Le Coran

« …Vous ne parviendrez jamais à faire régner la concorde entre vos femmes… »

Sourate 4 Verset 128 à 130


« 128- Quand une femme appréhende de mauvais traitements ou constate de la lassitude de la part de son mari, ce n’est pas un péché pour les époux de se séparer aimablement, quoiqu’une réconciliation soit préférable. L’égoïne guette toujours les âmes en de pareilles circonstances. Si vous vous montrez généreux et si vous appréhendez Allah, ça ne Lui échappera pas.
129-  Vous ne parviendrez jamais à faire régner la concorde entre vos femmes, quelle que soit votre bonne volonté. Toutefois ne vous laissez pas emporter par vos penchants au point d’en délaisser une complètement. Si vous maintenez l’entente dans vos ménages et si vous craignez Allah, la clémence et la miséricorde d’Allah vous seront acquises
130- Si les deux époux se séparent, Allah est assez puissant pour assurer à chacun d’eux un autre destin. Allah est omnipotent et sage. »

Sourate 4 Verset 128 à 130

D’après ces versets, trois cas sont à envisager concernant les relations entre les deux époux: quand la femme redoute l’abandon où l’indifférence de son mari; quand il y a entente; et quand la séparation devient la solution inévitable.


Le premier cas.

Quand la femme constate une certaine aversion de la part de son mari ou une lassitude, peut, pour remédier à cette situation, désister de son droit, ou d’une partie, aux dépenses d’entretien tel que l’habillement par exemple, ou à la cohabitation ou autre. Quant à lui, il a le droit de l’accepter ou de le refuser sans commettre un péché. Pour cela Dieu a dit que nul péché ne leur sera imputé s’ils se réconcilient car la réconciliation est préférable a la séparation, meme si cela entraine l’avarice pour maintenir toujours la cordialité et l’entente.

On rapporte à cet égard que Sawda Bent Zam’a ayant atteint un certain âge, craignit d’être répudiée par le Prophète (saw), elle lui proposa de concéder le jour qui lui est consacré a Aicha. Il accepta son offre et la retint. Et Ibn Abbas de dire que ce verset fut révélé aussitôt:
« Quand une femme appréhende de mauvais traitements… jusqu’a soit préférables »

Aicha a dit: « Il s’agit de la femme qui n’a pas d’enfant dont son mari a avec elle des rapports conjugaux très limités mais leur compagnie fut assez longue, elle lui dit: « Ne me répudie pas et tu ne dois rien à mon égard »

Selon une autre version, et toujours d’après Aicha: « Il s’agit de l’homme qui a deux femmes dont l’une d’elles est laide, âgée et il la cohabite rarement, elle lui dit: « Ne me répudie pas et je te concède tous mes droits ».

D’autres versions ont été rapportées d’après Omar Ben Al-Khattâb et Ali Ben Abi Taleb et qui donnent presque le meme sens.

Sa’id Ben Al-Moussaiab et Souleiman Ben Yasser ont dit:
« En se conformant au verset précité et pour appliquer la tradition suivie, on donne l’exemple d’un homme qui éprouve une certaine lassitude et une aversion envers sa femme. Il a le droit de lui proposer le divorce ou bien de la retenir à condition de se désister de ses droits aux dépenses et a la cohabitation ».

Quant à la réconciliation que Dieu a mentionnée dans le verset, Sa’id Ben Al-Moussaiab et Souleiman ont raconté que Rafe’ Ben Khadij l’Ansarien avait une femme devenue âgée.

Après avoir épousé une jeune, elle lui demanda de la répudier, et il le fit une seule fois. Apres l’écoulement de la période d’attente il la reprit et comme Rafe’ préférait toujours la jeune, en la négligeant, l’autre la femme demanda une deuxième fois de la répudier, il lui répondit:
« Si je te répudie cette fois-ci, il ne nous reste qu’une répudiation. Si tu veux rester chez moi, libre à toi, alors que tu as constaté sans doute mon penchant vers ta jeune coépouse, et si tu insistes, je te répudie »
Elle répliqua:
« Plutôt je demeure chez toi malgré tout ».
Il la garda selon ces conditions, et telle était leur réconciliation.


Le deuxième cas:

« Quoiqu’une réconciliation soit préférables » qui signifie d’après Ibn

Abbas le libre arbitre, et cela consiste en ce que le mari donne la liberté a sa femme de rester dans le foyer conjugal en consacrant ses droits, surtout de la cohabitation, ou la séparation finale qui sera la pire des solutions, tout comme le faire du Prophète (saw) quand il avait retenu Sawda Bent Zam‘a en cédant son jour a Aicha. Ce comportement était une leçon aux hommes afin de l’imiter car il est cité dans un hadith que l’Envoyé de Dieu (saw) a dit:
« Le divorce est la chose licite que Dieu hait le plus ».
« Si vous vous montrez généreux et si vous appréhendez Allah, ça ne

Lui échappera pas » on trouve dans ce verset une exhortation aux hommes d’endurer ce qu’ils répugnent de la part des femmes et de respecter leurs droits à la cohabitation en premier lieu, et de les traiter comme les autres épouses, car c’est un bien qu’ils font et Dieu en saura gré.

« Vous ne parviendrez jamais à faire régner la concorde entre vos femmes, quelle que soit votre bonne volonté » c’est une réalité tangible, et quel que soit le désir des hommes, ils ne pourront être équitables a l’égard de chacune de leurs femmes. Meme si un homme consacre un jour et une nuit à chacune d’elles il y aura certainement une différence de traitement et de sentiment quant à l’amour et au désir.

A cet égard, Abdullah Ben Yazid rapporte que ‘Aicha a dit:
« L ’Envoyé de Dieu (saw) partageait ses jours entre ses femmes équitablement et disait: « Mon Dieu, c’est mon partage de ce que je possède, ne me blâme pas pour une chose que Tu possèdes et que je ne possède pas », il s’agit du cœur. (Rapporté par Ahmed et les auteurs des Sunnans)

« Toutefois ne vous laissez pas emporter par vos penchants au point d’en laisser une complétement » c’est à dire en cas où vous penchez vers l’une d’elles ne laissez pas l’autre comme en suspens: ni mariée ni répudiée en la négligeant complétement, voilà pourquoi le Prophète (saw) a dit d’après Abou Hurayrah: « Celui qui a deux femmes et aura penché vers l’une plus que l’autre, viendra au jour de la résurrection ayant un coté de son corps tombé ».
(Rapporte par Ahmed et les auteurs des Sunnans)


« Si vous maintenez l’entente dans vos ménages et si vous craignez Allah, la clémence et la miséricorde d’Allah vous seront acquises » Ceci constitue une autre exhortation aux hommes pour établir la concorde entre les femmes, de les traiter sur un meme pied d’égalité et de craindre Dieu en toute circonstance, Il leur pardonne ce qu’il a été de leur penchant.


Le troisième cas.

Il n’est que le contenu de ce verset: « Si les deux époux se séparent,
Allah est assez puissant pour assurer à chacun d’eux un autre destin. Allah
est omnipotent et sage » qui signifie que la séparation finale des deux conjoints est devenue inévitable. Dieu suffira chacun d’eux de l’autre, l’enrichira et lui donnera en compensation de ce qu’il aura perdu, s’agit-il d’un autre conjoint ou autre chose, car la grâce de Dieu est incommensurable,

Il est juste dans Ses décisions et connait parfaitement les actions de Ses serviteurs.

(Tafsir d’Ibn Kathir)

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