Mon père est au courant ? »
Elle dit : « oui. »
Alors ‘Aïcha monta sur le toit de la maison. Elle trouva son père, Abou Bakr, en train de réciter du Coran.
Elle demanda : « Les gens médisent de moi ? »
Il répondit : « Quand nous étions dans l’ignorance avant l’Islam, personne n’osait médire de nous, la famille de Abou Bakr. Les hypocrites osent-ils faire cela une fois qu’Allah nous a gratifié avec l’Islam ? »
L’Ange Gabriel ne descendit pas pendant toute cette période pour donner aux gens le temps de méditer l’évènement et d’apprendre la leçon, puisque Allah a dit :
« … Ne pensez pas que c’est un mal pour vous, mais plutôt, c’est un bien pour vous… »
(Coran 24 Verset 11)
Les groupes formés à Médine :
Les gens à Médine se divisèrent en plusieurs groupes :
– Le premier groupe : ne croit pas aux propos de la calomnie. Il s’agit de la majorité silencieuse : ne démentit pas et ne défend pas.
– Le deuxième groupe : une minorité qui refuse l’accusation et la démentit.
Dans ce groupe on trouve Abou Ayoub Al-Ansâri et sa femme.
Il lui dit : « as-tu entendu ce que disent les gens ? »
Elle répondit : « oui. »
Il lui dit : « si tu étais à la place de ‘Aïcha, aurais-tu fait ce qu’ils disent d’elle ? »
Elle dit : « non ! »
Il dit : « et ‘Aïcha est plus pieuse que toi ! »
Elle dit : « et toi, si tu étais à la place de Safouân, aurais-tu fait ce qu’ils disent de lui ? »
Il dit : non, qu’Allah me protège ! Elle dit : et Safouân est plus pieux que toi !
– Le troisième groupe : les hypocrites. Ils œuvraient pour répandre les rumeurs.
– Le quatrième groupe : les croyants qui ont cru aux rumeurs et parlé du sujet. Parmi eux on trouve Mostah Ibn Athâtha, et Hassan Ibn Thâbet, le poète du Prophète (saw) celui à qui le Prophète a dit : Parle, ô Hassan, et le Saint Esprit t’approuve.
Qu’a fait Safouân ?
Safouân perdit complètement le contrôle sur ses nerfs quand il connut que Hassan parlait de lui. Il le blessa à la tête et dit :
« Tu m’accuses de déshonneur ? »
Alors Hassan alla se plaindre au Prophète (saw). Le Prophète convoqua Safouân et dit :
« Soit tu l’indemnises, soit il t’inflige la même blessure. »
Il dit : « je n’ai pas de quoi l’indemniser. » Le Prophète dit : « je te donne. »
Un orientaliste discutait avec un exégète. Il lui demanda :
« De quelle manière ‘Aïcha a-t-elle pu faire face à la société après tout ce qu’on a dit d’elle ? »
L’exégète dit : « de la même manière dont Mariam a affronté son peuple quand elle vint portant Jésus, de la manière d’une femme loyale et confiante de son innocence chez Allah. »
Aïcha dit :
« Je demeurai trois jours sans fermer l’œil et sans m’arrêter de pleurer, au point que j’ai cru que mon foie allait exploser. »
La position du Prophète (saw) :
Il y avait trois solutions possibles devant le Prophète (saw) :
Première solution : divorcer, mais il ne l’a pas fait.
Deuxième solution : la défendre avec force et utiliser son pouvoir de commandant en émettant un ordre de ne plus médire de sa femme. Mais il ne l’a pas fait non plus, parce qu’il n’admettait pas d’user de son pouvoir pour défendre sa femme.
Troisième solution : laisser l’affaire à la société pour qu’elle choisisse ce qu’elle désire.
Quatrième solution : celle qu’a choisie le Prophète (saw) consistait à discuter avec différentes personnes. Il commença par en parler avec Um Ayman, la servante, et dit :
« as-tu entendu ce que disent les gens, Um Ayman ? »
Elle dit : « Oui, Messager d’Allah. »
Il dit : « qu’est-ce que tu en dis ? »
Elle dit : « Je protège mon ouïe et ma vue, ô Messager d’Allah. Par Allah, je n’ai connu d’elle que du bien ! »
Il alla ensuite vers Zeinab Bint Jahch, sa femme, dont la sœur a médit de ‘Aïcha. Elle dit la même chose que Um Ayman. Il passa donc vers la tranche des jeunes. Il alla vers Oussama Ibn Zaïd et dit :
« Qu’en dis-tu, Oussama ? »
Il dit : « Allah est le plus Grand, ô Messager d’Allah. C’est ta famille et je n’en connais que du bien. »
Il alla vers Ali et dit : « qu’en dis-tu, Ali ? »
Il dit : « ô Messager d’Allah, les femmes sont nombreuses. Divorce et marie-toi avec une autre. »
Il alla ensuite vers ‘Omar Ibn Al-Khattâb qui lui dit :
« Ô Messager d’Allah, qui vous a mariés ? »
Il dit : « Allah ! »
Il dit alors : « pensent-ils qu’Allah t’ordonne de l’épouser et te trompe ? »
Il dit : « dis-leur, ‘Omar ! »
Ceci montre que le Prophète savait qu’elle était innocente.
La position du Prophète (saw) montre sa sagesse, sa patience et sa cohérence. En effet, il prit l’avis des jeunes, des femmes et des plus âgés. Ensuite, il monta sur la chaire, rassembla les gens et dit :
« Ô gens, qui peut me prendre mon dû d’un homme qui a porté atteinte à ma famille, alors que je ne connais que du bien de ma famille et les gens en témoignent. On m’a cité un homme dont je ne connais que du bien, et qui n’est jamais entré dans ma maison en mon absence ou à mon insu. »
Oussayd Ibn Hadhîr, le seigneur de la tribu des Aous et un des loyaux Ansâr, se leva et dit : « Ô Messager d’Allah, s’il médit de la tribu des Aous, nous lui couperons la tête, et s’il médit de nos frères les Khazraj, ordonne-nous de lui couper la tête ! »
Alors Sa’d Ibn ‘Oubâda, un compagnon et seigneur de la tribu des Khazraj, se leva et dit : « tu as menti, par Allah ! Tu ne peux pas lui couper la tête ! »
Oussayd lui dit : « c’est toi le menteur ! Tu es un hypocrite qui défend un hypocrite ! »
Alors les gens de Aous et de Khazraj se levèrent, chacun prêt à se battre. Le Prophète (saw) descendit de la chaire et dit :
« Comment vous disputez vous ainsi, comme des ignorants, alors que je suis parmi vous ? Rentrez chez vous ! »
‘Aïcha dit :
« J’ai pleuré ainsi pendant trois jours, jusqu’à ce que le Prophète (saw) vînt me voir. Il entra alors qu’il y avait mes parents et ‘Omar Ibn Al-Khattâb chez moi et dit :
« Ô ‘Aïcha, si tu es innocente, Allah t’innocentera. Et si tu as commis un péché, implore le pardon d’Allah. Allah pardonne à Son serviteur s’il commet une faute et se repent. »
‘Aïcha dit :
« Mes larmes s’arrêtèrent et je regardai mes parents et dis : « vous ne répondez pas au Messager d’Allah ? »
Ils dirent : « par Allah, nous ne savons pas quoi répondre ! »
Elle dit : « par Allah, je vois que vous avez choisi votre position et vous l’avez crue ! Si j’avoue quelque chose que je n’ai pas faite, vous me croirez, et si je vous dis que je ne l’ai pas faite, vous ne me croirez pas. Par Allah, je ne trouve rien à dire sauf la parole du père de Joseph: « ô belle patience ! C’est Allah qu’il faut appeler au secours contre ce que vous racontez ! »
Ensuite, elle se leva pour invoquer Allah : « ô Allah, je sais que Tu vas m’innocenter. »
L’innocence de Aïcha vient d’au-dessus des sept cieux :
Aïcha dit :
« J’étais dans mon lit, invoquant Allah et espérant qu’Il m’innocente par une vision que verrait le Messager d’Allah dans son sommeil – bien que je pensais que mon humble personne ne méritait pas d’être le sujet d’une Révélation coranique. Mais se fut du Coran qu’on récitera jusqu’au jour du jugement dernier. Elle dit : Alors que le Prophète (saw) était chez nous, la Révélation descendit. Le Prophète rit et dit :
« Ô ‘Aïcha, sois contente ! Allah, exalté soit-Il, t’a innocentée ! »
Abou Bakr et ‘Omar dirent : « Lève-toi et remercie le Messager d’Allah. »
Elle dit : « Non, par Allah ! Je ne me lèverai ni pour le Messager d’Allah ni pour vous et je ne me prosternerai que pour Allah qui m’a innocentée ! Et elle se prosterna pour Allah, exalté soit-Il, par reconnaissance. »
Les versets suivant descendirent :
« Ceux qui sont venus avec la calomnie sont un groupe d’entre vous. Ne pensez pas que c’est un mal pour vous, mais plutôt, c’est un bien pour vous. A chacun d’eux ce qu’il s’est acquis comme péché. Celui d’entre eux qui s’est chargé de la plus grande part aura un énorme châtiment. »
(Coran 24 Verset 11)
Ensuite descendit la règle:
« Pourquoi, lorsque vous l’avez entendue [cette calomnie], les croyants et les croyantes n’ont-ils pas, en eux-mêmes, conjecturé favorablement, et n’ont-ils pas dit: « C’est une calomnie évidente? » »
(Coran 24 Verset 12)
Comme l’a fait Abou Ayoub Al-Ansâri.
« 13- Pourquoi n’ont-ils pas produit [à l’appui de leurs accusations] quatre témoins? S’ils ne produisent pas de témoins, alors ce sont eux, auprès d’Allah, les menteurs.
14- N’eussent-été la grâce d’Allah sur vous et Sa miséricorde ici-bas comme dans l’au-delà, un énorme châtiment vous aurait touchés pour cette (calomnie) dans laquelle vous vous êtes lancés,
15- quand vous colportiez la nouvelle avec vos langues et disiez de vos bouches ce dont vous n’aviez aucun savoir; et vous le comptiez comme insignifiant alors qu’auprès d’Allah cela est énorme
16- Et pourquoi, lorsque vous l’entendiez, ne disiez-vous pas: « Nous ne devons pas en parler. Gloire à Toi (ô Allah)! C’est une énorme calomnie »?
17- Allah vous exhorte à ne plus jamais revenir à une chose pareille si vous êtes croyants
18- Allah vous expose clairement les versets et Allah est Omniscient et Sage
19- Ceux qui aiment que la turpitude se propage parmi les croyants auront un châtiment douloureux, ici-bas comme dans l’au-delà. Allah sait, et vous, vous ne savez pas
20- Et n’eussent été la grâce d’Allah sur vous et Sa miséricorde et (n’eût été) qu’Allah est Compatissant et Miséricordieux »
(Coran 24 Verset 13 à 20)
Abou Bakr décida de ne plus entretenir Mostah, alors Allah lui défendit de le faire et dit :
« Et que les détenteurs de richesse et d’aisance parmi vous, ne jurent pas de ne plus faire des dons aux proches, aux pauvres, et à ceux qui émigrent dans le sentier d’Allah. Qu’ils pardonnent et absolvent. N’aimez-vous pas qu’Allah vous pardonne? et Allah est Pardonneur et Miséricordieux ! »
(Coran 24 Verset 22)
Ceci montre l’importance du lien avec les proches. Chaque personne doit pardonner à ses frères pour qu’Allah lui pardonne. Allah, exalté soit-il, dit :
« 23- Ceux qui lancent des accusations contre des femmes vertueuses, chastes [qui ne pensent même pas à commettre la turpitude] et croyantes sont maudits ici-bas comme dans l’au-delà; et ils auront un énorme châtiment
24- Le jour où leurs langues, leurs mains et leurs pieds témoigneront contre eux de ce qu’ils faisaient
25- Ce Jour-là, Allah leur donnera leur pleine et vraie rétribution; et ils sauront que c’est Allah qui est le Vrai de toute évidence ».
(Coran 24 Verset 23 à 25)
Les bonnes mœurs sociales contenues dans la sourate An-Noûr :
– Marier les jeunes :
Allah, exalté soit-Il dit :
« 32- Mariez les célibataires d’entre vous et les gens de bien parmi vos esclaves, hommes et femmes. S’ils sont besogneux, Allah les rendra riches par Sa grâce. Car (la grâce d’) Allah est immense et Il est Omniscient.
33- Et que ceux qui n’ont pas de quoi se marier, cherchent à rester chastes jusqu’à ce qu’Allah les enrichisse par Sa grâce… ».
(Coran 24 Verset 32 à 33)
– Demander la permission :
Allah, exalté soit-Il dit :
« Ô vous qui avez-cru! Que les esclaves que vous possédez vous demandent permission avant d’entrer, ainsi que ceux des vôtres qui n’ont pas encore atteint la puberté, à trois moments: avant la Salât de l’aube, à midi quand vous enlevez vos vêtements, ainsi qu’après la Salât de la nuit; trois occasions de vous dévêtir. En dehors de ces moments, nul reproche ni à vous ni à eux d’aller et venir, les uns chez les autres. C’est ainsi qu’Allah vous expose clairement Ses versets, et Allah est Omniscient et Sage ».
(Coran 24 Verset 58)
– Baisser le regard :
Allah, exalté soit-Il, dit :
« Dis aux croyants de baisser leurs regards et de garder leur chasteté. C’est plus pur pour eux. Allah est, certes, Parfaitement Connaisseur de ce qu’ils font ».
(Coran 24 Verset 30)
– Le voile :
Allah, exalté soit-Il, dit :
« Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines; et qu’elles ne montrent leurs atours qu’à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves qu’elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées des femmes. Et qu’elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l’on sache ce qu’elles cachent de leurs parures. Et repentez-vous tous devant Allah, ô croyants, afin que vous récoltiez le succès ».
(Coran 24 Verset 31)
Conclusion :
Cette sourate a été appelée « La Lumière » parce que si l’Homme applique ses bonnes mœurs, la société sera illuminée. La source de cette lumière est Allah, exalté soit-Il
« Allah est la Lumière des cieux et de la terre… »
(Coran 24 Verset 35)
Cette lumière descend dans les mosquées
« Dans des maisons [des mosquées] qu’Allah a permis que l’on élève, et où Son Nom est invoqué; Le glorifient en elles matin et après-midi »
(Coran 24 Verset 36)
Cette lumière descend sur
« des hommes que ni le négoce, ni le troc ne distraient de l’invocation d’Allah, de l’accomplissement de la Salât et de l’acquittement de la Zakat, et qui redoutent un Jour où les cœurs seront bouleversés ainsi que les regards. »
(Coran 24 Verset 37)
Allah décrit ceux qui ne respectent pas ces bonnes mœurs :« [Les actions des mécréants] sont encore semblables à des ténèbres sur une mer profonde: des vagues la recouvrent, [vagues] au dessus desquelles s’élèvent [d’autres] vagues, sur lesquelles il y a [d’épais] nuages. Ténèbres [entassées] les unes au-dessus des autres. Quand quelqu’un étend la main, il ne la distingue presque pas. Celui qu’Allah prive de lumière n’a aucune lumière »
(Coran 24 Verset 40)
C’est pour cette raison qu’il faut lire la sourate An-Noûr et appliquer es règles qu’elle contient pour illuminer la société et les foyers.