Jour 20 : Histoire de Dhul-Qarnayn
Le récit d’aujourd’hui est celui d’un grand homme, un homme international au plein sens du terme, qui a fait le tour du monde et a réformé. Il s’agit de Dhul-Qarnayn.
La clé de la personnalité de cet homme réside dans deux traits essentiels. Le premier qui est lié à la vie terrestre est sa passion de découvrir l’inconnu, et l’autre qui est lié à la foi est son amour du bien et de la réforme. Il s’est servi de cette passion pour réformer la terre.
Son histoire qui figure dans la sourate 18 Al Kahf (La caverne), suit celle de Moïse et de Al Khedr. Allah dit :
« Je vais vous en citer quelque fait mémorable »
(Coran 18 Verset 83)
C’est-à-dire qu’Allah ne va pas tout nous rapporter de cet homme, on ne saura rien ni de sa naissance, ni de sa femme, mais avec lui on verra la puissance quand elle est dirigée vers le bien, quand elle réforme la terre et ne pille pas les ressources des autres pays.
L’histoire de Dhul-Qarnayn dans le Coran débute par ces versets :
« Vraiment, Nous avons affermi sa puissance sur terre… [puissance de réforme, de bien], et Nous lui avons donné libre voie à toute chose [il avait tous les moyens de la réforme, de la renaissance et de la force mondiale] »
(Coran 18 Verset 84)
Il avait une force militaire sans pareil, une force financière économique colossale, une force technologique sans précédent, une force scientifique unique, une force spirituelle et motivante incomparable. C’est le pionnier de l’idée du développement par la foi. Cette idée est personnifiée par Dhul-Qarnayn. Si tu le compares à Napoléon, c’est Dhul-Qarnayn, certes qui prendra le dessus, parce que Napoléon a été vaincu à la fin ; et si tu le compares à Alexandre le Grand, c’est lui aussi qui prendra le dessus, Alexandre le Grand ayant à la fin connu la corruption. Si tu le compares aux États-Unis, c’est lui qui sera le plus puissant, les Etats-Unis possédant quelques outils de la force mais pas tous les moyens. Jamais personne dans l’histoire de l’humanité n’a eu tous les moyens de la puissance.
Sofyan Al-Thawreyy dit :
« Jamais personne n’a eu les moyens pour posséder la terre sauf deux croyants : Salomon et Dhul-Qarnayn »
Il faut faire attention à l’emploi coranique du terme « voie », ou « moyen ». Il n’y a pas de faits extraordinaires ou de hasard, et Dhul-Qarnayn ne fut ni un prophète ni un ange, mais Allah lui a donné les clés du savoir, de la civilisation et de la réussite. Et lui, était passionné de découverte de l’inconnu et fut éduqué à l’amour du bien, au don à tous les hommes quelle que soit leur nationalité ou leur religion parce qu’il a fait le tour du monde. Il réformait même pour les non-musulmans et ressemblait en cela à Abraham et Joseph (as), et aux grands conquérants de l’islam, Khalid ibn Al-Walid et `Amr ibn Al-`As et d’autres encore. Il ressemble aussi aux explorateurs tels Christophe Colomb, Vasco De Gama, et aux leaders mondiaux qui ont dominé la terre comme Alexandre le Grand, et il les a même dépassés de loin.
Pourquoi fut-il nommé Dhul-Qarnayn ? Est-ce parce qu’il a atteint les deux extrémités du soleil: le Levant et le Couchant, dans le sens qu’il a parcouru toute la terre ? Peut-être, mais il y en a un autre sens plus profond. Il possédait les deux aspects de la civilisations humaine, l’aspect matériel et l’aspect spirituel. Et rares sont ceux qui réalisent les deux civilisations ensemble. L’occident possède une grande civilisation matérielle mais manque de spiritualité. Dhul-Qarnayn détenait d’une main la science et la civilisation matérielle, et d’une autre, la foi et la spiritualité qu’il orientait vers le bien. Le Coran dit :
« Vraiment, Nous avons affermi sa puissance sur terre… [toute la terre], et Nous lui avons donné libre voie à toute chose »
(Coran 18 Verset 84)
Ce sont tous des moyens de travail dans tous les domaines : géométrie, géographie, histoire, médecine, science, architecture, économie, langues parce qu’il fera le tour du monde et aura besoin de tous ces domaines.
Chaque Ramadan, nous prions qu’Allah nous aide sur quelque chose. La prière seule sans action ou sans cause ne suffit pas. Dans la sourate 3 Al-`Imran (la famille d’Imran), il y a une page d’invocations suite auxquelles Allah dit :
« Leur Seigneur les a alors exaucés (disant) : « En vérité, je ne laisse pas perdre le bien que quiconque parmi vous a fait… »
(Coran 3 Verset 195)
Allah a dit « a fait », et n’a pas dit « a prié ou a invoqué » seulement, des invocations sans travail ne donnent pas de résultat.
Dhul-Qarnayn ne s’est pas contenté des moyens qu’Allah lui a donnés : « Il suivit donc une voie »
Il entreprit donc le travail en guidant son peuple et les jeunes dans son pays à acquérir plus de savoirs et de connaissances. C’est une ambition extraordinaire.
La naissance de Dhul-Qarnayn
Comment est-il devenu la personne qu’il était ? Il est bien le fruit d’une communauté. C’est un travail qui a duré peut-être trois cent ans.
La première étape c’est l’enseignement, puis une nation qui a un message, puis une détermination, puis une force, ensuite un savoir, etc. Tout cela conduit à une génération parmi laquelle on trouvera quelqu’un comme Dhul-Qarnayn. C’est le cas avec Saladin qui est aussi le fruit de plusieurs générations. Tout d’abord, il y avait l’iman Abou Hamed Al Ghazali qui a écrit le livre « Le renouvellement des sciences de la religion » avec pour but de comprendre la religion conformément à l’esprit de l’époque. Il a bâti des écoles, et de l’une de ces écoles sont sortis Nouredddine Mahmoud et Assad eddine Chirkoh, les maîtres de Saladin. Trois générations avant d’avoir quelqu’un comme Saladin. Il faut commencer dès maintenant le travail pour avoir plus tard des personnes comme Dhul-Qarnayn.
Allah nous raconte cette histoire pour nous faire voir la communauté qui peut engendrer quelqu’un comme Dhul-Qarnayn, et c’est là le premier point.
Le deuxième point est que le début de l’histoire de Dhul-Qarnayn, est un rêve. Je suis sûr que ce trajet de l’est à l’ouest a commencé avec Dhul-Qarnayn par un rêve que ses parents lui ont inculqué alors qu’il était encore enfant, ou un rêve qu’il a eu lui-même et qui fut dicté par son amour pour la découverte. Certains jeunes musulmans n’ont pas cette caractéristique : la passion de découvrir l’inconnu. Il y a beaucoup d’inconnu dans le monde, au fond des mers et dans les cieux, dans les êtres vivants avec leurs différentes espèces, dans le corps de l’être humain, au fond des océans et de la terre (les métaux et le pétrole…) L’inconnu est énorme et a besoin d’être découvert. Les jeunes occidentaux ont toujours cette passion de partir à la découverte de cet inconnu, alors que les jeunes musulmans ne l’ont pas. Est-ce dû à l’enseignement qu’ils ont eu, ou à un manque de confiance en eux-mêmes, ou à leur peu d’ambitions? La question reste posée…
Le rêve de Dhul-Qarnayn était grand : la Terre. C’est pourquoi, Allah ne nous a pas décrit les endroits qu’il a atteints, mais Il a mentionné les deux extrémités de la terre, à l’est et à l’ouest. Telle était l’ambition de Dhul-Qarnayn, illimitée dans l’espace. Et toi, où est ton ambition par rapport à la sienne ? Au début, j’ai dit qu’il ne faut pas être injuste envers les jeunes, mais qu’ils aient tout de même un rêve. Le rêve n’est pas coûteux. As-tu peur de rêver parce que tu penses que tu n’es pas à la hauteur de ton rêve ? Est-ce que tu es faible à ce point ? Aie un rêve. Au moins, celui qui a un rêve peut un jour le réaliser, mais celui qui n’en a pas du tout ne va pas bouger. Celui qui n’a pas de rêve personnel, d’autres rêveront pour lui et il sera une partie de leur rêve. Le pays qui n’a pas de rêve sera une partie des rêves d’autres pays.
Il y a trois éléments essentiels qui ont donné naissance à Dhul-Qarnayn :
Le premier, toute une nation avec ses différentes générations ; le deuxième, un rêve (celui de découvrir la terre) et ne minimisez pas l’importance de ce mot ; et le troisième et le plus important, un système de valeurs bien ancrées chez lui et sans lesquelles il n’aurait jamais pu avoir toute cette puissance sur la terre. Citons, comme exemple de ces valeurs, celle du travail, celle du savoir, celle de l’honnêteté, celle de l’ambition, celle du don et de l’amour du bien, celle de l’excellence dans le travail, celle de la justice… D’où viennent ces valeurs ? Du père, de la mère et de la religion. À tous les parents, je dis que l’histoire que vous racontez à vos enfants avant de dormir est très importante. Vous pouvez y insérez toutes les valeurs que vous souhaitez.
Dhul-Qarnayn était donc qualifié pour accomplir sa mission. Le Coran l’a mentionné dans presque 20 versets, ce qui montre à quel point Allah l’aime et nous dit « Où en êtes-vous ? » Ces versets ont été révélés à la Mecque et les compagnons du Prophète (saw) ont saisi le message et ont entrepris l’œuvre de Dhul-Qarnayn 25 ans après la mort du Prophète (saw).
Il y a aussi un point intéressant à signaler. Cette histoire est venue après celle de Al Khedr qui parlait de l’inconnu et des questions spirituelles. Pour réaliser l’équilibre, il fallait donc la faire suivre par cette histoire de Dhul-Qarnayn qui suivit une voie pour le bien, afin que les gens ne restent pas à attendre l’inconnu, mais travaillent et se servent des moyens de la réussite dans la vie.
Avec les moyens dont il disposait, l’ambition qu’il avait et la passion de découvrir l’inconnu qui l’animait, Dhul-Qarnayn prit une grande décision, celle de prendre sa communauté et de faire le tour de la terre pour la réformer et aider l’humanité, sans pour autant exploiter les autres. L’idée de la mondialisation n’est donc pas récente mais fut entamée par Dhul-Qarnayn. Cependant, ce fut une mondialisation de la Vérité et du bien, non de la technologie et de la culture. Qu’est-ce qui est plus important pour l’humanité, la mondialisation de la technologie ou celle de la vérité et du bien ? L’idée de Dhul-Qarnayn est : « réussir et de faire réussir les autres en même temps » ; alors que celle du colonialisme est : « pour réussir, il faut que les autres échouent ».
L’exemple de Dhul-Qarnayn est un exemple universel, offert à toutes les puissances mondiales. D’où la nécessité de faire connaître le Coran à tout le monde et non seulement aux musulmans. En fait, le Coran est un message universel et toutes les puissances, et les politiciens ont besoin d’étudier l’histoire de Dhul-Qarnayn. Les musulmans ont aussi besoin de l’étudier afin de comprendre comment se servir des moyens et travailler.
La grandeur de la décision de Dhul-Qarnayn tient aussi à la mobilisation des jeunes et de toute la communauté dans un grand projet. Que se passe-t-il s’il n’y a pas de projet national pour les jeunes dans le monde musulman ? Les jeunes vont se réfugier dans la drogue, l’extrémisme et dans le terrorisme. Dhul-Qarnayn a mobilisé toute sa communauté avec ses grandes capacités. Et moi, je dis aux jeunes, s’il n’y a pas Dhul-Qarnayn, et si, dans ton pays, il n’y a pas de projet national, travaille, sinon, tu reviendras à point de départ. Comme par exemple, les filles qui ont ôté leur voile, ou les jeunes qui étaient pieux puis se sont détournés de la religion, parce qu’ils avaient une énergie et ne savaient pas comment l’exploiter. Cherche un projet à faire, ou une famille à sauver, va dans un village, enseigne à des personnes, fais n’importe quel travail.
Les voyages de Dhul-Qarnayn
Dhul-Qarnayn, fit trois voyages: un vers l’ouest, un vers l’est et un autre vers le nord. Il a parcouru des millions de kilomètres pour établir la justice qui est le début de la réforme. Le premier voyage est un voyage de justice ; le deuxième voyage est un voyage de développement économique ; et le troisième voyage est un voyage pour faire face aux forces extérieures agressant nos pays. Nous allons voir les cinq communautés qui existaient sur la terre et qui sont presque les mêmes de nos jours, comme si nous étions devant un miroir, et à la fin, nous allons voir laquelle des cinq nations sommes-nous.
Le premier voyage partit du Yémen et se dirigea vers l’ouest. Figure-toi la grande armée qui accompagna Dhul-Qarnayn, ainsi que le groupe important d’ingénieurs, de médecins, de géographes, de linguistes, de sociologues. Il s’agit d’une force extraordinaire. Il va se diriger vers l’ouest. Mais quel ouest ? D’après ses géographes et ses conseillers, il est allé jusqu’à l’extrémité ouest de la terre. Il a pris tous les moyens : il a bien préparé ses troupes, étudié sa destination :
« Il suivit donc une voie. Et quand il eut atteint le Couchant, il trouva que le soleil se couchait dans une source boueuse… »
(Coran 18 Verset 86)
« Source boueuse » signifie une terre bien fertile. Dhul-Qarnayn trouva sur cette terre une grande civilisation avec d’énormes richesses sauf que l’injustice y régnait. Les riches et les grands du pays exploitaient les pauvres agriculteurs et les privaient de leurs droits.
Il entra dans le pays sans combattre. Les habitants crurent certes au début qu’il voulait en piller les richesses et puis, ils lui dirent :
« Ô Dhul-Qarnayn ! ou tu les châties, ou tu uses de bienveillance à leur égard »
(Coran 18 Verset 86)
Si Allah te donne la puissance sur terre que feras-tu ? Seras-tu injuste ?
Les habitants voulaient voir ce que Dhul-Qarnayn allait faire dans ce pays en plein désordre, où règne l’injustice et où le peuple est privé de ses droits.
Dhul-Qarnayn mit alors une nouvelle constitution sans effet régressif :
« Quant à celui qui est injuste, nous le châtierons ; ensuite il sera ramené vers son Seigneur qui le punira d’un châtiment terrible… »
(Coran 18 Verset 87)
L’application des alinéas de cette constitution commencera à partir de l’instant présent. Dorénavant, il y aura des punitions sévères, plus de désordre ou de corruption… Dhul-Qarnayn renforcera aussi la conscience interne de l’individu pour que celui qui ne craint pas la punition terrestre, ait une conscience qui l’empêchera de commettre le mal. Une forme de développement par la foi.
Le deuxième alinéa dans cette constitution stipule que :
« Et quant à celui qui croit et fait bonne œuvre, il aura, en retour, la plus belle récompense. Et nous lui donnerons des ordres faciles à exécuter »
(Coran 18 Verset 88)
Celui qui réformera la terre et fera du bien, sera promu, occupera le poste le plus important, recevra des prix et des gratifications. Telle fut la loi que Dhul-Qarnayn instaura pour faire régner la justice dans ce pays qu’il ne quitta pas tout de suite mais y demeura jusqu’à ce que l’ordre se soit établi dans tout le pays.
Il entreprit ensuite son deuxième voyage de l’ouest vers l’est. Et toi, combien de kilomètres as-tu parcouru dans ta vie pour réformer ?
Allah a révélé à Abraham (as) :
« Est-ce que tu sais pourquoi je t’ai pris comme compagnon? « Il a dit : « Pourquoi mon Seigneur ? » Allah répondit: « car ton amour pour donner est plus grand que ton amour pour recevoir ».
Pourquoi Dhul-Qarnayn faisait-il tout cela ? Et le groupe qui l’accompagnait, comment a-t-il pu supporter tout cet effort ? C’est l’amour de donner. Inculque à tes enfants ce principe.
Il arriva à l’est.
« Et quand il eut atteint le Levant, il trouva que le soleil se levait sur une peuplade à laquelle Nous n’avons pas donné de voile pour se protéger »
(Coran 18 Verset 90)
Cette terre était très pauvre tels certains endroits du monde où il n’y a pas un seul arbre. Ses habitants n’ont même pas de vêtements pour les protéger du soleil. C’est un véritable drame naturel : pas d’eau, pas d’agriculture, pas d’arbre, aucun développement. Et les habitants sont complètement résignés à cette catastrophe disant que c’est la décision d’Allah. La description du verset de leur pauvreté est très significative.
« Il en fut ainsi »
Dhul-Qarnayn leur fit comprendre que si la pauvreté est une décision d’Allah, creuser un puits ou un fleuve, cultiver la terre, réformer relèvent aussi des décisions d’Allah.
C’est à nous que sont adressées ces paroles. Le problème du premier peuple était l’injustice, le problème du second est le désespoir. Le deuxième voyage est celui du développement sans désespoir. Allah nous montre plusieurs types de nations et de réforme. Et Dhul-Qarnayn n’agit pas d’une façon stéréotypée mais établit la justice dans le premier pays et développe le second jusqu’à arriver à sa plus grande réalisation dont nous profitons jusqu’à nos jours, à savoir, la construction de la barrière qui empêche les Gog et Magog de déferler chez nous.
Il entreprit son troisième voyage vers le nord, et atteignit une terre vaste entre deux montagnes du côté de la Chine ou de la Géorgie, ou de l’Union Soviétique.
« Et quand il eut atteint un endroit situé entre les deux Barrières (montagnes), il trouva derrière elle une peuplade qui ne comprenait presque aucun langage »
(Coran 18 Verset 93)
Il trouva sur cette terre de nouvelles nationalités qui ne parlaient presque pas, sous l’effet de la catastrophe qu’ils vivaient : des enfants tués, des plantes brûlées, des biens pillés, des terres volées, des animaux morts… La catastrophe était tellement grande qu’ils n’arrivaient pas à s’exprimer. Ils connaissaient déjà Dhul-Qarnayn, d’une réputation internationale et furent apparemment des croyants.
« Ils dirent : » Ô Dhul-Qarnayn, les Yaʾjuj et les Maʾjuj commettent du désordre sur terre. Est-ce que nous pouvons t’accorder un tribut pour construire une barrière entre eux et nous ? «
(Coran 18 Verset 94)
Qui sont les Gog et les Magog ? Il s’agit de deux tribus qui ne font que descendre sur cette terre pour la piller et en tuer les habitants. Ils commettent cette grave corruption chaque année. Les noms même des tribus traduisent leur férocité : Gog (Yaʾjuj), vient de l’arabe « Ta’jajat al nar » = le feu s’est embrasé ; et Magog (Maʾjuj) vient de l’arabe « majet al Ma’ » = l’eau qui dévaste, quand le déluge vient et détruit tout sur son chemin.
Les habitants de cette terre demandèrent à Dhul-Qarnayn de lui donner de l’argent pour tuer Gog et Magog. Ils étaient riches contrairement aux peuples que Dhul-Qarnayn a croisés durant son second voyage. La preuve c’est qu’ils vont construire une barrière entre les deux montagnes et une telle construction est bien coûteuse. Ils ne sont pas uniquement riches mais connaissent aussi la solution de leur problème: la construction de la barrière, et ont des ressources naturelles (du fer et du cuivre):
« Apportez-moi des blocs de fer »
(Coran 18 Verset 96)
Ils ont aussi une main d’œuvre :
« Apportez, Soufflez »
(Coran 18 Verset 96)
Ils ont tout: une terre avec des ressources naturelles, des jeunes, une idée, de l’argent. Qu’est-ce qui leur manque ? La volonté.
La première histoire est une histoire de justice, la deuxième une histoire de désespoir et la troisième, une faiblesse de volonté. Un peuple qui ne veut pas travailler, qui ne veut rien faire pour se sauver alors qu’il meurt chaque jour, il veut rester ainsi attendant que quelqu’un vienne le sauver.
Parmi les cinq communautés que nous avons vues laquelle sommes-nous ? Celle de Dhul-Qarnayn,
Celle où règne l’injustice,
Celle où domine le désespoir,
Celle des Gog et Magog
Ou celle qui a tout sauf la volonté.
Laquelle sommes-nous ? Est-ce que nous sommes Dhul-Qarnayn ? Non, hélas. Nous en sommes très loin. N’ayons pas honte de parler maintenant de renaissance. Même si elle prend 200 ans pour se réaliser, l’important c’est de commencer.
Sommes-nous les Gog et Magog ? Non, nous ne le sommes pas, même s’il y a des personnes qui jouent leur rôle actuellement. Qui sommes-nous ? Sommes-nous les injustes ? Pas tellement. Sommes-nous les désespérés ? Ce sont tous des miroirs. La sourate nous montre des miroirs pour que nous nous y voyions.
Je crois que nous sommes la cinquième communauté ou, plus proches de celle-ci. Pour ne pas être pessimiste je dirai que nous avons certains traits de la communauté de Dhul-Qarnayn : de bons éléments, des jeunes motivés qui seront un jour Incha’Allah comme Dhul-Qarnayn. Nous avons tout (argent, ressources naturelles, main d’œuvre) sauf la volonté de travailler.
Dhul-Qarnayn n’a pas aimé leur proposition :
« Il dit : « Ce que Mon Seigneur m’a conféré vaut mieux (que vos dons). Aidez-moi donc avec votre force et je construirai un remblai entre vous et eux »
(Coran 18 Verset 95)
Il n’est pas venu pour prendre leur argent. Il leur a demandé de l’aider avec des jeunes qui construiraient la barrière avec lui. S’il les aide, seul, à se débarrasser des Gog et Magog, ils seront envahis après par d’autres Gog et Magog.
On dit qu’il y a deux sortes de peuples: un peuple qui ne peut pas être colonisé, et un autre qui peut l’être et qui, s’il n’est pas colonisé, cherche un colonisateur.
Dhul-Qarnayn comprenait bien leur problème, il leur dit :
« « Apportez-moi des blocs de fer ». Puis, lorsqu’il en eut comblé l’espace entre les deux montagnes, il dit : « Soufflez! » Puis, lorsqu’il l’eut rendu une fournaise, il dit : « Apportez-moi du cuivre fondu, que je le déverse dessus ». »
(Coran 18 Verset 96)
Il travailla avec des milliers de personnes. Il s’agit d’un véritable projet national plus important que les pyramides. Avec son extraordinaire force scientifique, il fit une œuvre digne des plus grandes aciéries. Il a fait travailler le peuple avec lui.
Figurez-vous que les étapes de la construction suivies par Dhul-Qarnayn sont enregistrées dans le Coran que nous lisons dans nos prières et durant le Ramadan. C’est-à-dire que nous nous approchons à Allah par la lecture de réalisations scientifiques mentionnées dans le Coran. Le message est évident.
Telles sont les trois histoires. J’imagine Dhul-Qarnayn debout devant la barrière qu’il a construite. Qui est le plus grand : Khéops ou Dhul-Qarnayn ? Khéops a construit la pyramide pour lui-même et Dhul-Qarnayn a construit la barrière pour les gens.
Les Gog et Magog sont venus, ont hurlé en essayant de traverser la barrière :
« Ainsi, ils ne purent guère l’escalader ni l’ébrécher non plus. »
(Coran 18 Verset 97)
Dhul-Qarnayn est donc resté un an avec ce peuple par amour de la réforme. Il n’a pas fait la guerre à Gog et Magog tant qu’il avait un autre moyen pour défendre le pays. L’héroïsme n’est pas dans la guerre mais dans la défense de soi et des autres sans faire couler de sang.
La barrière de Dhul-Qarnayn est une grande réalisation qu’il attribua à Allah faisant preuve de modestie.
« Il dit : « C’est une miséricorde de la part de mon Seigneur. Mais lorsque la promesse de mon Seigneur viendra, Il le nivellera. Et la promesse de mon Seigneur est vérité. » »
(Coran 18 Verset 98)
Je ne sais pas où se trouve la barrière exactement, ni où se trouvent les Gog et Magog, ni comment les satellites ne parviennent pas à les capter, mais je crois au Coran. Le Prophète (saw) dit que chaque jour, les Gog et Magog essaient d’ébrécher la barrière mais n’y parviennent pas et que quand viendra le jour de la résurrection, les Gog et Magog vont sortir et vont dévaster toute la terre et détruire l’humanité et c’est un des signes du jour de la résurrection. Un jour, le Prophète (saw) est sorti de sa maison, le visage tout rouge, avertissant les tribus d’un danger qui est proche : Les Gog et Magog ont fait une petite ouverture dans la barrière. Nous vivons tous et nos enfants en sécurité grâce à l’œuvre de Dhul-Qarnayn.
Telle est l’histoire de Dhul-Qarnayn. Il est mort. Imagine comment étaient ses funérailles. Toute l’humanité, musulmans et non-musulmans, ne peut-elle pas marcher dans ses funérailles ? Si.
Il n’a jamais fait la guerre. La guerre n’est pas toujours la meilleure solution. Il n’a contraint personne à l’islam. La réforme et le bien, c’est pour toute l’humanité. Et c’est pourquoi, je te dis qu’il ressemble un peu à Joseph (as), quand il a réformé l’Egypte alors qu’il était en prison.
Il faut apprendre ce récit à nos enfants (7-12 ans). Il se peut que cette génération donne naissance à quelqu’un comme Dhul-Qarnayn. Quelle est la meilleure chose que je peux apprendre à mes enfants dans ce récit ? L’amour et les valeurs.
L’histoire de Dhul-Qarnayn est une histoire universelle que j’offre aux puissances dans le monde entier. Dhul-Qarnayn qui a donné sans recevoir pour l’intérêt de toute l’humanité.
Un commentaire