Jour 21 : Les horaires des prières
Louange à Allah, que la prière et le salut soient sur son prophète Mohamed sur sa famille et sur tous ceux qui le suivent jusqu’au jour de la résurrection.
La prière est un des grands piliers de l’Islam. C’est le plus important des piliers après les deux témoignages :
C’est le pilier dont personne n’est déchargé : le musulman doit obligatoirement l’accomplir quelle que soit la situation, et même si certaines conditions de validités sont absentes (comme le cas de celui qui ne peut se purifier ou nettoyer l’impureté ou se diriger vers la qibla).
La zakât, le pauvre en est déchargé. Le jeûne, celui qui n’en est pas capable en est déchargé. Le hadj n’est obligatoire que pour celui qui en est capable. Pour la prière, on doit la faire quelque soit la situation.
La prière, Allah l’a rendu obligatoire au Prophète (saw)sans intermédiaire alors que le Prophète (saw) était au-dessus des cieux la nuit de l’ascension. Et Il l’avait rendu obligatoire 50 prières dans un jour et une nuit, et ceci montre qu’Allah aime que ses serviteurs soit en prière. Mais Allah a allégé envers Ses serviteurs : elle est devenue 5 prières dans l’acte mais 50 dans la balance.
De plus cette prière est obligatoire tous les jours alors que les autres piliers ne se font pas tous les jours : le jeûne se fait annuellement, le hadj une fois dans la vie, la zakât annuellement.
De plus la prière est un dialogue entre soi et Allah.
La condition de validité la plus importante de la prière c’est le temps.
1- Les Horaires
Cela fait partie de la Sagesse d’Allah le fait qu’Il ait fixé des horaires pour les 5 prières obligatoires, car si elles devaient être faites au même moment cela serait difficile pour le serviteur, et lorsqu’il aurait terminé il serait touché par l’insouciance (« alghaflah ») dans le reste de la journée car il resterait un long temps sans avoir de lien avec son Seigneur.
Le respect de l’horaire est la plus importante des conditions de la prière, et donc on doit le respecter même cela doit nous amener à délaisser d’autres conditions ou certains piliers de la prière ou certains actes obligatoires.
Ainsi si quelqu’un n’est pas capable de prier debout dans le temps de la prière mais qu’il est capable de prier debout en dehors du temps de la prière, comme de le cas de quelqu’un qui aurait une douleur qui se manifeste durant le temps du Soubh et qui disparaît après le lever du soleil, il doit obligatoirement prier la prière dans son temps.
Et c’est la même chose dans le cas où il est incapable de faire ses ablutions ou de purifier son vêtement d’une impureté.
On rapporte de ‘Abdillêh ibni ‘Amr (ra) que le Prophète (saw) a dit :
« L’horaire de la prière du Dhouhr commence à partir du déclin du soleil, jusqu’au moment où l’ombre de l’homme est égale à sa taille jusqu’à l’heure de la prière du ‘Asr ; l’horaire de la prière du ‘Asr va jusqu’à la pâleur du soleil ; l’horaire de la prière du Maghrib va jusqu’à la fin du crépuscule ; l’horaire de la prière du ‘Ishâ va jusqu’au milieu de la nuit ; et l’horaire de la prière du Soubh va de l’aube au lever du soleil.”(Rapporté par Mouslim)
Ce hadith englobe les temps des 5 prières obligatoires :
– Le Dhouhr : Il commence à partir du déclin du soleil (« azzawâl ») c’est-à-dire vers l’ouest. Son signe c’est avec l’ombre : lorsque le soleil s’élève, chaque chose debout possède une ombre du côté de l’ouest, et plus le soleil s’élève plus cette ombre raccourcit, jusqu’au moment du zénith où elle est fixe. Lorsque l’ombre commence à grandir à nouveau (en étant cette fois du côté de l’est) c’est le signe du déclin du soleil.
Et la fixation avec les heures, c’est de diviser le temps qu’il y a entre le lever du soleil et son coucher en 2.
Il finit quand l’ombre de l’homme atteint sa taille : si un homme se met debout au moment du déclin du soleil et qu’il fait une marque sur le sol, lorsque la taille de son ombre à partir de cette marque est égale à la taille de cet homme, c’est la fin du Dhouhr (donc on ne comptabilise pas l’ombre qu’il y a au moment du zénith).
– Le ‘Asr : Il commence au moment où se termine le Dhouhr (quand l’ombre de l’homme atteint sa taille), et entre les deux il n’y a pas de temps vide (et il n’y a pas non plus de temps commun aux 2 prières).
Il se termine quand le soleil devient pâle c’est-à-dire qu’il devient orange alors qu’avant cela il est blanc et on ne peut pas le fixer avec le regard (ce moment où le soleil devient pâle se situe en général ≈ 20 minutes avant le Maghreb mais il est différent selon les saisons et selon le lieu, et donc cela peut être plus que cela, et donc le plus prudent est de le déterminer par l’observation).
Pourtant il est rapporté dans un hadith authentique que son temps se termine au moment du coucher du soleil :
« Celui qui a atteint une rak’a de la prière du ‘Asr avant que le soleil ne se couche a atteint le ‘Asr »(Rapporté par Al Boukhâri)
En fait, il est interdit de reporter le temps de la prière entre la pâleur du soleil et son coucher, sauf pour une « daroûra » (nécessité absolue).
Et donc le ‘Asr a 2 temps : un temps optionnel qui va jusqu’à la pâleur du soleil, et un temps de daroûrah (nécessité absolue) qui va jusqu’au coucher du soleil
– Le Maghreb : il commence au coucher du soleil (c.-à-d. la disparition totale du disque solaire)
Il se termine à la disparition du crépuscule qui est une rougeur qui suit le soleil après son coucher. Et la lueur blanche qui reste après la lueur rouge n’est pas prise en compte.
Et donc le temps du Maghreb n’est pas court comme le pense beaucoup de gens, mais plutôt il s’étend jusqu’à l’entrée du ‘Icha.
– Le ‘Icha : il commence à la disparition du crépuscule (la lueur rouge), et la lueur blanche qui reste après la lueur rouge n’est pas prise en compte
Il se termine au milieu de la nuit c’est-à-dire qu’on divise le temps entre le Maghreb et le fajr en 2.
Et le plus juste est que cette prière n’a pas 2 temps, contrairement à l’avis de certains savants qui disent qu’il y a un temps optionnel et un temps de daroûrah, mais plutôt le milieu de la nuit est la fin du temps.
Et donc en se basant là-dessus, si une femme est pure des menstrues après le milieu de la nuit, elle n’a pas à rattraper la prière du ‘Icha car son temps est terminé.
Alors que selon l’avis disant que le temps de daroûrah du ‘Icha s’étant jusqu’au fajr, elle devrait rattraper le ‘Icha (et certains savants ajoutent même le Maghreb).
Et l’avis le plus juste est que si la femme est pure des menstrues dans le temps de la seconde prière, elle n’a pas à rattraper la 1ère (Exemple : si la femme est pure des menstrues dans le temps du ‘Icha, elle le rattrape et ne rattrape pas le Maghreb).
– Le fajr : il commence à l’aube. Et ici le hadith dit « et l’horaire de la prière du Soubh va de l’aube au lever du soleil » et il ne dit pas « et l’horaire de la prière du Soubh va jusqu’au lever du soleil », car entre l’horaire du ‘Icha et celui du Soubh il y a un temps qui ne fait partie ni du ‘Icha ni du fajr.
Mais il faut faire attention au début de l’aube car il est difficile à voir, donc il ne faut pas être pressé. Il se termine au lever du soleil.
Allah a fait allusion aux horaires de ces 5 prières dans le Coran : Allah a dit : « Accomplis la Salât au déclin du soleil jusqu’à l’obscurité de la nuit, et [fais] aussi la Lecture à l’aube, car la Lecture à l’aube a des témoins ».
Dans la parole « Accomplis la Salât au déclin du soleil jusqu’à l’obscurité de la nuit » Allah a réuni en un seul temps 4 horaires de prière, celui du Dhouhr, du ‘Asr, du Maghreb et du ‘Icha, et l’obscurité de la nuit correspond au milieu de la nuit.
Et dans la parole « et [fais] aussi la Lecture à l’aube » il y a l’horaire du fajr.
Allah a séparé son horaire des précédentes prières car entre le milieu de la nuit et l’aube ce n’est pas un temps qui correspond à un horaire de ces prières.
2. La fixation des temps des prières comporte deux intérêts :
Si on prie avant le temps, la prière n’est pas valable, c.-à-d. qu’elle n’est pas valable en temps que prière obligatoire : si on savait que le temps n’était pas encore entré alors elle complètement invalide car cela revient à se moquer, et si on ne savait pas alors elle est comptabilisée comme une prière surérogatoire et il faut la refaire car elle n’est pas valable en tant que prière obligatoire
Si on prie après le temps : si cela est dû à une excuse valable comme le sommeil ou l’oublie alors il n’y a pas de mal, et si c’est sans excuse valable alors la majorité des savants disent que la prière est valable mais on est dans le péché.
On rapporte de Abî Barzah Al-Aslamiy (ra) qu’il a dit :
« Le prophète (saw) priait le ‘Asr, puis l’un de nous retournait dans sa demeure à l’extrémité de Médine alors que le soleil était lumineux (blanc et clair). Et il aimait retarder la prière du ’ishâ. Et il détestait le sommeil avant cette prière et les discussions après elle. Et il quittait la prière de l’aube lorsque l’homme reconnaissait son voisin à coté. Et il y récitait entre soixante et cent versets ».
Ils ont également rapporté le Hadîth de Djâbir :
« Parfois le Prophète (saw) avançait ou retardait la prière du ’ishâ : s’il voyait ses compagnons regroupés il l’avançait, et s’ils étaient en retard, il la retardait. Et le Prophète (saw) faisait la prière du Soubh au clair-obscur ».
Et Mouslim rapporta le Hadîth d’Abî Mûsâ :
« Et il fit la prière du Fadjr au début de l’aube alors que les gens ne se reconnaissaient même pas ».
Les temps qu’Allah a fixé pour les prières, il est permis d’y prier dans leur début ou leur milieu ou leur fin. Et ceci une facilité de la part d’Allah et une largesse envers ses serviteurs. Ainsi le temps des prières est étendu contrairement au jeûne de ramadân qui doit obligatoirement se faire entre l’aube et le coucher du soleil et il se fait depuis la nouvelle lune de ramadân jusqu’à la nouvelle lune de Chawal.
Ce hadith montre que le prophète (saw) faisait la prière du ‘Asr au début de son temps, donc le mieux est de la prier au début de son temps.
Mais de façon générale, le mieux est de faire la prière au début de son temps, à part pour le ‘Icha et pour le Dhouhr sauf si la chaleur est intense, comme nous allons le voir.
Et parfois il est obligatoire de faire la prière au début de son temps, et ceci s’applique à toutes les prières.
Exemple : Une femme a l’habitude d’avoir ses menstrues durant le temps du Dhouhr.
Il est obligatoire pour elle de prier au début du temps, avant l’arrivée de l’empêchement.
Exemple : Un homme commence son travail durant le temps d’une prière et ne pourra l’interrompre qu’après la sortie du temps de cette prière.
Il est obligatoire pour lui de prier au début du temps de la prière avant son travail.
Et parfois il est obligatoire de prier la prière durant la fin de son temps (sans dépasser le temps limite), ceci dans le cas où un acte obligatoire de la prière ne peut être effectué qu’à la fin du temps de la prière.
Exemple : Quelqu’un doute concernant la direction de la qibla, mais il sait qu’à la fin du temps de la prière va venir quelqu’un qui va lui donner la bonne direction de la qibla, alors il est obligatoire pour lui d’attendre cette personne.
De même si on sait qu’on va rater la prière en groupe si on prie au début du temps, mais qu’on va prier en groupe si on va prier dans la fin du temps, alors il est obligatoire d’attendre pour prier avec le groupe.
Le prophète (saw) aimait retarder la prière du ‘Icha. Donc plus on la retarde mieux c’est sauf si c’est difficile pour les « ma’moûmîne » (prieurs derrière l’imam) : donc le prophète (saw) la faisait tôt s’il voyait ses compagnons regroupés et s’ils étaient en retard, il la retardait.
Et une fois, le prophète (saw) a retardé la prière du ‘Icha jusqu’à ce qu’une bonne partie de la nuit se soit écoulée, et les femmes et les enfants s’étaient endormis. Puis il sortit, pria et dit :
« C’est en vérité son horaire (c.-à-d. son meilleur horaire) si ce n’était la crainte de causer de la difficulté à ma communauté qui m’en empêchait ».
Donc si on se trouve en groupe en voyage et qu’on ne va pas dormir tôt, le mieux est qu’on retarde la prière du ‘Icha vers la fin de son temps (avant le milieu de la nuit). De même pour les femmes qui prient dans leur demeure. (De même pour celui qui ne prie pas en groupe à cause d’une excuse valable).
5. Le prophète (saw) détestait le sommeil avant le ‘Icha (c.-à-d. entre le Maghreb et le ‘Icha) car il comporte une de ces deux conséquences : soit la personne dormira profondément et elle ne se lèvera pas, soit elle dormira légèrement et elle se lèvera mais avec paresse et ne sera pas attentive à ce qu’elle dit dans sa prière.
Les savants disent qu’il est déconseiller de dormir avant la prière du ‘Icha. Mais si on est très fatigué et qu’on a besoin de dormir une demi-heure ou une heure et qu’on sait qu’avec cela on va reprendre des forces pour pouvoir prier correctement alors ce sommeil devient louable.
Il détestait également les discussions après le ‘Icha car il se peut que la discussion dure longtemps, alors on dort tard, et on ne peut pas se lever pour le Tahhajud (prière de fin de nuit) et peut-être même pour la prière du fajr à son heure, ou au minimum avec paresse.
Donc il est déconseillé de discuter après le ‘Icha si cette discussion est faite de paroles permises. Et si elle est faite de paroles interdites, alors c’est interdit.
De plus les médecins sont unanimes sur le fait que le sommeil en début de nuit est largement meilleur que le sommeil en fin de nuit ou en journée. Et ceci est le contraire de la situation des gens d’aujourd’hui. Si les gens prenaient l’exemple de leur prophète (saw) et dormait tout de suite après le ‘Icha, ce serait un grand bien … .
Sont exceptés ici : la courte discussion après le ‘Icha avec l’épouse, les enfants, la venue d’invités, en cas de besoin ; de même rester éveillé pour étudier la science, l’apprentissage du Coran ou le hadith comme le faisait Abou Houreira (ra) et c’est pour cela que le prophète (saw) lui a recommandé de prier le witr avant de dormir.
Le prophète (saw) quittait la prière de l’aube lorsque l’homme reconnaissait son voisin à coté, donc il la priait au début de son temps. En effet l’homme reconnaissait son voisin à côté et non celui qui était éloigné, alors que le prophète (saw) allongeait la récitation dans la prière du fajr, et qu’il n’y avait pas de lumière à l’époque du prophète (saw).
Donc le mieux est de faire la prière de Soubh au début de son temps.
Le fait que le prophète (saw) faisait le ‘Icha tôt s’il voyait ses compagnons regroupés et s’ils étaient en retard il la retardait, montre que si ce qui convient le plus aux gens est de retarder la prière du Dhouhr par exemple, alors le mieux est de la retarder, même si normalement le mieux est de l’avancer, car il est parfois difficile de la faire au début du temps pour ceux qui travaillent.
Il est interdit de prier si on doute de l’entrée de l’heure de la prière.
Mais si on pense que l’heure est entrée sans en être sûr (ghalabatou-dhann) alors il est permis de prier.
Et si on se rend compte ensuite qu’on a prié avant l’heure alors il faudra obligatoirement refaire cette prière et on n’aura pas de péché.
La preuve de ceci est le fait que les compagnons on rompu le jeûne en pensant que le soleil s’était couché, puis lorsque les nuages se sont dispersés il est apparu que le soleil ne s’était pas encore couché. Et donc ils ont rompu le jeûne sans être sûr du coucher du soleil mais en se basant sur « ghlabatou-dhann ».
On rapporte d’Abî Hourayra (ra) que le prophète (saw) a dit :
« Quiconque a atteint une rak’a de la prière du Soubh avant le lever du soleil est a atteint le Soubh. Et quiconque a atteint une rak’a de la prière du ‘Asr avant le coucher du soleil a atteint le ‘Asr ».
Mouslim a également rapporté de ‘Âisha (ra) un Hadîth similaire et a dit : « Sadjda (une prosternation) » au lieu d’une rak’a. Il commenta : en effet une prosternation veut dire une rak’a.
Si quelqu’un prie la prière du fajr à la fin de son temps et en a atteint une rak’a (c.-à-d. qu’il a fait une rak’a complète avant la fin du temps avec son inclinaison et ses 2 prosternations), il a atteint la prière, et elle est considérée comme ayant été faite dans son temps.
De même s’il a atteint une rak’a du ‘Asr avant le coucher du soleil, même si les 3 autres rak’at vont être faites après le coucher du soleil.
Mais ceci ne veut pas dire qu’il est permis de retarder la prière du ‘Asr ou du fajr jusqu’à ce qu’il reste le temps nécessaire pour accomplir une rak’a.
Mais si quelque chose nous a occupés au point qu’on ne puisse faire la prière qu’à ce moment, nous disons qu’il a accompli la prière dans son temps par la grâce d’Allah. Et ceci montre que la Miséricorde d’Allah a devancé sa colère.
Si la femme est pure des menstrues avant le lever du soleil, d’un temps suffisant pour accomplir une rak’a, elle doit obligatoirement prier le fadjr, car elle a atteint le fajr.
Et si elle est pure des menstrues avant le coucher du soleil, d’un temps suffisant pour accomplir une rak’a, elle doit obligatoirement prier le ‘Asr, car elle a atteinte cette prière. Et dans ce cas elle n’a pas besoin de prier le Dhouhr d’après l’avis le plus juste, car le temps du Dhouhr est sorti alors qu’elle ne faisait pas partie de « ahloul woudjoûb » (les gens pour qui la prière est obligatoire).
De même si la femme atteint une rak’a de la prière du Dhouhr alors qu’elle est pure, puis les menstrues sont arrivées juste après l’entrée du Dhouhr, d’un temps suffisant pour accomplir une rak’a, lorsqu’elle sera pure des menstrues elle devra obligatoirement rattraper la prière du Dhouhr, et non la prière du ‘Asr car elle n’a pas atteint le temps du ‘Asr.
Dans tous les cas la prière est atteinte par une rak’a et ceci est l’avis le plus juste.
De même on atteint la prière en groupe en ayant atteint une rak’a avec l’imam.
On rapporte d’Abî Sa’îd Al-Khoudrî (ra) qu’il a dit : J’ai entendu le Prophète
(saw) dire :
« Point de prière après le soubh jusqu’au lever du soleil. Et point de prière après le ‘Asr jusqu’au coucher du soleil ».
Et dans la version de Mouslim « après la prière du fadjr ».
Mouslim rapporta de ‘Ouqba ibni ‘Âmir (ra) qu’il a dit :
« Il y a 3 moments durant lesquels le Prophète (saw) nous défendait de prier ou d’enterrer nos morts : lorsque le soleil se lève et apparaît jusqu’à ce qu’il soit haut, lorsque le soleil est au zénith jusqu’à ce qu’il décline, et au moment où le soleil se prépare à se coucher ».
La deuxième règle est rapportée par Ash-Shafi’î dans le Hadîth d’Abî Hourayra avec une chaîne de transmission qualifiée de faible et il ajouta :
« Sauf le vendredi ».
Ce hadith contient les temps interdits pour les prières surérogatoires :
– il est interdit de prier après la prière du Soubh jusqu’au lever du soleil, c.-à-d. après avoir soi-même prier la prière Soubh ; donc ce qui compte c’est sa propre prière et non la prière des gens.
Exemple : si quelqu’un a raté la prière en groupe et qu’il n’a pas encore prié, il n’est pas considéré par l’interdiction, car le prophète (saw) a rattaché l’interdiction à l’accomplissement de la prière comme le montre clairement certaines versions du hadith, et non à son temps.
Et ce temps s’étend jusqu’à ce que le soleil s’élève de la hauteur d’une lance, comme cela est dit dans le hadith de ‘Ouqbah (ra).
Donc l’interdiction va de la prière du Soubh jusqu’au moment où le soleil est levé de la hauteur d’une lance.
Et la lance a une longueur d’environ 1 mètre. Et le soleil s’élève de cette distance en 10 ou 15 minutes.
Donc lorsque passent 15 minutes après le lever du soleil le temps interdit est terminé.
– il est interdit de prier après la prière du ‘Asr jusqu’au coucher du soleil c.-à-d. jusqu’à ce que disparaisse le disque solaire
– il y a un 3ème temps qui se trouve dans le hadith de ‘Ouqba ibnou ‘Âmir : au moment du zénith (c.-à-d. quand le soleil est immobile) et il va jusqu’au moment du déclin du soleil (qui est le début du temps du Dhouhr), et ce temps dure entre 5 et 10 minutes. Durant ces 10 minutes avant le déclin du soleil il ne faut pas prier
De ces temps interdits, plusieurs prières sont exceptées (elles ne suivent pas cette règle) :
– la prière obligatoire : dés qu’on s’en souvient, on la prie quelque soit le moment de jour comme de nuit.
Exemple : si quelqu’un, après avoir prié le ‘Asr, se souvient qu’il a prié le Dhouhr sans les ablutions, alors il doit obligatoirement prier le Dhouhr, malgré qu’il a déjà prié le ‘Asr. Et ceci d’après la parole du prophète (saw) :
« Celui qui s’est endormi pendant le temps d’une prière ou qui l’a oubliée qu’il la prie lorsqu’il s’en souvient »
– toute prière surérogatoire qui a une cause particulière d’après l’avis le plus juste :
– la prière de salutation de la mosquée : on la prie dès qu’on rentre à la mosquée, quelque soit le moment
– la prière de 2 rak’at du tawâf (tours autour de la ka’ba) qui se fait après le tawâf
– la prière du woudoû (après les ablutions)
– la sounna du fadjr (c’est-à-dire les 2 rak’at avant le Soubh) : si on arrive à la mosquée et que les gens prie déjà la prière obligatoire, on peut la prier après le Soubh.
– quelqu’un a une affaire sur laquelle il veut consulter Allah par la prière de consultation (salâtoul istikhârah) et cette affaire est urgente (mais si elle n’est pas urgente et qu’il peut la reporter après le temps interdit, alors il la repousse)
– si quelqu’un a prié dans une mosquée (le fajr ou le ‘Asr), puis il entre dans une autre mosquée et les trouve entrain de prier cette prière, alors il prie avec eux une seconde fois, et elle est pour lui une prière surérogatoire.
– la râtiba du Dhouhr qui se fait normalement après le Dhouhr peut être accompli après le ‘Asr quand on réunit le Dhouhr avec le ‘Asr, comme dans le cas de celui qui est malade et réunit le Dhouhr avec le ‘Asr.
Dans le hadith de ‘Ouqba il y a également les 3 moments durant lesquels le prophète (saw) a défendu d’enterrer les morts :
– lorsque le soleil se lève, jusqu’à ce qu’il soit élevé de la hauteur d’une lance : il ne faut pas enterrer de mort ; et même si la tombe est prête et qu’il ne reste qu’à faire descendre le mort et l’enterrer, il n’est pas permis de l’enterrer jusqu’à ce que le soleil soit élevé de la hauteur d’une lance
– de même lorsque le soleil est au zénith, jusqu’à ce que le soleil décline
– de même lorsque le soleil se prépare à se coucher, c.-à-d. à partir du moment où il reste la hauteur d’une lance avant que le soleil ne se couche, et ce jusqu’au coucher du soleil.
Mais en cas de nécessité absolu il est permis d’enterrer le mort dans ces temps, comme dans le cas d’une forte chaleur, ou la peur, ou une pluie.
Il est permis d’enterrer les morts à tout moment de la journée excepté ces 3 moments, et donc il est permis de les enterrer durant la nuit si cela ne cause pas de nuisance.
Il est interdit de prier durant le lever du soleil et durant son coucher car à ce moment les polythéistes se prosternent pour le soleil, et donc le but est de ne pas ressembler aux polythéistes.
Et ainsi la législation a mis des barrières dans les voies menant au chirk (association à Allah).
Certains savants comme Ibnou Taymiyyah disent qu’il est permis de prier des prières surérogatoires le jour du vendredi jusqu’à ce que l’imam soit présent, même si cela concorde avec le moment du zénith, en se basant sur la version du hadith d’Abî Houraira (ra) qui est faible et sur l’agissement de certains compagnons.
Mais le plus juste est le contraire et donc on ne peut faire que la prière qui a une cause comme par exemple les 2 rak’at d’entrée à la mosquée.
On rapporte d’Ibni Mas’oûd (ra) que le Prophète (saw) a dit :
« Le meilleur des actes est la prière faite au début de son heure »(Rapporté par At-Tirmidhî et Al-Hâkim)
Ce hadith concerne la meilleure action accompli par les membres, car les actes sont 2 sortes :
– les actes accomplis par les membres extérieurs
– les actes du cœur qui sont intérieurs.
Ce hadith est général mais nous avons vu que certaines prières sont exceptées comme nous l’avons vu dans les hadiths précédents : la prière du ‘Icha de façon générale et la prière du Dhouhr lorsque la chaleur est intense.
Commentaire de cheikh Al Fawzane :
Le mieux est d’effectuer la prière au début de son temps car c’est un empressement à l’obéissance d’Allah. De plus en l’effectuant au début de son temps on se décharge de l’obligation.
Ce hadith montre que c’est la meilleure action.
Ce hadith ne concerne pas la prière de Dhouhr lorsqu’il fait très chaud, ni la prière du ‘Icha qu’il est mieux de retarder. Car ce hadith est général, mais il est précisé par d’autres hadith montrant la spécificité de la prière du Dhouhr lorsqu’il fait très chaud et la prière du ‘Icha.
On rapporte d’Abî Mahdhoûra (ra) que le Prophète (saw) a dit :
« La première heure de la prière, c’est l’Agrément d’Allah ; le milieu de l’heure c’est la Miséricorde d’Allah ; et sa fin c’est le Pardon d’Allah ».
Ce hadith est très faible.
La meilleure chose que puisse atteindre le croyant est l’Agrément d’Allah comme le montre le Coran et la sounna. L’Agrément est meilleur que la Miséricorde, et la Miséricorde est meilleure que le Pardon (car le Pardon montre qu’il y a un manquement).
Ibnou Hadjar a cité ce hadith pour montrer qu’il est très faible et donc il ne peut servir d’argument.
Et donc la règle qui s’applique c’est que le début du temps est meilleure pour les prières pour lesquelles la sounna c’est de prier au début du temps, la fin du temps est meilleure pour les prières pour lesquelles la sounna c’est de prier à la fin du temps, et le reste du temps de la prière c’est une « roukhsah » (une permission, une facilité).
Et Allah seul détient La Vérité
Sur ce, Que la Paix de Dieu soit sur vous et vous accompagne partout où vous êtes.