Rappels Islamiques

Lettre d’un père à son enfant l’encourageant à prier

Ecrite par son excellence : Cheikh Abd Razzaq al-Badr


Louange à Allah, que la prière et le salut soient sur son prophète Mohamed sur sa famille et sur tous ceux qui le suivent jusqu’au jour de la résurrection.


Au nom d’Allah le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

A mon cher et noble fils (ou fille), qu’Allah te préserve, te permette d’obtenir Sa satisfaction et te rende heureux dans ce bas monde et dans l’autre.

Que la paix, la miséricorde et les bénédictions d’Allah soient sur toi.

Je t’écris cette lettre pleine d’amour et de rappel, à l’encre de mon cœur.

D’un père, affectueux et compatissant à l’égard de la prunelle de ses yeux et de ce qu’il a de plus cher, qui espère ton bonheur et ta réussite.

Et c’est Allah Seul que j’invoque afin qu’Il t’oriente et veille sur toi.

Sache, mon cher fils, que la prière est la chose la plus importante pour le serviteur d’Allah.

Celui qui la préserve et l’accomplis assidument aura préservé sa religion.

Quant à celui qui la délaisse, le reste de ses actions n’en seront que plus mauvaises.

Elle constitue le pilier central de la religion, et la validité de ses autres actions repose sur l’acceptation de sa prière.

Si sa prière est mauvaise, le reste de ses actions le seront.

C’est la première obligation en Islam, et c’est la dernière chose qui sera abandonnée de la religion.

Ainsi elle représente le début et la fin de l’Islam.

La pratique d’un musulman, ses adorations et son comportement dans sa vie mondaine et religieuse ne seront correctes que lorsqu’il accomplira cette prière comme il se doit.

Mon cher fils, sache que tu as deux rendez-vous durant lesquels tu te présenteras à Allah.

L’un d’entre eux a lieu ici-bas, et le second lorsque tu rencontreras Allah au jour de la Résurrection.

La réussite de ton second rendez-vous dépend de la bonne tenue du premier, tout comme la perdition de celui-là résulte de la négligence de celui-ci.

Le premier rendez-vous: c’est cette prière qu’Allah a prescrite et rendue obligatoire à Ses serviteurs cinq fois par jour.

Ainsi, celui qui la préserve, lui accorde de l’importance, l’accomplit à son heure, en respectant ses conditions, ses piliers, et ses actes obligatoires verra son rendez-vous le jour du Jugement écourté et facile. Il sera heureux et satisfait.

Mais s’il n’accorde aucune importance à cette prière, la délaisse et néglige ses conditions, ses piliers, et ses obligations, alors son rendez-vous se passera dans des conditions difficiles.

At Tirmidhy et an-Nassa’y rapportent selon Hourayth ibn Qabisa (ra) :

« Je me rendais à Médine et invoquais Allah qu’Il m’accorde un compagnon vertueux. Je m’assis auprès d’Abou Hurayrah et lui dit : Ô Abou Hurayrah! J’ai invoqué Allah de m’accorder un compagnon vertueux. Enseigne-moi donc un hadith que tu as retenu du Messager d’Allah (saw), en espérant qu’Allah m’en fasse profiter. Abou Hurayrah lui dit :
« J’ai entendu le Messager d’Allah dire : « La première des choses sur laquelle sera jugé le serviteur au jour de la Résurrection est sa prière. Si celle-ci est bonne il aura réussi et sera heureux. Si elle ne l’est pas, il aura alors perdu et sera malheureux ».

(Rapporté par Tirmidhy (413) et ibn Maja (1425) et authentifié par al Albany)

Remarque donc, mon cher fils, que la réussite de ton second rendez-vous dépend de la bonne tenue du premier, tout comme la perdition du deuxième dépend également du premier.

Crains donc Allah sur la prière et sois assidu à ce rendez-vous devant Allah. Accorde de l’importance à cette prière, Allah t’en accordera également, et ta place grandira auprès de Lui.

Ô mon fils ! Si Allah t’a accordé un père qui veille à ce que tu accomplisses la prière régulièrement et qui t’y encourage, prends garde à ne pas te mettre en colère contre lui ou être dérangé par l’attention qu’il te porte.

Par Allah ! il n’agit ainsi que pour te voir préservé de la colère d’Allah et par espoir que tu obtiennes Sa satisfaction. Car Allah ne sera jamais satisfait de toi que lorsque tu accompliras cette prière avec assiduité.

Mon cher fils, Il fait partie du respect de cette prière et de sa considération que lorsque tu y es appelé, tu t’y rendes avec dynamisme, et envie, et non pas avec paresse et nonchalance.

Abou al Qâsim al Asbahâny a rapporté dans son livre « at-Targhib wa at-tarhib » selon ‘Abdallah ibn ‘Abbâs :

« Il est détestable que l’homme se lève pour la prière avec paresse.
Qu’il s’y rende plutôt avec un visage apaisé, avec envie et enthousiasme, car il s’adresse à Allah. Car lorsqu’il prie, Allah est devant lui, lui pardonnant ses péchés et répondant à ses invocations. Puis ibn ‘Abbâs récitait ce verset : « Et lorsqu’ils se lèvent pour la prière, ils se lèvent avec paresse » (Coran 4 Verset 142). »

Ainsi, la faiblesse, la paresse, et la nonchalance chez le serviteur résultent de la faiblesse de son cœur et de l’ignorance de la valeur et de la place de la prière auprès d’Allah.

Observe l’importance qu’avait cette prière pour les premières générations de cette communauté, comme le rapporte ‘Abdallah ibn Mas’ûd :

« J’ai connu une époque où, parmi nous, ne manquait la prière en commun qu’un hypocrite dont l’hypocrisie était connue de tous. Certes, on amenait un homme appuyé sur deux autres pour le placer dans le rang ».

Lorsque l’un d’entre eux ne pouvait se rendre tout seul à la prière en raison d’une maladie ou de la vieillesse, on le portait afin de l’amener à la mosquée jusqu’à le placer dans le rang.

Tout cela, car leurs cœurs saisissaient parfaitement la valeur et la place de la prière.

Ainsi, leurs corps, malgré leur faiblesse et leur incapacité, étaient portés par leurs cœurs remplis de cette connaissance.

Et saches que la prière du matin (al fajr) qui marque le début de la journée a une place toute particulière. Son accomplissement régulier indique la réussite du croyant et son bien être durant toute la journée. Au contraire, sa négligence est un signe de la perte de cette journée entière et de sa bénédiction.

Médite ce hadith rapporté par al Boukhâri et Muslim, selon Abou Hurayrah :

« Le Messager d’Allah(saw) a dit : « Lorsque l’un de vous s’endort, le diable noue trois nœuds sur sa nuque. A chaque nœud il dit : que ta nuit soit longue, dors longuement. Lorsqu’il se réveille, s’il évoque Allah un nœud se défait. S’il fait les ablutions, un autre nœud se défait. S’il prie, le dernier nœud se défait. Alors, il se réveille dynamique et de bonne humeur. Sinon, il se réveille paresseux et de mauvaise humeur ».

Voici l’état de celui qui délaisse la prière du fajr : de mauvaise humeur et il passe sa journée entière paresseusement. Alors que s’il accompli la prière du matin à son heure avec les musulmans à la mosquée, elle sera pour lui une source de bénédiction et de bien être toute la journée.

Médite également le hadith rapporté par al Boukhâri et Muslim selon ‘Abdallah ibn Mas’ûd :

« On mentionna au Messager d’Allah (saw) un homme qui dormit une nuit jusqu’au matin. Le Prophète déclara: C’est un homme dans l’oreille (ou dans les oreilles) duquel le diable a uriné »

Les Savants ont expliqué que cette urine est réelle. Comment quelqu’un pourrait-il accepter ceci ? Se levait l’oreille remplie de l’urine du diable. Voici l’état de celui qui délaisse la prière du matin à son heure.

Médite enfin ce hadith rapporté par al Bukhâri selon Samoura ibn Joundoub lorsque le Prophète (saw) relata un de ses rêves :

« Puis nous arrivâmes auprès d’un homme couché sur le sol, et un autre, un rocher entre les mains, se tenait au-dessus de lui. Il jetait le rocher sur sa tête et celle-ci se trouvait broyée. Le rocher roulait et pendant ce temps sa tête se recomposait. Puis l’homme debout recommençait et écrasait à nouveau la tête de celui qui était allongé ».
A la fin du hadith le Prophète (saw) dit :
« Le premier homme que tu as vu et dont la tête était écrasée, est un homme qui a appris le Coran sans le mettre en pratique et qui dort au moment de la prière obligatoire ».

Son châtiment fut appliqué à sa tête car il ne se réveillait pas pour la prière, et elle restait couchée au lieu de se lever.

Mon cher fils, prends exemple sur les pieux prédécesseurs:

Waki’ ibn al Jarrâh (Savant né en 129 de l’hégire. Parmi ses élèves: Ahmed ibn Hanbal, et abd Allah ibn al Moubârak)  a dit :

« al A’mach avoisinait les 70 ans, et malgré cela il ne manqua jamais l’entrée en prière à la mosquée. Et plus de 70 fois je priai avec lui, et je ne l’ai jamais vu rattraper une unité de prière (rak’ât) ».

Ghassâne a dit :

« Le cousin de Bichr ibn Mansour (Savant et ascète mort en 180 de l’hégire) m’a dit : « Je n’ai jamais vu mon oncle manquer l’entrée en prière à la mosquée »

Sa’îd ibn al Mousayab (Savant (14h-94h), élève des Compagnons et notamment d’Abou Hourayra)  a dit :

« Je n’ai jamais manqué l’entrée en prière à la mosquée pendant 50 ans. Et je n’ai jamais vu la nuque d’un homme pendant la prière. (Car il priait toujours au premier rang) ».

Mouhammed ibn Samâ’a (Savant et ascète mort en 233 de l’hégire.)  a dit :

« Pendant 40 ans je n’ai jamais manqué l’entrée en prière à la mosquée. Et je n’ai manqué la prière en groupe qu’à une seule reprise: le jour où ma mère est décédée »

Abou Daoud a dit :

« Ibrahim as-Sâigh (Mort en 131 de l’hégire)  était un homme pieux. Il fut assassiné par Abou Muslim. Lorsqu’il levait son marteau et qu’il entendait l’appel à la prière il le posait avant d’avoir frappé avec et se rendait à la prière ».

Ibrahim at-Taymi (Savant mort en 92 de l’hégire, élève des Compagnons) disait :

« Si tu vois un homme qui néglige l’entrée en prière, ne lui accorde pas la moindre importance »

Mon cher fils, la prière est la lumière des croyants qui illumine leur cœur. C’est le lien entre le serviteur et son Seigneur. Lorsque cette prière est accomplie parfaitement, avec les actes obligatoires et surérogatoires, avec un cœur recueilli et humilié, le serviteur a alors l’impression de se présenter et se tenir debout devant Allah, humble et craintif. Il veille à ses moindres faits et gestes devant son Seigneur, et L’implore et L’invoque sincèrement. Il ne fait aucun doute qu’une telle prière est l’un des meilleurs moyens d’obtenir tous les biens et de repousser tous les maux et autres turpitudes.

Parmi les immenses bienfaits et profits de cette prière est qu’elle permet d’obtenir le pardon d’Allah, et d’effacer les péchés. Al Boukhâri et Muslim rapportent selon Abou Hurayrah que le Messager d’Allah (saw) a dit :

« Voyez-vous si l’un d’entre vous avait une rivière devant sa porte dans  laquelle  il  se  laverait  cinq  fois  par  jour,  lui  resterait-il  la  moindre  saleté  ?
Ils répondirent: Il ne lui resterait pas la moindre impureté.
Il dit : Telle est l’image des cinq prières quotidiennes par lesquelles Allah efface les péchés ».

Je demande à Allah le Généreux qu’Il te permette d’honorer cette prière et d’y être assidu, qu’Il te permette de l’accomplir de la meilleure des manières, qu’Il ouvre ton cœur, qu’Il te facilite toutes tes affaires et qu’Il t’élève dans ce bas monde et dans l’autre.

Que la prière et le salut d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed (saw), sur sa Famille et ses Compagnons.

Que la paix, la miséricorde et les bénédictions d’Allah soient sur toi.

Ton père qui t’aime.


Et Allah seul détient La Vérité
Sur ce, Que la Paix de Dieu soit sur vous et vous accompagne partout où vous êtes.

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