Le Coran

« …Telles sont les limites d’Allah. N’en approchez pas… »

Sourate 2 Verset 187


Verset Muslim Pro du 11 Mai 2020


« Il vous est permis de vous isoler avec vos femmes, la nuit du jeûne.
Elles sont votre vêtement et vous êtes le leur. Allah sait que vous vous Isoliez clandestinement avant cette autorisation. Il vous absout et vous pardonne. Désormais, usez de vos femmes librement et tenez-vous à ce qui vous a été prescrit par Allah sur ce point. Mangez et buvez jusqu’au moment où vous pourrez distinguer un fil blanc d’un fil noir à la lumière de l’aurore. Ensuite, observez le jeûne jusqu’à la nuit. Evitez tout contact avec vos femmes quand vous êtes en période de retraire spirituelle. Telles sont les limites d’Allah. N’en approchez pas. C’est ainsi qu’Allah montre les signes aux hommes. Peut-être se perfectionneront ils? »

Sourate 2 Verset 187

En commentant ce verset, Abou Hurayrah a raconté que, avant cette révélation, les musulmans s’interdisaient de manger, de boire et d’avoir de rapports charnels avec leurs femmes après l’accomplissement de la prière du soir Ichaa.
’Omar Ben Al-Khattâb avait une fois commercé avec sa femme après cette prière.

On a rapporté que la cause de la révélation de ce verset fut à l’occasion suivante « Gais Ben Sirma AL-Ansari, étant en état de jeune, rentra chez lui à l’heure de la rupture du jeune et demanda à sa femme: « As-tu quelque chose à manger? » – Non, répondit-elle, mais je vais aller le demander pour toi. Comme il travaillait toute la journée, il fut gagné par le sommeil. Sa femme, en retournant et le trouvant ainsi, s’écria: « Quelle mauvaise chance Que n’ai rien trouvé de quoi manger ».

Vers le milieu du jour suivant il s’évanouit. En rapportant ce fait au Prophète (saw) il reçut la révélation de ce verset: « Il vous est permis de vous isoler avec vos femmes la nuit du jeûne… jusqu’à la fin du verset. Les fidèles éprouvèrent alors une grande joie.

Dieu savait sans doute ce que les hommes faisaient: ils mangeaient, buvaient et cohabitaient avec leurs femmes, et II leur pardonnait car ils s’étaient lésés eux-mêmes. Il leur accorda la tolérance d’avoir de rapports avec elles en recherchant ce qu’il leur a prescrit c’est à dire une progéniture de manger et de boire jusqu’à ce qu’on puisse distinguer à l’aube un fil blanc d’un fil noir. Et c’était en effet une grâce et une miséricorde de Sa part.

Ibn Jarir a rapporté: « Durant le mois de Ramadan l’homme jeunait, et s’il lui arrivait de dormir avant la rupture du jeune, et en se réveillant la nuit, il s’interdisait de tout, jeunait le lendemain et ne rompait son jeune qu’au coucher du soleil. Un jour, Omar Ben Al-Khattâb passait la nuit chez des compagnons, en rentrant, il trouva sa femme endormie.
Voulant commercer avec elle, elle lui dit: « Ne vois-tu pas que j’étais endormie? » il lui répondit: « Mais moi je ne le suis pas encore. » Il la cohabita.

La meme chose arriva a Ka’b Ben Malek. Le lendemain matin ‘Omar se rendit chez le Prophète (saw) et lui raconta l’évènement d’hier. Dieu fit alors cette révélation, il accorda aux hommes l’autorisation de manger, de boire et d’avoir de rapports charnels avec leurs femmes par clémence, compassion et miséricorde envers eux.
« Tenez-vous ce qui vous a été prescrit par Allah sur ce point »

lbn Abbas, Moujahed et Ikrima ont dit qu’il s’agit de la progéniture. D’après
Abdul Rahman Ben Zaid Ben Aslam; c’est la cohabitation. Quant à Qatada, il a dit que ce verset renferme tout ce que Dieu a permis de faire.

« Mangez et buvez jusqu’au moment où vous pourrez distinguer un fil blanc d’un fil noir à la lumière de l’aurore. Ensuite observez le jeûne jusqu’à la nuit »: Dieu permet aux hommes le manger, le boire et la cohabitation des femmes toute la nuit jusqu’à ce qu’ils puissent distinguer la longueur de la nuit de la clarté du jour, en exprimant ceci par la distinction d’un fil blanc d’un autre noir. Il y avait parmi les hommes quelques-uns qui attachaient a leurs pieds des fils noirs et blancs et mangeaient jusqu’à ce qu’ils pussent les distinguer. Dieu révéla ensuite; « a la lumière de l’aurore ». Alors ils s’aperçurent qu’il s’agit de la distinction entre la nuit et le jour.

Ady Ben Hatem a raconté:
« Quand ce verset fut révélé, je prenais deux cordons; l’un noir et l’autre blanc, les mettais sous mon coussin et les regardais, pouvant distinguer l’un de l’autre je m’abstenais de tout. Le lendemain matin, je me rendis auprès de l’Envoyé de Dieu (saw) et lui fis part de mon agir. Il me répondit : « Il s’agit bien de l’obscurité de la nuit et la clarté du jour ».

Il y a dans la tolérance de manger jusqu’à l’aube une recommandation à prendre le Suhoor (qui est le dernier repas que prend l’homme à la fin de la nuit pour jeuner). A ce sujet, il a été rapporté dans les deux Sahihs que, d’après Anas, l’Envoyé de Dieu (saw) a dit: « Prenez le Suhoor car il y en a bénédiction et Prospérité »

‘Amr Ben AI-‘As (ra) a rapporté que l’Envoyé de Dieu (saw) a dit:
« Ce qui distingue notre jeune de celui des gens du livre, est le repas du suhoor »
(Rapporte par Muslim)

Le Prophète (saw) a dit aussi:
« Le suhoor est un repas béni, ne le négligez pas fut-ce de prendre une gorgée d’eau. Dieu et ses anges bénissent ceux qui prennent le suhoor »
(Rapporte par Ahmed)

Il est aussi recommandé de le retarder d’après ce hadith raconté par Zaid Ben Thabet:
« Nous primes le suhoor en compagnie de l’Envoyé de Dieu (saw) et fîmes ensuite la prière de l’aube ». Anas Ben Malek demanda à Zaid: « Quel fut le temps qui s’écoula entre le suhoor et l’appel à la prière? »  Il répondit: « Le temps de réciter cinquante versets ».

L’Envoyé de Dieu (saw) a dit aussi:
« Ma communauté ne cessera d’être dans le bien tant qu’elle hâtera la rupture du jeune (après le coucher du soleil) et retardera le suhoor »
(Rapporte par Ahmed)

Dans son interprétation, Ibn Jarir a rapporté que certains ulémas ont dit que le jeune commence lors du lever du soleil et de le rompre à son coucher. C’est vraiment étonnant de rapporter des dires pareils qui contredisent le Coran:
« Mangez et buvez jusqu’au moment où vous pourrez distinguer un fil blanc d’un fil noir a la lumière de l’aurore ».

D’autre part, il a été rapporté dans les deux Sahihs que ‘Aicha (ra) a raconte que l’Envoyé de Dieu (saw) a dit:
« Que l’appel à la prière fait par Bilal ne nous empêche pas de prendre le suhoor, car il le fait quand il fait encore nuit. Mangez et buvez jusqu’au moment où vous entendez l’appel de Ibn Oum Maktoum car il ne le fait que lorsque l’aube apparait ».

‘Ata’ a rapporté qu’il a entendu Ibn Abbas dire:
« Elles sont deux clartés qui annoncent l’aube: la première apparait au ciel dont on ne doit pas en tenir compte, tandis que la deuxième éclaire les cimes des Montagnes, et c’est elle qui annonce l’abstention de tout » .

Comme Dieu le Très haut a fixé l’aurore en tant que moment où le jeuneur, devra s’abstenir de manger, de boire et de cohabiter les femmes, il en résulte que celui qui, se trouvant le matin en état d’impuretés majeure (Janaba) devra faire une lotion et poursuivre son jeune sans rien lui reprocher. Telle est l’opinion des quatre imams et de la majorité des ulémas. Boukhâri et Muslim ont rapporté que ‘Aicha et Oum Salama (ra) ont dit:
« Il arrivait à l’Envoyé de Dieu (saw) de se trouver le matin pollué à la suite d’une cohabitation. Il faisait une lotion et jeunait sans interrompre son jeune ni le remplacer »

« Ensuite observez le jeûne jusqu’à la nuit »: Ceci signifie que la rupture du jeune doit avoir lieu après le coucher du soleil. L’Envoyé de Dieu (saw) a dit: « Lorsque vous voyez la nuit apparaitre de ce côté et le jour disparaitre de ce côté, le jeuneur peut rompre le jeune ».

Abou Hurayrah (ra) a rapporté que l’Envoyé de Dieu (saw) a dit:
« Dieu a Lui la puissance et la gloire dit: « Les hommes que je préfère le plus sont ceux qui hâtent la rupture du jeune »
(Rapporte par Ahmed et Tirmidhi)

D’après des hadiths authentifies, le Prophète (saw) a interdit aux hommes de pratiquer le jeune continu, c’est à dire poursuivre le jeune d’un jour à l’autre sans manger ni boire. A cet égard, Abou Hurayrah a rapporté:
« Le Prophete (saw) a interdit de faire un jeune continuel. Un homme lui dit:
« Mais toi tu le pratiques o Envoyé de Dieu! » Il lui répondit: « Je ne suis pas comme l’un d’entre vous, car la nuit, mon Seigneur me nourrit et m’abreuve ».

Comme les fidèles renoncèrent a ses ordres, Il fit un jeune continuel avec eux jour après jour, puis la nouvelle lune apparut. Il leur dit alors:
« Si la lune tardait à apparaitre, je vous laisserais le temps de continuer votre jeune plus que vous l’avez fait ». Il leur dit cela pour sanctionner leur désobéissance.
(Rapporte par Boukhari, Mousiim et Ahmed)

Quant à celui qui veut continuer son jeune durant la nuit jusqu’au moment du suhoor, il peut le faire comme le Prophète (saw) l’a toléré.

« Eviter tout contact avec vos femmes quand vous êtes en période de retraite spirituelle »: Ibn Abbas a commenté cela en disant que l’homme qui fait une retraite spirituelle dans la mosquée, que ce soit au mois de Ramadan ou autre, est défendu d’avoir de rapports avec sa femme jour et nuit jusqu’à l’écoulement de la période de sa retraite.

Le retraite a le droit, selon l’opinion des ulémas, de quitter le lieu de sa retraite et se rendre chez lui pour satisfaire un besoin, ou manger, mais il lui est interdit meme d’embrasser sa femme, et d’y rester plus que le moment nécessaire pour satisfaire un besoin quelconque.

Rien ne devra le préoccuper autre que la retraite. De meme il lui est défendu de visiter un malade et peut se contenter de s’enquérir de son état si, en route vers la mosquée, rencontre une personne qui puisse l’informer.

La mention de la retraite après le jeune comme il est cité dans ce verset, est une exhortation et un avertissement que cette retraite n’a lieu qu’au mois de Ramadan, comme II a été rapporté dans les traditions que l’Envoyé de Dieu (saw) la faisait durant la dernière décade de ce mois jusqu’à sa mort. Après sa mort, ses épouses la pratiquaient. Il a été cite dans les deux Salishs que Safa Bent Houyay -l’épousé du Prophète (saw) le visita une nuit alors qu’il faisait sa retraite spirituelle dans la mosquée. En sortant, il l’accompagna jusqu’à son appartement qui se trouvait à l’extrémité de Médine dans la demeure d’Oussama Ben Zaid. En route ils rencontrèrent deux hommes des Ansars (Médinois). En voyant le Prophète (saw), ils hâtèrent le pas par pudeur car sa femme l’accompagnait. Il leur dit: « Doucement! C’est Safia Bent Houyay ma femme » Ils répondirent: « Gloire à Dieu, o Envoyé de Dieu! » Il répliqua:
« Le diable s ’infiltre dans le cœur de l’homme comme le sang qui coule dans ses veines, et je crains qu’il ne jette quelque soupçon dans vos cœurs »
(Rapporte par Boukhâri et Mouslim)

Al-Chafé’i a commenté cela en disant: « Le Prophète (saw) voulut, par ses paroles et son agissement, enseigner aux hommes de sa communauté comment éviter un soupçon au moment propice afin que personne ne commette un acte blâmable et qu’il soit circonspecte ».

Le contact avec la femme signifie tout rapport charnel et les attouchements qui le précèdent. Quant aux choses ordinaires il n’y a aucun mal à les expédier. Car ‘Aicha (ra) a rapporté:
« L ’Envoyé de Dieu (saw) me tendait la tête pour la lui peigner du moment que j’avais mes menstrues. Il ne rentrait que pour satisfaire un besoin tout comme les autres. « Telles sont les limites d’Allah. N’en approchez pas »:

C’est à dire telles sont les lois ne les transgressez pas. Il s’agit du jeune, ses règles et son but, Dieu vous les a montrés clairement, et les règles de la retraite Spirituelle que vous devez suivre. Peut-être, grâce à ces lois et règles, ils trouveront la voie droite.

(Tafsir d’Ibn Kathir)

Afficher plus

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page