Rappels Islamiques

Jour 27 : La prière du Jum’a (vendredi)


Louange à Allah, que la prière et le salut soient sur son prophète Mohamed sur sa famille et sur tous ceux qui le suivent jusqu’au jour de la résurrection


Ce jour s’appelle le « Jum’a» en raison du rassemblement des gens (« idjtimê’ ») qui s’y fait pour la prière, et en raison du fait que plusieurs évènements ont eu lieu dans ce jour tels que la création de Âdam, son entrée au paradis, sa sortie, et c’est en ce jour que surviendra la résurrection … .

La prière du « Jum’a» est obligatoire d’après les textes et « al idjma’ » (le consensus).

Allah a dit : 

« Ô vous qui avez cru! Quand on appelle à la prière du jour du Vendredi, accourez à l’évocation d’Allah »

La prière du vendredi est beaucoup plus importante que la prière en groupe car les musulmans sont unanimes concernant son obligation et personne n’a divergé sur cela. De plus c’est une prière à part et seule, le ‘Asr ne peut être réuni avec elle car c’est une prière indépendante, et elle nécessite un regroupement de gens avec un seul imam, et elle a beaucoup de spécificités.

Pour cela, elle est très importante.

On rapporte de Ibni ‘Omar (ra) et Abî Hourayra (ra) qu’ils ont entendu le prophète  (saw) dire, alors qu’il était sur sa chaire en bois (faite de 3 marches) : 

« Des gens vont-ils cesser d’abandonner les prières du vendredi, ou Allah va certainement sceller leurs cœurs, puis ils seront parmi les inconscients (« al ghâfilîne ») ».

(Rapporté par Mouslim)

Il y a la preuve que l’abandon (tark) du Jum’a fait partie des grands péchés, et il est confirmé du prophète (saw)que celui qui a abandonné 3 Jum’a par négligence, Allah appose un caché à son cœur et ainsi le bien n’y parvient pas.

La prière du Jum’a concerne les villes et les cités (quourâ), elle ne se fait pas dans les déserts (bawâdi) ni en voyage car elle nécessite un grand rassemblement.

Ainsi si quelqu’un est en voyage et que c’est le moment du Jum’a et qu’il fait le Jum’a et prie avec ses compagnons de voyage, ils sont dans le péché et leur prière est invalide : ils sont dans le péché car ils ont dépassé les limites d’Allah car le prophète voyageait et le moment du Jum’a arrivait alors qu’il était en voyage, et cela est arrivé dans le plus grand rassemblement des musulmans et ceci pendant le pèlerinage d’adieu à ‘Arafah, et malgré cela il (saw) n’a pas fait le Jum’a avec les gens car il était en voyage. Ainsi ces ignorants, et nous pouvons dire que leur ignorance est un « djahl mourakkab » (c’est-à-dire que la personne est ignorante et elle croit qu’elle sait), qui n’ont pas de science et prétendent être des gens de science et qu’ils sont attachés à la sounnah, ceux-ci sont le danger pour les gens.

Ibnoul Qayyim a dit que le fait de parler sur Allah sans science est plus grave que le chirk, car cette personne égare les gens et les oriente vers autre chose que la législation d’Allah. Donc ces ignorants qui ont dit que la prière du Jum’a est obligatoire que ce soit en résident ou en voyage ceux-ci sont égarés et « égareurs » (moudilloûn), ils doivent se repentir à Allah et revenir car ils ont fait une grande erreur. Sont-ils plus connaisseur de la législation d’Allah que Son messager (saw)? Non. Sont-ils plus attentifs à pratiquer la législation d’Allah que Son messager (saw)? Non.

Le prophète (saw) voyageait et plusieurs jours, voire même plusieurs semaines passaient, et il n’a jamais fait le Jum’a pendant un de ses voyages, jamais !

Donc que doit-il faire dans ce cas ? Il prie le Dhouhr en le raccourcissant de 2 rak’at, et s’il veut il peut le réunir avec le ‘Asr.

Par contre, s’il est en voyage et que c’est le moment du Jum’a alors qu’il est dans une ville où on fait le Jum’a et qu’il va y rester jusqu’à la fin du jour, dans ce cas, il lui est obligatoire de participer à la prière du Jum’a car il entre dans la généralité du verset :

« Ô vous qui avez cru! Quand on appelle à la prière du jour du Vendredi, accourez à l’évocation d’Allah »

Ainsi la prière du Jum’a a des spécificités par rapport aux autres prières, et donc elle est obligatoire pour toute personne concernée d’après l’unanimité des musulmans.

Et elle doit se faire obligatoirement dans un seul endroit dans toute la ville sauf en cas de nécessité. Les savants ont dit que la prière du Jum’a n’a jamais été multiple dans un même endroit, si ce n’est à partir du 3ème siècle de l’hégire, c’est-à-dire que sont passées l’époque du prophète (saw), l’époque des califes bien-guidés, l’époque des « tâbi’înes », et les musulmans priaient le Jum’a dans un même lieu. Donc jusqu’à après l’année 200 de l’hégire, ceci montre que les musulmans respectaient le Jum’a.

Quant à ce que font les gens aujourd’hui, ceci est regrettable : dans une petite ville, on trouve deux Jum’a et les mosquées ne sont pas pleine.

On rapporte de salamah ibnil akwa’ (ra) qu’il a dit :

« Nous priions avec le prophète (saw) le Jum’a, puis nous repartions alors que les murs ne possédaient pas d’ombres sous lesquelles nous abriter ».

(Rapporté par Al Boukhâriy et Mouslim)

On rapporte de Sahl Ibni Sa’d (ra) qu’il a dit :

« Nous ne faisions la sieste et ne déjeunions qu’après la prière du vendredi ».

(Rapporté par Al Boukhâriy et Mouslim)

1. Dans ce hadith il est dit qu’ils ne faisaient la sieste et ne déjeunaient qu’après la prière du Jum’a et ceci montre que le prophète (saw)faisait la prière du Jum’a tôt et ne la retardait pas, de même le hadith précédent montre qu’il la faisait tôt car les gens retournaient de la prière alors que les ombres des murs ne pouvaient les abriter et les murs à l’époque du prophète (saw) étaient bas, non comme aujourd’hui avec les bâtiments : ceci montre qu’elle avait lieu au moment où la chaleur était intense, et ceci fait partie des différences avec la prière du Dhouhr, car pour le Dhouhr lorsque la chaleur est intense il est mieux de retarder la prière à un peu avant le ‘Asr pour que l’air soit plus frais, mais la prière du Jum’a se fait au moment du « zawâl » sans retardement même si la chaleur est intense.

Et la sagesse de ceci c’est que pour la prière du jum’a, les gens viennent tôt et si elle était retardait ce serait difficile pour les gens.

2. Les savants ont divergé en 3 avis concernant le début du temps du Jum’a:

– le 1er avis c’est qu’elle est valable lorsque le soleil est levé de la hauteur d’une lance (≈ 15 minutes après le lever du soleil), comme la prière du ‘îd

– le 2ème avis c’est qu’elle n’est valable qu’après le zawâl (lorsque le soleil quitte le zénith), et ceci est l’avis de la majorité des savants

– le 3ème avis c’est qu’elle est valable à partir de la 6ème heure, une heure environ avant le zawâl. Cet avis est le plus juste, et le mieux c’est de la faire après le zawâl pour être en accord avec la majorité des savants.

3. Il y a également la preuve que ce que font les gens aujourd’hui en ne retardant pas la prière du Dhouhr, est conforme à la sounnah apparemment, car si la prière du Jum’a à l’époque du  prophète (saw) se faisait au début du temps pour éviter de causer de la difficulté au gens par l’attente de la prière. Donc depuis une époque récente les gens ne retardent pas la prière du Dhouhr en période de chaleur intense.

On rapporte de Djâbir (ra) qu’il a dit :

« Le prophète (saw) faisait le sermon debout et une caravane du châm arriva, alors les gens se précipitèrent vers elle, jusqu’à ce qu’il ne reste que douze hommes ».

(Rapporté par Mouslim)

Le prophète (saw)faisait le sermon du vendredi, alors une caravane de marchandises est venu du « châm » (Syrie, Liban, Jordanie, Palestine), alors les gens se sont précipités vers elle et il ne resta avec le Prophète (saw)que 12 hommes ; et la cause de ceci c’est que les gens avaient été touchés par un manque de commerce et de nourriture. Et parmi leurs coutumes, il y avait le fait que lorsqu’une caravane arrivait, ils frappaient dans le tambour « addouf » pour que les gens sachent qu’elle était là. Donc au cours de la khoutba, les gens ont entendu les coups de tambour de la caravane qui venait d’arriver, alors ils sont sortis de la mosquée et s’y sont rendus jusqu’à ce qu’il ne reste avec le prophète (saw) que 12 hommes. En effet, ils ne pensaient pas que le fait de partir était grave, étant donné le besoin dans lequel ils se trouvaient.

Allah a révélé concernant cette situation un reproche aux musulmans :

« Quand ils entrevoient quelque commerce ou quelque divertissement, ils s’y dispersent et te laissent debout. Dis: « Ce qui est auprès d’Allah est bien meilleur que le divertissement et le commerce, et Allah est le Meilleur des pourvoyeurs ».

Allah les a blâmés car ils ont abandonné la khoutba pour le commerce, et ce qui est auprès d’Allah est meilleur que « allahwi » (le divertissement) et le commerce.

Les savants se sont appuyés sur ce hadith pour dire que la prière du Jum’a peut se faire avec 12 hommes, et qu’il n’est pas nécessaire qu’il y ait un minimum de 40 hommes.

Et l’avis le plus juste c’est qu’elle peut se faire avec moins que cela, elle est valable avec 3 hommes.

S’il y a un petit village où il n’y a que 3 résidents, ils doivent obligatoirement faire le Jum’a et il n’y a pas de preuve montrant qu’il faut un nombre précis de gens. Et même pour le nombre de 3 il y a divergence et certains ont dit que 2 hommes sont suffisants comme pour la prière en groupe. Mais le plus juste c’est qu’il faut absolument 3 personnes car le prophète (saw) a dit :

« Il n’y a pas 3 personnes dans un village (« qaryah ») où le Jum’a n’est pas fait sans que Satan n’est le dessus sur eux », et parce que le Jum’a nécessite un imam, un « mounâdiy » (appeleur, c’est-à-dire le muezzin) et un « appelé » (c’est-à-dire celui à qui on fait l’appel).

On rapporte de Ibni ‘Omar (ra) qu’il a dit que le prophète (saw) a dit : 

« Celui qui a atteint une rak’a de la prière du vendredi ou une autre, qu’il en ajoute une autre, et sa prière est complète ».

(Rapporté Annasâ-iy, Ibnou Mâdjah et Ad-dâraqoutniy)

1. Celui qui atteint une rak’ah dans la prière du jum’a, il la complète en tant que prière du Jum’a, c’est-à-dire qu’il ajoute seulement une rak’a et sa prière du Jum’a est complète.

Mais s’il atteint moins d’une rak’ah il prie alors 4 rak’at.

Exemple 1 : Un homme arrive et l’imam est dans la 2ème rak’ah de la prière du Jum’a, il entre avec l’imam ; lorsque l’imam termine il rattrape une rak’ah et sa prière du Jum’a est complète.

Exemple 2 : Un homme arrive et l’imam s’est relevé du roukou’ de la 2ème rak’ah, ici il n’a pas atteint une rak’ah de la prière du Jum’a, alors il doit prier le Dhouhr en 4 rak’at.

Donc si on atteint moins qu’une rak’a on met l’intention de prier le Dhouhr, et donc l’intention est différente de celle de l’imam.

Quant à la parole dans le hadith « ou une autre (prière) » c’est une parole châddhah (contradictoire) on ne se base pas dessus et elle ne tient pas, car si quelqu’un atteint une rak’ah dans la prière du Dhouhr il doit rattraper 3 rak’at après le salut, et s’il atteint une rak’ah dans la prière du Maghreb il doit rattraper 2 rak’at après le salut.

Pour le fajr effectivement s’il atteint une rak’ah, il ajoute une autre rak’ah et sa prière est complète.

2. La parole « qu’il en ajoute une autre » montre que ce qu’il complète est la fin de la prière, car « al idâfah » (le complément) et ce qui complète la chose, et ceci est le plus juste comme nous l’avons vu auparavant.

3. Il y a la preuve de la miséricorde d’Allah dans le fait que celui qui a atteint une partie de la prière l’a atteinte entière, et ceci dans la récompense ; mais celui qui a atteint tout et celui qui en a atteint une partie ne sont pas égaux.

4. Il y a la preuve que le fait d’être présent lors de la khoutba n’est pas une condition de validité de la prière du vendredi, d’après la parole « celui qui a atteint une rak’a » car dans ce cas on n’a pas assisté à la khoutba.

On rapporte de Djâbir Ibni Samourah (ra) qu’il a dit :

« Le prophète (saw) faisait le sermon en étant debout, puis il s’asseyait, puis se levait et faisait le sermon debout ; celui qui t’informe qu’il faisait le sermon en étant assis a menti ».

(Rapporté par Mouslim)

1. Le prophète (saw)faisait la khoutba en étant debout. Lorsqu’il terminait la première khoutba il s’asseyait, puis il se relevait pour faire la deuxième  khoutba. Donc la sounna dans la khoutba c’est d’être debout car ceci est plus visible pour les gens et plus percutant pour donner le sermon.

La majorité des savants est d’avis que le fait de faire la khoutba debout est meilleur mais pas une obligation, et ceci est le plus juste, car la règle c’est que l’acte du prophète (saw) n’est pas une preuve de l’obligation sauf s’il y a une preuve de cela, et ici il n’y en a pas.

Et il y a clairement une différence entre le fait d’entendre la voix et voir celui qui parle, et le fait d’entendre la voix sans le voir.

Il y a 3 degrés à notre époque :

• Entendre celui qui parle et le regarder : celui-ci est le plus élevé.

• Entendre celui qui parle sans le voir ; celui-ci est moins élevé, l’effet de celui qui fait le sermon est plus faible.

• Entendre celui qui parle sans le voir, mais on l’entend par un intermédiaire comme celui qui écoute l’enregistrement. Ainsi ceux qui enregistrent la khoutba du Jum’a alors qu’ils l’écoutent en direct puis ils réécoutent la cassette, ils ont l’impression que ce n’est pas la même khoutba car ils ont été très touchés par la khoutba en direct, mais la cassette fait beaucoup moins d’effet.

Ainsi plus on est proche de l’imam lors du Jum’a, mieux c’est, mais en complétant les rangs en partant du 1er, puis du 2nd … .

2. Le prophète (saw)s’asseyait avant la khoutba, puis entre les 2 khoutba.

3. Ce qui apparaît de la parole « celui qui t’informe qu’il faisait le sermon en étant assis a menti » c’est qu’à l’époque des compagnons (après la mort du prophète (saw)) il y avait des gens qui prétendaient que le prophète (saw)faisait le sermon en étant assis.

On rapporte de ‘Ammâr ibni Yâsir (ra) qu’il a dit :

« J’ai entendu le prophète (saw) dire : « La longue prière d’un homme et son court sermon sont une preuve de sa connaissance » ».

(Rapporté par Mouslim)

1. Une prière longue le jour du Jum’a et un sermon court sont une preuve de la connaissance (fiqh) de cette personne. Car le but de la khoutba est de faire une « maw’idhah » (un rappel) ou d’enseigner les règles. Et plus elle est courte, plus les gens y sont attentifs et la retienne, mais si elle est longue elle lasse ceux qui écoutent, et la fin du discours fait oublier son début et les gens n’en profitent pas complètement. Donc, le mieux est d’écourter le sermon, mais à condition qu’en l’écourtant cela n’affecte pas le but.

2. Quant à la prière, il l’allonge car la prière est le lien entre le serviteur et son Seigneur et le prieur dialogue avec Allah comme cela est rapporté concernant al Fatiha, et donc il s’adresse à Celui qu’il aime le plus, et toute personne qui en aime une autre, aime être longuement en sa compagnie.

Donc la prière longue pour le Jum’a est une preuve de la science de cette personne.

Mais sur quoi se base-t-on pour estimer cette longueur ? C’est sur l’acte du prophète (saw): il récitait dans la prière du Jum’a:

– soit al sourate « al djoumou’a » et la sourate « al mounafiqine »

– soit la sourate « sabbih isma rabbikal a’la » et la sourate « al ghâchiyah »,

Parfois l’un et parfois l’autre.

On rapporte de Oummi Hichâm Bint Hârith (ra) qu’elle a dit :

« Je n’ai appris la sourate Qaf que de la langue de l’envoyé d’Allah (saw) qui la récitait chaque vendredi sur la chaire lorsqu’il faisait le sermon aux gens ».

(Rapporté par Mouslim)

Le prophète (saw)faisait la khoutba avec la sourate « Qaf » car elle englobe des rappels immenses, mais le prophète (saw) le faisait devant des gens qui comprenaient son sens et été touchés par elle, donc elle est suffisante et ne nécessite pas de khoutba venant de la personne. Mais si on fait la khoutba avec cette sourate aujourd’hui aux gens simples qui ne comprennent pas son sens, elle ne leur sera pas suffisante sauf si on y ajoute le tafsîr (exégèse) des versets et ce qu’elle contient comme leçon, à ce moment elle sera bénéfique.

On rapporte de Ibni ‘Abbas (ra) qu’il a dit que le prophète (saw) a dit : 

« Celui qui a parlé le jour du vendredi alors que l’imam fait le sermon est comme l’âne qui porte des livres, et celui qui lui dit « tais-toi et écoute » n’a pas de Jum’a. »

(Rapporté par Ahmed)

Et ce hadith explique le hadith de Abî Hourayra (ra) qui est se trouve dans les 2 sahih avec une chaîne de transmission remontant au prophète (saw) : 

« Lorsque tu dis à ton compagnon « Tais-toi et écoute » le jour du vendredi alors que l’imam fait le sermon, alors tu as commis une futilité ».

1. Parmi les choses qui sont liées à la khoutba, il y a le fait de se taire pour écouter le « khatîb » (celui qui fait le sermon). Le fait de se taire pour écouter le khatîb est obligatoire, au point que le prophète (saw) a dit :

« celui qui touche les cailloux (« al hasâ ») a commis une futilité (« laghâ »), et celui qui a commis une futilité n’a pas de Jum’a».

En effet, la mosquée du prophète (saw)était recouverte de petits cailloux (comme ceux que l’on jette lors du pèlerinage) ; certains s’occupent avec les cailloux soit en les essuyant, soit en les prenant et les jetant ou autre, il a dit « celui qui touche les cailloux a commis une futilité » car il a été occupé par cela au lieu d’écouter le sermon.

Quant au fait de parler, le prophète (saw)a dit à ce propos quand l’imam fait le sermon : « celui qui parle le jour du vendredi, alors que l’imam fait le sermon, est comme l’âne qui portes des livres » ; il lui ressemble car l’âne qui porte des livres ne profite pas de ces livres, de même celui qui vient au sermon et parle ne profite pas car il est occupé par ses paroles au lieu d’écouter.

2. « et celui qui lui dit « écoute et tais-toi » n’a pas de Jum’a» : celui-ci n’a pas de Jum’a alors qu’il interdit un mal, mais il a interdit un mal en commettant un autre mal ; de plus lorsqu’il lui dit « écoute et tais-toi » peut-être qu’il va lui répondre et peut-être qu’il aura toute une discussion.

« Il n’a pas de Jum’a» veut dire qu’il n’en obtiendra pas la récompense, même si la prière est valable et on est déchargé de ce devoir.

Et la récompense du Jum’a est immense, cette communauté a été honorée par cette prière par rapport aux autres communautés.

Donc ce hadith explique le hadith qui est dans les 2 sahih disant : « Lorsque tu dis à ton compagnon « Ecoute et tais-toi » le jour du vendredi alors que l’imam fait le sermon, alors tu as commis une futilité ».

3. Est excepté de l’interdiction le fait de parler à l’imam c’est-à-dire al khatîb. Ceci est autorisé car un homme est entré le jour de Jum’a alors que le prophète (saw) faisait le sermon, alors il lui a parlé (en faisant une demande de dou’â pour la pluie) ; de même le prophète (saw) s’est adressé à l’homme qui est entré et s’est assis sans prier alors que le prophète (saw) faisait le sermon.

Donc si on parle à l’imam qui fait le sermon pour un besoin ou un intérêt (maslaha), il n’y a pas de mal à le faire.

4. Si quelqu’un nous fait le « salâm », doit-on lui répondre ou pas, car le rendu du salut est obligatoire ? Non, on ne lui rend pas le salut, car celui qui nous parle pendant le sermon n’a pas droit au rendu car il est considéré comme un âne qui porte des livres.

Mais on peut lui serrer la main sans parler.

Mais si on craint qu’il soit vexé ou qu’il nous parle en disant « pourquoi tu ne me salues pas ? », on lui fait signe pour le faire taire et lorsque la khoutba est terminée, on lui dit : « mon frère, on n’a pas le droit de parler alors que l’imam fait le sermon, et même pour le salut ».

5. Si quelqu’un éternue alors que l’imam fait le sermon, il dit « al hamdoulillah », doit-on obligatoirement lui dire « yarhamoukallâh » ? Non et celui qui éternue doit éviter de dire « al hamdoulillah » à voix haute pour éviter de déranger les gens ou que quelqu’un d’ignorant ne lui dise « yarhamoukallâh ».

6. Si on entend l’imam (al khatîb) évoquer le prophète (saw), prie-t-on sur lui ? Car parmi les spécificités du prophète (saw)c’est que lorsqu’il est évoqué auprès de nous, il nous est obligatoire de prier sur lui ; car Djibril (as) a dit au prophète (saw) « que le nez de celui auprès duquel tu es évoqué et qui ne prie pas sur toi tombe sur la terre (c’est-à-dire qu’il soit humilié), dit âmîne » alors le prophète (saw)a dit âmîne, donc une dou’â de Djibrîl et un ta’mîne de Mohammed (saw)l’envoyé d’Allah ; donc celui auprès de qui le prophète (saw) est évoqué doit obligatoirement prier sur lui (saw) et s’il ne le fait pas qu’il accueille « raghmal anf » c’est-à-dire l’humiliation.

Donc si on entend le khatîb évoquer le prophète (saw), il n’y a pas de mal à prier sur lui (saw), mais les savants ont dit « il prie sur lui (saw)à voix basse pour ne pas déranger ceux qui sont autour de lui.

7. Si on entend le khatîb faire dou’â’ (invocation), fait-on le « ta’mîne » (dire âmîne) de ses dou’â car la dou’â du khatîb est une dou’â pour lui et pour ceux qui l’écoutent ?

Oui, on dit âmîne à ses dou’â, mais pas à voix haute, car l’imam ne fait pas dou’â pour lui-même.

Ainsi, si le khatîb dit dans le sermon « allahoumma ghfirli wa rhamni… » (O Allah pardonne-moi et fais moi miséricorde …), on lui fait le reproche ; il est rapporté dans un hadith : « si l’imam fait dou’â seulement pour lui-même, il a trahi les « ma’moumîne » ».

Cheikhoul islam a dit :

« ceci concerne l’invocation qu’il fait à voix haute alors qu’il fait dou’â pour lui et les « ma’moumine », quant aux invocations précises comme entre les deux prosternations « rabbi ghfirli » ceci ne comporte pas de mal qu’il les fasse uniquement pour lui, mais pour la dou’â générale pour laquelle les gens disent âmîne, il n’a pas le droit de la réserver pour lui, et s’il le fait il a trahi les « ma’moumine ».

8. Il est permis de parler entre les 2 sermons, car le prophète (saw) a rattaché l’interdiction en disant « alors que l’imam fait le sermon », et donc entre les 2 sermons l’interdiction ne s’applique pas.

Le siwâk fait partie des futilités, donc celui qui est occupé inutilement avec son siwâk n’a pas de Jum’a, sauf si c’est pour un besoin comme dans le cas où il est pris par le sommeil et il fait le siwâk pour chasser le sommeil, ceci ne comporte pas de mal.

On rapporte de Djâbir (ra) qu’il a dit qu’un homme est entré le jour du vendredi alors que le prophète (saw) faisait le sermon. Alors il lui dit : « As-tu prié ? ». Il dit : « Non ». Il dit : « Lève-toi et prie 2 unités ».

Il y a plusieurs profits dans ce hadith :

1. L’autorisation au khatîb de parler s’il y a un besoin comme dans ce cas : si le khatîb voit quelqu’un rentrer dans la mosquée et s’asseoir sans avoir prié, il lui demande s’il a prié ou non s’il ne sait pas s’il a prié mais ne l’a pas vu ; mais s’il sait qu’il est entré dans la mosquée et l’a vu depuis son entrée jusqu’au moment où il s’est assis sans avoir prié, il lui dit directement « lève-toi et prie 2 rak’at rapidement »

2. L’autorisation à celui à qui le khatîb s’est adressé de lui répondre, car l’homme a répondu au prophète  (saw).

3. L’importance (« ta’kîd ») de la prière de la salutation de la mosquée pour celui qui y entre, et même si l’imam est en train de faire le sermon ; malgré que le fait d’écouter la khoutba est obligatoire, le prophète (saw)a ordonné à cet homme de prier la prière de salutations de la mosquée même si celle-ci l’occupe en l’empêchant d’écouter le sermon.

Et ceux parmi les savants qui sont d’avis que la prière de salutation de la mosquée est obligatoire se sont appuyés sur ce hadith, et ceci n’est pas loin de la vérité car le prophète (saw) ne pouvait couper son sermon et ordonner à cet homme de prier alors que ceci l’empêcherait d’écouter le sermon qui est obligatoire, si ce n’est parce que cette prière est obligatoire, car on ne peut être occupé à quelque chose qui nous empêche de faire une obligation si ce n’est une obligation. Mais il y a d’autres « adillah » qui font apparaître que la prière de salutation de la mosquée n’est pas une obligation mais une « sounna mou-akkadah » (fortement recommandée).

Donc il faut éviter, lorsqu’on entre dans la mosquée, de s’asseoir sans avoir prié 2 rak’at, qu’on entre le matin ou en fin d’après-midi, après la prière du fajr ou la prière du ‘Asr, ou à n’importe quel moment.

Et si on prie la « râtibah », elle suffit comme prière de salutation comme pour la «râtibah » avant Dhouhr, donc si on entre et on met l’intention de prier la râtibah cela inclut la prière de salutation. De même pour le fajr, si on entre et qu’on n’a pas prié la sounna du fajr, on prie la sounna du fajr et elle suffit pour la prière de salutation. Par contre la prière de salutation de la mosquée n’englobe pas la « râtibah ».

4. Si on entre dans la mosquée alors que l’imam fait le sermon du vendredi, on fait la prière de salutation de la mosquée en allégeant pour ne pas allonger le temps où on est empêché d’écouter la khoutba.

Si on entre à la mosquée alors que le muezzin fait l’appel, le mieux est d’écouter le muezzin et de répéter les paroles, et lorsqu’il termine on prie la prière de salutation de la mosquée car ceci est un court moment et n’est pas préjudiciable, mais on ne s’assoit pas jusqu’à avoir prié 2 rak’at. Sauf si on entre à la mosquée au Jum’a et que le muezzin fait l’appel qui se fait lorsque l’imam est présent, qui est le 2ème appel (juste avant la khoutba), on prie la prière de salutation même si le muezzin est en train de faire l’appel, car le fait de se libérer pour écouter la khoutba est plus important que de répéter après le muezzin, et ceci est un point pour lequel peu de gens sont attentifs, car on voit certains rester debout comme s’ils répétaient après le muezzin, et lorsqu’il termine l’appel il font aussitôt le Takbir d’entrée en prière de la salutation de la mosquée, et ceci montre qu’ils n’ont pas répété après le muezzin mais ils sont restés debout en se taisant, car s’ils avaient répété après le muezzin, ils auraient fait l’invocation qui se fait après l’appel.

Si on sort de la mosquée pour faire les ablutions par exemple ou pour revenir rapidement, on ne recommence pas la prière de salutation ; mais si on sort de la mosquée avec l’intention de quitter la mosquée et lorsqu’on sort, on rencontre par exemple un ami ou on décide de rentrer de nouveau dans la mosquée, on prie la prière de salutation même si c’est après un court moment 

On rapporte de Zayd Ibni Arqam (ra) qu’il a dit que le prophète (saw) a prié le ‘îd, puis il a donné la permission de ne pas venir au Jum’a en disant : 

« Que celui qui veut prier prie ».

(Rapporté par les cinq à part Tirmidhy)

1. Si le ‘îd et le Jum’a sont réunis un même jour, alors 2 ‘îd (fêtes) sont réunis : le 1er est le ‘îd de la semaine et c’est le Jum’a et il comporte une prière spécifique qui se fait après le zawâl », le 2ème c’est « ‘îd al fitr » (fête de la rupture du jeûne) et il comporte une prière spécifique qui se fait en début de journée.

La prière du ‘îd est un « fard ‘ayn » (obligation qui incombe à chacun) pour les hommes d’après l’avis le plus juste, donc chaque homme doit obligatoirement participer à la prière du ‘îd avec l’imam, et celui qui l’abandonne est dans le péché, mais son obligation n’est pas aussi forte que celle de la prière du Jum’a car la prière du Jum’a est un « fard ‘ayn » d’après l’unanimité des musulmans, alors que pour la prière du ‘îd il y a divergence. Mais le plus juste est ce qu’a choisi cheikhoul islam ibnou Taymiyyah et un groupe de savants c’est-à-dire que c’est un « fard ‘ayn » pour les hommes.

S’ils l’ont prié avec l’imam, ils ont le choix concernant la prière du Jum’a: s’ils veulent ils assistent avec l’imam et prie le Jum’a et donc ils auront prié les prières des deux ‘îd, et s’ils veulent, ils n’assistent pas à la prière du Jum’a, mais ils doivent obligatoirement prier la prière de Dhouhr car le Dhouhr est un temps où il faut obligatoirement une prière, soit le Jum’a soit le Dhouhr.

Quant à celui qui n’a pas assisté à la prière du ‘îd avec l’imam, le Jum’a est une obligation pour lui car il doit obligatoirement prier une prière de ‘îd ce jour, soit le 1er soit le 2nd qui est le Jum’a.

2. Quant à l’imam, il doit obligatoirement célébrer la prière du ‘îd et célébrer la prière du Jum’a car le prophète (saw) a expliqué qu’il prierait le Jum’a.

3. Il est obligatoire pour l’imam d’enseigner aux gens les règles qu’ils ignorent.

4. Il est bien de montrer aux gens les permissions et la facilité qu’Allah leur a accordés afin qu’ils comprennent la vérité, et non se dirent « je ne vais rien dire afin qu’ils viennent au Jum’a».

On rapporte de Abî Hourayra (ra) qu’il a dit que le prophète – (saw) a dit : 

« Lorsque l’un d’entre vous prie le Jum’a qu’il prie après cela 4 unités ».

(Rapporté par Mouslim)

1. Celui qui prie le Jum’a, le fait suivre par 4 rak’at avec 2 saluts finals c’est-à-dire qu’il prie 2 rak’at et salut puis 2 autres rak’at et salut (certains savants ont dit qu’il prie 4 rak’at avec 1 seul salut final). Et ceci n’est pas obligatoire mais « moustahabb » (conseillé), car il n’est obligatoire pour les musulmans que de prier 5 prières chaque jour (c’est-à-dire les prières quotidiennes).

Et il est confirmé d’après ‘Abdoullah Ibnou ‘Omar (ra) que le prophète (saw) priait 2 rak’at après le Jum’a dans sa demeure.

Donc, ici il y a 2 sounnah :

– une sounnah « qawliyyah » (orale), disant de prier 4 rak’at après le Jum’a

– une sounnah « fi’liyyah » (pratique c’est-à-dire un acte) montrant qu’il priait après le Jum’a 2 rak’at.

Alors les savants ont divergé là-dessus :

• Certains ont dit que les deux rak’at sont suffisantes, conformément à la sounnah « fi’liyyah ».

• D’autres ont dit que le mieux est de prier 6 rak’at, 4 rak’at d’après l’ordre du prophète (saw) et 2 rak’at d’après son agissement, et ainsi on réunit entre la sounnah « qawliyyah » et la sounnah « fi’liyyah ».

• D’autres ont dit qu’on prie 4 rak’at si on prie la sounnah à la mosquée, et si on prie chez soi on prie uniquement 2 rak’at, et ceci est le choix de cheikhoul-islam ibnou Taymiyyah.

9  Mais ce qui m’apparaît (cheikh al’outheymine) c’est de prier 4 rak’at conformément à l’ordre du  prophète (saw); car si la sounnah « qawliyyah » et la sounnah « fi’liyyah » sont en opposition (« ta’âroud »), la sounnah « qawliyyah » prévaut (devance) sur la sounnah « fi’liyyah », et ici les deux sounnah sont en opposition.

Donc on prie 4 rak’at (avec 2 saluts) que l’on prie à la mosquée ou chez soi.

2. Avant la prière du Jum’a il n’y a pas de « râtibah ». Dès que l’on arrive à la mosquée on prie, que ce soit 20 rak’at ou 40 rak’at, il n’y a pas de nombre précis. Mais s’il reste environ dix minutes avant le déclin du soleil (le zawâl, c’est-à-dire l’entrée du Dhouhr) on arrête de prier car l’on entre dans le temps interdit, et il n’y a pas de différence entre le jour du vendredi et un autre jour ; sauf pour celui qui entre dans la mosquée dans ce moment interdit, il prie 2 rak’at de salutation de la mosquée car cette prière n’est pas concernée par l’interdiction.

3. Parmi les erreurs évidentes, il y a ce que font certains ignorants : il est venu tôt à la mosquée et a prié un certain nombre de rak’at, puis il s’assoit pour lire le Coran, et lorsque l’arrivée de l’imam est proche (10 ou 15 min), il se lève pour prier. Celui-ci est dans le péché par sa prière et il n’aura de cette prière que le péché car il a volontairement prié dans le moment interdit sans cause particulière.

Il est vrai que si quelqu‘un, depuis le moment où il arrive à la mosquée (car il est arrivé tard), prie jusqu’à ce que l’imam arrive, ceci a été autorisé par certains savants qui ont dit que les compagnons lorsqu’ils arrivaient ils priaient jusqu’à ce que vienne l’imam. Mais quelqu’un qui est assis et lorsque le moment interdit entre, il se lève pour prier, ceci est une désobéissance claire au prophète (saw). Donc celui qui voit quelqu’un faire cela, qu’il espère la récompense d’Allah en le conseillant en lui disant que ceci est interdit, de prier sans cause particulière.

On rapporte d’Assâ-ib Ibni Yazîd que Mou’âwiyah (ra) lui a dit :

« Lorsque tu as prié le Jum’a ne la fait pas suivre par une prière, jusqu’à ce que tu parles ou que tu sortes. Car le prophète (saw) nous a ordonné cela : Qu’on ne fasse pas suivre une prière par une autre jusqu’à ce qu’on parle ou qu’on sorte ».

1. Il est recommandé de ne pas faire suivre directement la prière obligatoire par une prière surérogatoire. Si on termine la prière obligatoire, on parle ou on sort de la mosquée et on prie la prière surérogatoire chez soi, et ceci afin de différencier la prière obligatoire de la prière surérogatoire.

La législation fait apparaître une différenciation entre l’acte obligatoire et l’acte surérogatoire, afin que personne n’essaie d’ajouter dans les actes qu’Allah a rendus obligatoires. C’est ainsi pour le jeûne de Ramadan qui est précédé par le jeûne de Cha’bâne comme cela est rapporté du prophète (saw).

Ainsi les savants ont dit qu’il est conseillé de séparer la prière obligatoire et sa surérogatoire par des paroles ou en changeant de place, pour que les 2 prières soient différenciées.

Et le fait de faire le dhikr recommandé après la prière est suffisant comme paroles, comme « Allâhoumma antassalâm … » ou « Astaghfiroullâh … » ou « soubhânallâh »,  car ce sont des paroles qu’on ne dit pas habituellement dans la prière.

Et certains savants ont dit qu’il faut que ce soit des paroles aux gens uniquement pour que la différenciation ait lieu.

2. Mais si on se trouve dans un endroit étroit et qu’il n’est pas possible de bouger de place et que tous les rangs sont complets, la situation est simple : on fait la sounnah à la maison car la prière surérogatoire à la maison est meilleure ; le prophète (saw)dit :

« La  meilleure prière de l’homme c’est dans sa demeure sauf  la prière obligatoire ».

De plus, le prophète (saw)priait les « rawâtib » chez lui et non à la mosquée.

On rapporte de Abî Hourayra (ra) qu’il a dit que le prophète (saw) a dit : 

« Celui qui fait le ghousl puis vient au Jum’a, puis il prie ce qui lui a été écrit, puis s’est tu en écoutant le sermon jusqu’à ce que l’imam le termine, puis prie avec lui, il lui sera pardonné entre ce Jum’a et le Jum’a suivant et 3 jours supplémentaires ».

(Rapporté par Mouslim)

Il y  a plusieurs profits dans ce hadith :

1. Le mérite du ghousl qui est le même que pour la djanâbah.

2. La prière du Jum’a ne comporte pas de râtibah avant d’après la parole « et prie ce qui lui a été écrit. »

3. Les actes des serviteurs sont destinés par Allah et il y a dans cela une réponse aux « qadariyyah » qui disent qu’Allah n’a pas destiné les agissements du serviteur et donc qu’il est indépendant dans ses agissements et sa volonté.

4. Le mérite du fait de se taire et écouter pendant le sermon de l’imam.

5. Il est bon que le « khatîb » soit l’imam d’après la parole « puis se tait jusqu’à ce que l’imam termine sa khoutbah » ; il n’a pas dit « jusqu’à ce que le khatîb termine sa khoutbah » mais il a dit « l’imam ». Et donc les savants ont dit qu’il est sounnah que celui qui prie soit celui qui fait les 2 sermons. Et si ce n’est pas le cas il n’y a pas de mal.

6. L’autorisation de parler entre les 2 sermons d’après la parole « jusqu’à ce que l’imam termine son sermon ».

7. L’immensité du bienfait d’Allah car il a fait de la persistance dans la prière du Jum’a, selon ce qui est décrit dans ce hadith, une cause du pardon des péchés. Mais est-ce que ceci englobe les grands péchés et les petits péchés ? Le plus juste c’est que cela n’englobe pas les grands péchés car ceci nécessite une « tawbah » (repentir) spécifique, et ceci d’après le hadith du prophète (saw) disant :

« Les 5 prières, et la prière du vendredi au vendredi suivant, et le jeûne de Ramadân au Ramadân suivant, sont une expiation des péchés commis entre elles tant que les grands péchés sont abandonnés. »

On rapporte de Abî Hourayra (ra) qu’il a dit que le prophète (saw) a évoqué le jour du Jum’a et il a dit : 

« Il s’y trouve un moment durant lequel aucun serviteur musulman ne se trouve debout en train de prier en demandant quelque chose à Allah, sans qu’Allah ne lui donne cette chose », et il fit signe avec sa main pour montrer qu’il est court »

On rapporte de Abî Bourdah qui rapporte de son père (ra) qu’il a entendu le prophète (saw) dire : 

« Elle se trouve entre le moment où l’imam s’assoit et le moment où se termine la prière ».

(Rapporté par Mouslim)

Et on trouve dans le hadith de ‘Abdillah Ibni Salâm (ra) rapporté par Ibnou Mâdjah et de Djâbir (ra) rapporté par Aboû Dâwoûd et Annasâ-iy : 

« C’est entre la prière du ‘Asr et le coucher du soleil ».

Et les savants ont divergés à propos de ce moment en plus de 40 avis.

Il y a un moment le vendredi pendant lequel si le musulman est debout en train de prier et qu’il demande quelque chose à Allah, Allah l’exauce. Qu’il demande  le paradis, l’épargnement de l’enfer, la largesse dans le « rizq » (subsistance), la science profitable. On demande ce qu’on veut, tant qu’on est debout en train de prier si on demande à Allah, Il nous exauce, tant qu’on ne demande pas un péché ou la rupture du lien de parenté. Si on demande un péché, Allah ne nous aide pas dans le péché, de même la rupture du lien de parenté.

Exemple : il fait dou’â contre quelqu’un qui ne mérite pas cette dou’â car il est injuste ici et Allah n’accepte pas la dou’â de l’injuste.

Mais si c’est quelque chose de permis ou quelque chose qui est demandé, si on demande à Allah alors qu’on est debout en train de prier, Allah nous exauce.

Mais quel est ce moment ?

Ibnou Hadjar dit que les savants ont divergés dessus en 40 avis ou plus, mais les plus probables sont :

– Lorsque que l’imam arrive et qu’il s’assoit et attend l’appel du muezzin jusqu’à ce que la prière se termine. Ce moment est le plus probable car c’est le moment du rassemblement des gens pour l’obligation, et plus les gens sont nombreux plus ils sont proche de l’exaucement, comme c’est le cas lors du grand rassemblement à ‘Arafah, et parce que la personne est debout en train de prier une prière obligatoire qui est la prière du Jum’a et donc c’est le meilleur moment de la journée du vendredi.

C’est pour cela que nous poussons nos frères à faire des invocations depuis le moment où l’imam se présente jusqu’à ce que se termine la prière. Mais pendant le sermon, on ne demande rien.

Entre les deux sermons on peut faire dou’a, entre le moment où le muezzin termine l’appel et le moment où le khatîb commence le sermon, pendant la prière dans la prosternation et entre les deux prosternations et dans le tachahhoud.

– Au ‘Asr, mais le ‘Asr comporte une ambiguïté car le hadith est restreint par la parole : « alors qu’il est debout en train de prier » et après le ‘Asr il n’y a pas de prière jusqu’à ce que le soleil se couche. Mais les savants ont dit que celui qui est assis en train d’attendre le Maghreb est en prière tant qu’il attend la prière.

Mais le 1er moment qui est cité dans le hadith par Abî Bourdah est plus proche de la vérité. Donc il faut profiter de ce moment pour faire des invocations et penser du bien d’Allah et croire en sa promesse car Allah ne faillit pas à Sa promesse.

On rapporte de Târiq Ibni Chihâb (ra) qu’il a dit que le prophète (saw) a dit :

« La prière du vendredi est un devoir obligatoire pour tout musulman en groupe sauf pour quatre : un esclave, une femme, un enfant, et un malade ».

(Rapporté par Aboû Dâwoûd)


La prière du Jum’a est une obligation pour tout musulman et en groupe sauf pour 4 personnes :

– L’esclave : car il est occupé à servir son maître ; mais si son maître l’autorise à participer à la prière du Jum’a, il doit obligatoirement y participer et ceci est l’avis le plus juste. Mais ceci ne concerne pas l’employé qui est une personne libre et donc la prière du Jum’a est obligatoire pour lui (sauf dans certains cas spéciaux comme le cas de quelqu’un qui surveille et que personne d’autre ne peut le faire à sa place).

– La femme : elle ne fait pas partie des gens pour qui le Jum’a et les prières en groupe est demandées et donc elle n’a pas le droit d’être imam dans le Jum’a et elle n’est pas comptabilisée dans le nombre minimum de gens pour que le Jum’a soit valable, mais elle peut y participer et sa prière est valable et remplace le Dhouhr.

– L’enfant : tant qu’il n’a pas atteint la puberté, il ne fait pas partie de « ahlou-taklîf » (les assujettis), donc la prière du Jum’a n’est pas une obligation pour lui, de même la prière en groupe et même les autres adorations, mais on lui ordonne de prier à 7 ans et on le corrige (frappe) à 10 ans s’il ne la fait pas pour l’éduquer et pour l’habituer à l’adoration et non parce qu’elle est obligatoire pour lui.

– Le malade : parce qu’il a un empêchement, mais s’il y participe elle est valable et il a le droit d’être imam dans cette prière. Mais si cette maladie est légère et qu’elle ne provoque pas de difficulté à participer à la prière du Jum’a, il est obligatoire d’y participer. Donc ici la cause, ce n’est pas la maladie mais c’est la difficulté, et donc s’il y a une difficulté avec autre chose que la maladie comme dans le cas où il pleut et qu’il y a de la boue (dans les endroits où les chemins ne sont pas goudronnés…) il est permis d’abandonner la prière du Jum’a, comme ceci a été rapporté du prophète (saw).

On rapporte de ‘Abdillah Ibni Mas’oûd (ra) qu’il a dit :

« Lorsque le prophète (saw) se mettait debout sur le minbar nous lui faisions face avec nos visages ».

(Rapporté par Tirmidhy)

Lorsque le prophète (saw)faisait le sermon, les compagnons (ra) lui faisaient face pour que le visage soit en accord avec le cœur, car le fait de regarder le khatîb augmente la présence du cœur.

Donc même si ce hadith a une chaîne de transmission faible, son sens est fort, sauf que certains savants l’ont conditionné en disant que ceci est spécifique à ceux qui sont proches de sorte que s’ils tournent leur visage vers le khatîb ils ne se détournent pas de la qiblah. Mais celui qui est éloigné de sorte que s’il s’oriente vers le khatîb, il va se détourner de la qiblah, le fait de se diriger vers la qiblah est plus important et donc il devra faire l’effort de se concentrer.

Avec cela nous voyons que le khatîb ne tourne pas son visage à droite et à gauche. C’est le khatîb qui est visé et non lui qui cherche à atteindre les gens par son regard : ceci est ce qui est connu de la voie du prophète (saw).

Quant à celui qui enseigne, il n’y a pas de mal à ce qu’il tourne son visage à droite et à gauche ; de plus il y a un profit dans cela, c’est de réveiller celui qui est insouciant ou celui qui est endormi.

Donc le khatîb se tient debout sur le minbar et il vise le côté face à lui ; quant à ceux qui sont autour de lui ils le regardent car ceci est plus à même d’atteindre le cœur.

On rapporte d’Al Hakam Ibni Hazn (ra) qu’il a dit :

« Nous avons assisté au Jum’a du prophète (saw) et il s’est mis debout en s’appuyant sur un bâton ou un arc ».

(Rapporté par Aboû Dâwoûd)

Les savants ont dit qu’il est conseillé pour le khatîb de s’appuyer sur un bâton ou un arc.

Et certains ont ajouté « ou une épée », mais l’épée n’a pas été rapporté du prophète (saw).

Mais ibnou Qayyim a dit que le  prophète (saw) s’appuyait sur un bâton ou un arc avant que lui soit construit le minbar, mais après cela il ne s’appuyait pas sur quelque chose.

On peut dire que cet acte n’est pas fait en tant qu’adoration (ta’abbudan), mais cela dépend de la situation : si le khatîb a besoin de s’appuyer sur quelque chose parce qu’il est faible physiquement ou âgé ou qu’il n’a rien pour s’appuyer dessus dans la khoutbah, il utilise un bâton ou un arc pour s’appuyer dessus ; sinon il ne lui est pas demandé d’utiliser un bâton ou un arc.

Et ceci est l’avis le plus juste.

Quant à l’épée elle n’est pas conseillée quelque soit la situation contrairement à ce qu’ont conseillé certains fouqahâ car cela n’a pas été rapporté et que cela fait peur alors que ceux qui sont en face sont des musulmans et donc des alliés et non des ennemis.

Et la remarque de certains savants disant que dans le fait de s’appuyer sur une épée, il y a une allusion au fait que cette religion s’est propagée par l’épée, ceci est discutable car l’épée est utilisée en cas de besoin ; mais si elle n’est pas nécessaire la prêche se fait avec l’éclaircissement (al bayâne) et la science ; et le prophète (saw) a prêché les gens avec l’éclaircissement et la science et il a ouvert le cœur du monde avec ce qu’il a apporté comme vérité et guidance, et beaucoup de gens sont entrés en islam sans épée et sans combat, mais lorsqu’ils ont vu les qualités de l’islam et qu’elle est la religion qui concorde avec la « fitra » (première nature de l’homme) et la religion qui prend en charge l’homme en lui faisant donner le droit à son Seigneur et à ses serviteurs (êtres humains), ils y sont entrés. Et ne connaît la valeur de l’islam que celui qui a connu la « djâhiliyyah » (période préislamique) et a connu les autres religions.

De plus, l’islam ne peut être connu que si ses membre le mettent parfaitement en pratique, et ainsi beaucoup de non-musulmans aujourd’hui ne trouvent pas dans l’islam ce que trouvaient les gens dans les prédécesseurs de cette communauté, car les gens ne le mettent pas en pratique, et donc ceux qui n’entrent pas en islam pensent que ceci est une voie inventée par les humains, car lorsqu’ils côtoient les musulmans ils trouvent en certains d’entres-eux un mauvais comportement qui ne les appelle pas à l’islam.


Et Allah seul détient La Vérité
Sur ce, Que la Paix de Dieu soit sur vous et vous accompagne partout où vous êtes.

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