Notre ennemi intime : Notre Qarin…
Louange à Allah, que la prière et le salut soient sur son prophète Mohamed sur sa famille et sur tous ceux qui le suivent jusqu’au jour de la résurrection.
Par définition Le Qarin est le djinn qui naît avec nous et qui meurt avec nous. Le Qarin ne fait pas partie des djinns et shayatin qui viennent par la sorcellerie.
Aicha (ra) a raconté que :
« Un soir le Prophète (saw) sortit de chez moi la nuit et je fus prise d’une grande jalousie envers lui. Lorsqu’il me rejoignit et qu’il vit l’état dans lequel j’étais, il me demanda :
(Rapporté par Muslim)
– Qu’as-tu Aicha, es-tu jalouse ?
– Une femme comme moi pourrait-elle ne pas être jalouse envers un homme comme toi ?
Le Prophète (saw) lui dit : « Donc ton démon (Qarin) s’est manifesté ! »
Elle dit : « Ô Messager d’Allah, est-ce qu’un démon est avec moi ? »
Il lui dit : « Oui. »
Elle dit : « Toi aussi, Ô Messager d’Allah ? »
Il lui dit : « Oui, néanmoins Allah m’a aidé à le convertir à l’Islam. »
Dans le Coran la sourate Az-Zukhruf, Sourate 43 au verset 36 il est question aussi de Qarin :
« Et quiconque s’aveugle (et s’écarte) du rappel du Tout Miséricordieux, Nous lui désignons un diable qui devient son compagnon inséparable. »
Des divergences existent entre savants au sujet du Qarin en rapport au verset 36 de la sourate 43 mais l’avis général des savants est que le Qarin est une créature de type djinn qui naît avec nous et si ce djinn n’est pas guidé par son compagnon humain alors par son commandement Allah fait de ce Qarin un sheytan.
Abi Al djaouza raconte :
« Lorsque j’ai décidé de divorcer, j’ai emmené ma femme chez elle. Après j’ai décidé de la faire revenir par un vendredi sans en parler à personne. Lorsqu’elle a été en ma présence elle me dit :
« Tu veux me faire revenir le vendredi. »
Étonné, je lui dis : « Je n’ai parlé à personne. »
Puis elle me raconta ce que dit le compagnon du prophète Ibn Abbas que la pensée d’un homme est racontée à celle d’un autre par le Qarin, de ce fait le secret sort. »
La télépathie est donc possible par l’entremise des Qarin de chacun. On rapporte également une histoire similaire du gouverneur Al Hadjadj Ben Youcef pendant le règne Omeyade. On rapporta à Al Hadjadj qu’un homme était accusé de sorcellerie.
Il lui dit : « Es-tu un sorcier? »
L’autre dit : « Non. »
Al Hadjadj prend une poignée de cailloux et les compta puis il lui dit : « Combien j’ai de cailloux dans la main ? »
L’autre lui donna le nombre exact.
Al Hadjadj prend une autre poignée sans la compter et lui dit :
« Combien y a t-il de cailloux ? »
Il répondit : « Je ne sais pas. »
Al Hadjadj lui demanda : « comment la première fois, as-tu fait pour savoir et sans que la deuxième fois tu n’y parviennes. »
Il répondit : « La première fois, c’est ton Qarin qui l’a dit à mon Qarin. Mais la deuxième fois ton Qarin ne le savait pas. »
Ces récits révèlent que les Qarin peuvent apporter des informations en temps réel à leurs compagnons humains, expliquant les « soi-disant pouvoirs » de certains voyants, qui ne sont donc pas des pouvoirs proprement dits car il est à la portée de tous de pouvoir communiquer et il n’y a pas de différence entre la communication des humains et celle des djinns. Ainsi, certains voyants peuvent avoir des informations en temps réel mais ne peuvent jamais lire dans l’avenir ou percer les mystères de l’inconnu car les djinns sont limités dans la récolte d’informations et ne peuvent pas avoir plus d’informations que le compagnon humain, et rien n’indique, en plus, que celles-ci soient authentiques car l’erreur est humaine et le mensonge est la caractéristique des hypocrites. Penser que le devin a un réel pouvoir par lui-même de percer l’inconnu est un acte de mécréance qui exclut de l’Islam !
Allah dit :
« Et Nous leur avons destiné des compagnons inséparables (parmi les démons) qui leur enjolive ce qui était devant et derrière eux. »
(Coran 41 Verset 25)
C’est pourquoi Ibn Abbas disait :
« Le démon se situe dans la poitrine de l’être humain, si ce dernier est insouciant, il lui insuffle le mal, mais s’il invoque son Seigneur, alors il s’esquive. »
Il a été rapporté qu’Abou Hurayrah a dit :
« Un démon accompagnateur d’un croyant rencontra un démon d’un incroyant. Ce dernier était bien huilé, gras et bien habillé, quant à celui du croyant, il était maigre, hirsute, poussiéreux et nu. Le démon de l’incroyant lui dit :
– Pourquoi es-tu si maigre ?
– Je suis avec un homme qui, quand il veut s’habiller évoque Allah ; je demeure alors nu. Quand il veut appliquer de l’huile sur ses cheveux, il évoque Allah, je demeure hirsute. Le démon du l’incroyant lui dit :
– Je suis avec un homme qui ne fait rien de tout cela, ce qui fait que je partage avec lui sa nourriture, sa boisson et ses habits. »
Le prophète me dit : « Ne dis pas : « renversé soit Satan » car quand tu le dis, il se sent grand et puissant et dit : « Je l’ai terrassé par ma force. » Mais quand tu dis : « Au nom d’Allah », il se voit rétrécir jusqu’à devenir plus petit qu’une mouche. »
Hudhayfa rapporte quant à lui :
« Quand nous partagions un repas avec l’envoyé d’Allah, nous n’y mettions pas la main avant lui. Une fillette arriva en courant comme poussée par quelqu’un. Elle s’apprêta à mettre la main dans le repas quand l’envoyé d’Allah la lui saisit pour l’en empêcher. Puis arriva un bédouin se pressant comme poussé par quelque chose. Il tendit la main vers le plat, mais l’envoyé d’Allah la lui retint: « Le démon s’autorise la nourriture sur laquelle le nom d’Allah n’a pas été prononcé. C’est pour cela il fit venir cette fille afin de se servir d’elle pour avoir droit au repas. Il fit venir le bédouin pour la même raison. J’ai retenu à chaque fois leur main. Par celui qui tient mon âme dans sa main, la main du démon était dans la mienne en même temps que ces deux-là. »
Dans une autre tradition le prophète a dit :
« Quand un homme entre dans sa maison et prononce le nom d’Allah à son entrée et au début de son repas, le diable dit à ses compagnons : « Vous n’avez dans cette maison ni un lieu où passer la nuit, ni de quoi diner » Et quand il entre sans prononcer le nom d’Allah, le diable leur dit : « vous avez un endroit où dormir ce soir. » Si en plus, il ne prononce pas le nom de Dieu en mangeant alors le diable dit « Vous avez trouvé un toit pour ce soir. »
Ces traditions montrent que les démons s’appuient sur la négligence des humains par rapport au rappel de Dieu pour se nourrir et pour trouver un toit.
Ainsi, la nourriture des démons est la désobéissance des humains. Notre monde est comme parallèlement opposé au leur. Dans cette optique, nous pouvons comprendre les traditions qui affirment que les crottins et les os constituent de la nourriture pour les djinns. D’ailleurs les djinns vivent aussi à l’intérieur de nos rêves. A partir de toutes les traditions citées en haut, on peut soutenir que la possession est quelque chose de naturel quand on désobéit à Dieu. Un verset du Coran énonce :
« Et le jour où il les rassemblera tous : « Ô communauté des djinns, vous avez trop abusé des humains. » Et leurs alliés parmi les humains diront : « Ô Notre Seigneur, nous avons profité les uns des autres et nous avons atteint le terme que tu nous avais fixé pour nous. » Il leur dira : « L’enfer est votre demeure pour y rester éternellement, sauf si Allah en décide autrement. » Vraiment ton Seigneur est sage et Omniscient. Et ainsi accordons-nous l’autorité à certains injustes sur d’autres à cause de ce qu’ils ont acquis. »
Dans ces deux derniers versets Allah blâme l’abus des djinns. La question qui se pose, à présent, est : de quel abus s’agit-il ? La possession par un djinn bon est-elle légale ? En effet, de quelle manière les djinns pourraient abuser des humains si ce n’est par le contrôle au moyen de la possession. D’ailleurs le second verset prouve notre assertion puisqu’il y est mentionné que l’autorité est accordée à certains injustes sur d’autres, or justement les djinns convoitent l’autorité par la possession. Ainsi, Allah blâme l’abus quand le djinn n’use pas de l’homme pour support mais tente d’interagir sur la vie de ce dernier en prenant les reines de son corps par la sorcellerie ou pour un autre motif comme l’amour ou la vengeance. Par conséquent, la roqya n’est pas nécessaire pour tous les cas de figure surtout quand la possession est causée par la désobéissance.
A ce sujet, il est vrai que le prophète a laissé le djinn de Um Zufar sans lui pratiquer la roqya dans la tradition authentique suivante :
« Ata ibn abi rabah rapporte qu’Ibn Abbas lui a dit : « Veux-tu que je te montre une femme qu’Allah destine au paradis ? Je dis : « Oui » Il dit : cette femme est venue dire au prophète : « J’ai des crises d’épilepsie au cours desquelles, il m’arrive de me découvrir malgré moi. Invoque Allah pour moi. Il lui dit : « Si tu veux bien patienter, tu as le paradis et, si tu veux que j’invoque Allah pour ta guérison, je le ferai. » Elle dit : « Je préfère plutôt patienter. » Puis elle ajouta : « Il m’arrive dans ces crises de me découvrir, invoque Allah pour que cela ne m’arrive plus ». Et il invoqua Allah pour elle. »
Selon Ibn Hajar cette épilepsie est causée par les djinns. Cette tradition révèle que la possession est une épreuve, que l’homme doit surmonter par la patience dans l’obéissance. Quand la possession gêne la pratique alors on doit perdurer dans l’obéissance et chasser l’obstacle si c’est possible, en l’occurrence le démon par la roqya. Mais on peut vouloir garder son djinn perturbateur en prenant cette possession comme une épreuve. C’est comme si on avait deux nafs au lieu d’une. Le mérite d’une telle personne qui arrive à rester dans l’adoration malgré deux nafs est supérieur, de toute évidence, a celui qui n’a qu’un nafs. Donc la possession n’est pas mauvaise en soi, quand par elle on revient vers Dieu ou que l’on obtient plus de mérite ou que par elle Allah expie nos péchés.
Et Allah seul détient La Vérité
Sur ce, Que la Paix de Dieu soit sur vous et vous accompagne partout où vous êtes.