Jour 24 : Les prières surérogatoires
Louange à Allah, que la prière et le salut soient sur son prophète Mohamed sur sa famille et sur tous ceux qui le suivent jusqu’au jour de la résurrection
Par Sa miséricorde, Allah a légiféré à ses serviteurs des « sounane » de même type que les « farâ-id » :
La prière obligatoire a des « tatawwou‘ » (surérogatoires), la zakat a des surérogatoires, le jeûne a des surérogatoires, le hadjj a des surérogatoires, le djihad a des surérogatoires, la science a des surérogatoires et cela parce que l’être humain n’échappe pas au manquement dans les obligations, et donc Allah a instauré ces actes surérogatoires pour compléter ce qui arrive comme manquement. Et il est rapporté dans le hadith que les actes obligatoires seront complétés par les actes surérogatoires le jour de la résurrection. Et si Allah n’avait pas légiféré cela, cet acte aurait été une innovation et celui qui le ferait serait dans le péché ; mais parmi les bienfaits d’Allah est qu’il a légiféré cela à ses serviteurs pour augmenter leurs bonnes actions et compléter leurs obligations.
La prière surérogatoire est de plusieurs catégories : la prière surérogatoire générale qui est légiférée à tout moment de la journée à part les temps interdits, la prière surérogatoire qui est rattachée à un temps précis comme le witr, la prière surérogatoire qui est rattachée à une prière obligatoire comme les « rawâtib », la prière surérogatoire qui est rattachée à une cause particulière comme les 2 rak’at qu’on fait en entrant à la mosquée.
La prière surérogatoire est celle qui n’est pas obligatoire.
Les prières obligatoires sont les cinq prières (Soubh, Dhouhr, ‘Asr, Maghreb et ‘ishâ) et la prière du Jum’a à la place du Dhouhr et le Dhouhr à sa place si elle est passée.
Quant au witr, il n’est pas obligatoire (il y a Divergence)
En dehors de cela, les prières journalières ne sont pas obligatoires. Ce sur quoi les savants sont unanimes ce sont les cinq prières.
Quant à la prière du ‘îd, il y a divergence et l’avis le plus juste est qu’elle est obligatoire, mais son obligation n’a pas le même degré que celui des 5 prières.
Quant à la prière de l’éclipse (« koussoûf »), il y a divergence et l’avis le plus juste est qu’elle est obligatoire ou au moins un « fardou kifâyah » (obligation de suffisance).
En dehors de cela, toutes les prières sont surérogatoires.
On rapporte de Rabî’ah Ibni Ka’b Al aslamiy (ra) qu’il a dit :
« Le prophète (saw) m’a dit : « Demande ! ». Je lui dis alors : « Je te demande ta compagnie au paradis ». Il dit : « Ne veux-tu pas autre chose ? ». Je dis : « C’est ce que je veux ». Il dit : « Alors aide-moi en faisant beaucoup de prosternations »
(Hadith rapporté par Mouslim)
Rabi’ah ibn Ka’b a accompli un besoin pour le prophète (saw) alors le prophète (saw) lui a dit « demande » c’est-à-dire « demande quelque chose que je te donne en contrepartie de ce que tu m’as fait » ; son ambition était grande pour l’au-delà, alors il n’a pas demandé quelque chose de ce bas-monde mais il a dit : « je te demande ta compagnie au paradis ». Il n’a pas dit je veux une chamelle ou un jardin ou un vêtement ou de l’argent. Le prophète (saw) lui a dit : « veux-tu autre chose ? » c’est-à-dire le prophète (saw) voulait savoir quelle était sa motivation. Il a répondu « c’est cela » c’est-à-dire je ne te demande pas autre chose ; alors il lui a dit (saw) « aides-moi par les nombreuses prosternations » c’est-à-dire les prières.
1. ce hadith montre la générosité du prophète (saw) et son bon caractère, car il ne laisse pas quelqu’un lui ayant fait du bien sans lui donner une contrepartie, et il a dit : « Celui qui vous a fait du bien donnez lui une compensation »
2. il montre également que les nombreuses prières font partie des causes permettant d’être en compagnie du prophète (saw) au paradis donc il faut en faire le plus possible.
Mais il faut savoir que la prière qui est visée est la vrai prière qui est un lien entre le serviteur et son Seigneur, dans laquelle lorsqu’on fait le Takbîr, on sent qu’on est face à Allah et qu’on dialogue avec Lui, alors le cœur est concentré ainsi que les membres, et non pas la prière de beaucoup de gens (qu’Allah nous en préserve) qui n’est que des mouvements, ils sont dans un endroit et le cœur dans un autre endroit : cette prière n’est qu’une image, qui n’a pas d’âme mais juste un corps
3. ce hadith montre également la grande ambition de Rabi’ah Ibnou Ka’b (ra), car il n’a pas demandé quelque chose du bas monde mais la compagnie du prophète (saw) au paradis.
Et Rab’ah a multiplié les prières sans aucun doute
4. mais il y a des moments où la prière est interdite sauf pour une cause particulière (sabab) :
– de la prière du fadjr (c.-à-d. après avoir prié) jusqu’à ce que le soleil se lève de la hauteur d’une lance
– au moment du zénith jusqu’au déclin du soleil
– de la prière du ‘asr (c.-à-d. après avoir prié) jusqu’au coucher du soleil.
Il est interdit de prier dans ces moment sauf s’il y a une cause comme la prière de salutation de la mosquée. Plus on prie et mieux c’est, mais pas dans les moments interdits.
5. mais les actions ont des degrés différents : ainsi l’apprentissage de la science est meilleur que la prière surérogatoire car l’apprentissage de la science fait partie du « djihâd fîsabîlilâh ».
L’imam Ahmed (ra) a dit :
« La méditation dans la science une nuit est meilleure que la prière cette nuit ».
L’imam Abou Hanîfah et l’imam Mâlik ont dit que la meilleure action surérogatoire est le ‘ilm : son apprentissage et son enseignement.
L’imam Annawawî a dit : les prédécesseurs sont unanimes sur le fait que l’occupation par la science est meilleure que l’occupation par la prière surérogatoire, le jeûne, le « tasbîh » et autre.
Mais si la personne ne fait pas partie de ceux qui sont fait pour l’apprentissage de la science à cause du manque de compréhension ou de la faiblesse en apprentissage (« hifdh ») ou autre, alors la prière est la meilleure chose pour cette personne.
On rapporte de Ibni ‘Oumar (ra) qu’il a dit :
« J’ai retenu du prophète (saw) 10 rak’at :
2 rak’at avant le Dhouhr, et 2 rak’at après le Dhouhr, et 2 rak’ât après le Maghreb dans sa demeure, et 2 rak’ât après le ‘ichâ dans sa demeure, et 2 rak’at avant le Soubh ».
Et dans une autre version rapporté par Al Boukhâriy et Mouslim :
« Et 2 rak’at après le djoumou’ah dans sa demeure ».
1. ces hadith concernent les « rawâtib » qui sont liées aux prières obligatoires, c’est-à-dire les « sounanes » : elles sont aux nombres de dix rak’at dans ce hadith :
– 2 rak’ah avant le Dhouhr c.-à-d. entre al adhâne et al iqâmah
– 2 rak’at après le Dhouhr : et leur temps s’étend jusqu’à l’entrée du ‘asr
– 2 rak’at après le Maghreb : et leur temps s’étend jusqu’à l’entrée du ‘Icha
– 2 rak’at après le ‘Icha : et leur temps s’étend jusqu’à la moitié de la nuit, qui est la fin du temps du ‘Icha
– 2 rak’at avant la prière du fajr c.-à-d. entre al adhâne et al iqâmah
2. les savants ont dit que si on n’a pas pu prier les 2 rak’at avant le Dhouhr, on les prie après le Dhouhr, et ceci arrive souvent, car quelqu’un arrive à la mosquée et que la prière du Dhouhr a déjà débuté. Dans ce cas on prie la râtiba après le Dhouhr, mais on commence par la râtiba qui se fait après le Dhouhr, puis on rattrape celle qui se fait habituellement avant le Dhouhr.
De même, si on arrive à la mosquée et que les gens prient le Soubh (en groupe) et qu’on n’a pas prié la sounnah, on la prie après la prière, et si on veut on la repousse après le lever du soleil de la hauteur d’une lance.
Et il n’est pas permis de débuter la râtibah alors que la prière en groupe a commencé, car le prophète a dit :
« Lorsque al iqâmah de la prière débute il n’y a pas de prière, si ce n’est la prière obligatoire »
Et donc si quelque débute la râtibah à ce moment alors elle n’est pas valable et il est dans le péché, car la parole « il n’y a pas de prière » veut dire qu’il est interdit de prière
3. le mieux concernant ces rawâtib, c’est de les prier à la maison car c’est ce que faisait le prophète (saw).
Dans ce hadith Ibnou ‘Oumar l’a clairement dit concernant les rawâtib du Maghreb, du ‘Icha et du Jum’a, et il n’a rien dit concernant les autres rawâtib.
Mais ce que nous connaissons de la voie du prophète (saw) c’est qu’il les priait dans sa demeure, au point qu’il ait dit
« La meilleure prière de la personne est celle qu’il accomplit dans sa demeure, si ce n’est la prière obligatoire ».
Et ceci est valable même si on se trouve à la Mecque ou à Médine, car le prophète (saw) l’a fait alors qu’il se trouvait à Médine
4. certaines « rawâtib » sont plus importantes (awkad – plus recommandées) que d’autres :
La plus importante est celle du fajr car le prophète (saw) ne l’abandonnait ni lorsqu’il était résident, ni en voyage. De plus, il a dit à son propos :
« Les 2 rak’at du fajr (c’est-à-dire la sounna du fajr) est meilleure que le bas-monde et son contenu ».
Le prophète (saw) n’ajoutait rien comme prière à ces 2 rak’at de l’adhane du fajr jusqu’à la prière.
Le prophète (saw) allégeait cette prière au point que ‘Aicha (ra) se demande « a-t-il récité la Fatiha dans cette prière ? »
On rapporte de ‘Âicha (ra) qu’elle a dit que le prophète (saw) ne délaissait pas le fait de prier 4 rak’at avant le Dhouhr et 2 rak’at avant le Soubh ».
(Rapporté par Al Boukhâriy)
Dans ce hadith il est dit que le prophète (saw) ne délaissait pas le fait de prier 4 rak’at avant le Dhouhr alors que le hadith de Ibnou ‘Oumar évoque 2 rak’at avant le Dhouhr.
Certains savant disent d’appliquait le hadith de ‘Aicha (4 rak’at avant le Dhouhr) car il y a un ajout de connaissance, et d’autres ont dit qu’on applique le hadith de Ibni ‘Oumar (2 rak’at avant le Dhouhr) car il a dit « j’ai retenu du prophète (saw) … »
Le plus juste c’est de dire que les 2 façons de faire sont sounna, et donc on peut se contenter de 2 rak’at ou en faire 4 ; mais le mieux c’est de prier 4 rak’at car des hadith montrent le méritent de prier 4 rak’at avant le Dhouhr.
Et si on prie la râtibah avant le Dhouhr en 4 rak’at, on prie avec 2 salut c’est-à-dire qu’on prie 2 rak’at puis 2 autres rak’at, car c’est ce qui est en accord avec le hadith dans lequel il est dit :
« La prière du jour et la prière de nuit se fait en 2 rak’at, 2 rak’at ».
On rapporte de ‘Âicha (ra) qu’elle a dit :
« Le prophète (saw) n’était assidu à aucune prière surérogatoire autant qu’au 2 rak’at du fadjr ».
1. le prophète (saw) n’était assidu à aucune râtibah autant qu’au 2 rak’at du fajr, au point qu’il ne les abandonnait ni lorsqu’il était résident, ni en voyage.
Et en voyage il ne priait comme râtibah que la râtibah du fajr : il ne priait pas la râtibah du Dhouhr, ni celle du Maghreb, ni celle du ‘Icha.
Mais il priait le witr en voyage, qui ne fait pas partie des rawâtib.
Ainsi le voyageur prie le witr, et la prière de nuit, la prière de Douha, la prière de consultation la prière d’entrée à la mosquée, la prière surérogatoire générale
2. le mérite qui est cité ici dans le hadith montre l’importance de ces 2 rak’ât, et qu’il ne faut pas les délaisser.
On rapporte de Oummi Habîbah (ra) la mère des croyants qu’elle a dit qu’elle a entendu le prophète (saw) dire :
« Celui qui prie 12 rak’at dans un jour et une nuit, il lui sera construit pour cela une demeure au paradis ».
(Rapporté par Mouslim)
Tirmidhy rapporte un hadith similaire où il est ajouté :
« 4 rak’at avant le Dhouhr et 2 rak’at après, et 2 rak’at après le Maghreb, et 2 rak’at après le ‘Icha, et 2 rak’at avant la prière du fajr ».
Les cinq rapporte également de Oummi Habîbah (ra) :
« Celui qui est assidu dans l’accomplissement de 4 rak’at avant le Dhouhr et 4 rak’at après Allah l’interdira au feu ».
1. ce hadith vient appuyer le hadith de ‘Âicha (ra) et le hadith de Ibni ‘Oumar (ra).
Celui qui prie assidument 12 rak’at surérogatoires par jour il lui sera construit une demeure éternelle au paradis. Et la version rapporté par Tirmidhy détaille cela : 4 rak’at avant le Dhouhr et 2 rak’at après, et 2 rak’at après le Maghreb, et 2 rak’at après le ‘Icha, et 2 rak’at avant la prière du Soubh.
Ce hadith montre qu’il est mieux de prier 12 rak’at par jour que de ce contenter de 10 rak’at
2. celui qui prie assidument 4 rak’at avant le Dhouhr et 4 rak’at après le Dhouhr, Allah l’interdira au feu de l’enfer.
Dans les 4 rak’at après le Dhouhr il y a 2 rak’at qui font partie des rawâtib et 2 autres qui n’en font pas partie.
On rapporte de ‘Abdillêh Ibni Moughaffal Al Mouzaniy (ra) que le prophète (saw) a dit :
« « Priez avant le Maghreb, priez avant le Maghreb » puis il dit la 3ème fois « pour celui qui le veut », ceci pour éviter que les gens n’en fasse une habitude ».
(Rapporté par Al Boukhâriy)
1. concernant les 2 rak’at après al adhâne du Maghreb avant de prier le Maghreb, les 3 sortes de sounna sont réunis : la parole (« al qawl »), l’acte (« al fi’l), l’approbation (« al iqrâr).
Le prophète (saw) a dit de prier avant le Maghreb en ajoutant à la 3ème fois « pour celui qui veut » afin que les gens ne prennent pas cela pour une sounna qu’on fait de façon régulière.
Donc il est bien de prier ces 2 rak’at entre al adhâne du Maghreb et al iqâmah, mais pas de façon constante, soit parfois soit le plus souvent.
Et ceci est différent de la prière de salutation de la mosquée ; on la fait à chaque fois qu’on entre dans la mosquée.
Il est confirmé également de l’acte du prophète (saw) qu’il priait 2 rak’at avant le Maghreb.
Et il est confirmé dans le hadith de Anas (ra) qu’il a approuvé le fait que les compagnons prient ces 2 rak’at
2. comment réunir entre les hadith montrant le fait de prier ces 2 rak’at et les autres ahâdith montrant que le prophète (saw) priait tout de suite après que le soleil soit couché ?
En disant que ces 2 rak’at sont légères, on ne les allonge pas, comme l’a dit Ibnou Hadjar.
Et il est possible de dire qu’il n’y a pas de contradiction entre ces ahâdith même si ces 2 rak’at ne sont pas légère (car il n’y a pas de texte montrant qu’elles sont légères).
On rapporte de Ibni ‘(ra) qu’il a dit que le prophète (saw) a dit :
« La prière de nuit se fait en 2 rak’at 2 rak’at ; et si l’un de vous craint l’arrivée de l’aube qu’il prie une rak’a qui rendra impair le nombre de rak’at qu’il aura prié ».
On rapporte d’Abî Hourayra (ra) qu’il a dit que le prophète (saw) a dit :
« La meilleure prière après la prière obligatoire est la prière de nuit ».
(Rapporté par Mouslim)
1. la prière de nuit est une sounna mou-akkadah (fortement recommandée).
La prière « moutlaq » (générale) de nuit est meilleure que la prière « moutlaq » du jour. Mais les prières précises du jour comme les « rawâtib » sont meilleures que les prières « moutlaq » de nuit.
La prière de nuit a cette valeur car elle est éloignée de l’ostentation car on se retrouve seul avec Allah, elle est plus concentrée que la prière du jour, de plus elle montre la grande motivation dans l’accomplissement des adorations (abandon du sommeil), de plus elle concorde avec la descente du Seigneur dans le dernier tiers de la nuit
2. la prière de nuit se fait en 2 rak’at 2 rak’at, à part le witr.
On rapporte de Abî Ayyoûb Al Ansâriy (ra) qu’il a dit que le prophète (saw) a dit :
« Le witr est un devoir pour tout musulman ; celui qui veut faire le witr en 5 rak’at qu’il le fasse, celui qui veut faire le witr en 3 rak’at qu’il le fasse, et celui qui veut faire le witr en 1 rak’a qu’il le fasse ».
(Rapporté par les quatre sauf Tirmidhy)
On rapporte de ‘Ali Ibni Abî Tâlib (ra) qu’il a dit :
« Le witr n’est pas une obligation comme la prière obligatoire, mais c’est une sounna que le prophète (saw) a instauré ».
(Rapporté par Annasâ-iy et Tirmidhy)
Le witr est une sounna très fortement recommandé (« mou-akkadah ») car le prophète (saw) l’a ordonné. Et si le prophète (saw) n’avait pas dit au bédouin lorsqu’il l’a interrogé sur les cinq prières en disant « dois-je prié autre chose ? », « non, sauf si tu pries des surérogatoires », l’avis disant que le witr est obligatoire serait très fort.
C’est pour cela que les savants ont divergés sur le witr : est-il obligatoire (wâdjib) et celui qui ne le fait pas est dans le péché ou est-il sounnah et celui qui ne le fait pas n’a pas de péché, ou est-il obligatoire uniquement pour celui qui fait « qiyamoullayl » (la prière de nuit) ? : Et l’avis le plus juste est qu’il n’est pas obligatoire.
On rapporte de Khâridjah Ibni Houdhafah (ra) qu’il a dit que le prophète (saw) a dit :
« Allah vous a gratifié d’une prière qui est meilleure que les chamelles rousses ».
(Rapporté par les cinq sauf Annasâ-iy)
Nous dîmes « Et quelle est-elle oh envoyé d’Allah ? ».
Il dit : « Le witr, entre la prière du ‘ichâ et l’entrée de l’aube ».
Ahmed rapporte un hadith similaire de ‘Amr Ibni Chou’ayb de son père de son grand-père.
Le moment du witr commence après la prière du ‘Icha et va jusqu’au début de l’aube, même si le ‘Icha est réuni avec le Maghreb à l’heure du Maghreb (« djam’ou taqdîm »).
Et après l’arrivée de l’aube, il n’y a plus de witr, même si c’est avant al iqamah de la prière du fajr, car le witr se termine avec l’aube.
Mais si on l’a oublié ou on s’est endormi, ou on était malade, on le rattrape dans la journée mais de façon paire car c’est ce qui est rapporté du prophète (saw); ainsi celui qui le prie d’habitude en 3 rak’at le priera dans la journée en 4 rak’at, si c’est 5 il le priera en 6 rak’at, …11 il le prie 12, et si c’est 1 rak’a il le priera en 2 rak’at.
On rapporte de ‘Âicha (ra) qu’elle a dit :
« Le prophète (saw) ne faisait pas plus de 11 rak’at, que ce soit durant Ramadân ou en dehors : il priait 4 rak’at, et n’interroge pas sur leur beauté et leur longueur ; puis il priait 4 rak’at, et n’interroge pas sur leur beauté et leur longueur ; puis il priait 3 rak’at ».
‘Âicha dit : « Je dis : « Ô messager d’Allah ! Dors-tu avant de faire le witr ? ».
Il dit (saw) : « Ô Âicha, mes yeux dorment mais mon cœur ne dort pas » ».
Al Boukhâriy et Mouslim rapportent dans une version :
« Il priait 10 rak’at durant la nuit, et faisait le witr en 1 prosternation (c.-à-d. 1 rak’ah), et priait les 2 rak’at du fajr : ceci fait 13 rak’at ».
1. Ce hadith montre le nombre de rak’at que le prophète (saw) priait durant la nuit.
Et la parole « il priait 4 rak’at … » peut avoir 2 sens :
– qu’il priait 4 rak’at à la fois avec un salut final, puis il priait encore 4 rak’at à la fois avec un salut final, puis il priait 3 rak’at avec un salut final
– qu’il priait 4 rak’at se ressemblant au niveau de la longueur, mais en faisant le salut après chaque 2 rak’at, puis il faisait une pause, puis il priait de nouveau 4 rak’at se ressemblant au niveau de la longueur en faisant le salut après chaque 2 rak’at, puis il faisait le witr en 3 rak’at.
Le 1er sens est appuyé par ce qui apparaît de ce hadith. Et le 2ème sens est appuyé par la parole du prophète (saw) disant « La prière de nuit se fait en 2 rak’at 2 rak’at » et par le hadith de Ibni ‘Abbâs rapporté par Al Boukhâriy et Mouslim disant :
« Le prophète (saw) s’est levé pour prier la nuit. Il pria 2 rak’at 2 rak’at 2 rak’at 2 rak’at 2 rak’at 2 rak’at puis il fit le witr ».
Ce qui m’apparaît c’est que le 2ème sens est le plus proche.
Et donc le mieux est de ne pas faire plus de 11 rak’at la nuit, mais si on est motivé et que l’on a du temps, on allonge alors la lecture et le « roukou’ » et le « soudjoud ». et si on n’est pas motivé on raccourci, comme le faisait le prophète (saw) :
Il faut adapter les efforts en fonction de la motivation : si on se sent démotivé pour un acte et plus motivé pour un autre, et qu’aucun des deux ne fait partie des obligations, il se peut que le bien se trouve dans l’acte le moins méritoire, en raison du fait que l’âme se dirige vers cet acte et l’accepte, et donc on doit adorer Allah en fonction de l’apaisement du cœur, sauf pour les obligations car il faut absolument les faire.
2. La parole « mes yeux dorment mais mon cœur ne dort pas » veut dire son cœur ne dort pas et donc il ressent tout ce qui est lié au cœur et à la raison contrairement à ce qui est lié aux sens extérieurs comme la vue (comme l’histoire où ils se sont tous endormis pour la prière du fajr).
Et donc le prophète (saw) ne perd pas les ablutions lorsqu’il dort, de même qu’il ne fait pas de rêve entraînant la sortie du maniy car ceci vient de satan et ceci ne peut arriver que si le cœur dort.
On rapporte de ‘Âicha (ra) qu’elle a dit :
« Le prophète (saw) priait 13 rak’at durant la nuit, donc 5 rak’at pour le witr et il ne s’asseyait qu’à la fin de ces (5) rak’at ».
Dans ce hadith il est dit que le prophète (saw) faisait parfois le witr en 5 rak’at, en ne s’asseyant qu’à la dernière : ceci est une des différentes façons de faire le witr.
Et il y a d’autres façons de le faire, le minimum du witr c’est 1 rak’a et le maximum c’est 11 :
– Si on le prie en 3 rak’at, on prie 3 rak’at à la suite avec un seul « tachahhoud » pour qu’il ne ressemble pas au Maghreb, et si on veut on le prie 2 rak’at puis on salut puis on ajoute une rak’a.
– Si on le prie en 5 rak’at, on prie 5 rak’at à la suite avec 1 seul « tachahhoud » à la fin.
– Si on le prie en 7 rak’at, on prie 7 rak’at à la suite avec 1 seul « tachahhoud » à la fin, comme cela est rapporté de Ommou Salamah (ra).
– Si on le prie en 9 rak’at, on prie 8 rak’at à la suite, puis on fait un « tachahhoud » sans faire le « salâm » puis on se lève pour faire une rak’a et on fait le « salâm ».
– Si on le prie en 11 rak’at, on prie 2 rak’at, 2 rak’at, …, puis on termine par une rak’a seule, comme cela est rapporté de Ibni ‘Abbâs (ra).
On rapporte de ‘Âicha (ra) qu’elle a dit :
« Le prophète (saw) a fait le witr à tous les moments de la nuit, et le dernier moment était le moment du « sahar » (un peu avant l’aube) ».
Le sens de ce hadith c’est que parfois le prophète (saw) faisait le witr au début de la nuit, parfois au milieu de la nuit, et parfois à la fin de la nuit au moment du « sahar », tout ceci en fonction de sa motivation.
Mais le plus souvent il le faisait en fin de nuit.
La parole « le dernier moment était le moment du « sahar » » montre que le prophète (saw) ne continuait pas le witr jusqu’à l’arrivée de l’aube, mais plutôt jusqu’au « sahar » (donc un peu avant), car le plus souvent le prophète dormait avant le fajr comme cela est rapporté dans le sahîh, et cela confirme également le hadith disant que la meilleure prière de nuit est celle de Dâwoûd (as) (il dormait le dernier 6ème de la nuit).
Mais le moment du witr s’étend jusqu’à l’arrivée de l’aube.
On rapporte de ‘Abdillêh Ibni ‘Amr Ibnil ‘Âs (ra) qu’il a dit que le prophète (saw) a dit :
« Ô ‘Abdallâh ! Ne sois pas comme untel ! Il faisait la prière de nuit, et puis il a abandonné la prière de nuit ».
Le prophète (saw) a défendu ‘Abdoullah Ibnou ‘Amr Ibnoul ‘Âs d’être comme « untel » : soit le prophète (saw) ne l’a pas nommé pour ne pas le dévoiler, soit il l’a nommé mais c’est ‘Abdoullah qui l’a caché.
Mais le but ici n’est pas la personne concernée mais plutôt l’acte en lui-même.
Ce hadith montre qu’il ne convient pas de couper une adoration qu’on faisait, car l’acte le plus aimé par Allah est celui qui se fait avec constance même s’il est minime.
Car si on fait ceci on risque de s’ouvrir les portes du laisser aller dans tous les actes de bien, et il est possible qu’il abandonne parfois jusqu’à l’acte obligatoire.
Il convient de s’entraîner à être constant dans l’adoration, même si elle est minime car c’est un bien et une « barakah ».
On rapporte de ‘Ali (ra) qu’il a dit que le prophète (saw) a dit :
« Faites le witr ô gens du Coran, car Allah est unique, il aime l’impair ».
(Rapporté par les cinq)
Le prophète (saw) a ordonné au gens du Coran (« ahloul qour-âne ») de faire le witr et il les a spécifiés particulièrement car ce sont eux qui font la prière de nuit comme le dit Allah dans le Coran.
La parole « Allah est witr » veut dire qu’il est unique, il n’a aucun associé, ni dans sa divinité, ni dans Sa seigneurie, ni dans Ses noms et attributs.
Il aime ce qui est impair (witr) et donc il crée ce qu’il veut en nombre impair, de même qu’il légifère de façon impaire : les 7 cieux, les 7 terres, les 5 prières, la prière de nuit et de jour se termine par une prière impaire.
Mais ici le sens n’est pas que l’on fasse tout de façon impaire comme le fait de manger ou marcher ou de s’habiller, car le fait de choisir un nombre impair est un acte d’adoration, et les actes d’adoration ne doivent se faire qu’en fonction de ce qui est venu dans la législation.
Ainsi Anas (ra) a dit à propos du prophète (saw) qu’il ne sortait pas pour accomplir la prière de « ‘îd al-fitr » (fête de fin du jeûne de Ramadâne) qu’après avoir manger des dattes au nombre impair. Si le prophète
(saw) avait l’habitude de manger tout le temps de façon impaire, il n’y aurait pas d’intérêt à ce que Anas précise cela pour le jour du ‘îd.
Donc le nombre impair est appliqué en fonction de ce qui est venue dans la législation uniquement.
On rapporte de Ibni ‘Oumar (ra) qu’il a dit que le prophète (saw) a dit :
« Faites du witr votre dernière prière de nuit ».
1. le mieux est de faire le witr à la fin de la nuit, mais si on craint de ne pas se lever, on le prie avant de dormir, et il a conseillé (saw) à Abou hourayrah de faire le witr avant de dormir car Abou hourayrah passait la nuit à apprendre les hadiths du prophète (saw) et donc il lui était difficile de se réveiller à la fin de la nuit.
2. mais si on l’a prié au début de la nuit par crainte de ne pas se réveiller à la fin de la nuit, puis on se réveille quand même à la fin de la nuit, on prie 2 rak’at, 2 rak’at… mais sans witr.
Car le prophète (saw) a dit :
« faites du witr votre dernière prière de nuit » mais il n’a pas dit « ne priez-pas après le witr », et entre ces deux phrases il y a une différence.
De même cela n’empêche pas de prier 2 rak’at si on entre à la mosquée.
On rapporte de Talq Ibni ‘Ali (ra) qu’il a dit qu’il a entendu le prophète (saw) dire :
« On ne fait pas 2 witr dans une nuit ».
(Rapporté par Ahmed et les trois)
Ce hadith montre la faiblesse de l’avis disant que lorsqu’on a prié le witr en début de nuit en pensant qu’on ne se réveillerait pas pour prier la nuit, puis qu’on se réveille, on commence par prier une rak’a pour annuler le 1er witr, puis on prie 2 rak’at 2 rak’at …, puis on termine avec un witr.
Mais le plus juste dans ce cas c’est de prier 2 rak’at 2 rak’at … mais sans witr car le witr persiste.
On rapporte Obey Ibni Ka’b (ra) qu’il a dit :
« Le prophète (saw) récitait lors du witr la sourate « sabbihisma rabbikal a’la » (sourate 87) et la sourate « qoul yâ ayyouhal kâfiroûn » (sourate 109) et la sourate « qoul houwallâhou ahad » (sourate 112) ».
(Rapporté par Ahmed et Aboû Dâwoûd et Annasâ-iy qui a ajouté : « Et il ne faisait le salut final qu’à la fin des 3 (rak’at) ».
Aboû Dâwoûd et Tirmidhy rapporte un hadith similaire de ‘Âicha (ra) dans lequel on trouve :
« Chaque sourate dans une rak’a, et dans la dernière rak’a la sourate « qoul houwallâhou ahad » (sourate 112) et les « al mou’awwidhatayn » (la sourate 113 et 114) ».
Le witr est comme les autres prières, c’est-à-dire que la seule récitation obligatoire est celle de al fâtiha et le reste est « sounnah » ; mais lorsqu’autre chose a été rapporté en particulier, le mieux est de le réciter. Et lorsqu’il n’y a rien de rapporté en particulier, on récite ce que l’on veut.
Parmi ce qui a été rapporté en particulier comme récitation si on fait le witr en 3 rak’at, c’est la récitation de « sabbih » dans la 1ère rak’a, « qoul yâ ayyouhal kâfiroûne » dans la 2ème rak’a et « qoul houwallâhou ahad » dans la 3ème rak’a.
Et l’intérêt de la récitation de ces sourates dans le witr est clair :
• dans la sourate « sabbih » il y a le début de la création et le fait que celui qui s’est purifié a réussi et la motivation vers l’au-delà et l’ascétisme dans ce bas-monde.
• « qoul yâ ayyouhal kâfiroûne » et « qoul houwallâhou ahad », il y a « al ikhlâs » (l’unicité, la sincérité) : dans « qoul yâ ayyouhal kâfiroûne » il y a al ikhlâs dans l’objectif et la volonté, et dans « qoul houwallâhou ahad » il y a al ikhlâs dans la croyance.
Dans le hadith de ‘Aïcha (ra) il y a le fait d’ajouter dans la dernière rak’a avec « qoul houwallâhou ahad » les sourates 113 et 114. Si on les ajoute, c’est bien, sinon, il n’y a pas de mal.
Et Allah seul détient La Vérité
Sur ce, Que la Paix de Dieu soit sur vous et vous accompagne partout où vous êtes.