Rappels Islamiques

Le point de vue de l’Islam concernant la contrainte


Louange à Allah, que la prière et le salut soient sur son prophète Mohamed sur sa famille et sur tous ceux qui le suivent jusqu’au jour de la résurrection


Cet Article démontrera à quel point l’esprit de tolérance est présent dans l’Islam et la contrainte y est rejetée.

Signification du mot contrainte (`ikrâh)

La contrainte consiste à imposer à une personne une chose qu’elle déteste.

La définition terminologique de la contrainte englobe toutes les vexations qu’un individu impose à une autre personne si celle-ci refuse de se plier à ses ordres : violence physique ou verbale, privation de liberté, privation de moyens de subsistances légitimes ou autres moyens de rétorsion.

Le point de vue de l’Islam concernant ses opposants

Il n’existe pas de religion ayant détaillé les droits et les devoirs de ses opposants aussi précisément que l’Islam à travers sa législation. Certains savants de l’Islam ont rédigé des ouvrages sur ce sujet, citons notamment le livre très important d’Ibn al-Qayyim intitulé `Ahkâmu `ahli dh-dhimmah (Jugements en rapport avec les non-musulmans liés aux musulmans par un pacte).

C’est pour cela que certains spécialistes des droits de l’homme affirment que le pacte institué par le Prophète (saw) entre musulmans et non-musulmans représente la première déclaration reconnaissant la liberté de choisir sa religion.

La contrainte est exclue de la conversion à l’Islam

L’Islam a comme principe de ne contraindre personne à se convertir. Ce principe apparaît sans ambiguïté dans les textes religieux et fut suivi par les musulmans dans leurs relations avec les autres peuples. Ainsi, une conversion forcée à une religion ou à une croyance est exclue pour plusieurs raisons. Les voici:

1. Celui qui est contraint à croire n’en tirera aucun avantage car il est indispensable que la foi résulte, d’une certitude, d’une conviction, d’une croyance sincère et qu’elle provienne d’un cœur serein.

Ibn Taymiyyah écrivit à ce sujet :

« C’est pour cela qu’il n’existe parminous aucune divergence concernant la validité de paroles prononcées sous une contrainte illégitime. Ainsi, le fait de se déclarer croyant ou mécréant en y étant illégitimement contraint n’a aucune valeur ».

2. La fonction des messagers et de leurs disciples est de faire parvenir le message et la vérité aux gens. Allah dit :

«  …tu n’es chargé que de transmettre [le message]… « 

(Coran 33 Verset 48)

Il dit également :

« Dis : Je ne suis qu’un avertisseur… »

(Coran 38 Verset 65)

Leur mission consiste donc à prêcher, à transmettre le message aux autres hommes, à leur prodiguer de bons conseils, à ordonner le bien et à éloigner du mal. C’est là la guidée qui relève de leur compétence. Seul Allah en revanche guide les cœurs.

Ceci fait apparaître un des aspects fondamentaux de la liberté telle qu’elle est conçue par l’Islam, qui consiste à s’affranchir de tout intermédiaire entre soi-même et son Créateur. En effet, la relation entre l’être humain et son Créateur est directe et ne reconnaît aucun intermédiaire, quel que soit son rang.

3. Lorsqu’un musulman épouse une femme juive ou chrétienne, celle-ci n’est pas tenue de renier sa religion et de se convertir à l’Islam. Au contraire, elle dispose entièrement du droit de garder sa foi et continue de jouir de la totalité de ses autres droits

Les textes religieux les plus célèbres prouvant que la contrainte est exclue de l’Islam

La plus célèbre preuve issue du Coran et de la Sunna est sans aucun doute le verset dans lequel Allah dit :

« Nulle contrainte en religion ! Car le bon chemin s’est distingué de l’égarement… »

(Coran 2 Verset 256)

Ibn Kathîr commente ce verset en ces termes:

« Ce verset signifie : ne contraignez personne à se convertir à l’Islam car l’Islam est une vérité dont les preuves sont claires et ainsi, aucune contrainte n’est nécessaire afin de convertir une personne à cette religion. Celui qu’Allah guide à l’Islam, Il le lui fait aimer et éclaire sa clairvoyance se convertira en connaissance de cause. Quant à celui dont Allah aveugle le cœur et scelle ses oreilles ainsi que ses yeux, il ne tirera aucun avantage à se convertir sous la contrainte »

Par ailleurs, le Coran donne une autre image du bon traitement qu’il prescrit en faveur de ses opposants lorsqu’Allah dit :

« Allah ne vous défend pas d’être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures.
Car Allah aime les équitables. Allah vous défend seulement de prendre pour alliés ceux qui vous ont combattus pour la religion, chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion. Et ceux qui les prennent pour alliés sont les injustes »

(Coran 60 Versets 8-9)

Le verset montre clairement que ces opposants restèrent parmi les musulmans tout en gardant leur religion sans que l’Islam n’interdise d’être bienfaisant envers eux. D’autre part, on trouve le principe de liberté religieuse affirmé dans le verset où Allah dit :

« Et dis : «La vérité émane de votre Seigneur. Quiconque le veut, qu’il croie, quiconque le veut qu’il mécroie»… »

(Coran 7 Verset 29)

Ce verset commande de prêcher mais n’implique pas une obligation de résultat, même si tous les hommes ont l’obligation d’être des musulmans.

Témoignages de non-musulmans en faveur de la tolérance des musulmans

Il existe de nombreux témoignages qui mettent en exergue la tolérance des musulmans, leur justice, voire leur bienfaisance envers ceux qui pratiquent des religions opposées à la leur. La plupart de ces témoignages proviennent d’observateurs neutres, certains autres proviennent de membres du clergé alors que d’autres encore proviennent de personnes connues pour leur haine et leur ignorance de l’Islam. Nous reproduirons dans ce qui suit certains de ces témoignages :

1. Dans l’Encyclopédie Biblique, écrite par un groupe de théologiens spécialistes de la Bible et qui traite de la situation religieuse du monde, on trouve les lignes suivantes concernant le traitement juste réservé aux chrétiens d’Égypte durant la conquête musulmane :

« Les juifs et les coptes furent mieux traités par les Arabes que par les Byzantins ou les ecclésiastiques grecs. Après la conquête arabe, l’Église ne subit plus aucune persécution. Elle connut alors une période d’essor et le nombre de ses fidèles augmenta considérablement »

2. L’évêque Michel Yatîm commente en ces termes la conquête musulmane de la Syrie et de la Mésopotamie, qui étaient majoritairement peuplés de chrétiens :

« Après que les Arabes eussent établi leur domination sur toute la région quelques années seulement après le début de la conquête, les califes et souverains musulmans se virent obligés de prendre des décisions claires définissant la manière des musulmans de considérer les chrétiens et organisant la situation religieuse, politique et sociale de ces derniers. Cette époque fut caractérisée par la tolérance et la grandeur d’esprit. Les musulmans permirent à ceux qui le désiraient parmi les habitants, les moines et les fonctionnaires de migrer en territoire byzantin.
Un grand nombre de chrétiens quittèrent la région et ceux qui choisirent de rester conservèrent leurs églises, leurs biens ainsi que leur liberté de culte et leurs lois religieuse continuèrent d’êtres appliquées par leurs dignitaires ».

Michel Yatîm évoque ensuite les devoirs qu’ils étaient tenus d’accomplir en contrepartie de ces droits.

3. Ignaz Goldziher, un orientaliste connu pour ses critiques infondées de certaines lois islamiques, ne cache pas son admiration pour la tolérance de l’Islam lorsqu’il écrit :

« Le sentiment de la tolérance dans l’ancien Islam était fondé sur la parole du Coran (sourate 2 verset 257) : «  Il n’y a pas de contrainte en matière de religion « … Les renseignements que nous possédons sur les premières décades de l’Islam fournissent maints exemples de la tolérance religieuse des premiers califes à l’égard des adeptes des anciennes religions. Très édifiantes sont surtout les instructions données aux chefs des troupes qui partaient en campagne ».

4. L’orientaliste allemande Sigrid Hunke écrivit pour sa part :

« Les accusations de fanatisme et de barbarie portées par certains contre les musulmans ne sont que des légendes nées de leur imagination, démenties par des milliers de preuves de leur tolérance et de leur humanité dans le traitement des peuples vaincus. L’histoire ne nous présente dans ses longues pages qu’un nombre infime de peuples qui traitèrent leurs adversaires et leurs opposants aussi équitablement que les Arabes. Ce comportement eut des conséquences positives, puisqu’il permit à la civilisation arabe de prendre racine chez les vaincus plus efficacement que la civilisation grecque à l’éclat trompeur ou la civilisation romaine brutale et violente ».

5. L’orientaliste anglais Thomas Arnold écrit dans son livre Preaching of

Islam :
« D’après les exemples de tolérance ci-dessus donnés à l’égard des Arabes chrétiens et dont firent preuve aussi bien les musulmans victorieux du premier siècle de l’Hégire que les générations qui les suivirent, nous pouvons sûrement en déduire que ces tribus chrétiennes qui avaient alors embrassé l’Islam le firent de leur libre choix et leur propre gré. De plus, le fait que des Arabes chrétiens vivent encore aujourd’hui parmi les musulmans est une preuve de cette tolérance ».

Il écrivit ensuite quelques lignes plus loin :

« On n’a jamais entendu parler d’aucune tentative organisée visant à forcer les populations non-musulmanes à embrasser l’Islam ni d’aucune persécution systématique destinée à éliminer la religion chrétienne ».

Voici donc quelques témoignages parmi tant d’autres qui illustrent la tolérance dont faisaient preuve les musulmans.


Et Allah seul détient La Vérité
Sur ce, Que la Paix de Dieu soit sur vous et vous accompagne partout où vous êtes.

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