Rappels Islamiques

La piété filiale et la place des parents


Louange à Allah, que la prière et le salut soient sur son prophète Mohamed sur sa famille et sur tous ceux qui le suivent jusqu’au jour de la résurrection


Définition de la piété filiale (birru l-wâlidayn)

La piété filiale est le contraire de la méchanceté ou l’impiété filiale (‘uqûq).

Ibn Mandhûr écrivit :

« La bonté (birr) est le contraire de la méchanceté (‘uqûq). Le mot mabarrah a le même sens que birr. Les verbes apparentés à ce mot sont barra/yabarru ou yabirru. L’accompli à la première personne est barirtu lorsque l’inaccompli est yabarru et barartu si l’inaccompli est yabirru ».

Il ajouta plus loin :

« Un homme bon (barr) appartient à un groupe de gens bons (`abrâr) et un homme bon (bârr) appartient à un groupe de gens bons (bararah). On rapporte qu’Ibn ‘Umar dit à propos des gens de bien dont parle Allah dans le Coran : « Allah les qualifia de `abrâr car ils étaient bons avec leurs parents et leurs enfants ». Ibn ‘Umar dit également : « Tout comme tu as des droits sur tes enfants, ceux-ci ont également des droits sur toi ».

Les droits et la place des parents

Les droits des parents sont véritablement sacrés car ils occupent une place très importante en Islam. Ainsi, la piété filiale est associée au monothéisme dans le Coran, la gratitude à leur égard est associée à la gratitude à l’égard d’Allah et la bienfaisance envers eux figure parmi les œuvres les plus nobles et les plus appréciées par Allah. Allah dit en effet :

« Adorez Allah et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté envers (vos) père et mère… »

(Coran 4 Verset 36)

Il dit également :

« Et ton Seigneur a décrété: « N’adorez que Lui; et (marquez) de la bonté envers les père et mère: si l’un d’eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi, alors ne leur dis point: «Fi!» et ne les brusque pas, mais adresse-leur des paroles respectueuses et par miséricorde, abaisse pour eux l’aile de l’humilité, et dis: «Ô mon Seigneur, fais-leur, à tous deux, miséricorde comme ils m’ont élevé tout petit» »

(Coran 17 Versets 23-24)

En outre, les hadiths à ce propos sont très nombreux, citons par exemple le hadith dans lequel Ibn Mas’ûd rapporte qu’il posa au Prophète (saw) la question suivante :

« Quelle est l’œuvre préférée par Allah ? »
« Accomplir la prière durant l’intervalle de temps qui lui est imparti ».
« Ensuite ? » le questionna Ibn Mas’ûd.
« La piété filiale », répondit le Prophète (saw).
« Ensuite ? » répéta Ibn Mas’ûd.
« Combattre pour faire triompher la cause d’Allah », répondit le Prophète (saw) »

(Rapporté par Al-Bukhâri et Muslim)

D’autre part, la piété filiale est une valeur reconnue par la saine nature ainsi que toutes les législations révélées car c’est une caractéristique des Prophètes et des personnes droites. C’est également une preuve de sincérité dans la foi, de noblesse d’âme et de fidélité.

La piété filiale figure également parmi les atouts de la législation islamique puisque elle est apparentée à la gratitude et à la reconnaissance de mérites.

Elle démontre également que cette législation est parfaite et qu’elle accorde de l’importance à tous les droits, contrairement aux législations terrestres qui ne reconnaissent aux parents aucun mérite ni aucun droit. Pire encore, elles ne leur réservent que de l’ingratitude et du mépris. Leur situation dans le monde occidental en est un exemple. Malgré le développement technologique auquel est parvenu l’Occident, les mères y sont considérées comme des machines qui sont jetées dès qu’elles sont hors d’usage. La piété filiale s’y résume à l’invention d’une fête annuelle appelée Fête des Mères, durant laquelle les gens offrent à leurs mères des bouquets de fleurs en signe d’amour. Elles sont donc célébrées un jour dans l’année et ne reçoivent le reste de l’année que mépris et indifférence… Quid de la miséricorde et de la fidélité ?

Ces gens ne connaissent rien de ces nobles valeurs et sont loin de les adopter. En revanche, nous savons maintenant à quel point l’Islam défend les droits des parents, au point de condamner vigoureusement d’interdire l’impiété filiale et d’en avertir les musulmans avec force, car c’est un péché capital dont la gravité est équivalente à celle de l’associationnisme.

Un seul verset suffit à illustrer cela, celui dans lequel Allah dit :

«  …alors ne leur dis point: «Fi!» et ne les brusque pas… » 

(Coran 17 Verset 23)

Que dire alors si on offense les parents par une attitude plus grave ?

Par ailleurs, les hadiths mettant en garde contre l’impiété filiale sont légion. Citons comme exemple celui dans lequel ‘Abdullâh ibn ‘Amr ibn al-‘Âs rapporte que le Prophète (saw) a dit :

« Les péchés capitaux sont l’associationnisme, l’impiété filiale, le meurtre et le faux témoignage »

(Rapporté par Al-Bukhâri)

Les règles de bienséance à respecter avec les parents

La législation islamique définit de nombreuses règles de bienséances encadrant le comportement avec les parents. Ces règles ont été déduites du Coran et de la Sunna par les savants et ont comme fondement le verset dans lequel Allah dit : «  …mais accompagne-les ici-bas de façon convenable… » (Coran 31 Verset 15)

L’expression « accompagne-les » est une des manières les plus douces d’inciter à la piété filiale car la compagnie a un caractère permanent, il faut donc savoir faire preuve de constance même dans les moments moins agréables, marqués par l’ennui ou la lassitude.

En gardant à l’esprit cette orientation divine, on prend conscience que les parents ont des droits considérables et on les accompagne dans cette vie de manière convenable, sachant qu’ils sont ceux qui méritent le plus la bonne compagnie de leur enfant. Les règles de bienséance nous incitent donc à leur dire des paroles agréables, à solliciter leur avis et à leur témoigner de l’affection.

Elles attirent aussi notre attention sur la bonne façon de mener nos discussions avec nos parents. A force de vivre à leurs côtés, nous sommes amenés à entendre et réentendre les mêmes anecdotes, les mêmes sujets sans cesse ressassés. Être de bonne compagnie consiste alors à ne pas manifester son ennui, que la discussion soit privée ou publique, même si ce que raconte le père est connu du fils pour l’avoir entendu maintes et maintes fois. La piété filiale implique aussi de faire preuve de générosité envers les parents, particulièrement lorsqu’ils sont dans une situation précaire.

Nombreux sont les enfants qui manquent à cette obligation par paresse, par oubli ou par avarice. De nombreux autres sont convaincus que leurs parents ne manquent de rien et se privent ainsi de la bénédiction de dépenser en leur faveur.

D’autres encore sont convaincus que leurs frères et sœurs comblent tous les besoins de leurs parents et que, par conséquent, ceux-ci n’ont pas besoin d’eux. Le problème devient plus grave si chaque membre de la fratrie pense de même… les parents se retrouvent alors dans un total dénuement.

Il convient donc de ne pas oublier d’accorder à ses parents une part de ce que l’on possède, même s’ils ne sont pas dans le besoin. Cela devient obligatoire lorsqu’ils le sont. Il convient également d’en prendre l’initiative même si les frères et sœurs ont déjà accompli leur devoir et «  …qu’ils entrent pour cela en compétition » (Coran 83 verset 26)

La bonne compagnie implique d’aider son père à être bon, charitable et bienfaisant. Il existe en effet des cas où les enfants n’encouragent pas leur père, riche et bienfaisant, à accroître ses actions caritatives. Il arrive même qu’ils l’en empêchent et l’en détournent par peur que leur père dilapide son patrimoine selon eux, par désir que leur futur héritage augmente, par aversion pour le bien ou pour toute autre raison. Il convient donc que les enfants ne constituent pas un obstacle à leur père sur le chemin du bien mais qu’ils l’incitent au contraire à l’emprunter.

Parmi les exemples de bonne compagnie figure le fait de les accompagner en voyage, et de faire honneur à leurs hôtes quand ils les reçoivent.

Emmener son père à un endroit ou chez des gens lorsqu’il le demande est aussi un exemple de bonne compagnie, tant que le motif reste licite. Il convient de présenter ses amis à son père afin qu’il soit rassuré quant aux fréquentations de son enfant et qu’il s’habitue à leurs visites.

Il convient aussi de surveiller l’état de santé des parents et de les accompagner à l’hôpital s’ils le désirent. On se doit également d’être enthousiaste et dynamique lorsqu’on leur rend service. Il n’est pas seyant de manifester de la contrariété lorsque l’on est désigné par son père parmi tous ses frères et sœurs afin d’accomplir une tâche. Il faut au contraire manifester de l’empressement, voire prendre l’initiative d’accomplir ladite tâche sans que le père ait à le demander. Il faut aussi savoir parfois endurer la rudesse du père et ses changements d’humeur. En résumé, la bonne compagnie avec les parents consiste à tout faire pour les réjouir et à s’abstenir de les contrarier autant que possible. Voila donc quelques aspects de la piété familiale impliqués par ce verset, et il va sans dire que l’on pourrait développer indéfiniment cette exégèse.


Et Allah seul détient La Vérité
Sur ce, Que la Paix de Dieu soit sur vous et vous accompagne partout où vous êtes.

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