Hadiths

Dieu et L’étendue de Son Pardon


Anas (ra) raconte : « J’ai entendu l’envoyé de Dieu (saw) dire:
« Dieu (qu’Il soit exalté) a dit :

« O fils d’Adam, tant que tu M’invoques et place en Moi ton espoir, Je te pardonnerais quoique que tu aies fait, et Je ne m’en soucie pas. Ô fils d’Adam, si tes péchés atteignaient les nuages des cieux et qu’ensuite tu sollicitais Mon Pardon, Je te l’accorderais. O fils d’Adam, si tu te présentes devant Moi avec autant de péchés que peut en contenir la terre et qu’ensuite tu Me rencontres sans rien associer à Mon culte, Je t’apporterai un pardon équivalent. »

(Authentifié par At-Tirmidhi)

Explications :  

Ce hadîth est de toute la Sunna, celui qui expose le mieux l’immense intérêt de l’espoir en Dieu en raison de l’étendue du Pardon Divin qu’il souligne. Ceci afin que les pêcheurs ne désespèrent pas à cause de leur excès dans le péché.

Toutefois, il n’appartient à quiconque, sous prétexte d’espérer en le pardon de Dieu, de s’adonner aux péchés. En effet, ces derniers pourraient l’asservir et empêcher l’absolution de Dieu Le Très Haut.

1 – Les conditions à satisfaire pour obtenir l’absolution :

Pour que les péchés soient absous, il faut satisfaire un certain nombre de conditions :

A – Invoquer tout en espérant être exaucé :

Dieu a ordonné qu’on L’invoque et a promis en retour d’y répondre. Dieu dit :

« Dieu décide des choses en toute justice ci ceux qu’ils invoquent en dehors de Lui ne décident de rien du tout. C’est Dieu qui est L’Audiant et Le Voyant parfaits »

(Coran 40  Verset 40)

An-Nu’man Ibn Bachîr (ra) rapporta dans un hadîth authentifié par At-Tirmidhi:
« Le Prophète (saw) dit :

« Certes, l’adoration n’est autre chose que l’invocation. Puis il lut ce verset « Votre Seigneur a dit : « Invoquez-Moi et Je répondrai à votre appel.
Ceux qui se croient trop grands pour M’adorer entreront humblement soumis en Enfer. »

(Coran 40  Verset 60)

D’autre part, si Dieu accorde au serviteur le bienfait de pouvoir L’invoquer en toute humilité, II lui accordera également le bienfait d’agréer et d’exaucer ses invocations. Le Prophète (saw) a dit dans un hadîth consigné par At-Tabarânî :

« Si Dieu confère la possibilité à la personne d’invoquer. Il lui conférera par la même occasion l’agrément de son invocation. En effet Dieu dit : « Invoquez-Moi, J’exaucerai vos invocations » »

Le Prophète (saw) a dit également dans un autre hadîth : 

« Dieu n’est pas de nature à ouvrir au serviteur la porte de l’invocation tout en lui fermant celle de l’agrément. »
 

B – L’éthique de l’invocation ainsi que les conditions entraînant ou entravant son agrément :

L’invocation possède des conditions entraînant l’agrément dès lors qu’elles sont satisfaites et que les entraves sont évitées.

a) Présence d’esprit et espoir : 

L’une des principales conditions à satisfaire est le fait d’être présent d’esprit au moment de l’invocation tout en espérant la voir exaucée par Dieu le Très Haut. Le Prophète (saw) a dit :  

« Invoquez Dieu tout en étant convaincu d’avoir Son Agrément. Certes Dieu n’agrée pas l’invocation de la personne dont le cœur est distrait. »

II a également dit dans un hadîth rapporté par Abdullah Ibn ‘Umar (ra) :

« Les cœurs sont en vérité des conteneurs. Les uns ont des capacités plus importantes que les autres. Quand vous invoquez Dieu, faites-le avec la conviction que vos invocations seront exaucées.
Certes Dieu n’exauce pas l’invocation du serviteur dont le cœur est distrait. »

L’une des caractéristiques de l’espoir est le fait d’obéir à Dieu comme il se doit. Dieu le Très Haut dit :

« Ceux qui ont cru, ceux qui se sont exilés et ont combattu pour la cause de Dieu, ceux-là espèrent une miséricorde de Dieu et Dieu est essentiellement Absoluteur et Miséricordieux »

(Coran 2 Verset 218)

b) Invoquer avec détermination : 

Le serviteur doit invoquer tout en étant déterminer, sincère et sans éprouver d’hésitation. En effet, Le Prophète (saw) a réprouvé le fait que l’invocateur dise : « Seigneur ! Accorde-moi Ton Absolution si Tu veux. »

c) Seigneur accorde-moi Ta Clémence si Tu veux.

« L’invocateur doit être ferme et déterminé dans son invocation, car Dieu fait ce qu’il veut sans y être contraint. »

(Rapporté par Muslim)

Dans un hadîth authentifié par At-Tirmidhi, Le Prophète (saw) a dit :

« Quand l’un de vous invoque, qu’il ne dise pas : « Seigneur Dieu ! Accorde-moi Ton Absolution si Tu veux ». Mais qu’il insiste plutôt dans son invocation et qu’il demande une grande chose, car aucun don ne serait être aussi grand que l’immense générosité de Dieu. »

Dieu le Très Haut aime voir Son serviteur Lui manifester son besoin et sa servitude, afin qu’il exauce son invocation et qu’il réponde à sa requête. Tant que le serviteur invoque avec insistance tout en espérant voir son invocation exaucée, il sera sur le point d’être exaucé. En effet, celui qui ne cesse de frapper la porte verra celle dernière s’ouvrir à lui.

Dieu le Très Haut dit :

« Ne semez pas la corruption sur Terre après son amélioration et invoquez-Le par peur et par ambition, car la miséricorde de Dieu est proche des gens de bien. »

(Coran 7 Verset 56)

Le Prophète (saw) a dit dans un hadîth authentifié par Al-Hakim et rapporté par Anas (ra) : 

« Ne vous privez pas de l’invocation. Certes, la personne qui invoque, ne courra jamais à sa perte. » 

II a également dit dans un hadîth authentifié par Ibn Maja : 

« Quiconque n’invoque pas Dieu risque de s’exposer à Son Courroux. » 

Par ailleurs, il a rapporté que lorsque le serviteur aimé de Dieu invoque, Dieu dit : 

« Ô Jibril ! Fais patienter Mon serviteur, car j’aime entendre sa voix. »

d) Précipitation et abandon de l’invocation :

Le Prophète (saw) réprouva l’attitude du serviteur qui s’empresse de voir son invocation exaucée ou, qui ne voyant pas sa requête agréée, renonce à l’invocation. Il fit même de ces agissements un facteur empêchant l’agrément divin, afin que le serviteur invoque on permanence et ne désespère pas de voir son invocation exaucée, Ceci, même s’il doit attendre longtemps, car Dieu aime les personnes qui invoquent avec insistance. Le Prophète (saw) dit dans un hadîth unanimement reconnu authentique :

« Dieu exauce vos invocations tant que vous ne vous montrez pan impatients.
Vous dites alors : « J’ai invoqué mon Seigneur et Il ne m’a pas répondu. »

e) La subsistance licite : 

L’une des principales conditions satisfaire pour que l’invocation soit exaucée consiste à ce que le serviteur vive d’une subsistance licite, acquise par des voies légales. De même, l’une des entraves à l’agrément divin consiste à ne pas se soucier de la nature de sa subsistance. (Est-elle licite ou bien illicite ?) Le Prophète (saw) dit dans un hadith authentifié par Muslim :

« L’homme lève les bras vers le ciel dit : Seigneur ! Seigneur ! Alors que son manger est illicite, sa boisson est illicite ses habits sont illicites et qu’il se nourrit de choses illicites. Comment est-ce que son invocation pourrait être exaucée ? »

II dit également à Saad Ibn Abî Waqqâs (ra):

« Ô Saad ! Rend ta nourriture bonne et licite. Tu seras alors de ceux dont les invocations sont exaucées. »

2 – Demander l’absolution :

L’une des plus importantes requêtes que le serviteur doit adresser à son Seigneur est : absoudre ses péchés, le préserver du feu de l’Enfer et le faire entrer au Paradis. Le Prophète (saw) a dit dans un hadîth authentifié par Abu Dâwud (ra) : 

« C’est le fait d’entrer au Paradis et de se préserver de l’Enfer au sujet duquel nous marmonnons. » 

Par ailleurs, Abu Muslim Al Khuwlânî (ra) dit : 

« Chaque fois que je suis sur le point de faire une invocation, puis pense à l’Enfer, je laisse tomber mon invocation pour demander à Dieu de m’en préserver. »

3 – L’optimisation par Dieu de la requête du serviteur :

Quand un serviteur demande à Dieu de subvenir à l’un de ses besoins dans ce bas monde, Dieu dans toute Sa Miséricorde, valide la requête de Son serviteur, ou lui en donne en échange quelque chose de meilleur. En d’autres termes, II lui évite un mal (préjudice) ou encore lui réserve une récompense dans l’autre monde, ou enfin lui absout un péché. Le Prophète (saw) a dit dans un hadîth authentifié par Ahmad et At-Tirmidhi et rapporté par Jâbir (ra):

« Quiconque invoque Dieu, Dieu lui donne ce qu’il demande ou bien lui évite un mal aussi longtemps que son invocation ne renferme pas un péché, ni ne coupe un lien de parenté. »

Dans un autre hadîth authentifié par Al- Hâkim et rapporté par Abu Saîd (ra), le Prophète (saw) a dit :

« Il n’est pas de musulman qui fait à Dieu une requête ne renfermant ni péché ni coupure de lien de parenté sans que Dieu ne lui donne l’une des trois choses suivantes :  
– Il satisfait sa requête
– Il lui réserve une récompense dans l’autre Monde

– Il lui évite un mal. »
Ils dirent : « Nous multiplions nos requêtes ! »
II dit : « Dieu multiplie encore plus les récompenses. »
Dans une version d’At-Tabarânî du même hadîth : 
« II lui absout un péché antérieur » (au lieu de « il lui évite un mal ».)

4 – L’éthique de l’invocation :

A titre indicatif, il est recommandé de :

– Rechercher les moments favorables,
– Faire les ablutions et une prière avant l’invocation,
– Se repentir,
– Se diriger vers la Kaaba et lever les mains vers le ciel,
– Louer Dieu et invoquer la bénédiction et le salut sur le Prophète au milieu de l’invocation et à la fin,
– Finir l’invocation par Âmin « Ainsi soit-il »,
– Invoquer pour tout le monde et ne pas réduire son invocation à sa propre personne,
– Penser du bien de Dieu et espérer qu’Il exauce ses invocations,
– Reconnaître ses péchés,
– Invoquer à voix basse.

5 – Invoquer, quelque soit l’ampleur des péchés :

Quelque puisse être l’ampleur des péchés commis par le serviteur, le Pardon et l’Absolution de Dieu sont plus grands encore. Ils sont tellement plus grands, que les péchés commis deviennent insignifiants et négligeables. Al-Hakim consigna l’événement suivant, rapporté par Jâbir (ra):
« Un homme vint vers le Prophète (saw) en disant : 

« Je me plains de (l’ampleur de) mes péchés. » 
II le dit deux ou trois fois.
L’Envoyé de Dieu (saw) lui dit alors : « Dis : « Seigneur ! Ton absolution est plus grande encore que mes péchés, j’espère plus en Ta Miséricorde qu’en (la récompense de) mes œuvres. » 
II le dit, puis le Prophète (saw) lui demanda de le dire une deuxième, puis une troisième fois, ce que l’homme fit. Le Prophète (saw) lui dit alors : 
« Lève-toi, Dieu a absout tes péchés. »

6 – L’invocation dans le texte Coranique :

La demande d’absolution est soulignée dans le Coran avec abondance. Tantôt Dieu l’ordonne et dit :

« Implorez l’absolution de Dieu, Dieu est infiniment absoluteur et miséricordieux »

(Coran 73 Verset 20)

Et :

« Implorez votre absolution de votre Seigneur puis revenez à Lui et II vous accordera une agréable jouissance jusqu’à un délai prénommé. Il accordera à chaque méritant l’honneur qu’il mérite ; et si vous faites volte-face, je crains alors pour vous le supplice d’un grand jour »

(Coran 11 Verset 3)

Tantôt, Il fait l’éloge des invocateurs et dit :

« Ceux qui, lorsqu’ils ont fait une action immorale ou commis une injustice envers eux-mêmes se rappellent Dieu et demandent l’absolution de leurs péchés (Qui donc absout les péchés si ce n’est Dieu ?) et qui ne persistent pas dans ce qu’ils ont fait en connaissance de cause »

(Coran 3 Verset 135)

« Les patients, les sincères, les dévots, les généreux et ceux qui implorent le pardon de Dieu dans les dernières heures de la nuit »

(Coran 3 Verset 17)

Et tantôt Il fait d’elle une condition suffisante pour avoir l’absolution et dit :

« Celui qui fait une mauvaise chose ou se montre injuste avec lui-même puis demande à Dieu de l’absoudre, trouvera Dieu absoluteur et miséricordieux »

(Coran 4 Verset 110)

Ceci souligne l’importance et le poids de la demande d’absolution. En effet, cette dernière est la base primordiale permettant au serviteur, qui est de nature à commettre inexorablement des péchés et des infractions de façon volontaire ou involontaire, de retrouver le salut.

7 – Le repentir et la demande d’absolution :

Le repentir et la demande d’absolution sont souvent liés :

« Ne vont-ils donc pas revenir à Dieu et implorer Son absolution ? Et Dieu est essentiellement absoluteur et miséricordieux »

(Coran 5 Verset 74)

« Et implorez votre absolution de votre seigneur puis revenez à Lui et II vous accordera une agréable jouissance jusqu’à un délai prénommé. Il accordera à chaque méritant l’honneur qu’il mérite ; et si vous faites voile face, je crains alors pour vous le supplice d’un grand jour »

(Coran 11 Verset 3)

Ainsi, on entend souvent par la demande d’absolution, le fait de demander à Dieu d’absoudre les péchés et par le repentir, le fait de s’abstenir de commettre les péchés par le cœur (en ayant la résolution de ne plus les commettre) et par le corps (en ne les commettant plus). Cependant, il arrive que la demande d’absolution ne soit pas associée au repentir. Elle est alors considérée comme condition suffisante pour obtenir l’absolution :

« Il dit : Seigneur, je me suis fait du tort à moi-même ; Pardonne-moi. Il lui pardonna. C’est Lui vraiment Le Pardonneur, Le Miséricordieux ! »

(Coran 28 Verset 16)

« Dis : Je n’invoque que mon Seigneur et je ne Lui associe personne »

(Coran 73 Verset 20)

C’est également le cas dans le présent hadîth.

L’expression : « puis tu Me demande Mon absolution » veut dire « Tu te repens comme il se doit », c’est-à-dire que tu regrettes d’avoir commis ce péché, tu t’en abstiens pour plaire à Dieu, tu décides avec résolution et détermination de ne plus le commettre, tu rattrapes autant que tu peux des actes dont tu ne t’étais pas acquitté, et tu rends à ceux que tu as offensés ce qui leur revient de droit ou bien tu leur demandes pardon.

Donc, pour obtenir l’absolution de Dieu, il est nécessaire que le serviteur s’abstienne de commettre le péché et veille à réformer son un état. Dieu dit :

« Celui qui revient au droit chemin après son injustice et fait réparation.
Dieu le ramène alors au droit chemin, car II est essentiellement absoluteur et miséricordieux »

(Coran 5 Verset 39)

8 – Demander l’absolution tout en persistant à commettre le péché :

Les textes relatifs à la demande d’absolution sont tous conditionnés par ce qui est souligné dans la sourate 3, à savoir le fait de ne pas persister à commettre le péché. En effet, Dieu a promis d’absoudre à Son serviteur ses péchés à condition que ce dernier n’y persiste pas. Le Prophète (saw) a dit dans un hadîth rapporté par Abu Bakr (ra) et authentifié par Abu Daoud et At-Tirmidhi : 

« Quiconque demande sincèrement l’absolution ne peut être qualifié de persistant, même s’il commet le même péché 70 fois par jour. »

II a également dit, dans un hadîth unanimement reconnu authentique et rapporté par Abu Hurayrah (ra) : 

« Un serviteur commit un péché puis dit : « Seigneur ! J’ai commis un péché. Accorde-moi Ton absolution. » Dieu dit alors : « Mon serviteur a conscience qu’il a un Seigneur qui peut le réprimander ou lui absoudre son péché. J’ai accordé Mon absolution à Mon serviteur. ».

Un certain temps après, le serviteur commit un autre péché, (la même chose se répéta deux autres fois encore). Dans une autre version du hadîth, authentifié par Muslim : « II (Dieu) dit dans la troisième : « J’ai accordé Mon absolution à Mon serviteur ! Qu’il fasse ce qu’il veut ! » En d’autres termes, il ne risque rien tant qu’il demande sincèrement Mon absolution chaque fois qu’il commet un péché. Il est clair qu’il est question ici de la demande d’absolution accompagnée de la non persistance à commettre le même péché. En effet, l’invocation qui entraîne l’absolution doit être complète, c’est-à-dire accompagnée d’une non persistance à commettre le même péché.

Ceci est corroboré par l’éloge fait par Dieu de ceux qui agissent de la sorte, tout en leur promettant l’absolution de leurs péchés. Certains érudits dirent : 

« Si la demande d’absolution n’a pas comme fruit le fait de rendre le repentir correct et conforme, c’est que l’auteur n’est pas sincère et que sa demande est mensongère. » 

Quant à celui qui demande l’absolution avec sa langue, et dont le cœur est animé par la volonté de persister à commettre le péché, sa demande est dénuée (de sens). Dieu l’agréera s’Il veut ou bien la rejettera.

II se pourrait qu’elle soit agréée si elle émane d’un cœur brisé par les péchés ou si elle est formulée pendant un moment favorable comme le dernier tiers de la nuit, après l’appel à la prière, ou après les prières prescrites, etc. Il se pourrait, par ailleurs, que la persistance à commettre le péché empêche l’agrément.

Le Prophète (saw) a dit dans un hadîth élevé rapporté dans le « Musnad » de l’imam Ahmad, d’après Abdellah (ra):   

« Malheur à ceux qui persistent à commettre le péché en connaissance de cause. »

II dit également dans un hadîth rapporté par Ibn Abbâs (ra): 

« Celui qui se repent d’un péché est pareil à celui qui ne l’a pas commis et celui qui demande à Dieu d’absoudre son péché tout en y persistant est pareil à celui qui se moque de Dieu. »

De son côté, Hudhayfa (ra) a dit : 

« Est considéré comme mensonge, le fait de demander à Dieu l’absolution d’un péché tout en persistant à le commettre. »

9 – Le repentir des menteurs :

Quiconque dit : 

« Je demande l’absolution de Dieu et je me repens à Lui » tout en ayant la volonté de persister dans le péché est menteur et malfaisant, car il n’est pas repentant.

En effet, il ne lui appartient pas de dire qu’il est repentant alors qu’il ne l’est pas en réalité. Il lui conviendrait de dire : « Seigneur ! Accorde-moi Ton absolution et fais que je sois repentant. » Par ailleurs, il est à craindre que cet agissement expose son auteur à un énorme supplice, car son cas est similaire à une personne qui espère une récolte alors qu’elle n’a rien semé, ou à une personne qui espère avoir une progéniture alors qu’elle n’est pas mariée.

10 – Le repentir et le serment :

Les savants s’accordent à l’unanimité pour dire qu’il est autorisé que le serviteur repentant dise : « « Je me repens à Dieu. » en faisant le serment de ne plus commettre le péché en question. Dans ce cas, il lui est obligatoire d’être résolu et déterminé. »

11 – Demander l’absolution avec abondance :

Le Prophète (saw) dit dans un hadîth authentifié par Al-Boukhâri et rapporté par Abu Hurayrah (ra): 

« Je jure par Dieu que je Lui demande l’absolution et je me repens à Lui plus de 70 fois par jour. »

II fut rapporté que Luqman a dit à son fils : 

« O mon petit ! Habitue ta langue à dire : « Seigneur ! Accorde-moi ton absolution », car il est des heures où Dieu agrée les requêtes de tout demandeur. » 

Al-Hassan (ra), quant à lui, a dit : 

« Demandez avec abondance l’absolution dans vos maisons, vos rues, vos marchés, autour de vos festins et dans quelques lieux où vous soyez, car vous ne savez quand Dieu accorde Son absolution. »

Par ailleurs, An-Nassaï rapporte dans son livre « les œuvres du jour et de la nuit » qu’Abû Hurayrah (ra) a dit : 

« Je n’ai vu personne dire : « Je demande l’absolution à Dieu et je me repens à Lui plus de fois que le Prophète (saw) le disait. »

Enfin, Abdullâh Ibn ‘Umar (ra) a dit :  

« Nous comptions, en une seule séance, cent le nombre de fois où le Prophète (saw) disait : « Seigneur ! Accorde-moi ton absolution et fais que je sois repenti. Tu es très certainement le Repentant et l’Absoluteur».

12 – La meilleure demande d’absolution :

II est recommandé d’ajouter d’autres formules à la formule « Je demande l’absolution à Dieu et je me repens à Lui. » Ainsi, il fut rapporté que ‘Umar (ra) entendit un homme dire : « Je demande l’absolution à Dieu et je me repens à Lui » et il lui dit : « Naïf ! Ajoute : un repentir de celui qui ne détient pour Lui ni bien, ni mal, ni mort, ni vie, ni résurrection »

Par ailleurs, Al-Awzâ’î fut interrogé au sujet de la personne qui dit dans son invocation : « Je demande l’absolution à Dieu, le Sublime, nulle autre divinité que Lui, le Vivant, qui veille ; à la bonne marche de toute chose et je me repens à Lui. » II dit : « C’est bien, mais il doit ajouter : « Seigneur ! Accorde-moi Ton Absolution » afin que sa demande soit complète. »

La meilleure façon de demander l’absolution consiste à commencer par rendre grâce à Dieu et à faire Son éloge, puis à reconnaître sa faute, pour enfin demander à Dieu l’absolution, conformément au hadîth du Prophète (saw) authentifié par Al-Boukhâri el rapporté par Chaddâd Ibn Aws (ra):

« La meilleure demande d’absolution consiste à ce que le serviteur dise : « Seigneur Dieu ! Tu es mon Seigneur et Maître. Nulle autre divinité que Toi. Tu m’as créé et je suis Ton serviteur. Je resterai autant que je pourrai fidèle à mon engagement à Ton égard. Je demande Ta protection contre le mal que j’ai fait. Je reconnais que tous les bienfaits qui me touchent proviennent de Toi et je reconnais ma faute et mon péché. Accorde-moi Ton absolution, car nul ne peut absoudre les péchés si ce n’est Toi. »

 Allahumma anta rabbi la ilaha illa ant, khalaqtani wa ana abduka , wa ana ‘ala ‘ahdika, wa wa’dika ma stata’t, a’udhu bika min sharri ma sana’t, abou-ou laka bini’matika  ‘alay , wa abou-ou bidhanbi faghfir li, fa innahou la yaghfirou dh-dhounouba illa ant.

13 – Demander l’absolution des péchés dont on n’a pas connaissance :

Quiconque commet les péchés de façon excessive, mais oublie de s’en repentir, au point qu’il ne peut plus les recenser, se doit de demander à Dieu l’absolution de tous ses péchés. Le Prophète (saw) dit dans un hadîth rapporté par Chaddâd Ibu Aws (ra) : 

« Je Te demande du bien dont Tu as connaissance.  Je demande Ta protection contre le mal dont Tu as connaissance et je demande Ton absolution de ce dont Tu as connaissance. Certes, Tu es le Parfait Connaisseur de l’inconnu. » 

En effet, Dieu a entouré de Sa science toute chose de toute part. Dieu dit :

« Le jour où Dieu les ressuscitera tous ensemble et les informera alors de ce qu’ils auront fait. Dieu en aura fait le compte et ils l’auront oublié et Dieu est témoin de toute chose. »

(Coran 58 Verset 6)

14 – Quelques fruits de la demande d’absolution :  

Quiconque demande l’absolution à Dieu, aura le sentiment qu’il se réfugie auprès d’un Absoluteur, Miséricordieux, Riche, Généreux, Omniscient et Clément. Son cœur se tranquillise, son âme s’apaise et il s’écarte du désarroi. Il se réjouit de la Miséricorde et de la satisfaction divine, et vit dans l’optimisme, à l’abri de tout désespoir.

Le Prophète (saw) dit dans un hadîth authentifié par Muslim et rapporté par Al-Ararr Al-Muznî (ra) : 

« Certes, il m’arrive que mon cœur soit accablé (sous le poids des préoccupations qui sont aussi celles des êtres humains) et je demande, certes, l’absolution à Dieu cent fois par jour. » 

II dit aussi dans un hadîth consigné dans le recueil d’Abû Dâwud et rapporté par Ibn Abbâs (ra) : 

« Quiconque demande avec abondance l’absolution à Dieu, Dieu le débarrassera de tous ses soucis, lui aménagera une issue à toutes ses difficultés et lui assurera sa subsistance d’où il ne s’y attend pas. »

II dit enfin dans un hadîth rapporté par Abu Dharr (ra) : 

« Chaque mal à un remède. Certes, le remède des péchés est la demande d’absolution. » 

Qatâda a dit de son côté :

« Ce Coran vous montre effectivement vos maux et vos remèdes. Vos maux sont les péchés et vos remèdes sont les demandes d’absolution. »

Aïcha (ra) a dit : 

« Heureux sont ceux qui retrouveront dans leur registre beaucoup de demandes d’absolution. »


Abu Al-Minhâl a dit : 

« Le serviteur n’aura pas dans sa tombe de voisin meilleur que les demandes d’absolution faites avec abondance. » D’autres dirent : « Obtenir son salut pour le pécheur se résume dans les pleurs et les demandes d’absolution. Car celui qui est préoccupé par ses péchés fait beaucoup de demandes d’absolution ».

Il se pourrait que l’une des conséquences qui découlent de la demande d’absolution soit le fait que cette dernière détourne la langue et l’empêche de nuire à autrui, elle pourrait également pousser le serviteur à être pardonneur, indulgent et à faire montre d’un bon caractère. Ahmad rapporte le récit suivant, Hudhayfa (ra) dit :

« Ô Messager de Dieu ! Je tiens aux gens un langage incorrect et sévère et il m’arrive d’en faire autant avec les miens» Le Prophète (saw) lui dit :
« Que fais-tu de la demande d’absolution. En ce qui me concerne, je demande l’absolution à Dieu cent fois par jour. »

15 – Solliciter d’un serviteur, présumé peu pécheur, de demander l’absolution pour soi

II serait judicieux que le serviteur, accablé par le grand poids de ses propres péchés, sollicite ceux dont il pense n’avoir pas commis beaucoup de péchés afin qu’ils demandent l’absolution en sa faveur. ‘Umar (ra) demandait aux enfants d’invoquer l’absolution en sa faveur et disait : 

« Certes, vous n’avez pas de péchés. » 

Quant à Abu Hurayrah (ra), il demandait aux écoliers de dire : 

« Seigneur ! Accorde Ton absolution à Abu Hurayrah. » Puis il disait à chaque fois « Amin » (Ainsi soit-il).

16 – Penser du bien de Dieu et avoir la conviction qu’Il est le Seul à accorder l’absolution :

II est impératif pour le serviteur qui demande l’absolution à son Seigneur d’avoir bon espoir en Dieu le Très Haut et d’être convaincu qu’il lui pardonnera son péché. Dieu dit dans un hadîth Qoudoussi (Divin) : 

« Je suis pour mon serviteur ce qu’il croit que Je doive être. Qu’il pense donc de Moi ce qu’il veut. » Dans une autre version : « N’ayez au sujet de Dieu que des bonnes pensées ! »

L’une des conditions essentielles qui entraînent l’absolution réside dans le fait que, lorsqu’un serviteur commet un péché, il ne doit espérer obtenir l’absolution que de Dieu tout en ayant conscience qu’Il est Le Seul à absoudre le péché ou bien à en tenir rigueur. Dieu Le Très Haut dit en décrivant les croyants :

« Ceux qui, lorsqu’ils ont fait une action immorale ou commis une injustice envers eux-mêmes se rappellent Dieu et demandent l’absolution de leurs péchés (qui donc absout les péchés si ce n’est Dieu ?) et qui ne persistent pas dans ce qu’ils ont fait en connaissance de cause »

(Coran 3 Verset 135)

D’autre part, Abu Abdellâh Ibn ‘Amrû (ra) dit, d’après Al-Boukhâri et Muslim :

« Abu Bakr (ra) a dit : 

« Ô Messager de Dieu ! Apprends-moi une invocation afin que je la fasse dans mes prières. » II dit : « Dis : Seigneur ! J’ai commis une énorme injustice envers moi-même et Tu es le Seul à absoudre les péchés. Accorde-moi une absolution et une miséricorde de Ta part. Certes, Tu es l’Absoluteur, le Miséricordieux. » 

II est encore plus impératif d’avoir bon espoir en Dieu lorsque le serviteur a le pressentiment d’être sur le point de rendre l’âme et de rencontrer Dieu le Très Haut. Ceci afin que l’espoir en l’absolution de Dieu soit prédominant.

Le Prophète (saw) dit dans un hadîth authentifié par Ahmad et rapporté par Mu’âdh (ra): 

« Si vous le voulez, je vous informerai au sujet de la première chose que Dieu dira aux croyants, le jour de la Résurrection et la première chose qu’ils Lui diront. » Nous dîmes : « Oui, Ô Messager de Dieu ! » II dit : « II dira aux croyants : « Avez-vous aimé Ma Rencontre ? » Ils diront : « Oui Ô notre Seigneur ! » II dira : « Pourquoi donc ? » Ils diront : « Nous espérions Ton Pardon et Ton Absolution. » II leur dira alors : « Certes, Mon Absolution vous est acquise. »

17 – La crainte et l’espoir :

La crainte est un élément indispensable pour que l’espoir se concrétise. L’individu se doit de les posséder tous les deux et non l’un sans l’autre. En effet, l’espoir sans la crainte peut entraîner la ruse. De même, la crainte sans l’espoir peut entraîner le désespoir. Or la ruse et le désespoir sont réprouvés. Le Prophète (saw) dit : 

« La crainte et l’espoir ont fait le serment que quiconque les possède tous les deux ne sentira jamais l’odeur de l’Enfer et quiconque a l’un sans l’autre ne sentira jamais l’odeur du Paradis. » 

Cependant, les malikites pensent que la crainte doit l’emporter sur l’espoir chez la personne saine et le contraire chez la personne malade.

Les chafi’ites, quant à eux, pensent que la personne saine doit avoir autant de crainte que d’espoir. Ceci, disent-ils, afin que la personne ait peur en scrutant ses propres défauts, mais espère en pensant à la Générosité de Dieu le Très Haut. Quant à la personne malade, l’espoir doit toujours l’emporter conformément au hadîth du Prophète (saw):

« Que l’un de vous ne meurt qu’en ayant bon espoir en Dieu le Très Haut. »

Par ailleurs, Chafi’î dit peu de temps avant sa mort :  

« Quand mon cœur devint dur et mon chemin étroit, j’ai fait de mon espoir un moyen d’atteindre Ton Pardon. Mes péchés m’ont paru tellement grands quand soudain, en les comparant à Ton Pardon, ce dernier m’a paru encore plus grand. »

18 – L’Unicité est à la base de l’Absolution :

L’Unicité est une des conditions à satisfaire pour obtenir l’absolution. Elle est même la plus importante. Quiconque ne la satisfait pas, n’aura pas l’absolution, et quiconque la satisfait aura rempli la condition majeure qui permet l’absolution.

Allah dit :

« Dieu ne pardonne pas qu’on Lui donne des associés et II pardonne ce qui est moindre à qui II veut. Celui qui donne à Dieu des associés a effectivement commis un péché énorme »

(Coran 4 Verset 48)

Certes, les péchés demeurent infimes devant la lumière émanant de l’Unicité de Dieu le Très Haut. Quiconque commet l’équivalent à la terre entière en péchés tout en attestant l’Unicité de Dieu, Dieu lui en donne l’équivalant en absolution. Il n’en restera pas moins que Seul Dieu en décidera. Il lui accordera Son absolution, ou lui en tiendra rigueur, selon Sa volonté.

19 – La personne qui atteste l’unicité aura pour issue le Paradis :

Le Monothéiste ne s’éternisera pas en Enfer. Mais, il en sortira pour entrer au Paradis. Il ne lui y est pas réservé le même châtiment que pour les incroyants et, à la différence d’eux, ne s’y éternisera pas.

Le Prophète (saw) dit dans un hadîth authentifié par Al-Boukhâri : 

« Quiconque dit : « II n’y a de dieu que Dieu et dont le cœur renferme ne serait-ce que l’équivalant d’un grain de blé en bien, sortira du feu de l’Enfer. »

20 – Se délivrer du Feu :

Si le serviteur atteste une complète unicité et manifeste une sincérité envers Dieu en satisfaisant toutes les conditions au niveau du cœur, de la langue et des autres membres et sens ou bien au niveau du cœur et de la langue au moment de sa mort, ses péchés antérieurs seront absous et cela le mettra à l’abri de l’Enfer.

Le Prophète (saw) a dit à Mu’âdh (ra) dans un hadîth authentifié par Al-Boukhâri : 

« Sais-tu quel est le droit de Dieu sur Ses serviteurs ? » « Dieu et Son Messager en sont plus savants. » Répondit Mu’âdh. « L’adorer sans rien Lui associer. Sais-tu quel est le droit des serviteurs sur Dieu ? » « Dieu et Son Messager en sont plus savants. » « Ne point les châtier. » Répondit le Prophète (saw) »

Il dit également dans un hadîth rapporté par Um Hânî (ra): 

« II n’y a de dieu que Dieu » ne laisse aucun péché et n’est devancé par aucune oeuvre. »

Chaddâd et ‘Ubada Ibn As-Sâmite (ra) rapportèrent que le Prophète (saw) a dit à ses compagnons : 

« Levez les bras (vers le ciel) et dites : « il n’y nulle divinité digne d’adoration excepté Allah »

Nous le fîmes pendant une heure puis le Prophète (saw) baissa les bras et dit : 

« La louange est à Dieu ! Seigneur ! Tu m’as envoyé avec cette parole (il n’y a de dieu que Dieu) (comme Message à transmettre), Tu me l’as ordonnée et Tu m’as promis en récompense le Paradis. Certes, Tu ne faillis jamais à Ta promesse. » Puis il dit : « Réjouissez-vous, Dieu vous a accordé Son absolution. »

Ceci doit bien sûr être accompagné, comme cela est souligné supra, du repentir et de l’accomplissement des bonnes œuvres. Dieu le Très Haut dit :

« Sauf celui qui sera revenu à Dieu et aura l’ail une bonne œuvre, ceux-là Dieu transformera leurs mauvaises actions en bonnes et Dieu est infiniment absoluteur et miséricordieux »
(Coran 25 Verset 70)

21 – Le pur monothéisme :

Celui dont le cœur fait sienne la parole qui symbolise le pur monothéisme (il n’y a nulle divinité digne d’adoration sauf Allah), se libère de tout ce qui est en dehors de Dieu le Très Haut, qu’il s’agisse d’amour, de glorification, de vénération, de crainte révérencielle, d’espérance, ou de confiance. Cette parole consume alors tous les péchés et toutes les fautes, même s’ils ont l’équivalence de l’écume de la mer. Elle peut même les transformer en bonnes œuvres. Et lorsque la lumière de l’amour du serviteur pour son Seigneur s’installe dans son cœur, elle consume tout ce qui est autre que Dieu.

Le Prophète (saw) dit dans un hadîth authentifié par Al-Boukhâri : 

« L’un d’entre vous ne sera véritablement croyant que s’il aime Dieu et Son Messager plus que tout ce qui est en dehors d’eux. » 

Or, aimer le Messager de Dieu (saw) fait partie de l’amour de Dieu.

Afficher plus

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page